Épigénétique et environnement

Épigénétique et environnement

A151 r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 2 S ( 2 0 1 6 ) A150–A154 la maladie d’Alzheimer, l’alpha-synucléine, principal constituant des corps de ...

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r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 2 S ( 2 0 1 6 ) A150–A154

la maladie d’Alzheimer, l’alpha-synucléine, principal constituant des corps de Lewy dans la maladie de Parkinson. Un lien entre ces maladies et l’exposition environnementale aux particules commence à être observé en épidémiologie. Dans un contexte d’expositions chroniques aux nanoparticules qui s’intensifient en quantité comme en diversité, une vigilance sur l’impact possible des nanoparticules sur le fonctionnement cérébral comme une veille scientifique et sanitaire s’imposent. Le dispositif EpiNano, destiné aux personnes manipulant les nanomatériaux sur leur lieu du travail, a pour objectif d’instaurer un suivi épidémiologique de cette population à moyen et long terme. S’agissant d’une surveillance prospective généraliste, ce dispositif devrait permettre d’étudier l’apparition éventuelle de certaines maladies neurodégénératives à partir des données médicoadministratives des participants. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.356 CO-03

Épigénétique et environnement Pierre Bustany Service de pharmacologie, UFR médecine, CHU de Caen, Caen, France Adresse e-mail : [email protected] Introduction Tous les événements métaboliques et comportementaux de notre vie, traumatiques ou non, laissent dans nos organes et notre cerveau une trace indélébile de notre passé par le biais de l’épigénétique qui modifie immédiatement l’expression de leur ADN. Objectifs Passons en revue ces mécanismes et leurs conséquences sur le fonctionnement cérébral. Quel est l’état des lieux et le poids de l’histoire familiale intime ? Comment intervient-on pour modifier ces « lourdes chaînes » et quels médicaments sont à employer ? Patients et méthodes Par la mesure du « méthylôme » de l’ADN et des modifications de son enroulement sur les histones, liant neuro-imagerie et épigénétique, nous verrons comment et pourquoi ces modifications se mettent en place et quelles sont les conséquences cérébrales fonctionnelles qui en découlent. En un mot, pourquoi est-il si intéressant pour nos patients de suivre la 5e base de leur ADN, cette cytosine méthylée. La durée de vie de ces modifications est aussi fondamentale à connaître. Résultats Suicide, dépression, schizophrénie, troubles du comportement. . . mais aussi diabètes, cancers divers, hypertension, obésité. . . sont tous le résultat de modifications épigénétiques qui forment les vrais facteurs de risque hérités de nos grands-parents. Dans chaque organe, l’environnement ou les toxiques remanient en profondeur l’expression de notre génome. Cet effet très rapide s’établit en minutes ou en heures et possède des fenêtres d’action thérapeutique bien précises. Discussion Le Lamarckisme (hérédité des caractères acquis) était donc vrai ? Marquées par les événements de vie de nos grands-parents puisque les cellules germinales qui nous ont donné naissance se sont formées dans l’utérus de nos grandsmères, ces adaptations sont un compromis sub-optimal de notre trajectoire de développement, programmée pour s’adapter ou résister au milieu de vie de nos parents, physiquement et psychiquement. Conclusion Mais le poids de ce destin génétique n’est pas définitif et s’étend sur 3 ou 4 générations d’aval au mieux. À nous d’intégrer cette durée dans nos interrogatoires de consultation, et de maîtriser notre vécu cérébral et corporel.. au moins jusqu’après conception ! Mots clés Épigénétique ; Comportement ; Environnement

Déclaration de liens d’intérêts éventuels liens d’intérêts.

L’auteur n’a pas précisé ses

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.357 CO-04

Le syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques : expérience d’une consultation de pathologie professionnelle et environnementale Dominique Aline Dupas Consultation de pathologie professionnelle et environnementale, CHU, immeuble Le Tourville, 44093 Nantes cedex 1, France Adresse e-mail : [email protected] Le syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques (SIOC) est la dénomination franc¸aise usuelle d’une affection nommée Multiple Chemical Sensitivity en Anglais et qui s’intègre dans le cadre de l’« Idiopathic Environmental Intolerance » (IEI) ; ce syndrome regroupe l’intolérance aux odeurs et l’intolérance aux champs électromagnétiques, plus communément appelée « électrosensibilité ». L’affection touche des patients âgés en moyenne de 45 ans, ayant un bon niveau d’éducation, qui se plaignent d’un grand nombre de symptômes, touchant plusieurs organes, en particulier les voies respiratoires, le système nerveux et l’appareil digestif, alors que l’examen clinique et le bilan biologique sont toujours normaux. Ils sont convaincus d’être allergiques ou intoxiqués. Le nombre et la variété des symptômes qui n’entrent dans aucun cadre nosologique connu et qui sont souvent apparus après un évènement tel que l’emménagement dans des locaux neufs (ou rénovés) ou l’exposition à des produits odorants tels que peintures, solvants, colles doit attirer l’attention du praticien, d’autant que l’entourage familial ou professionnel exposé au même environnement est indemne. Il faut alors poser la question clé : supportez-vous les odeurs de la vie courants telles que détergents ménagers, eau de javel, sprays, parfums et cosmétiques, carburant, gaz d’échappement, vernis, insecticide. . . ? Une réponse négative permet de poser cliniquement le diagnostic qui sera confirmé facilement par l’auto-questionnaire QEESI, simple, rapide et fiable. (http://drclaudiamiller.com/Other/QEESI-French. pdf) L’affection, décrite dans les années 50 aux USA par Randolph, a été redécouverte en France au début des années 90 dans les consultations de pathologie professionnelle (32 en France) devant des patients adressés pour suspicion d’intoxication mais qui ne remplissaient ni les critères cliniques ni les conditions d’exposition adéquats. Nous rapportons une série de 201 patients vus entre 2001 et 2015 à la consultation de pathologie professionnelle et environnementale du CHU Nantes. Mots clés MCS ; SIOC ; Idiopathic Environmental Intolerance Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.358 CO-05

Déclenchement non conscient de manifestations émotionnelles Guy Sandner Département de psychiatrie, CHRU de Strasbourg, 1, place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg cedex, France Adresse e-mail : [email protected]