Estimation de la perte de chance consécutive au taux de couverture sub-optimal de la vaccination en France

Estimation de la perte de chance consécutive au taux de couverture sub-optimal de la vaccination en France

S234 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260 ...

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S234 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260 Résultats L’enquête a recruté 1659 personnes. Aucun refus n’a été enregistré. Le taux de couverture thérapeutique s’élevait à 76,5 % (IC95 % : 66,7 %–86,5 %). Ce taux était comparable à celui (80 %, p > 0,05) donné par les rapports administratifs. Sur 300 chefs de ménage enquêtés, 90 % ont dit avoir déjà entendu parler de l’onchocercose et 80,3 % connaissaient le traitement par l’ivermectine comme mesure préventive de transmission. Conclusion La couverture du traitement par l’ivermectine semble concordante avec celle rapportée par les distributeurs communautaires. Les CAP de la population sur l’onchocercose apparaissent bonnes. Ces résultats montrent que le système de monitorage par les distributaires communautaires est valide. Toutefois, des efforts de dynamisation du projet TIDC sont nécessaires pour atteindre une couverture thérapeutique élevée (> 80 %) de fac¸on prolongée (> 10 ans) pour espérer l’élimination de l’onchocercose au Burundi. Mots clés Onchocercose ; Ivermectine ; Couverture thérapeutique ; Évaluation ; Burundi Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.245 P7-6

Effectivité comparative du schéma vaccinal 2 + 1 versus 3 + 0/3 + 1 (diphtérie, tétanos, coqueluche) : revue systématique J. Mueller a,b,∗ , T. Koutangni a , C. Diallo c , J. Genow a , I. Nwakamma a , S. Yaro c a École des hautes études en santé publique (EHESP), Rennes, France b Unité d’épidémiologie des maladies émergentes, Institut Pasteur, Paris, France c Centre Muraz, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Mueller) Introduction Le calendrier vaccinal franc¸ais comprend depuis 2013 deux doses primaires suivi par un rappel précoce (2 + e1), remplac¸ant trois doses primaires plus rappel (3 + 1) ; 2 + e1 permettrait de réduire le nombre de doses (comparé au 3 + 1) et d’induire une protection de plus longue durée (comparé au 3 + 0). Afin d’appuyer la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé concernant des schémas optimisés, nous avons évalué la preuve scientifique du schéma 2 + e1 contre diphtérie, tétanos et coqueluche (pertussis acellulaire, aP, ou germe entier, wP). Méthode Dans une revue systématique de la littérature, ont été incluses des études randomisées (RCT) ou observationnelles qui ont comparé 2 versus 3 doses primaires chez des enfants ≤ 18 mois (évaluation avant l’âge du + e1) ou 2 + e1 versus 3 + 1 ou 3 + 0 (évaluation après l’âge du + e1). Les critères d’évaluation (âge ≤ 59 mois) étaient l’efficacité clinique selon des définitions standardisées de cas, et la séroprévalence de corrélats de protection (inconnu contre pertussis). Résultats Parmi 5426 références identifiées, quatre études ont été incluses, mais aucune sur la diphtérie. Dans un RCT sur tétanos, la séroprévalence de titres protecteurs après 2 doses était 0,7–1,0 fois celle après 3 doses. Dans une cohorte sur aP, le risque relatif (RR) (versus 3 + 0) était 1,5–2,5 (selon définitions et vaccins) avant + e1, 0,3–1,0 après + e1, et 0,6–1,4 sur la période totale. Dans une cohorte versus 3 + 1, le RR sur la période totale était 2,7. Dans une cohorte sur wP, le RR (versus 3 + 0) était 1,4–3,3 avant + e1, 0,8 après + e1, et 0,7–0,9 sur la période totale. Conclusion Il semble y avoir une protection comparable contre le tétanos après 2 ou 3 doses primaires. L’incidence de la coqueluche semble être plus élevée après 2 versus 3 doses primaires (aP ou wP), mais inférieure après une troisième dose en rappel précoce. Le niveau de preuve est (très) faible, avec un manque de RCT sur des critères d’évaluation standardisés. Mots clés Vaccination ; Revue systématique ; Schéma vaccinal infantile Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.246

P7-7

Investigation d’un cluster de cas de bilharziose urogénitale contaminés en 2013 dans la rivière Cavu, Corse L. Ramalli a,∗ , H. Noel b , A. Macarry c , J.-D. Chiappini c , J. Boissier d , A. Berry e a Santé publique France, cellule d’intervention en régions Paca et Corse, Marseille, France b Santé publique France, direction des maladies infectieuses, Saint-Maurice, France c Agence régionale de santé de Corse, France d Université de Perpignan via Domitia, IHPE UMR 5244, CNRS, IFREMER, université de Montpellier, France e Service de parasitologie-mycologie, CHU de Toulouse, UMR152 UPS-IRD, université de Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Ramalli) Introduction La bilharziose urogénitale est une parasitose responsable de millions d’infections dans le monde et pouvant provoquer des atteintes sévères du système urinaire et reproductif. En avril 2014, un cluster de cas a été détecté parmi des touristes franc¸ais et allemands s’étant baignés dans la rivière Cavu en Corse-du-Sud en 2013. Afin de mesurer l’ampleur de la contamination et identifier les sites de transmission en Corse, une recherche active de cas autochtones a été réalisée auprès des parasitologues de France et par communiqués auprès du grand public. Méthode Un cas de bilharziose urogénitale autochtone a été défini comme un individu présentant au moins un test sérologique positif et/ou la présence d’œufs dans les urines et ne rapportant pas d’exposition à risque dans une zone endémique. Les données cliniques, les périodes et lieux d’exposition à l’eau douce ont été collectés auprès de chaque cas signalé aux autorités sanitaires via un questionnaire standardisé. Des investigations environnementales ont été réalisées afin d’évaluer l’ampleur de la contamination dans la rivière incriminée. Résultats En 2014, environ 30 000 personnes exposées au Cavu ont été dépistées. Cent six cas de bilharziose urogénitale, contaminés en 2013, ont été recensés, dont 66 % asymptomatiques. Les investigations environnementales ont confirmé la présence de bullins dans la rivière Cavu, mais n’ont pas détecté de réservoir animal, ni la présence d’hôte intermédiaire infesté par le parasite en 2014 et 2015. Discussion L’épisode de contamination en 2013 confirme la réceptivité du Cavu au parasite responsable de la bilharziose urogénitale. La détection en novembre 2015 d’un nouveau cas, rapportant une exposition à risque exclusivement dans le Cavu en été 2015, rend nécessaire la mise en place d’une surveillance continue de cette pathologie en France, particulièrement dans les zones méditerranéennes où la présence de l’hôte intermédiaire du parasite est recensée. Mots clés Bilharziose urogénitale ; Corse ; Maladie vectorielle ; Parasitose Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.247 P7-8

Estimation de la perte de chance consécutive au taux de couverture sub-optimal de la vaccination en France M. Uhart a , A. Dahlab b , X. Bresse b,∗ Sanofi Pasteur MSD, Europe, Lyon, France b Sanofi Pasteur MSD, France, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (X. Bresse)

a

Introduction Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables, à divers degrés, des cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus et d’environ 90 % des verrues génitales. En France, le cancer du col de l’utérus lié à HPV représente à lui seul environ 3000 cas annuels pour 1100 décès. Si ce dernier bénéficie d’une prévention secondaire, les autres cancers ano-génitaux ne font l’objet d’aucun dépistage systématique. Malgré une efficacité et une tolérance

VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S215–S260 S235 du vaccin démontrées, la couverture vaccinale actuelle (CV) reste insuffisante en France (17,2 % chez les jeunes filles âgées de 16 ans). En Europe, les CV sont en moyenne de 70 %. L’objectif de l’étude est de quantifier l’impact de cette faible adhésion au programme vaccinal en termes de morbi-mortalité annuelle. Méthode Un modèle de transmission dynamique précédemment publié a été adapté à la situation franc¸aise afin d’estimer l’impact épidémiologique des recommandations vaccinales selon deux hypothèses de CV ; le taux franc¸ais versus la moyenne européenne. Le nombre de cas et de décès évités annuellement grâce à la vaccination HPV ont été estimés à l’équilibre épidémiologique (100 ans) afin de capturer l’entièreté des bénéfices de la vaccination. Résultats À terme, atteindre une CV de 70 % permettrait d’éviter en France chaque année, en plus de ceux déjà évités, environ 660 décès, 1300 cancers du col de l’utérus, 15 du vagin, 20 de la vulve, 415 de l’anus (hommes et femmes) ainsi que plus de 88 000 condylomes ano-génitaux. Discussion En France, nous perdons l’opportunité de prévenir de nombreuses de maladies et de décès liés aux HPV. L’étude présente des limites, notamment l’absence d’hypothèses prises sur l’évolution du dépistage ou des thérapeutiques. Cette projection illustre cependant l’importance de la mobilisation des autorités de santé, des professionnels de santé pour la vaccination HPV et rappelle qu’améliorer la couverture vaccinale est un enjeu majeur de santé publique. Mots clés HPV ; Vaccination ; Taux de couverture ; Prévention Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.248

P8 - Méthodologie P8-1

Accès au remboursement des médicaments en France : quels facteurs motivent les autorités de santé à demander la mise en place d’une étude pharmaco-épidémiologique ? Bilan rétrospectif 2006/2015

J. Fernandez ∗ , M. Pinet , A. D’andon Haute Autorité de santé, Saint-Denis-La-Plaine, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Fernandez) Contexte Lors de l’évaluation des médicaments en vue de leur remboursement, une demande de données complémentaires pharmaco-épidémiologiques peut être faite par les autorités de santé. L’objectif de ce travail est d’identifier les facteurs qui conduisent les autorités de santé à demander la réalisation de ces études. Méthodes L’ensemble des études demandées entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2015 a été collecté à partir des avis de la Commission de la transparence. L’origine de la demande, le nombre et le type d’objectifs, l’indication et la population cible, l’appréciation du service médical rendu (SMR) et de l’amélioration du service médical rendu (ASMR) ont été analysés à partir de ces avis. Résultats Entre 2006 et 2015, 172 demandes ont été formulées concernant 137 spécialités et 126 indications différentes. Ces demandes ont été principalement (86 %) faites par la Commission de la transparence lors de l’évaluation d’un nouveau médicament ou d’une nouvelle indication (87 %). En moyenne, la demande comportait entre 2 et 3 objectifs visant majoritairement à documenter les conditions d’utilisation (objectif présent dans 86 % des cas) l’efficacité (79 %) et la tolérance (52 %). Les demandes d’étude ont plus fréquemment concerné des médicaments indiqués dans des maladies chroniques (77 %) pouvant menacer le pronostic vital (76 %) aux populations cibles restreintes (62 %) dans les domaines de l’immunologie et de l’oncologie (23 %). Une amélioration du service médical rendu (ASMR I à IV) a été attribuée au médicament faisant l’objet de la demande dans plus de 60 % des cas.

Conclusion Sur les 10 dernières années, les demandes d’études pharmacoépidémiologiques ont majoritairement été faites dans des situations où la transposabilité et l’interprétation des données issues des essais cliniques sont limitées. Les données épidémiologiques apparaissent alors comme particulièrement indispensables et complémentaires à la prise de décision. Mots clés Évaluation des médicaments ; Pharmaco-épidémiologie Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.249 P8-2

Amélioration de l’évaluation d’une intervention basée sur sa théorie : une recherche en prévention du diabète A. Fianu a,∗,b , M. Villeval b , M. Kelly-Irving b , N. Naty a , F. Favier a , T. Lang b a CIC de la Réunion, Inserm, CHU Sud Réunion, la Réunion b Équipe 5 UMR1027 : cancer et maladies chroniques : inégalités sociales de santé, accès primaire et secondaire aux soins, Inserm, université Toulouse III Paul-Sabatier, IUT de Tarbes, Inserm UPS UMR1027, faculté de médecine, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Fianu) Introduction Dans le domaine de la prévention du diabète, la réflexion autour de l’initiation et la persistance des comportements protecteurs demeure un enjeu de santé publique. En 2001–2003, un programme de prévention primaire du diabète, mis en place dans un quartier défavorisé réunionnais, ciblait des adultes dépistés à risque. L’objectif opérationnel de cette intervention était d’expérimenter les méthodes (renforcement individuel, renforcement communautaire, amélioration des conditions de vie) favorisant les changements de comportement nutritionnel : la pratique d’une activité physique modérée régulière et l’apprentissage d’une alimentation équilibrée. L’évaluation épidémiologique avait montré en 2005 puis en 2016 un effet bénéfique en termes de réduction des facteurs de risque cliniques. Cependant, l’intervention pourrait avoir eu un impact en population, dans le quartier, supérieur à celui démontré. Méthodes Cette hypothèse s’appuie sur un travail descriptif rétrospectif collaboratif mené entre chef de projet, acteur de terrain et chercheurs, pour mettre en évidence la théorie sous-jacente de l’intervention. La théorie de l’intervention reposait sur le concept des fonctions-clés regroupées dans le modèle de la logique d’intervention. D’autres éléments complétaient la description de l’intervention : l’implémentation et les destinataires des fonctions-clés, les modèles de causalité possiblement impliqués dans les changements environnementaux et comportementaux. Résultats Ce travail a permis de proposer des améliorations de l’évaluation de ce type d’intervention, en termes : d’appréciation du contraste entre groupes comparés (intervention/témoin), d’impact communautaire (ménage/voisinage/quartier), d’amélioration de déterminants sociaux de la santé autres que les comportements de santé et la prévention, enfin la discussion d’une possible voie de médiation des anomalies métaboliques chez les femmes participantes. Conclusion Cette réflexion permet de repenser les actions de prévention locales pour améliorer leur évaluation en cas de transfert. Mots clés Intervention complexe ; Boîte noire ; Théorie de l’intervention ; Évaluation Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.250 P8-3

Multimorbidité, un indicateur de surveillance épidémiologique

C. Fuhrman ∗ , L. Mandereau-Bruno Santé publique France, Saint-Maurice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Fuhrman)