Congrès
Résumés des travaux de recherche
8e journée de recherche en kinésithérapie respiratoire (JRKR) Population Cinquante-neuf personnes participent à cette étude, 46 femmes et 13 hommes, âgées de 70 à 98 ans, considérées comme saines du point de vue respiratoire. Matériel et méthode Un débitmètre de pointe est utilisé, associé à un filtre et à un embout buccal pour la mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) et d'un masque pour DEP à la toux (DPT). Les valeurs du DEP et du DPT ont été mesurées selon un protocole et analysées en fonction des caractéristiques que présentaient chaque personne (sexe, âge, taille. . .) [5]. Résultats Les résultats des mesures montrent une diminution du DEP par rapport aux normes théoriques (303,47 L/min 93,42) et un DPT moyen de 230 L/min avec un écart-type de 56,75. Les hommes ont une valeur moyenne du DPT (257 L/min) supérieure aux femmes (222 L/min), cette différence est statistiquement significative. Si l'on considère que la valeur du DPT correspondant à une inefficacité de la toux est de 180 L/min [6–8], 23,7 % de la population étudiée présente une toux inefficace. Discussion Les personnes sélectionnées pour l'étude étaient considérées comme saines mais leur état de santé n'a pas été vérifié. La participation maximale des sujets reste subjective. Conclusion Les résultats de cette étude ne permettent pas de déterminer une norme mais permettent de déterminer une première tendance qui doit sensibiliser le kinésithérapeute à une possible déficience de l'efficacité de la toux. Cette constatation pourrait modifier la stratégie thérapeutique de désencombrement chez les personnes âgées. Mots clés Aide à la toux ; Débit expiratoire de pointe ; Débit expiratoire de pointe à la toux ; Toux ; Vieillissement Déclaration d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Références [1] Cardoso FE, De Abreu LC, Raimundo RD, Faustino NA, Araujo SF, Valenti VE. Evaluation of peak cough flow in Brazilian healthy adults. Int Arch Med 2012;5(1):25. [2] Janssens J-P. Physiologie de la toux. Rev Med Suisse 2004;2502. [3] Crestani B. Évaluation de la fonction respiratoire chez le sujet âgé. Rev Mal Respir 2006;6(23):619–68. [4] Guenard H. Aspects physiologiques du vieillissement respiratoire. Rev Mal Respir 2002;19(3):230–40. [5] Société de pneumologie de langue française. Recommandations pour la pratique clinique concernant les explorations fonctionnelles respiratoires. Rev Mal Respir 2011;28(9):1183–92 [A télécharger sur http://www.em-consulte.com/em/docs/recos_EFR_SPLF_texte %20long.pdf]. [6] Toussaint M, Boitano LJ, Gathot V, Steens M, Soudon P. Limits of effective cough-augmentation techniques in patients with neuromuscular disease. Respir Care 2009;54(3):359–66. [7] Peron P, Plassat T. Les masseurs-kinésithérapeutes libéraux bretons face aux déficiences de toux. Kinesither Rev 2010; 106:47–54. [8] Riffard G, Jouve A, Labeix P. Que faire en cas d'inefficacité de la toux ? Intérêt et modalités d'utilisation du Cough-Assist®. Kinesither Rev 2010;10(103):11–7.
b Service de réhabilitation respiratoire, centre hospitalier des Pays-de-Morlaix c IFMK (IFM3R) Nantes et IFMK (IFPEK) Rennes *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Kerautret)
Introduction Il est démontré dans la littérature que les patients atteints de BPCO ont fréquemment une altération de la force et de l'endurance des muscles des membres inférieurs. De fait, l'évaluation des quadriceps est recommandée dans la prise en charge de ces patients [1]. En réhabilitation respiratoire (RR), elle permet de mesurer l'évolution des patients. Le dynamomètre manuel est un instrument facile d'utilisation pour cette évaluation, mais la reproductibilité de ses mesures dans ce contexte n'a pas été étudiée pour l'endurance et peu pour la force. L'objectif de cette étude est d'évaluer la reproductibilité inter- et intra-opérateur des mesures de la force maximale volontaire (FMV) et de l'endurance des quadriceps avec un dynamomètre manuel chez des patients atteints d'une BPCO. Méthode Les mesures de la FMV et de l'endurance du quadriceps sont effectuées en contraction isométrique à l'aide du dynamomètre MicroFet 2TM selon les modalités décrites dans la fiche technique réalisée par le groupe muscle de la SPLF [2]. Trois sessions de mesures séparées de 24 heures chacune ont été réalisées. Un examinateur A effectue deux sessions consécutives à j1 et j2 ou j2 et j3. Un examinateur B réalise une session à j3 ou j1. Les reproductibilités intra- et inter-opérateurs sont évaluées par le calcul du coefficient de corrélation intraclasse (ICC). Le nombre de sujets nécessaires à l'étude a été calculé au préalable [3]. Résultats Vingt et un patients (âge moyen : 62,2 8,6 ans ; VEMS moyen : 43,1 19,5 % ; FMV moyenne : 74 21 % de la théorique [4] ; endurance moyenne : 41 15 secondes) participant à un programme de RR ont pris part à l'étude. Ces patients sont également répartis entre les stades II à IV de la classification de GOLD. Les ICC calculés pour la FMV en intra- et inter-opérateurs sont compris entre 0,95 et 0,99. Concernant l'endurance, l'ICC calculé pour la reproductibilité intra-opérateur est de 0,81, les deux ICC calculés pour la reproductibilité inter-opérateurs sont de 0,69 et 0,77 (Figure 1). Conclusions Le dynamomètre est un outil qui permet une excellente reproductibilité inter- et intra-opérateur pour la mesure de la FMV et une reproductibilité correcte à excellente pour la mesure de l'endurance. Cet outil est utilisable pour l'évaluation de la FMV et de l'endurance des quadriceps chez des patients BPCO en pratique courante et notamment dans le cadre d'un programme de réhabilitation respiratoire.
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.09.016 11
Étude de la reproductibilité des mesures de la force et de l'endurance du quadriceps par dynamométrie manuelle chez des patients atteints d'une BPCO Guillaume Kerautret a, Marc Beaumont b, Michel Cabillic c IFMK (IFM3R) Nantes
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Fig. 1
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Congrès
8e journée de recherche en kinésithérapie respiratoire (JRKR) Déclaration d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Ce travail a remporté le prix Henri Fouré 2015. Références [1] Maltais F, Decramer M, Casaburi R, Barreiro E, Burelle Y, Debigar´e R, et al. An official American Thoracic Society/European Respiratory Society statement: update on limb muscle dysfunction in chronic obstructive pulmonary disease. Am J Respir Crit Care Med 2014;189:15–62. [2] Bachasson D, Villiot-Danger E, Verges S, Hayot M, Perez T, Chambellan A, et al. Mesure ambulatoire de la force maximale volontaire isométrique du quadriceps chez le patient BPCO. Rev Mal Respir 2014;31:765–810. [3] Walter SD, Eliasziw M, Donner A. Sample size and optimal designs for reliability studies. Stat Med 1998;17(1):101–10. [4] Hogrel JY, Payan C, Ollivier G, Tanant V, Attarian S, Couillandre A, et al. Development of a French isometric strength normative database for adults using quantitative muscle testing. Arch Phys Med Rehabil 2007;88:1289–97. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.09.017 12
Évaluation d'un traitement manuel d'une dysfonction mécanique du diaphragme Lucas Koenig , Roland Braun IFMK Nancy, 57bis, rue de Nabécor, 54000 Nancy, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Koenig) Introduction Le diaphragme est un muscle essentiel aux facettes multiples. Il s'adapte à différents changements mécaniques et sa dysfonction n'est pas rare. Son approche en thérapie manuelle est courante [1]. Méthode Nous avons effectué sur un échantillon de 30 sujets sains inclus, 9 hommes et 21 femmes, d'âge moyen de 21 ans 2,85, un examen clinique d'inclusion, nous permettant de mettre en évidence une dysfonction de la mécanique diaphragmatique. Cinquante sujets ont été vus. Vingt sujets ont été exclus à la suite de l'examen clinique, car ils présentaient des critères d'exclusion ou ne présentaient aucun signe de dysfonction. Les sujets ont subi des mesures des périmètres xiphoïdien et abdominal, à raison de quatre mesures pour chaque élément, et quatre mesures de la pression inspiratoire maximale (Pi max). Par la suite, ils bénéficiaient du traitement manuel selon la méthode décrite. Ils étaient réévalués à court terme (5 minutes) par l'examen clinique, les mesures des périmètres et de la Pi max selon les mêmes modalités et par le même opérateur effectuant le traitement. Résultats La pression inspiratoire maximale, au départ de 84 25,8 mmHg en moyenne, et après traitement de 94,6 30,1 mmHg à court terme, subit un gain moyen de 13 %. Suivant la dysfonction présente, les attentes concernant la modification des périmètres sont différentes, l'augmentation de l'ampliation thoracique dans le cadre d'une dysfonction inspiratoire et abdominale dans le cadre d'une dysfonction expiratoire. Les modifications entre les périodes pré- et post-traitement vont dans le sens de ces attentes, sans pour autant être importantes et significatives. Analyses Une modification statistiquement et cliniquement significative a été retrouvée concernant l'évolution de la pression inspiratoire maximale. Le gain est similaire dans le groupe « hommes » et « femmes », avec une évolution parallèle face au traitement. Les périmètres, abdominal et xiphoïdien, n'ont, quant à eux, pas eu une modification statistique et clinique.
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Discussion Nous avons constaté une modification d'un paramètre évalué, liée au traitement manuel du diaphragme. D'autres techniques peuvent également être utilisées et avoir un impact sur la modification de ces paramètres [2,3]. Ces résultats nous incitent à mieux comprendre les mécanismes d'action et les perspectives cliniques. Mots clés Diaphragme ; Dysfonction mécanique ; Paramètres respiratoires ; Thérapie manuelle Déclaration d'intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article. Références [1] Busquet L. Les chaînes musculaires. Tome 2. Lordoses-cyphoses-scolioses et déformations thoraciques, 4e éd. Paris: FrisonRoche; 2008 [198 p.]. [2] Gonzalez-Alvarez FJ, Valenza MC, Cabrera-Martos I, TorresSanchez I, Valenza-Demet G. Effects of a diaphragm stretching technique on pulmonary function in healthy participants: a randomized-controlled trial. Int J Osteopathic Med 2014. http://dx.doi. org/10.1016/j.ijosm.2014.08.001. [3] Moreno MA, Catai AM, Teodori RM, Borges BL, Cesar Mde C, Silva ED. Effect of a muscle stretching program using global postural reeducation method on respiratory muscle strength and thoracoabdominal mobility of sedentary young males. J Bras Pneumol 2007;33(6):679–86. Pour en savoir plus Paoletti S. Les fascias : rôle des tissus dans la mécanique humaine. Vannes: Éditions Sully; 2011. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2015.09.018
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Impact de l'activité physique sur la fonction pulmonaire, la capacité physique et la qualité de vie des patients atteints de mucoviscidose Effect of physical activity on lung function, physical capacity and quality of life in cystic fibrosis patients Camille Le Gal a, Laure Vandervelde a, Gregory Reychler b a Institut Parnasse-ISEI, Bruxelles, Belgique b Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgique *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Reychler) Contexte La mucoviscidose et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) font parties des maladies pulmonaires chroniques obstructives progressives. Les similitudes entre ces deux maladies sont nombreuses tant au point de vue des symptômes, de l'impact négatif sur la qualité de vie, de la diminution de la tolérance à l'exercice, de la perte de force musculaire que du déclin de la fonction pulmonaire. La réadaptation pulmonaire incluant notamment l'exercice physique est largement utilisée chez les patients atteints de BPCO et montre des bénéfices majeurs notamment au niveau de la capacité physique aérobic et de la qualité de vie. Au contraire, aucun bénéfice n'a été apporté sur la fonction pulmonaire. Chez le patient atteint de mucoviscidose, on sait que le VEMS et la VO2 maximale sont de précieux prédicteurs de la sévérité de la maladie reliés au taux de survie des patients. Grâce à l'amélioration des traitements, l'espérance de vie des patients atteints de mucoviscidose a augmenté. Il semble donc essentiel de s'intéresser aux répercussions de l'activité physique sur la qualité de vie chez les sujets atteints de mucoviscidose. Problématique Au vu des ressemblances entre la BPCO et la mucoviscidose, les effets de l'activité physique sur la fonction