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Résumés du XXIIe congrès de la Société francophone posture équilibre locomotion (SOFPEL)
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Le modèle interne de gravité peut influencer le traitement visuel de la posture J. Barra 1,2,∗ , P. Senot 1,2 , L. Auclair 2 1 Laboratoire vision action cognition, EA7326, université Paris Descartes, Boulogne-Billancourt, France 2 Université Paris Descartes, faculté de médecine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Barra) Introduction Le traitement visuel de postures corporelles présentées à l’endroit est plus rapide que le traitement de ces mêmes postures présentées à l’envers. Cet effet, nommé effet d’inversion des corps, serait lié à la perturbation d’un mécanisme de traitement configural spécifique aux corps humains lorsqu’ils sont présentés à l’envers. La configuration biomécanique des corps présentés et l’expertise visuelle des participants ont été avancées comme les principaux facteurs de l’effet d’inversion. Cependant, la présentation visuelle d’un corps à l’envers inverse non seulement le corps observé mais également la direction de la gravité de la scène qui est alors opposée à la gravité physique. L’inversion des corps induirait donc un conflit d’orientation de gravité qui pourrait affecter le traitement configural. Matériel et méthodes Afin de tester cette hypothèse, nous avons utilisé le paradigme d’inversion en manipulant la posture des corps pour dissocier l’orientation de la gravité de la scène visuelle de celle des corps présentés. Résultats Lorsqu’il y avait un conflit de gravité, les participants ont reconnu les corps à l’endroit plus rapidement que les corps inversés (effet d’inversion classique). En revanche, ils ont reconnu les corps à l’envers aussi rapidement que les corps à l’endroit lorsqu’il n’y avait pas de conflit de gravité. Discussion—conclusion Nos résultats suggèrent que lorsqu’un corps est inversé sans induire de conflit d’orientation de gravité, une analyse configurale des corps resterait possible. Le modèle interne de gravité pourrait jouer un rôle non négligeable dans le traitement configural visuel des corps. Mots clés Modèle interne de gravité ; Posture ; Conflit d’orientation Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2015.10.035 31
Verticale visuelle subjective : rôle des afférences plantaires chez le sujet normal versus sujet avec épines irritatives d’appui plantaire A. Foisy ∗ , Z. Kapoula Groupe IRIS, physiopathologie de la vision et motricité binoculaire, FR3636 neurosciences CNRS, université Paris Descartes, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Foisy) Introduction L’objectif est d’évaluer l’effet de stimulations plantaires fines sur la perception de la verticale visuelle (VVS) et le contrôle postural en vision proche (à 40 cm, convergence) et en vision lointaine (200 cm, divergence oculaire). Matériel et méthodes La perception de la verticale de 48 sujets asymptomatiques (25 ± 3,3 ans) a été évaluée selon 4 conditions : — sans stimulation plantaire ; — sur plaque de mousse, avec un insert de 3 mm d’épaisseur ; — latéral sous le pied droit (Lateral Arch Support) ; — médial bilatéral (Medial Arch Support).
Résultats L’erreur de perception (vers la gauche) est significativement moins importante avec LAS par rapport à la condition contrôle (p = 0,031), mousse (p = 0,005) et MAS (p = 0,025) en convergence uniquement. À l’examen de leur Quotient Plantaire (QP = Surface mousse/Surface sol dur), 21 sujets se révèlent porteurs d’Epines irritatives d’appui plantaire (EIAP). Chez ces sujets, il n’y a plus d’effet des stimulations sur la VVS alors qu’ils persistent chez les non-porteurs. Discussion—conclusion Les afférences extéroceptives plantaires jouent un rôle dans l’appréciation de la VVS en convergence uniquement, c’est-à-dire lorsque les afférences oculomotrices sont le plus sollicitées. Ces résultats suggèrent donc une synergie fonctionnelle dynamique entre les afférences podales et oculomotrices dans l’estimation de la verticalité. Cette synergie semble être absente chez les sujets porteurs d’EIAP. L’EIAP constitue une nociception qui empêche l’intégration des afférences plantaires. Mots clés Verticale visuelle subjective ; Posture ; Orthèses plantaires ; Quotient plantaire ; Épines irritatives d’appui plantaire Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2015.10.036 32
Étude de l’équilibre sur une plateforme Wii à l’aide de distracteurs visuels et proprioceptifs C. De Waele 1,2,∗ , É. Chiarovano 2 , G. Lamas 1 , H. Macdougall 3 , S. Rogers 3 , I. Curthoys 3 1 Service d’ORL, hôpital Salpêtrière, Paris, France 2 Cognition and action group, CNRS UMR 8257, université Paris Descartes, centre universitaire des Saints-Pères, Paris, France 3 Vestibular research laboratory, school of psychology, university of Sydney, Sydney, NSW, Australie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. De Waele) Introduction La chute chez les seniors est un problème majeur de santé publique. Nous avons étudié l’équilibre de seniors à risque de chute et de sujets jeunes, en faisant l’hypothèse que les séniors instables ont plus de difficultés à se maintenir en équilibre lorsqu’ils sont placés sur la Wii avec un masque délivrant une scène mouvante agissant comme distracteur visuel. Matériels et méthodes La stimulation visuelle était une scène mouvant de manière imprédictible en 3D et à différentes amplitudes de mouvement (0;0,1;0,2;0,5;1). Les sujets ont été testés, en conditions yeux ouverts, yeux fermés, et avec un masque Oculus Rift sur plateforme et sur tapis mousse. Trente sujets jeunes et 31 sujets âgés ont été testés. Résultats Sur la plateforme, aucun sujet jeune ne tombait pour des amplitudes de mouvement de la scène visuelle allant de 0 à 1. Par contre, 40 % des sujets âgés ont chuté sur la plateforme fixe pour des fortes vitesses de déplacement de la scène visuelle (0,5 et 1). Sur le tapis mousse, 60 % des seniors chutaient pour des vitesses faibles (0,1) à l’inverse des sujets jeunes. Discussion—conclusion Nous avons mis au point un système de mesure de la stabilité posturale avec des distracteurs visuels, qui nous permettra peut-être de prédire les facteurs de risque de chute chez les seniors. Mots clés Chutes ; Sujet âgé ; Stimulation visuelle ; Réalité virtuelle ; Contrôle postural Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2015.10.037