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Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164
Microchimérisme glomérulaire et tubulaire des greffons rénaux FERLICOT S (1, 2), VERNOCHET A (2), ROMANA S (3), ORTINSERRANO M (1), DURRBACH A (2, 4), GUETTIER C (1, 5) (1) Service d’Anatomie Pathologique, CHU de Bicêtre, (2) INSERM U542, Hôpital Paul Brousse, (3) Département de Cytogénétique, E210, Hôpital Necker, (4) Service de Néphrologie, CHU de Bicêtre, (5) Service d’Anatomie Pathologique, Hôpital Paul Brousse. La présence de cellules chimériques provenant du donneur dans les organes greffés est de signification non univoque : induction d’une meilleure tolérance, différenciation épithéliale dans le sens d’une réparation tissulaire, différenciation myofibroblastique favorisant le développement d’une fibrose. Le but de notre étude était d’évaluer le microchimérisme du greffon rénal, de mieux préciser le type de cellules chimériques impliquées en particulier glomérulaires et de corréler ces résultats aux données cliniques et à l’histologie du greffon. Méthodes : 26 prélèvements rénaux (13 avec lésions de rejet aigu et 13 avec néphropathie chronique du transplant dont 10 rejets chroniques provenant de 15 patients masculins ayant reçu une greffe de rein d’un donneur féminin ont été étudiés. Six patients ont eu des biopsies itératives. Une technique combinée d’hybridation in situ fluorescente afin de détecter le chromosome Y et d’immunomarquage afin de préciser le type cellulaire a été réalisée. Les anticorps utilisés étaient les suivants : CD31 (cellule endothéliale), actine muscle lisse (cellule mésangiale), cytokératine KL1 (cellule tubulaire) et Glepp1 (podocyte). Les résultats quantitatifs et qualitatifs de ce microchimérisme ont été corrélées aux données cliniques : durée d’ischémie froide, antécédents de nécrose tubulaire aiguë, lésions de rejet aigu ou chronique et traitement immunosuppresseur. Résultats : Des cellules chimériques tubulaires ont été observées dans 20 des 26 biopsies avec un taux de 0,5 %. Un chimérisme glomérulaire était présent dans 22 biopsies impliquant essentiellement les cellules endothéliales et mésangiales avec un nombre moyen de 2 cellules endothéliales et de 1 cellule mésangiale par glomérule. Chez quatre patients, l’immunomarquage anti-Glepp1 a permis d’affirmer la présence de rares podocytes chimériques. Nous avons montré une corrélation entre la présence de cellules chimériques endothéliales et l’existence d’un épisode antérieur de nécrose tubulaire aiguë. Il n’existait aucune corrélation entre la présence de cellules chimériques et les lésions histologiques observées sur le greffon. Conclusion : Notre étude confirme la fréquence d’un microchimérisme tubulaire dans les greffons rénaux et a permis montrer la présence de cellules chimériques au sein des différents compartiment cellulaires du glomérule y compris la cellule podocytaire. Le microchimérisme endothélial glomérulaire serait corrélé à l’intensité des phénomènes d’ischémie-reperfusion associés à la transplantation.
Étude de l’expression de deux immunorégulateurs potentiels dans le système reproducteur murin : IL-27 ET TWEAK MAS AE (1, 2), DUBANCHET S (2), LEDÉE N (2), PRÉVOT S (1), CHAOUAT G (2) (1) INSERM U-782, (2) Service d’Anatomie Pathologique, Université Paris-Sud XI, AP-HP, Hôpital Antoine Béclère, Clamart. Les cellules natural killer utérines ou uNK ont un rôle essentiel au cours de la grossesse. Elles interviennent en particulier dans la survenue de la fenêtre implantatoire utérine en collaboration avec les cytokines IL12/IL18. Elles seraient la source principale des facteurs angiogéniques permettant la transformation des artères utérines en artères spiralées, régulateur de la croissance puis de l’invasion trophoblastique. C’est un rapport optimal IL12/IL18 qui assurerait le contrôle de la production locale d’angiopoïétine 2 et la croissance trophoblastique. Les mécanismes régulateurs de cet équilibre sont encore peu connus. Deux immunorégulateurs potentiels sont l’IL-27 et TWEAK. L’IL-27, en synergie avec l’IL12, participerait à l’activation des cellules uNK. TWEAK, dont le récepteur fait partie de la superfamille des récepteurs au TNF, régulerait négativement certains effets
toxiques du TNF ou, à fortes doses, participerait au phénomène de rejet. Nous avons d’abord testé en immunocytochimie les anticorps anti-IL27 et anti-TWEAK sur des lymphoblastes murins dans le cytoplasme desquels nous avons mis en évidence une réactivité spécifique, absente des splénocytes non stimulés. Puis nous avons étudié par immunohistochimie l’expression de ces deux cytokines sur des coupes de tissus congelés de souris SWISS : utérus, utérus et placenta à différents termes de gestation post-accouplement, et placentas. Aucune expression d’IL-27 n’a été observée dans le stroma endométrial. Localisée au pôle apical des glandes, elle débute à J3.5, augmente fortement et disparaît à J11-12.5. A J6-7.5, l’expression placentaire d’IL-27 est plus intense au niveau du labyrinthe que du spongiotrophoblaste. Elle disparaît à J8.5, seules persistent de rares cellules à proximité de l’espace lacunaire, non observées à J11-12. Une sécrétion glandulaire de TWEAK est observée dès J3.5. Elle est maximale à J7.5, date à laquelle s’observe aussi une production placentaire importante de TWEAK, dans le labyrinthe et à un moindre degré dans le spongiotrophoblaste. Cette sécrétion dans le spongiotrophoblaste s’éteint rapidement lors du passage vers la gestation établie alors que celle du labyrinthe reste élevée. Cette cinétique est très évocatrice d’un effet neutralisateur de TWEAK sur les effets abortifs et anti-implantation du TNF. Afin d’identifier l’existence de différences qualitatives et/ou quantitatives de ces deux cytokines, nous analyserons par PCR en temps réel l’expression de leurs ARN à différents âges gestationnels dans deux groupes de souris obtenus par croisement de souris femelles CBA/J avec des mâles DBA/2 (combinaison « abortive ») ou des mâles BALB/c (combinaison « non abortive »).
Étude de l’apoptose des photorécepteurs lors d’un décollement de rétine expérimental chez le lapin QUINTYN-RANTY ML (1), QUINTYN JC (2), MALECAZE F (2), MATHIS A (2), OKAZAKI T (3), LEVADE T (4), DELISLE MB (1, 4) (1) Service d’Anatomie Pathologique, CHU Rangueil, Toulouse, (2) Service d’Ophtalmologie, CHU Rangueil, Toulouse, (3) Division of clinical laboratory medicine/hematology, Tottori University Faculty of Medicine, Yonago 683-8504, Japon, (4) INSERM Unité 466, CHU Rangueil, Toulouse. Après un décollement de rétine, malgré une un traitement chirurgical optimal, la récupération visuelle n’est pas toujours intégrale. Diverses pathologies cellulaires ont été décrites en association avec le décollement de rétine (prolifération des cellules de Müller et de l’épithélium pigmentaire, détérioration ou perte des photorécepteurs). La perte des photorécepteurs, notamment par apoptose, pourrait être responsable de l’altération de la fonction visuelle et le mécanisme de cette apoptose n’est pas connu. Afin de préciser les mécanismes de cette mauvaise récupération, nous avons évalué sur un modèle expérimental de lapin : 1) la quantité de photorécepteurs persistant après décollement de rétine 2) le rôle de l’apoptose dans la mort cellulaire 3) la participation du céramide dans cette mort cellulaire. Matériel et méthodes : Un décollement de rétine a été provoqué chez le lapin. Une première étude a porté sur 28 lapins sacrifiés à différents temps après le décollement de (1, 3, 6 et 8 jours, 8 yeux contrôles et 20 Pathologiques). Les yeux ont été inclus en paraffine. Le comptage du nombre de photorécepteurs résiduels (comptage des noyaux avec un réticule) sur une coloration HES a été réalisé. Une évaluation de l’apoptose par méthode TUNEL a été faite. Une deuxième étude a porté sur 6 lapins, sacrifié au 6e jour après décollement (6 contrôles, 6 Pathologiques). Les yeux ont été congelés à – 80 °C. Un immunomarquage sur coupe au cryostat par un anticorps anti-ceramide (Pr OKAZAKI, Japon) a été réalisé. Résultats : Le nombre moyen de photorécepteur diminue régulièrement avec le temps après le décollement de rétine. La quantité de photorécepteurs en apoptose est constante dans le temps (10-15 %). L’intensité de l’immunomarquage par l’anticorps anti-céramide est forte en cas de décollement de rétine par rapport au contrôle. Conclusion : Il existe une perte cellulaire par apoptose des photorécepteurs après décollement de rétine chez le lapin. L’implication du céramide dans cette apoptose est probable. Graefe’s Arch Clin Exp Ophtholmol (1997) 235 : 306-312 Invest Ophtholmol Vis Sci (2006) 47 : 1658-68.
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