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ScienceDirect www.sciencedirect.com Médecine Nucléaire 42 (2018) 182–184
Prix Yves Bizais
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Intérêt de la scintigraphie péritonéale dans le diagnostic et le suivi d’une brèche pleuro-péritonéale : à propos de deux cas
Recherche de métastases hépatiques d’un adénocarcinome colique sur foie stéatosique : faux positif et vrai positif d’un hypermétabolisme en 18FDG TEP/TDM
L. Guillon 1,∗ , F. Hives 1 , G. Victor 1 , D. Bastie 1 , O. Lairez 1 , I. Berry 1 , M.B. Nogier 2 , B. Seigneuric 2 , P. Pascal 1 1 Médecine nucléaire, CHU, Toulouse, France 2 Néphrologie, dialyse, hôpital Larrey, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Guillon) Introduction Le diagnostic scintigraphique de brèche pleuro-péritonéale, complication rare de la dialyse péritonéale (DP) [1], repose sur la mise en évidence d’une communication entre la cavité péritonéale et la cavité pleurale. Nous présentons le cas de deux femmes âgées de 45 et 47 ans, en DP pour insuffisance rénale terminale, liée à une néphropathie lupique et à une polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD). Matériels et méthodes À la suite d’un prélèvement non contributif d’un épanchement pleural droit dans un cas et d’un prélèvement de l’épanchement positif au glucose dans l’autre cas, une scintigraphie péritonéale a été réalisée. Au total, 80 MBq de nanocolloïdes marqués au technétium-99 m ont été infusés dans la poche de dialyse. Des acquisitions planaires dynamiques et statiques centrées sur la coupole diaphragmatique ont été réalisées à 10, 20 et 30 minutes par une gamma caméra Symbia T6 (Siemens Medical Solutions, Malvern, PA, ÉtatsUnis), complétées d’une acquisition tomoscintigraphique couplée au scanner. Résultats Chez nos deux patientes, une fixation pleurale droite sur les images à 20 minutes a été mise en évidence, la DP a été remplacée par l’hémodialyse (HD). Dans les deux cas, la scintigraphie réalisée à distance a permis d’objectiver une récidive de la brèche après reprise de la DP. Chez notre patiente en IRT liée à une néphropathie lupique, l’HD a été maintenue définitivement, tandis que pour celle liée à une PKRAD, une prise en charge chirurgicale a été retenue. Discussion La brèche pleuro-péritonéale est une complication rare mais sérieuse de la DP. L’incidence chez les DP est estimée à 2 % [2], localisée le plus souvent à droite [3]. Le diagnostic est réalisé par le dosage du glucose sur un prélèvement de l’épanchement pleural [4] ou sur la scintigraphie péritonéale [5] lorsque le dosage est mis en défaut. Le traitement repose sur l’arrêt temporaire ou définitif de la dialyse péritonéale. En cas d’échec, la pleurodèse par vidéothoracoscopie peut être proposée [5]. La scintigraphie péritonéale dans ces deux cas a permis de suivre l’évolution de la brèche et, ainsi, d’aider à la prise de décision thérapeutique. Conclusion La scintigraphie péritonéale présente un intérêt dans le diagnostic, le suivi et la prise de décision thérapeutique d’une brèche pleuro-péritonéale. Mots clés 99mTc-nanocolloïdes ; Insuffisance rénale chronique Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.mednuc.2018.03.136
0928-1258/
V. Habouzit 1,∗ , A. Dhomps 1 , A. Flaus 1 , P.B. Bonnefoy 1 , R. Grange 2 , N. Prévot Bitot 1 1 Médecine nucléaire, CHU, Saint-Étienne, France 2 Radiologie, CHU Nord, Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Habouzit) Introduction La tomographie par émission de positons au 18F-FDG (18FFDG TEP/TDM) est un examen performant et utile pour la recherche de localisations hépatiques secondaires des cancers colorectaux, notamment lorsque l’imagerie morphologique est équivoque. Nous rapportons le cas d’une récidive hépatique sur îlot de foie sain d’un adénocarcinome colique chez un patient stéatosique posant des difficultés diagnostiques en imagerie. Patients et méthodes Dans le cadre du suivi systématique d’un patient à l’antécédent d’adénocarcinome colique opéré en 2013, apparition sur un scanner TAP injecté en 2015 d’une lésion pseudo-nodulaire hypodense suspecte à la jonction des segments VI–VII au niveau d’une plage de foie sain sur stéatose diffuse. L’examen 18F-FDG TEP/TDM retrouve un hypermétabolisme focalisé et modéré de cette lésion (SUVmax 4 ; ratio SUVmax de la lésion/SUVmax du foie sain = 1,2), jugé peu typique d’une localisation secondaire et pouvant correspondre à l’hyperfixation d’un îlot de foie sain. L’IRM de diffusion est également atypique et une surveillance rapprochée est décidée. L’évolution clinique, radiologique et scintigraphique est favorable jusqu’à l’apparition sur le scanner de contrôle en 2017 d’un nodule pulmonaire apical droit (opéré et dont l’origine métastatique est confirmée par l’anatomopathologie) et d’un second nodule hépatique au niveau du segment VIII, spontanément hypodense et peu rehaussé au temps portal comparativement à la plage de foie sain environnante. L’examen 18F-FDG TEP/TDM réalisé retrouve un hypermétabolisme marqué de cette lésion (SUVmax 5,5 ; ratio SUVmax de la lésion/SUVmax du foie sain = 2,1). L’IRM est douteuse. Une biopsie est réalisée et l’anatomopathologie confirme son origine métastatique. Discussion L’aspect relativement hypermétabolique en 18F-FDG des îlots de foie sain chez les patients stéatosiques est un piège à connaître et ne doit pas faire conclure à des lésions métastasiques. Le calcul du ratio de SUVmax de la lésion/SUVmax du foie sain peut être utile : une valeur supérieure à 2 est en faveur d’une atteinte secondaire (sensibilité 100 %, spécificité 93,3 %). Conclusion La recherche de métastases hépatiques sur foie stéatosique est un challenge diagnostique en imagerie fonctionnelle et morphologique : une surveillance rapprochée et une preuve histologique restent souhaitables. Mots clés Métastase hépatique ; 18F-FDG