Étude des effets précoces des anti-TNF alpha sur la composition corporelle dans la maladie de Crohn de l’enfant

Étude des effets précoces des anti-TNF alpha sur la composition corporelle dans la maladie de Crohn de l’enfant

Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 30–82 formule consommée ; fréquence des régurgitatio...

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 30–82 formule consommée ; fréquence des régurgitations et des coliques ; fréquence, texture et couleur des selles) après 1 et 3 mois. Résultats et analyse statistique La quantité moyenne de formule consommée était équivalente pour les 3 formules. Les gains de poids, taille et circonférence crânienne étaient similaires dans les 3 groupes nourris avec une formule et étaient comparables à ceux observés dans le groupe allaité à 2 et 4 mois d’âge. Les gains de masse grasse à 2 et 4 mois étaient globalement plus élevés chez les nourrissons nourris avec formules (13,6 ± 4,5 et 17,3 ± 5,6 %) par rapport aux allaités (10,8 ± 6,9 et 12,8 ± 7,1 %), en particulier avec la formule C (15,1 ± 4,7 et 20,0 ± 5,2 %). Aucune différence n’était observée entre les formules pour la fréquence et la consistance des selles. La fréquence des coliques, flatulences et troubles du sommeil était également similaire entre les groupes. Des régurgitations de petites quantités de formules étaient fréquemment observées dans tous les groupes (environ 50 % des enfants) de manière équivalente. Conclusion Une formule contenant des lipides laitiers en association avec un mélange d’huiles végétales permet une croissance normale des nourrissons. Elle est bien tolérée et ne provoque aucun symptôme gastro-intestinal anormal. La réintroduction des lipides laitiers pourrait donc représenter une stratégie intéressante pour améliorer la qualité des lipides des formules infantiles. Déclaration de liens d’intérêts C. Baudry, employé de : Lactalis, P. Le-Ruyet, employé de : Lactalis. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Du, et al. J Nutr Biochem 2012;23(12):1573–82. [2] Dabadie, et al. J Nutr Biochem 2005;16(6):375–82. [3] Gianni, et al. BMC Pediatr 2012;12:164. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.004 P266

Complications somatiques de l’obésité chez l’enfant selon l’importance de la surcharge pondérale V. Boehm 1,∗ , B. Dubern 1 , A. Karsenty 1 , C. Storey 1 , R. Couderc 2 , P.-Y. Boelle 3 , P. Tounian 1 1 Nutrition et gastroentérologie pédiatriques, France 2 Biochimie, France 3 Biostatistiques, hôpital Trousseau, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Boehm) Introduction et but de l’étude Chez l’enfant obèse, les complications somatiques, dont notamment les facteurs de risque cardiovasculaires, sont relativement fréquentes, mais la grande majorité d’entre elles n’ont aucune expression clinique et ne justifient aucun traitement spécifique en dehors de la réduction pondérale. Certains recommandent néanmoins leur recherche systématique à partir d’un certain degré de surcharge pondérale. L’objectif de notre travail était donc d’évaluer l’influence du degré de surcharge pondérale sur le risque de survenue d’une complication somatique. Matériel et méthodes Au total, 647 enfants en surcharge pondérale (Zscore de l’IMC > 2 DS) et âgés de 18 mois à 17,6 ans (médiane = 12,0 ans) ont été inclus et répartis en 3 tertiles selon leur degré de surcharge pondérale : 2,0–4,1 DS, 4,1–4,9 DS et 4,9–11,0 DS. Les patients présentant une obésité syndromique ont été exclus. Les paramètres suivants étaient considérés comme pathologiques : pression artérielle > 95e percentile + 5 mmHg (HTA), LDL-cholestérol ≥ 3,4 mmol/l, HDL-cholestérol < 1 mmol/l, triglycéridémie ≥ 1,12 mmol/l (< 9 ans) ou ≥ 1,46 mmol/l (de 10 à 18 ans), glycémie à jeun > 5,6 mmol/l, glycémie 120 minutes après l’ingestion de 75 g de glucose (T120) ≥ 7,8 mmol/l, HOMA > 2,5, HbA1c > 6 %, ASAT > 35 UI (garc¸ons) et > 32 UI (filles), ALAT > 43 UI (garc¸ons) et > 32 UI (filles), GT > 49 UI (< 15 ans) et > 35 UI (garc¸ons > 15 ans) et > 32 UI (filles > 15 ans). La présence d’un syndrome inflammatoire était définie par une CRP > 5 mg/l et/ou une albuminémie < 39 g/l et/ou une préalbuminémie < 195 mg/l. La fonction artérielle a été étudiée par échographie de haute résolution. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du test du Chi2 pour les proportions et du test de Fisher pour les moyennes. Pour les comparaisons de tertiles deux par deux, le seuil de significativité retenu était p ≤ 0,017 (0,05/3). Résultats et analyse statistique L’existence d’une complication somatique entre les premier et troisième tertiles était significativement différente pour

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la présence d’une cytolyse hépatique (ASAT [p = 0,017], ALAT [p = 0,003]), d’un syndrome inflammatoire (CRP [p < 0,001], albuminémie et préalbuminémie [p < 0,001]) et d’une HTA (p = 0,004). Aucun des autres paramètres, dont notamment les facteurs métaboliques de risque cardiovasculaires et la fonction artérielle, n’étaient différents entre les 3 tertiles. Ces données étaient confirmées par l’existence d’une corrélation significative entre le Z-score de l’IMC et uniquement : ASAT (r = 0,23, p = 0,03), CRP (r = 0,21, p = 0,01), albuminémie (r = –0,19, p < 0,01) et préalbuminémie (r = –0,32, p < 0,01). Conclusion Chez l’enfant, seules les complications somatiques directement liées à l’importance du volume de tissu adipeux (stéatose hépatique, syndrome inflammatoire, HTA) sont associées au degré de surcharge pondérale, alors que les facteurs métaboliques de risque cardiovasculaires (insulino-résistance, intolérance au glucose, dyslipidémie) et les anomalies de la fonction artérielle ne le sont pas. D’autres critères que le degré de surcharge pondérale devraient être pris en compte pour rechercher certaines complications liées à l’obésité. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.005 P267

Étude des effets précoces des anti-TNF alpha sur la composition corporelle dans la maladie de Crohn de l’enfant Y. Quizad 1,∗ , C. Devauchelle 1 , R. Cheriet 1 , A. Vanrenterghem 2 , D. Djeddi 1 1 Pédiatrie, France 2 Médicale, CHU d’Amiens, Amiens, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Quizad) Introduction et but de l’étude Le TNF␣ est une cytokine proinflammatoire responsable de la majorité des manifestations de la MC. La relation entre la composition corporelle, l’inflammation et les traitements anti-inflammatoires non pas été évaluées dans la MC pédiatrique. Objectif principal Évaluer l’effet précoce des perfusions d’anti-TNF-␣ sur la composition corporelle déterminé par bio-impédancemétrie (BIA). Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective, incluant des enfants (< 18 ans) suivis pour une MC traitée par infliximab en pédiatrie au CHU d’Amiens. Les paramètres déterminés par la BIA avant et 2 h après la perfusion de l’infliximab étaient : la masse maigre (MM), la masse grasse(MM), la masse cellulaire active (MCA), l’eau totale (ET), intracellulaire (EIC) et extracellulaire (EEC). Résultats et analyse statistique Dix enfants ont été inclus, dont 4 filles, l’âge moyen était 12,4 ans, l’IMC était 15,1 ± 2,9 kg/m2 . La composition corporelle, avant et après la perfusion d’infliximab, étaient respectivement : pour la MG rapportée au poids (33 % vs. 25 % p = 0,03), l’EEC rapportée à l’ET (47 % vs. 53 % p = 0,04). Avant la perfusion, la MCA (kg) et l’EIC (l) étaient corrélés négativement avec les marqueurs de l’inflammation (CRP/VS). Après la perfusion : la MG (kg), la MM (kg), la MG et la MM rapportée au poids, étaient corrélées positivement, la MCA rapportée au poids, et l’EIC rapportée à l’ET étaient corrélés négativement. Résultats de l’étude de la composition corporelle par BIA. Conclusion Notre étude a mis en évidence des modifications précoces de la composition corporelle des enfants traités par l’infliximab. Cependant, ces résultats doivent être confirmés pour avoir une portée clinique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Seidman E, LeLeiko N, Ament M, et al.Nutritional issues in pediatric inflammatory bowel disease. J Pediatr Gastroenterol Nutr199;12:424-38. Baldassano R, Braegger CP, Escher JC, et al. Infliximab (REMICADE) therapy in the treatment of pediatric Crohn’s disease. Am J Gastroenterol2003; 98: 833–8. Diamanti A, Basso MS, Gambarara M, et al. Positive impact of blocking tumor necrosis factor ␣ on the nutritional status in pediatric Crohn’s disease patients. Int J Colorectal Dis 2009; 24: 19-25.

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 31 (2017) 30–82

Hmamouchi I, Roux C, Paternotte S, et al. Early increase of abdominal adiposity in patients with spondyloarthritis receiving anti-tumor necrosis factor-␣ treatment. J Rheumatol. 2014; 41:1112-7. Subramaniam K, Fallon K, Ruut T et al. Infliximab reverses inflammatory muscle wasting (sarcopenia) in Crohn’s disease. Aliment Pharmacol Ther. 2015; 41:41928. Wiese D, Lashner B, Seidner D, et al. Measurement of nutrition status in Crohn’s disease patients receiving infliximab therapy. Nutr Clin Pract 2008; 23: 551–6. Horie I, Maeda M, Yokoyama S, et al. Tumor necrosis factor-␣ decreases aquaporin-3 expression in DJM-1 keratinocytes. Biochem Biophys Res Commun2009; 387:564-8. Bletsa A, Berggreen E, Fristad I, et al. Cytokine signalling in rat pulp interstitial fluid and transcapillary fluid exchange during lipopolysaccharide-induced acute inflammation.JPhysiol2006; 573:225-36. Nedrebø T, Berg A, Reed RK, et al. Effect of tumor necrosis factor-␣, IL-1␤, and IL-6 on interstitial fluid pressure in rat skin. Am J Physiol Heart CircPhysiol 1999; 277:1857-62. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.006

Tableau 1 Comparaison des variables utilisées pour le diagnostic de dénutrition pédiatrique.

κ Se Sp VPP VPN

Trois variables

Réserve musculaire

Réserve graisseuse

Croissance pondérale

Réserves musculaire et graisseuse

0,55 98 % 83 % 74 % 99 %

0,66 84 % 95 % 89 % 92 %

0,62 69 % 91 % 79 % 86 %

0,34 56 % 92 % 77 % 81 %

0,66 88 % 90 % 81 % 94 %

Réserve musculaire et croissance pondérale 0,60 96 % 88 % 80 % 98 %

Réserve graisseuse et croissance pondérale 0,57 92 % 83 % 73 % 95 %

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Dauvin A, Zafiropoulos V, Anzévui A, Hermans D. Diagnostiquer la dénutrition en pédiatrie : toujours d’actualité en 2014. Nutr Clin Metab 2014;28(1):S228–P302. [2] Secker DJ. How to perform subjective global nutritional assessment to children. J Acad Nutr Diet 2012;112(3):424–31. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.10.007

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Observation clinique des réserves musculaires : clé du diagnostic de dénutrition en pédiatrie ? C. Oliver 1,∗ , V. Zafiropoulos 2 , A. Anzévui 2 , D. Hermans 3 Diététique, institut Paul-Lambin, haute école Léonard-de-Vinci, Belgique 2 Alimentation et diététique Belgique 3 Pédiatrie générale, cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Oliver)

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Introduction et but de l’étude Une étude préliminaire sur le diagnostic de dénutrition pédiatrique a mis en évidence trois variables clés : les réserves musculaire et de masse grasse sous-cutanée, ainsi que la croissance pondérale [1]. En effet, l’examen physique, rarement pris en compte dans le diagnostic de la dénutrition en pédiatrie, a permis d’identifier environ 70 % des patients dénutris en prenant comme référence le Subjective Global Nutritional Assessment (SGNA) [1]. De même, l’absence de croissance pondérale a démontré une sensibilité de 64 %. En outre, les diagnostics obtenus étaient fortement en accord avec les états nutritionnels définis à l’aide du SGNA (κ ∼ 0,7)2 . Le but de notre étude est donc de déterminer la méthodologie diagnostique sur base d’une ou plusieurs de ces variables. Matériel et méthodes Au total, 150 enfants âgés de 0 à 18 ans, hospitalisés en cardiologie, gastro-entérologie, neurologie, oncohématologie, pédiatrie générale ou en hôpital de jour, ont participé. Les réserves de masse musculaire et de graisse sous-cutanée ont été déterminées par toucher, comme décrit par Secker [2]. Les zones du corps ciblées étaient respectivement pour la masse musculaire et la graisse sous-cutanée, le deltoïde et le quadriceps ; la ligne mi-axillaire, les fesses et l’intérieur des cuisses. Les réserves graisseuses ont été observées au niveau des pommettes pour les 83 enfants de moins de 2 ans. Nous avons étudié l’accord entre la détermination de l’état nutritionnel par chaque variable, seule ou en combinaison, et par l’évaluation nutritionnelle de référence en pédiatrie, le SGNA au moyen du test de concordance kappa [2]. Le seuil de signification statistique est inférieur à 0,05. La sensibilité, spécificité, valeurs prédictives positive et négative, de chaque variable, seule ou en combinaison, ont également été déterminées. Résultats et analyse statistique Selon le SGNA, 49 patients sont dénutris, dont dix sévèrement. Les trois méthodes diagnostiques qui présentent les meilleurs résultats en termes de concordance κ et de sensibilité sont : l’évaluation des réserves musculaires seule, en combinaison avec les réserves graisseuses, et en combinaison avec la croissance pondérale (Tableau 1). Conclusion L’observation des réserves musculaires des enfants est une clé du diagnostic de dénutrition en pédiatrie. La reproductibilité de cet examen entre les observateurs devra être attentivement suivie. En vue de son implémentation, les équipes soignantes devraient pouvoir bénéficier d’une formation pratique, ainsi que d’un support visuel.

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Évaluation de la qualité des fabrications de nutrition parentérale préparées dans un service de néonatologie I. Angelstorf 1,2,∗ , M. Gryllaki-Berger 1 , D. Palmero 1,2 , C. Fischer-Fumeaux 3 , F. Sadeghipour 1,2 1 Service de pharmacie, CHUV, Lausanne, Suisse 2 Section des sciences pharmaceutiques (EPGL), université de Lausanne, université de Genève, Genève, Suisse 3 Département médico-chirurgical de pédiatrie, CHUV, Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Angelstorf) Introduction et but de l’étude Actuellement, une partie des perfusions de nutrition parentérale (NP) « à la carte » pour les nouveau-nés prématurés hospitalisés est préparée à la pharmacie centrale, alors qu’une autre partie est préparée dans le service de néonatologie. La qualité de ces préparations a une influence directe sur la sécurité des patients. L’objectif de cette première partie d’étude est d’évaluer la qualité microbiologique et l’exactitude de la composition des perfusions de NP préparées dans le service de néonatologie par rapport à leurs prescriptions médicales. Matériel et méthodes Analyse des NP « à la carte » préparées par les infirmiers dans le service de néonatologie. Les échantillons, contenant de 0 à 4 électrolytes et du glucose à concentrations variables, ont été prélevés à la fin de l’administration des perfusions. Les acides aminés n’ont pas été dosés. Selon le volume de l’échantillon, jusqu’à 3 analyses ont été effectuées : – le dosage des électrolytes (K+ , Na+ , Ca2+ , Mg2+ ) par électrophorèse capillaire et le dosage du glucose par UV (méthode enzymatique à l’héxokinase) [1] ; – Le dosage des endotoxines au moyen de LAL par colorimétrie cinétique ; – l’essai de stérilité selon les exigences de la PhEur (2.6.1). Les résultats obtenus sont évalués par rapport aux spécifications établies par la pharmacie centrale (90–110 % de leur valeur cible pour les électrolytes et le glucose). Résultats et analyse statistique Trente-cinq perfusions préparées au service de néonatologie ont été analysées (Tableau 1). La concentration de K+ et de Na+ dans une (2,6 %), de Ca2+ dans quatre (11,4 %) et de glucose dans six (17,1 %) des 35 perfusions était inférieure à la limite basse de 90 % acceptée par la pharmacie centrale. En tout, neuf perfusions de nutrition parentérale (25,7 %) n’étaient pas conformes par rapport à leurs prescriptions. La présence d’endotoxines (limite : 0,25 EU/ml) n’a pu être démontrée dans aucune des 35 perfusions. Les 22 perfusions contrôlées microbiologiquement sont stériles. Conclusion Cette étude préliminaire a démontré que les infirmiers au service de néonatologie font un travail conforme aux besoins et attentes concernant la fabrication stérile et l’administration des nutritions parentérales. Néanmoins, 9 perfusions avaient un contenu en K+ , Na+ , Ca2+ ou glucose inférieur à celui prescrit et inférieur à la limite basse de 90 % acceptée par la pharmacie centrale. Cela aurait pu être évité avec une fabrication des nutritions parentérales à la pharmacie centrale combinée avec un contrôle physico-chimique avant