Etude des variations inter- et intra-individuelles des seuils absolus locaux retiniens

Etude des variations inter- et intra-individuelles des seuils absolus locaux retiniens

Vision Rex. Vol. 5, pp. 4354%2. ETUDE Pergamon Press 1965. Printed in Great Britain. DES VARIATIONS INDIVIDUELLES INTER- DES SEUILS LOCAUX ET...

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Vision Rex.

Vol. 5, pp. 4354%2.

ETUDE

Pergamon Press 1965. Printed in Great Britain.

DES VARIATIONS

INDIVIDUELLES

INTER-

DES SEUILS

LOCAUX

ET INTRAABSOLUS

RETINIENS

G. MEUR~ Clinique Ophtalmologique,

Institut Jacques Daviel, Marseille

(Received 22 June 1964)

INTRODUCTION

LA MESURE des seuils absolus locaux retiniens a Cti pratiquee par de nombreux auteurs et la majoritt des etudes a port6 sur la sensibilite retinienne centrale et paracentrale. Certains travaux cependant donnent les resultats de mesures allant jusqu’a l’extreme pkriphtrie (SLOAN, 1947). Si l’on parcourt la litttrature traitant de ce sujet, il apparait que les methodes utilisees sont tres differentes les unes des autres: la surface et la forme des tests, la longueur d’onde de la source lumineuse, la durte de presentation, le nombre de rtponses positives exige, la notation du seuil par apparition ou par disparition, la duree d’adaptation et les conditions de preadaptation, le nombre de sujets examines ne sont que quelques uns des facteurs tendant a diversifier les techniques. Les dispositifs utilises sont tous ingenieux mais la plupart des appareils sont des exemplaires uniques, aux specifications complexes, et sont bien differents de ce dont on peut disposer en clinique. Nous avons pens& qu’il serait intiressant d’etablir les valeurs moyennes des seuils absolus a l’aide d’un appareil d’utilisation clinique cow-ante. Les conditions experimentales ont et6 fixtes rigoureusement mais en ivitant qu’elles soient par trop eloignees de celles qui sont realisables en pratique quotidienne. METHODE

Les mesures ont Cti faites en lumiere blanche exclusivement, avec l’Explorateur Universe1 du sens lumineux de Jayle et Blet. Rappelons que dans cet appareil, on dispose de six tests de forme approximativement circulaire qui sont presentis a une distance d’observation de 50 cm. Nous avons fait usage du test N” 2 dont la surface est de 2,25 mm2 et la dimension angulaire de 11’39” soit la m&me que celle du test N” II de l’appareil de Goldmann oh la distance d’observation n’est que de 33 cm. Un projecteur de point de fixation special (quatre points rouges disposes en car@ est adapt6 a l’appareil et permet d’etudier la region fovtolaire. Le sujet est invite a fixer le centre de ce carre. La longueur d’onde et l’intensite sont telles que la fixation foveolaire est assuree. Variations inter-individuelles

Cinquante soldats du contingent, ages de 20 a 21 ans, presentant une acuitt visuelle photopique de lO/lO aux deux yeux, ont participe Acette etude. Seul l’ceil droit etait examine. l Boursier de l’I.N.H., 1963. Addresse actuelle: 773 Chausske de Waterloo, Bruxelles, Belgique. 435

G. MEUR

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Le seuil absolu local a ktk relevt de 5 en 5 degres, de 5” B 80”, sur le mtridien temporal infkieur (315”) et A l’aide du test N” 2 (2,25 mmz). Le seuil diffkrentiel local a lgalement ttt notC B 25” et A 60”, en luminance de fond mksopique (6,3 UL)2 et photopique (7,5 UL). A O”, les mesures n’ont ttC faites que chez 20 sujets. En outre, chez 12 sujets, le seuil absolu a ttC mesurC sur les mtridiens de 90”, 180” et 270”, aux excentricitts de lo”, 20” et 40” chaque fois. Variations intra-individuelles

Elles ont CtCCtudiCesen pratiquant 20 examens semblables Ctalts sur une piriode de deux moischezunsujetfkminin? ggCde29ansetprisentant une acuitkvisuelle de lO/lOaux deux yeux. L’adaptation prkalable avait lieu dans l’obscuritk complkte pendant trente minutes, aprb une prtadaptation de 3 min & une luminance de 11 UL. Le test ttait present6 automatiquement, de faGon intermittente (phase clair 1,33 secphase obscure 2,66 set) et sa luminance augmentte par tranches de 0,l UL. Le niveau du seuil ttait notC aprb trois rkponses positives conskutives. 11faut done considkrer les valeurs obtenues comme supra-luminaires, ce qui en fait des points de comparaison clinique plus utilisables. Nous nous sommes attach& g assurer le maximum de confort aux sujets: ainsi on n’a pas exigC une fixation continue du point rouge central; bien au contraire, le sujet n’ktait invite g fixer que pendant quelques secondes (la durCe de la mesure d’un seuil) g la suite de quoi on lui conseillait de relacher son effort jusqu’g la mesure suivante. Nous avons pensC &miner ainsi certains phinomtnes perturbateurs comme les sensations auto-cinitiques et, en tout cas, nous avons pu constater que les sujets ne montraient pas de signes d’knervement ou de fatigue aprb une demie-heure d’examen ou plus. RESULTATS A. Variations inter-individuelles (1) Seuils absolus. Les valeurs moyennes des seuils absolus et les &arts-types pour les diverses excentricitks sont donnts dans le tableau suivant: TABLEAU 1 Excentricitk 0 5”

10 1.5” 20 25” 30 35” 40 45” 50 55” 60” 65”

70” 7580”

Seuils en UL

Ecart-type

6,61 5,36 5,26 5,32 5,34 5,37 5,40 5,41 5,43 5,46 5.50 5.55 5.61 5.71 5,82 5,92 6.09

0,091 0,114 0,116 0,117 0,109 0,113 0,110 0,117 0,113 0,112 0,119 0,125 0,140 0,177 0,194 0,217 0,197

Moyennes des seuils absolus sur le mkridien de 315” et dispersions correspondantes. * UL: Unit6 Logarithmique Picostilb. Le passage du systtme picostilb au systkme apostilb pourra se faire par l’bquation suivante dans laquelle Y reprksente une luminance exprimke en unites logarithmiques Asb et X une luminance exprimke en unit&s logarithmiques Psb: Y = x-7,505.

Etude des Variations Inter- et Intra-tndividueiles

des Seuils Absolus Locaux Retiniens

437

La dispersion est relativement peu importante et les histogrammes faits pour chaque excentricite montrent que la distribution des seuils est unimodale et asymetrique par rapport au mode: fes valeurs sup&ieures au mode sont plus nombreuses que celles qui lui sont infgrieures jusque et y compris 25”. Au-deli, l’asymitrie est moins franche et a partir de W, elle s’inverse, les valeurs inferieures au mode devenant ies plus frtquentes.

5’

i

550

I

i

5,:

25”

6

h

750

i

FIG. 1.

1 Histogrammesdes valeurs des seuils absolus de 5 en 5” SW ie mkridien de 315’.

La representation graphique des variations des seuils locaux montre que le maximum de sensibilite se situe h 10”. Les valeurs varient peu entre 5” et 50” pour augmenter assez rapidement de 50” a 80” sans pourtant atteindre les valeurs reievees P 0”. La dispersion, faible et assez constante entre 5” et 50”, suit Cgalement la mCme augmentation pour les excentricites superieures. A 80”, la dispersion est un peu moindre qu’aux excentricites immediatement inferieures. Sur les autres meridiens (Fig. 3), les seuiL m~ntrent Cgalement une diminution lente de la sensibifite avec ~augmentation de f’excentricite. Toutefois, Ies niveaux de sensibifite ne sont pas Ies msmes sur fes divers miridiens. Le maximum de sensibiliti se rencontre sur le meridiea inferieur, le minimum sur le meridien sup&rieur. Les meridiens intermediaires fournissent des valeurs intermediaires (Tableau 2). Ces resultats rejoignent les consta~tions de PKCKARD(1963) qui, ttudiant la sensibilite sur 8 meridiens, de 0” a 12”, met en evidence une aire circulaire ~h~~~ensibi~it~ le phrs souvent ouverte vers le haut. (2) Seuifs di$i+entiels. En plus de ces mesures de seuils absolus, des mesures de seuils differentiels ant it& pratiquees a 25” et a 60” SW le mtridien de 3 15”. La luminance de fond

i

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G. MEUR

FIG. 2. Valeurs moyennes des seuils absolus locam de 0 B 80” sur le mtridien dispersions correspondantes.

de 315” et

FIG. 3. Valeurs moyennes des seuils absolus locaux sur les meridiem de 90” 180” et 270” aux excentricitts de lo”, 20” et 40”. Les seuils correspondants du mkridien de 315” bnt &k reproduits pour comparaison.

Etude des Variations Inter- et Intra-Individuelles

infkrieur (180”)

Mkridiens intermkdiaires Mhidien

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2

TABLEAU

Mbidien

des Seuils Absolus Locaux Retiniens

(315”) (180”)

supkrieur (90”)

TABLEAU

10 $16

20” 5,24

40” 5,54

5,26 5,27 5940

5,34 5,37 5,50

5,43 5760 5,78

3

60”

25” Luminance du fond

Seuil

Ecart-type

Seuil

Ecart-type

0 6.3 795

5,37 6,85 7,62

0,113 0,184 0,236

5,61

0,140 0,310 0,322

Il semble done que la dispersion augmente avec la luminance du fond sur lequel est prksentk le test.

Ctait soit mesopique (6,3 UL) soit photopique obtenus.

(75 UL) Le Tableau 3 donne les resultats

B. Variations intra-individuelles Les moyennes de 20 mesures et les &art-types sont consign& dans le Tableau 4. TABLEAU

Excentricitk

4

Seuils en UL

Ecart-type

0” 5” 10”

5,42 5,31

0,079 0,079

;;: 25” 30” 35” 40” 45”

5,38 5,41 5,43 5.45 5,46 5,50 5,53

0,088 0,091 0,081 0,076 0,075 0,089 0,092

:%0 60” 65” 70”

5,63 5,57 5,72 5,76 5,82 5% 6,15

0,102 0,134 0,151 0,139 0,144 0,150 0,061

Le maximum de sensibilite se situe a IO”. Les seuils de ce sujet de 29 ans sont un peu supkieurs aux seuils moyens obtenus chez 50 sujets de 20 et 21 ans. Peut-Ctre est-ce imputable A la di!Terence d’age? De toute facon, Wart avec les valeurs moyennes est inferieur a 1 Q a toutes les excentricites. Le sujet peut done &re considere comme normal.

G.

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MEUR

La dispersion est egalement constante de 5” a 50’ pour augmenter nettement au-dela. A 80”, la dispersion diminue brusquement, ce qui n’est pas en opposition avec le maintien dune dispersion importante, a la meme excentricite, dans les variations inter-individuelles.

5.50 t

FIG. 4. Valeurs moyennes sur 20 mesures des seuils absolus locaux du mkridien de 315” chez un meme sujet.

DISCUSSION

ET CONCLUSIONS

Si i’on veut Ctablir des comparaisons avec les travaux similaires publies anterieurement, on se heurte a plusieurs difficult&: en premier lieu, la plupart des mesures portent sur le meridien horizontal alors que nous avons explore tout particulitrement le miridien temporal inferieur. Ensuite, peu d’etudes sont faites sur un nombre suBkant ~individus pour que I’on puisse en tirer les variations interindividuelles. La sirie la plus complere (SLOAN, 1947) est de 101 individus constituant toutefois un groupe trtts disparate: l’age des sujets varie de l’enfance a la vieillesse et 14 sont de race noire. Tous les auteurs Ctablissent l’existence dune zone de sensibilitt maximum, perifoveale, situ&e entre 10” et 20” d’excentricite. La courbe de sensibilite est en dome pour certain, le m~imum se situant entre 10” et 15”. Pour d’autres, comme WEINSTEINet ARNULF (1946), le seuil resterait remarquablement constant, en plateau, entre 5 et 35”. Les mesures de ces deux auteurs, extremement rigoureuses et tenant compte de toutes les erreurs possibles, n’ont toutefois CtCpratiquees que chez sept sujets. Personnellement, nous avons constate chez quelques individus une quasi-Constance du seuil de 5” a 30” et m@me 35” et 40”. Les moyennes sur 50 sujets font nianmoins apparaftre un maximum indubitable B IO”. Le plateau dkcrit par Weinsten et Arnulf est d’ailleurs sensiblement plus marqd si Ies mesures sont faites a luminance constante, la surface etant variable. Si la surface est maintenue constante, la courbe des luminances liminaires passe par un maximum. Cette discordance entre les deux methodes n’est qu’apparente, les lois des sommations spatiales faisant qu’on

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ne doit pas s’attendre g avoir des courbes parallkles puisque l’exposant de sommation se modiiIe avec la taille du test (FANKHAUSER und SCHMIDT, 1960; MEUR, 1965). Les mesures que nous avons faites sur les autres miridiens, bien que ne portant que sur douze sujets, permettent de penser que la dist~bution des seuils et leurs dispersions y sont cornparables. L’hyposensibilit6 constatee dans la &tine inferieure confirme Ies travaux de Pickard, Livingstone, et Nowack; il est assez vraisemblable qu’elle coincide avec l’emplacement de la fente foetale. Du point de vue clinique, les valeurs des dispersions doivent permettre d’&tablir B partir de quel niveau l’&vation d’un seuil est pathologique. Entre 0” et 50”, zone la plus importante en campimCtrie et englobant largement la surface dans laquelle se fait le check-up erimitrique, la dispersion est assez constante et reste un peu inf&-ieure B 0,125. On peut done considCrer qu’une elkation du seuil de plus de 0,25 UL (20) implique un abaissement anormal de la sensibilitt rbtinienne. La dispersion des variations intra-individuelles est moindre que 0,l entre 5” et 50”. Une difference sup&ieure & 0,2 UL entre les seuils obtenus au tours de deux examens successifs chez nn meme sujet indique done une modification significative de la sensibilitC rktiniexme. Toutes les mesures dont nous avons donnC les rCsultats ici ont CtCpratiquees ai l’aide du test N” 2 (2,25 mm2). Les notions actuelles sur la valeur de l’exposant de sommation dans toute Mendue du champ visuel a robscur (MEUR, 1965) permettent de pr&voir avec une prkision satisfaisante ce que seraient les seuils obtenus avec des index de surface differente. Le test N” 3 donnerait des seuils dont la luminance serait inf&ieure de 0,s UL au centre et de 0,6 UL pour le reste de la r&ine (exposant de sommation valant respectivement 0,83 et 190). Au contraire pour le test N” 1, les luminances liminaires seraient augment&es de 0,5 UL ou 0,6 UL. Le tableau suivant donne un exemple numkrique: TABLEAU 5.2VALEURS DU SEUILABSOLU LOCAL THBORIQUH~ 30” POUR DIVERSESSURFACESDE TESTS DES APPAREILSDE GOLDMANN ET DE JAYLE-RLET. Surface des tests

Seuil & 30”

Jayle-Blet Goldmann

3 (9 mm2) III (4 mm2) 4,80

2 (2,25 mm2) II (1 mm2) 5140

1 (0,56 mm2) I (l/4 mm2) 68

0 (l/16 mm2) 6960

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G. MEUR

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R&sum&--Les seuils absolus locaux variations inter- et intra-individuelles physiologiques et pathologiques. La des memes points a fait apparaitre huniere.

ont ete releves sur divers mbidiens de la &tine et leurs ont Cte pr&cis&s. On en a deduit la limite entre les valeurs comparaison entreles seuils absolus et les seuils diff&entiels une augm~tation de la dispersion avec l’adaptation a la

Abstract-The absolute local thresholds were measured on several meridians of the retina and their inter- and intra-individual fluctuations were determined. The boundaries between physiological and pathological levels were derived from this. A comparison between the absolute and differential thresholds of the same points establishes that the scatter increases with lightadaptation. Zusauurtenfassung-Die Ortsabsolutschwellen wurden in verschiedenen Netzhaut meridianen untersucbt turd ihre Variationen bei dem selben rmd bei verschiedene Individuen prezisiert. Die Grenze zwischen den physiologischen und pathologischen Werte wurde hierdurch festgelegt. Die Vergleichung zwichen den Absolut- tmd Unterschiedsschwellenswerten der selben Punkte llsst eine Streu~~h~h~g bei der Helladaptation darstellen. Pe3mfe--I&m

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