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Recueil des communications particulières / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 103S (2017) S239–S284
Gauthier Gracia ∗ , Camille Thevenin-Lemoine , Jérôme Sales De Gauzy , Franck Accadbled Chirurgie orthopédique, traumatologique et plastique, hôpital des Enfants, CHU Purpan, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Gracia) Introduction L’incidence et la précocité des ruptures du ligament croisé antérieur (LCA) dans la population pédiatrique sont en augmentation. La prise en charge reste discutée chez les patients à physes ouvertes concernant l’indication et le timing de la reconstruction chirurgicale, le choix de la technique et le type de greffon utilisé. Des troubles de croissance ont été rapportés et demeurent une préoccupation majeure. L’objectif primaire était d’observer les tendances actuelles sur la prise en charge des ruptures du LCA et de rechercher des différences entre les membres de la SFA, POSNA et EPOS. L’objectif secondaire était de déterminer l’incidence, le type et la sévérité des troubles de la croissance associés à la reconstruction chirurgicale du LCA. Matériels et méthode Une invitation par courrier électronique à remplir un questionnaire de 52 questions a été envoyée à tous les membres de l’EPOS, POSNA et SFA. La participation était volontaire et les réponses confidentielles. Les données étaient automatiquement collectées via SurveymonkeyR. Des statistiques descriptives étaient appliquées. Résultats Quatre cent quarante chirurgiens membres des différentes sociétés ont répondu au questionnaire. À la question « quel traitement recommandez vous pour une rupture du LCA chez un enfant pré-pubère », 14 % de la SFA, 17 % de l’EPOS et 70 % du POSNA ont répondu « reconstruction du LCA dans les 3 mois ». À la même question concernant un enfant pubère, 35 % de la SFA, 61 % de l’EPOS et 83 % de la POSNA, recommandaient la reconstruction du LCA dans les 3 mois. Le tunnel tibial préféré était épiphysaire chez un enfant prépubère (40 %) et transphysaire chez un enfant pubère (78 %). Le tunnel fémoral préféré était épiphysaire chez un enfant pré-pubère (53 %) et transphysaire pour un enfant pubère (61 %). 21 % des participants ont rapporté des troubles de croissance après reconstruction du LCA, en particulier au fémur. Il y avait un total de 5 cas d’inégalité de longueur >2 cm, 1 cas de varus > 10◦ , 3 cas de valgus > 10◦ et 1 cas de recurvatum > 10◦ . Discussion L’étude a mis en évidence des disparités dans la prise en charge entre les membres des différentes sociétés. La tendance est à la réalisation de tunnel transphysaire, en particulier chez l’enfant pubère. Les cas reportés de troubles de croissance cliniques sont relativement rares. Conclusion Cette étude permet d’appréhender les tendances actuelles en soulignant les différences géographiques sur la prise en charge des ruptures du LCA chez l’enfant. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.308 18
Étude IRM de la surface de section des greffons tendineux de gracile et de semi tendineux chez l’enfant Cross sectional area measurement of semi tendinosus and gracilis tendons in children Yoann Portet 1,∗ , Franck Accadbled 1 , Grégoire Laumond 2 , Nicolas Brucher 3 1 Chirurgie orthopédique et traumatologique infantile, hôpital des Enfants, CHU de Toulouse, Toulouse, France 2 Orthopedie, hôpital des Enfants, Toulouse, France 3 Radiologie, CHU de Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Y. Portet) La prévalence des ruptures du ligament croisé antérieur est en augmentation chez les enfants et les adolescents. Le but de cette étude
était de mesurer la surface de section des tendons ischiojambiers en IRM chez l’enfant. Notre hypothèse était que leur taille variait avec l’âge et les données anthropométriques. Nous avons inclus tout les IRM de genoux réalisés dans notre centre hospitalier pédiatrique régional entre janvier 2013 et avril 2015, chez des patients âgés de 7 à 18 ans. Les genoux déjà opérés ont été exclus. Les mesures IRM ont été réalisées sur une séquence pondérée en T2 par un chirurgien orthopédique et un radiologue. L’âge, le sexe, le poids et la taille ont été recueillis à partir du dossier médical. L’indice de masse corporelle a été calculé en fonction de l’âge. Cinquante-quatre patients ont été analysés, 41 garc¸ons et 13 filles. L’âge médian était de 13 ans. La surface de section combinée variait en fonction de l’âge selon une relation statistique linéaire significative. Tous les facteurs anthropométriques étudiés étaient significativement corrélés à la surface de section tendineuse. Les relations les plus fortes ont été observées avec le poids et l’indice de masse corporelle. Notre étude montre donc qu’il existe une variation de surface de section des greffons tendineux en chez l’enfant et l’adolescent en fonction de l’âge, du poids, de la taille et de l’indice de masse corporelle mesurable par IRM. Ces mesures simples représentent une aide potentielle pour le chirurgien afin de planifier au mieux les interventions de plastie de ligament croisé antérieur dans cette population spécifique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rcot.2017.09.309 19
La reconstruction isolée du MPFL est suffisante dans le traitement de l’instabilité rotulienne post-traumatique de l’enfant Post-traumatic patellar instability in children: Is isolated MPFL reconstruction sufficient? Sebastien Pesenti ∗ , Elie Choufani , Mathieu Cermolacce , Alexandre Baud , Jean-Charles Escudier , Jean-Luc Jouve , Franck Launay Orthopédie infantile, Timone Enfants, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Pesenti) Introduction L’instabilité rotulienne post-traumatique est un problème fréquemment rencontré en orthopédie pédiatrique. Elle peut survenir sur un genou avec ou sans anomalies osseuses prédisposantes. En raison de la présence de structures en croissance, elle peut parfois être difficile à gérer. L’objectif de cette étude était de démontrer qu’il n’y avait pas de bénéfice à corriger les anomalies osseuses prédisposantes dans le traitement des instabilités rotuliennes post-traumatiques de l’enfant. Méthodes Les dossiers de 25 patients pédiatriques (27 genoux) opérés pour instabilité rotulienne latérale ont été analysés. Tous les patients ont eu une reconstruction isolée du MPFL avec un tendon ischio-jambier. Au dernier recul, une évaluation clinique incluant le score fonctionnel de Kuala et la reprise du sport était réalisée. Les patients étaient comparés en fonction de l’existence ou non d’une anomalie anatomique prédisposante (patella alta, dysplasie trochléenne ou augmentation du TA-GT) Résultats L’âge moyen lors de la chirurgie était de 13,8 ans. Le taux de récidive global était de 3,7 % après un recul moyen de 24,5 mois. Le score de Kujala global était de 95. Au total, 80 % des patients ont repris leurs activités sportives au même niveau qu’avant avec un délai moyen de reprise de 7,1 mois. Une anomalie osseuse était identifiée dans 12 cas. Le taux de récidive, le score de Kujala, le délai et le niveau de retour au sport étaient identiques dans les 2 groupes. Discussion La reconstruction isolée du MPFL est une technique qui a démontré son efficacité dans le traitement de l’instabilité