Département d’anesthésie et de réanimation Génie Bio Médical, CHRU de Toulouse, EA 4564 MATN, IFR 150, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.-B. Laur) 2
Introduction Le rincage ¸ des respirateurs d’anesthésie est une alternative pour préparer les machines avant ventilation des patients suspects d’hyperthermie maligne (HMs). Les délais de rincage ¸ varient d’une machine à l’autre [1,2] et peuvent être prolongés en ventilation pédiatrique [2]. L’objectif de cette étude expérimentale sur poumon test est d’évaluer les délais de rincage ¸ de 2 respirateurs récemment introduits sur le marché francais, ¸ IntelliSaveAX700® (Philips) et A7® (Mindray), avant ventilation de patients HMs adultes ou enfants. Matériel et méthodes Après une saturation des respirateurs de 2 h avec 3 % de sévoflurane, la cuve était fermée et retirée, et les consommables changés (tuyaux, chaux, filtres, ligne de prélèvement, piège à eau, ballon man/spont, poumon test). Le rincage ¸ initial était fait avec le débit de gaz frais (DGF) maximal pour chaque machine (Mindray = 15 L/min ; Philips = 11,25 L/min) et une ventilation minute (VM) de 600 mL × 15 jusqu’à atteindre une concentration résiduelle d’halogénés < 5 ppm mesurée par l’analyseur Photoacoustic Field Gas-Monitor—INNOVA 1412® (Lumasense). Après ce rincage ¸ initial, 2 situations cliniques ont été simulées pour tester l’efficacité de la préparation : diminution du DGF du maximum à 10 L/min ou diminution de la ventilation minute à 50 mL × 30 afin de simuler la ventilation d’un enfant HMs. Le circuit man/spont a également été saturé pendant 10 min et son utilisation a été testée pendant la simulation de ventilation adulte ou pédiatrique à la recherche d’un effet rebond (ER) (concentration résiduelle > 5 ppm). Les tests ont été répétés 3 fois dans chaque condition, les délais exprimés en minutes sont présentés en médiane [min—max]. Résultats cf. Tableau 1. Discussion Comme observé sur les machines d’anesthésie testées précédemment [2], les délais de rincage ¸ des respirateurs de leurs particules halogénés semblent variables d’une machine à l’autre et un rincage ¸ complémentaire est nécessaire en ventilation pédiatrique. La non reproductibilité de l’efficacité de la préparation du circuit man/spont suggère que l’association d’un changement de consommable (tuyau et ballon) à un rincage ¸ spécifique est insuffisante. L’insertion de filtres à charbons actifs permettant de capter les halogénés résiduels stockés dans les composants plastiques du respirateur pourrait être une alternative intéressante [3] mais n’a pas été évaluée sur ces respirateurs en ventilation pédiatrique.
Tableau 1 Paramètres ventilatoires Test adulte VM = 600 × 15 DGF = max VM = 600 × 15 DGF = 10 L/min Test pédia VM = 600 × 15 DGF = max VM = 50 × 30 DGFmax autoriséa
Variable
Mindray A7®
Philips AX700®
Délai < 5 ppm
58 min [52—59]
15 min [15]
Délai < 5 ppm ER man/spont
58 min [38—66] 1 oui/2 non
4 min [0—5] 1 oui/2 non
Délai < 5 ppm
62 min [56—65]
22 min [21—23]
Délai < 5 ppm ER man/spont
166 [161—192] 1 oui/1 non
31 min [0—33] 2 oui/1 non
a
DGF max pour une VM = 50 × 30 = Mindray = 4,5 L/min ; Philips = 3,5 L/min.
tome 1 > supplément 1 > septembre 2015
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Anesthesiology 2011;114:205—12. [2] Anesth Analg 2014;119:67—75. [3] Anesth Analg 2011:1363—70. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.482 RIA7
Étude rétrospective sur 213 anesthésies générales pour prothèse totale de hanche : effet de l’Analgesia Nociception Index sur l’administration de sufentanil Gwenaelle Renard 1,∗ , Mathieu Jeanne 1 , Antoine Lamer 1 , Julien De jonckheere 2 , Abdelkader Keribedj 1 , Benoît Vallet 1 , Benoit Tavernier 1 1 Pôle d’anesthésie-réanimation 2 Inserm CIC-IT 1403, CHU de Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Renard) Introduction Les critères décisionnels pour la réadministration de sufentanil au cours de l’anesthésie générale reposent sur l’augmentation de fréquence cardiaque (FC) ou de la pression artérielle systolique (PAS), mais peuvent également intégrer des données issues du monitorage du système nerveux autonome telles que l’Analgesia Nociception Index (ANI, MDoloris Medical Systems, Lille). L’objectif de cette étude rétrospective était : — d’analyser avec quelle fréquence le sufentanil était réinjecté suite à une diminution de l’ANI en l’absence de réaction hémodynamique ; — d’évaluer l’impact hémodynamique de ces réinjections. Matériel et méthodes Un entrepôt de données collecte les informations des séjours et de l’anesthésie [1]. Au bloc d’ortho-traumatologie, certains postes sont équipés d’un moniteur PhysioDoloris qui mesure et affiche l’ANI, et le transmet à la feuille informatisée d’anesthésie. Nous avons inclus rétrospectivement tous les patients majeurs ayant bénéficié d’une anesthésie générale avec réinjection de sufentanil pendant la chirurgie, avec mesure de l’ANI, pour la pose de prothèse totale de hanche programmée. L’analyse a porté sur les variations de FC, de PAS et d’ANIm précédant les réinjections de sufentanil, ainsi que sur la détection automatisée des hypotensions artérielles survenant dans les 10 min après ces réinjections, définies comme une diminution > 20 % de la PAS par rapport à la moyenne des PAS mesurées entre l’induction et l’incision. Les résultats sont présentés sous forme de moyenne (écart-type) ou nombre (%). Résultats Deux cent treize patients remplissaient les critères de sélection, totalisant 427 réinjections de sufentanil. Les doses de sufentanil étaient de 9,2 (2,8) g. Dans 185 (43 %) cas, une diminution de l’ANIm en dessous de 50 associée à une augmentation de > 20 % de PAS et/ou de FC (par rapport à la moyenne entre l’induction et l’incision) était constatée avant l’administration de sufentanil, alors que dans 94 (22 %) cas, seule une diminution de l’ANIm était présente, et que dans 72 (17 %) cas, seule une augmentation de PAS et/ou de FC était constatée. Les 18 % restant correspondaient à des réinjections systématiques (sans variation d’ANIm, FC ou PAS) de sufentanil. Une diminution d’ANI en dessous de 50 était au moins un des critères décisionnels dans 65 % des réinjections de sufentanil. 24 épisodes d’hypotensions sont survenus après réinjection de sufentanil, dont 7 % des réinjections liées à une baisse isolée de l’ANI, vs 6 % des réinjections faisant suite à une réactivité hémodynamique (p = 0,58).
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Journées des infirmier(e)s anesthésistes
Communications libres
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Discussion La prise en compte de l’ANI est entrée dans la pratique de notre équipe pour la conduite de l’analgésie peropératoire. L’administration de sufentanil après diminution isolée de l’ANI ne semble pas entraîner plus d’hypotension que lorsqu’elle est décidée en présence d’une réaction hémodynamique. Le monitorage de l’ANI pourrait donc contribuer à une meilleure stabilité hémodynamique peropératoire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Lamer A, et al. J Clin Monit Comput 2015. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.483
pas significativement l’épuisement émotionnel, mais diminuait la déshumanisation de la relation au patient (p < 0,006) et augmentait l’accomplissement personnel (Fig. 1). Discussion Les professionnels pratiquant l’hypnose sont moins sujets au syndrome d’épuisement professionnel. La déshumanisation semble être prévenue par une communication adaptée avec un patient acteur du soin et non plus chosifié. L’accomplissement personnel serait liée à cette pratique reconnue, valorisante, et efficace permettant au soignant de redonner un sens à son travail, en accord avec ses valeurs professionnelles. Une étude qualitative complémentaire devrait permettre de mieux décrire les bénéfices de l’hypnose chez les professionnels la pratiquant et d’en mesurer l’aspect préventif et/ou curatif.
Pratiques professionnelles RIA8
La pratique de l’hypnose en anesthésie diminue l’incidence du burnout des soignants Annick Bidou 1,∗ , Guillaume Specht 1 , David Naudin 2 , Jean Louis Sergent 3 , Brigitte Brosseau 2 , Monique Guinot 2 , Georges Mion 4 1 École IADE, CHU Pitié-Salpêtrière 2 École IADE, AP—HP 3 Siège (sap), SAP-AP—HP 4 Département anesthésie-réanimation, hôpital Cochin, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Bidou)
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Introduction De nombreuses études démontrent les effets bénéfiques de l’hypnose en périopératoire [1]. Outre ses effets somatiques et psychologiques chez le patient, la pratique de l’hypnose suppose une « alliance thérapeutique » basée sur l’écoute, la congruence, l’empathie et le partage d’émotions par la mise en jeu des neurones miroirs [2]. Par ce biais, l’hypnose pourrait induire chez le soignant un effet protecteur vis à vis du burnout dont on connaît la prévalence en anesthésie-réanimation [3]. Cette étude vise à objectiver les effets bénéfiques de la pratique de l’hypnose au bloc opératoire sur le burnout syndrome (BOS). Matériel et méthodes Un questionnaire a été élaboré sur le site Google Forms. Outre les variables démographiques, il demandait au soignant s’il pratiquait l’hypnose au bloc opératoire, et ce depuis combien de temps et avec quelle fréquence. D’autres paramètres étaient enregistrés (type d’hypnose, formation, soutien institutionnel). Le questionnaire proposait les 22 items du Maslach Burnout Inventory (MBI). En fonction du nombre de dimensions dépassant le seuil de BOS élevé, les résultats ont permis une catégorisation du BOS en 4 classes : sujet « sain », BOS 1 = bas, BOS 2 = modéré et BOS 3 = élevé. Les groupes « pratique de l’hypnose » et « pas de pratique » (groupe témoin) ont été comparés. Les pourcentages ont été comparés par un test du Chi2 ou un test exact de Fisher, les valeurs des composantes du MBI par un test de Student ou de Mann et Whitney selon la distribution des données. Résultats Cent deux questionnaires ont été recus, ¸ parmi lesquels 101 étaient exploitables. On observait une prévalence inférieure de BOS dans le groupe hypnose (11 % vs. 30 % p < 0,02), avec des scores de BOS élevé ou modéré seulement chez les professionnels ne pratiquant pas l’hypnose (Fig. 1). La pratique de l’hypnose ne diminuait
Fig. 1 Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Kekecs Z, Nagy T, Varga K. The effectiveness of suggestive techniques in reducing postoperative side effects: a meta-analysis of randomized controlled trials. Anesth Analg 2014;119:1407—19. [2] Rossi EL, Rossi KL. The neuroscience of observing consciousness & mirror neurons in therapeutic hypnosis. Am J Clin Hypn 2006;48:263—78. [3] Mion G, Libert N, Journois D. Facteurs associés au burnout en anesthésie—réanimation. Enquête 2009 de la Société francaise ¸ d’anesthésie et de réanimation. Ann Fr Anesth Reanim 2013;32:175—88. http://dx.doi.org/10.1016/j.anrea.2015.07.484 RIA9
Étude de la corrélation entre les mesures du volume d’éjection systolique via le doppler œsophagien par des infirmiers anesthésistes et par un médecin expert Stephane Lefevre ∗ , Olivier Rebet , Marc Olivier Fischer , Jean-Louis Gerard , Jean Luc Hanouz Anesthesie-réanimation, CHU de Caen, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Lefevre) Introduction Chez le patient à risque périopératoire élevé, il est recommandé de titrer le remplissage vasculaire (RV) peropératoire en se guidant sur la mesure du volume d’éjection systolique (VES) [1]. Le Doppler œsophagien (DO) permet un mesure semi-invasive, fiable, continue et avec une faible courbe d’apprentissage du VES [2,3]. Les
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