Résumés des communications de changement de prothèse, avant le descellement et l’infection. Le positionnement idéal de la cupule acétabulaire reste un sujet controversé. L’hypothèse de notre recherche est que le positionnement anatomique de la cupule acétabulaire est la position optimale, concernant le risque de luxation. Méthode.— Nous avons inclus 18 PTH luxés et 27 PTH stables. Les mesures d’orientation ont été réalisées à partir des scanners 3D, en fonction du plan pelvien antérieur et utilisant la définition anatomique de Murray. On a mesuré l’orientation de la cupule acétabulaire, l’orientation de l’acétabulum et lé débord d’antéversion et d’inclinaison (la différence entre la position de la cupule et l’orientation de l’acétabulum natif). Nous avons étudié les différences statistiques entre les deux groupes. Résultats.— Le débord de l’inclinaison prothétique dans le group des PTH instables, est plus important que celui du group des PTH stables (différence 4,2◦ ; p = 0,0005, t test). Concernant l’antéversion, la différence du débord est encore plus importante, 12◦ en moyenne, le test étant significatif (p = 0,0005). Le débord moyen concernant l’antéversion était de 6◦ , dans le group des PTH stables et de 18◦ (trois fois plus élevées) dans le group des PTH instables. Les cupules des PTH stables ont été donc placées en respectant une orientation plus proche de l’orientation anatomique de l’acétabulum, contrairement aux PTH luxées. L’analyse par régression statistique univariée et multivariée du risque de luxation a été statistiquement significative pour les paramètres DebA (débord d’antéversion) (p = 0,006, bêta = 0,1) et DebI (débord d’inclinaison) (p = 0,003, bêta = 0,2). Nous n’avons pas constaté de différence significative entre les deux groupes concernant l’orientation de la cupule acétabulaire (p = ns). Discussion.— Les données de notre analyse confirment l’hypothèse de travail. En effet, le risque de luxation augmente si l’orientation de la cupule s’éloigne de l’orientation de l’acétabulum. Ce risque peut être quantifié en fonction des valeurs du débord, selon notre modèle de régression statistique multivariée. Cette étude introduit comme élément original l’analyse du débord d’orientation. Ce paramètre a pu être mesuré grâce aux mesures scanner 3D. Conclusion.— Le positionnement anatomique de la cupule, en minimisant le débord d’orientation, diminue le risque de luxation. Selon notre étude, le positionnement acétabulaire optimal doit être adapté à l’anatomie individuelle. L’utilisation hypothétique d’une valeur cible pour tous les patients, augmenterait, selon notre modèle, le risque de luxation. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.198 272
Résultats à plus de dix ans des tiges fémorales anatomiques non cimentées ABG II
Gérard Asencio ∗ , Philippe Duchemin , Bernard Llagone , Raoul Bertin , Pascal Kouyoumdjan Faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, CHU de Nîmes, place du Professeur-Robert-Debré, 30029 Nîmes, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’étude évalue la validité des modifications apportées à la tige ABG I et les résultats à long terme de la tige ABG II. Patients et méthode.— Ils comportaient 155 patients (165 PTH ABG II, couple Alumine/Zircone Polyéthylène posées entre 1998 et 2001) dont neuf perdus de vue, 39 décédés non réopérés, huit recontactés par téléphone et 99 (109 PTH) suivis au recul moyen de 10,6 ans (dix à 13 ans). L’analyse statistique des résultats utilisait les tests de normalité de Shapiro-Wilks, du Chi2 , de Fisher, de Wilcoxon-Mann-Withney, la méthode de Kaplan-Meier. Résultats.— Sept tiges furent révisées : trois bi-polaires (deux infections, un fracture de tête Zircone), quatre uni-polaires pour fracture péri-prothétique (peropératoire, à trois semaines, à un an, à six
S353 ans). Le taux de survie de la tige était globalement de 95,7 % et de 100 % excluant infection et FPP. Parmi les cas, 95,1 % présentaient une ossification endostée en zone métaphysaire (27,2 % en zones I et VII, 67,9 % en zones II et VI). Une ligne réactive était observée dans 49,5 % des cas en zones III et V. Un fin liseré en zone IA, non évolutif, était observé dans 4,85 %. Un épaississement cortical était observé en zone III dans 15,6 % et en zone V dans 3,9 % des cas. La réhabitation osseuse selon Engh était confirmée dans 91,3 % et suspectée dans 7,8 % des cas. Le score ARA fémur était TB et B dans 89,3 % des cas. L’offset global était identique au préopératoire, la varisation du col compensant la médialisation de la cupule. Discussion.— L’ostéo-intégration des tiges ABG II, comparativement aux résultats des tiges ABG I, n’est pas pénalisée par le raccourcissement de la tige et la varisation du col. L’ossification endostée est globalement identique, mais légèrement plus proximale (zones I et VII) confirmant les résultats comparatifs des études ostéo-densitométriques entre les deux tiges traduisant une meilleure préservation métaphysaire du capital minéral. Inversement, l’épaississement cortical distal est moindre, résultat de l’affinement et du polissage distaux de la tige. Seul le risque fracturaire, lié à l’âge et à l’ostéoporose, n’est pas amélioré. Conclusion.— L’étude confirme l’excellente tenue à long terme de la tige anatomique ABG II et l’intérêt des modifications apportées sur la tige ABG I. Demeure non résolue la limite du raccourcissement des tiges selon les tendances actuelles. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.199 273
Résultats à cinq ans des câbles et des fils de cerclage sur arthroplastie totale de hanche
Charles Berton ∗ , Anne Lübbeke , Gabor Puskás , Panaiotis Christofilopoulos , Richard Stern , Pierre Hoffmeyer Service d’orthopédie C, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille, 2, avenue Emile-Laine 59037 Lille cedex, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— Les fils de cerclage métalliques monofilaments et les câbles de cerclage métalliques multifilaments sont couramment utilisés pour la fixation des fractures et des ostéotomies du grand trochanter ou de la diaphyse fémorale dans les arthroplasties totales de hanche (ATH) primaires complexes ou de révision. Selon certaines études, les câbles offrent de meilleurs résultats en termes de consolidation du grand trochanter et de résistance à la rupture du matériel, mais peuvent favoriser l’ostéolyse et le descellement aseptique. Aucune étude récente ne compare les résultats de la fixation par câbles versus fils de cerclage. Objectif.— L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats radio-cliniques et les complications des câbles au recul de cinq ans, en les comparant aux fils métalliques. Patients et méthode.— Notre étude prospective de cohorte incluait toutes les ATH primaires ou de révision opérées entre mars 1996 et décembre 2005 utilisant un système de câbles ou de fils de cerclage pour la fixation des fractures ou des ostéotomies. Une évaluation radioclinique était réalisée au recul minimal de cinq ns. Résultats.— Les câbles étaient utilisés dans 51 ATH et les fils de cerclage dans 126 ATH. Trois patients avec câbles ont développé une réaction pseudotumorale. Au recul de cinq ans, l’étude radiographique de 33 ATH avec câbles et de 91 ATH avec fils de cerclages a montré respectivement 36 % et 46 % de rupture de matériel. Avec l’utilisation des câbles, nous avons retrouvé un risque significativement plus élevé de pseudarthrose (36 vs 21 % ; RR 1,7 [95 % CI 1,0 ; 3,2]), d’ostéolyse en regard de la fixation (52 vs 11 % ; RR 4,7 [95 % CI 2,4 ; 9,2]) et d’ostéolyse fémorale ou acétabulaire. Nous avons constaté 86 % d’ostéolyse en cas de rupture de câble. Les résultats cliniques étaient sensiblement similaires entre les deux groupes.
S354
87e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique
Conclusion.— Au recul de cinq ans, nous avons retrouvé un risque significativement plus élevé de pseudarthrose et d’ostéolyse avec le système de câbles. En cas de rupture de câbles, près de 90 % des cas ont développé une ostéolyse. Nous encourageons donc les chirurgiens à préférer la fixation par fils de cerclage métalliques monofilaments. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.200 274
Descellements acétabulaires avec perte de substance osseuse : reconstruction par greffe et anneaux de soutien, résultats d’une série continue de 145 cas Guillaume Bacle ∗ , Jérôme Druon , Philippe Rosset Avenue de la République, 37170 Chambray-les-Tours, France ∗ Auteur correspondant.
Le traitement des pertes de substances osseuses lors des changements de cotyle est difficile. Les résultats à long terme des anneaux de renforts cotyloidiens associés à une greffe osseuse sont rares. Le but de ce travail était d’évaluer, avec un recul minimum de dix ans, les anneaux de Ganz® utilisés pour cette indication. Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, multiopérateurs, de cas consécutifs (atteintes acétabulaires tumorales ou radiques exclues). Une greffe osseuse acétabulaire a été systématique. Elle était allogénique dans 91 %. L’évaluation clinique a été faite par les scores de PMA et de Harris en pré opératoire et au plus long recul, et l’évaluation radiographique de la perte de substance osseuse par les classifications de la SOFCOT, de l’AAOS et de Paprosky en préopératoire, post opératoire immédiat, à cinq ans et au plus long recul. La migration des implants dans le plan frontal et l’évolution radiographique des greffes osseuses étaient analysées. Les critères d’échec étaient la dépose de prothèse, une migration des implants supérieurs à 5 mm ou 5◦ ou enfin un bris de matériel. Cent trente-trois patients (145 cas) ont été inclus. Lors de la révision 76 cas, non réopérés, ont été revus à plus de dix ans (recul moyen 162,9 mois) et dix ont été contactés par téléphone ; deux ont été perdu de vue, 39 étaient décédés non réopérés. Il y avait 18 réinterventions pour échec dont 15 avant dix ans (six descellements aseptiques et huit infections et un instabilité), et trois descellements aseptiques après dix ans, les scores PMA et HHS avaient progressé respectivement de 10,9 à 15 et de 4,05 à 76,1. Pour les 73 malades non réopérés avec bilan radiographique, il y avait 23 migrations. Les taux d’infection et d’instabilité étaient tous deux de 7,7 %. Parmi les anneaux, 93,2 % (125/134) étaient encore en place dans la population sans complication, et 87,4 % (125/143) en tenant compte des échecs. Il n’y a pas de consensus pour le traitement des pertes de substances osseuses acétabulaires. L’utilisation d’un anneau permet de dissocier le temps de reconstruction de la fixation de l’insert cotyloïdien. La reconstruction par allogreffe était la technique standard. Les échecs semblent plus liés à la qualité de la pose de l’anneau qu’à un échec de la greffe. L’anneau ne doit pas entraîner de latéralisation du centre de rotation de la hanche. Nos résultats sont comparables aux séries de la littérature de suivi à long terme. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.201 275
Reconstructions acétabulaires par allogreffe viro-inactivée au cours des RPTH : précautions d’emploi pour les reconstructions de gros volume. Revue de 51 cas à cinq ans de recul
Laurent Vastel ∗ , Jean-Pierre Courpied , Vincent Wassermann , Alain Charles Masquelet Service de chirurgie orthopédique, hôpital Avicenne, 125, route de Stalingrad, 93000 Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Introduction.— La mise à disposition d’allogreffe cortico-spongieuse viro-inactivée pour les reconstructions cotyloïdiennes au cours des RPTH est une option qui accroît la disponibilité des allogreffes grâce à un stockage à sec et réduit le risque sanitaire. Il n’existe pas de série publiée rapportant les résultats à cinq ans de ce type d’allogreffe dans cette indication. Patients et méthodes.— Les auteurs rapportent les résultats d’une série continue de 51 reconstructions acétabulaires au cours de RPTH réalisées entre 2005 et 2007, par deux opérateurs seniors, 17 hommes et 34 femmes, 62,6 ans d’âge moyen. Le PMA moyen préopératoire était de 12,2 (±3,5). La reconstruction a utilisé dans tous les cas une prothèse de type Charnley, un renforcement métallique acétabulaire une allogreffe trabéculaire viro-inactivée (Supercrit® , Biobank SA), la voie d’abord était externe. La destruction était 19 fois classée III dans la classification de la SOFCOT, 30 fois II, et deux fois I. Résultats.— Le recul moyen de la série était de 60,3 mois, (671 à 2565 jours, médiane 1815 jours), un patient a été perdu de vue avant un an, deux sont décédés, respectivement à cinq et six ans de l’intervention. Trois patients ont été repris, deux pour changement de l’implant cotyloïdien, un pour pseudarthrose trochantérienne septique. L’aspect radiologique de l’allogreffe était inchangé ou densifié dans 47 cas. Dans neuf cas, on notait une réapparition des travées osseuses sus cotyloïdiennes. Dans trois cas, on notait une anomalie témoignant d’une mobilisation du montage, deux ruptures de croix et une rupture de vis. Aucun de ces trois cas n’était symptomatique et n’a justifié une reprise chirurgicale. Discussion.— La rupture du montage orthopédique s’est produite avant la deuxième année de suivi, avec remise en charge secondaire de la greffe, et densification de celle ci. L’aspect radiologique est ensuite resté stable dans les trois cas. Ces anomalies suggèrent que la rapidité d’ostéo-intégration des allogreffes traitées s’accompagne d’une période de fragilité qui peut compromettre la stabilité du montage orthopédique dans les gros volumes de reconstruction. Conclusion.— La survenue de trois ruptures de matériel dans cette série incite à préconiser certaines précautions d’emploi pour les reconstructions cotyloïdiennes de gros volume. Pour des reconstructions de volume plus restreint, il n’est pas mis en évidence dans cette série de différence entre les résultats de l’os traité par CO2 supercritique et la série de référence utilisant de l’os cryoconservé à cinq ans. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.202 276
Extraction d’un implant fémoral ostéo-intégré par trait d’ostéotomie longitudinal postérieur : révision fémorale sans escalade. Note technique et revue de 17 patients
Alexandre Boceno ∗ , Romain Revert , Alexandre Boceno , Jean-Marie Philippeau , Franc ¸ois Gouin Service d’orthopédie, CHU de Nantes, 1, place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— Le revêtement d’hydroxyapatite, effet de surface bio-actif, assure aux implants fémoraux sans ciment une ostéointégration performante, durable et constante leur conférant un taux de survie excellent. Pour cette raison, les implants recouverts d’HAP sont largement utilisés.