89e réunion annuel de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 100S (2014) S211–S324 S277
les personnes concernées, on pouvait prévoir la difficulté de son appropriation et un accompagnement plus long doit être envisagé pour améliorer son efficacité mais surtout pour éviter que les incidents liés à sa mauvaise utilisation ne finissent par nuire à sa crédibilité.
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.
Évaluation des stratégies de minimisation du risque de transfusion après arthroplastie totale de hanche par voie antérieure mini-invasive
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.160 204
Faut-il proposer systématiquement un délai de réflexion au patient avant de programmer une intervention en chirurgie orthopédique ? Étude prospective à propos de 52 patients Seivert ∗ ,
Vincent Amandine Lamy , Fayc¸al Houfani , Loïc Milin , Henry Coudane , Agata Zielinski , Frédérique Claudot , Jean-Pierre Delagoutte Service ATOL chirurgie orthopédique, hôpital Central, CHU Nancy, EA 7299 ETHOS, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Seivert) Introduction Le Code de la santé publique n’impose pas, de fac¸on explicite, un délai de réflexion au patient, pour qu’il puisse prendre une décision de fac¸on sereine en dehors de la chirurgie esthétique où le délai de réflexion (Art. L. 6322-2 du Code de la santé publique) est de 15 jours. La première chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt du 11 mars 2010 (pourvoi no 09-11270) vient de rappeler cependant qu’il incombait au chirurgien, de laisser un temps de réflexion o adapté O au patient. Matériel et méthode Au total, 52 patients ont été inclus entre le 1er janvier 2013 et le 1er mars 2013. Tous ces patients devaient bénéficier d’une intervention de chirurgie orthopédique programmée (hors urgence). Les données étaient recueillies par deux questionnaires, prospectifs, observationnels, monocentriques, en entretien semi-dirigé par deux membres de l’équipe médicale avant et après l’intervention. Chaque questionnaire comportait 10 questions à choix multiples. Le patient pouvait à tout moment changer de réponse. L’entretien a été effectué la veille de l’intervention et le jour de la sortie. Résultats L’âge moyen était de 56 ans. Vingt-sept patients bénéficiaient d’une chirurgie prothétique (hanche, genou, épaule). Vingt-cinq patients ont bénéficié d’une chirurgie correctrice de l’avant pied ou d’une arthroscopie de genou ou d’épaule. Tous ces patients étaient hospitalisés sur le mode traditionnel (hors ambulatoire). Au total, 92 % des patients ont plébiscité leur chirurgien comme étant la principale personne qui a participé à leur décision d’intervention. Avant l’intervention, 75 % des patients n’ont pas eu besoin de définir un délai de réflexion avant de confirmer leur décision. Après l’intervention, seulement 6 % des patients regrettent de ne pas avoir défini de délai de réflexion. Chez les patients ayant défini un délai de réflexion, 56 % (p < 0,01) ont jugé que ce dernier était trop court. Quatre-vingt-sept pour cent (p < 0,01) des patients ne sont pas en faveur d’un délai réflexion obligatoire aux deux questionnaires. Discussion La perception du délai de réflexion par les patients est discordante. Les patients sont attachés et adhèrent à la relation de confiance avec leur chirurgien dans leur choix décisionnel. Ils ne sont pas en faveur d’un délai o imposé O. Conclusion La notion de délai de réflexion (dans l’exercice de la chirurgie orthopédique programmée) est à la fois un concept éthique et jurisprudentiel. Dans cette étude prospective, il appert que la notion de o délai de réflexion O n’obère ni la relation éthique de confiance patient–chirurgien, ni a posteriori, c’est à dire après la réalisation de l’intervention, la réflexion décisionnel du patient.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.161 205
Elhadi Sariali ∗ , Josee Delort , Georges Dass , Hugues Pascal Moussellard 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Sariali)
Introduction Le taux de transfusion après PTH primaire a progressivement augmenté depuis quelques années et varie actuellement de 7 à 60 %. Des stratégies de limitation des pertes sanguines ont été développées dont la chirurgie mini-invasive, les antifibrinolytiques et les récupérateurs de cellules. L’objectif était d’évaluer la tolérance et l’efficacité des ces stratégies pour les arthroplasties totales de hanche de première intention. Méthodes Une étude prospective menée de janvier à décembre 2013 a inclus tous les patients opérés par un opérateur senior avec implantation d’une prothèse totale de hanche de première intention avec des implants sans ciment. Une voie d’abord mini-invasive directe antérieure assistée par une planification tridimensionnelle préopératoire a été systématiquement réalisée. En peropératoire, tous les patients avaient sauf contre-indication une dose de 15 mg kg d’acide tranéxamique. Le récupérateur de cellules était utilisé chez les patients à risque hémorragique. Les indications de transfusion sanguine étaient – l’intolérance clinique de l’anémie, et une hémoglobinémie inférieure à 8 g dl chez les patients coronariens ou de plus de 70 ans. Nous avons analysé la tolérance et l’efficacité des stratégies jugées sur le taux de transfusion postopératoire. Résultats Au total, 114 arthroplasties totales de hanche chez 105 patients consécutifs composés de 54 femmes et 51 hommes âgés en moyenne 63 ansA14 (23–89) ont été inclues. Neuf patients ont eu une PTH bilatérale en 1 temps. Aucun événement indésirable n’a été noté. Le taux de transfusion global était de 16 % dont 6 % au bloc opératoire et 10 % en hospitalisation. Il n’y avait pas de différence entre les PTH unilatérales (16,7 %) et les bilatérales en 1 temps (11 %, p = 0,16). En moyenne les patients transfusés ont eu 2,2 A0,9 culots à un délai moyen de 2,5A2,4 jours. Les patients transfusés étaient plus âgés (71A11 vs 61A14, p = 0,0003) et plus de sexe masculin. Cependant, 5 des 17 patients transfusés avaient moins de 60 ans et aucun facteur de risque prédictif. Discussion Les résultats sont comparables aux meilleurs taux de la littérature avec comme facteur principal l’âge du patient. Le risque de transfusion persiste jusqu’au 5ème jour postopératoire et doit nous rendre vigilant concernant la durée de séjour. Conclusion Les stratégies utilisées associant la chirurgie miniinvasive, l’utilisation d’acide tranéxamique et la récupération de cellules ont permis d’obtenir un taux de transfusion postopératoire de 10 % avec un risque persistant jusqu’à j5. Certains patients jeunes sans difficultés techniques ni facteurs de risque peuvent être transfusés posant la question de la durée minimale de séjour. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2014.09.162