Journal of Molecular Elsevier
Scientific
72 (1981) 119-129
Structure,
Publishing
Company,
ETUDE SPECTROSCOPIQUE THIOLS
Amsterdam
-
DE DERIVES
Printed
in The Netherlands
MERCURIQUES
D’AMIDES-
Partie IL Structure cristalline et spectres de vibration du bis(mCthylcarbamoyGthanethiolato)mercure( II)
C. PERCHARD
et G. ZUPPIROLI
Laboratoire de Spectrochimie Jussieu, 75005 Paris (France) P. GOUZERH,
Laboratoire Marie
(Recu
Curie,
Y. JEANNIN
Mol$culaire.
Uniuersitg
et F. ROBERT
de Chimie des M&?taux de Transition. 4 Place
Jussieu,
Pierre et Marie Curie, 4 Place
75230
Paris
Cedex
ERA no. 608. Universit& Pierre et 05 (France)
le 5 aofit 1980)
AEWJYRACT In the solid state, the compound [Hg(SCH,CH,CONHCH,)2] is characterized by mercury-sulphur bonds with no interaction between mercury and the amide group. The two Hg-S bonds are almost co-linear (S(l jHg-S(2) = 177.6(4)“). The uHgS stretching vibrations (382 and 340 cm-1 ) are consistent with the short Hg-S distance (2.35( 1) A). Four additional sulphur atoms at distances from mercury ranging from 3.25 to 3.60 A complete a distorted octahedron. These octahedra are joined by edges and form infinite sheets parallel to the XOZ plane. Molecules are linked along the a axis by N-H - - -0 hydrogen bonds. The average N - - - 0 distance is 2.78 A and YNH and vCO appear at 3286 and 1640 cm-‘, respectively. RESUME A l’etat cristallis8, le complexe [Hg(SCH,CH,CONHCH,),] est caracteri& par deux liaisons mercure-soufre pratiquement coli&aires (S(l)-Hg-S(2) = 177,6(4)“). Les frgquences d’hlongation vHgS (382 et 340 cm-’ ) sent en accord avec la courte distance Hg--S (2,35(l) A). Quatre atomes de soufre de quatre molecules voisines, 1 des distances comprises entre 3,25 et 3,60 A, completent un octaGdre distordu. Chaque octaBdre est liB par des arBtes B six octaklres voisins dans un plan parallele B xOz. 11 n’existe aucune interaction entre le mercure et les groupements amide. Les molecules sent liees dans la direction de l’axe a par des liaisons hydrogke du type N-H - - - 0 caracterisees par une distance moyenne N. . -0 de 2,78 A et des frequences uNH et vCO de 3286 et 1640 cm-‘.
INTRODUCTION
Aprk avoir analy& les spectres de trois amides-thiols RSH avec R = CH3NHCOCHz, CH,NHCOCH,CH, et CH3CONHCHzCH2 [l], nous avons entrepris l’&ude de leur complexation avec les halogkmres de 0022-2860/81/0000-0000/$02.50
o 1981 Elsevier
Scientific
Publishing
Company
120
mercure(I1) et de methylmercure en vue de preciser la nature des composes obtenus et les modes d’interaction Gventuels entre le mercure et les groupements amides, Gtant entendu que le processus de complexation est realisk essentiellement par l’etablissement d’une ou plusieurs liaisons Hg-S. Dans cet article, nous nous intk-essons au seul des composes, de formule brute [ Hg(SCH2 CH2 CONHCH3)2] , dont nous avons obtenu des monocristaux de qualiti suffisante pour une dGtermination de la structure par diffraction des rayons X. PARTIE
EXPERIMENTALE
PrtSparations La preparation du ligand a @ti d&rite dans un article p&&dent [l].Le melange de volumes egaux de deux solutions aqueuses respectivement 0,02 M en ligand et 0,Ol M en chlorure mercurique entrake la prkipitation instantake d’un solide blanc de for-mule: [Hg(SCH2CH2CONHCHB)2 J_ (5% Exp.: C 22,lO; H 3,80; N 6,30; S 14,30; Hg 44,54; talc.: C 21,99; H 3,69; N 6,41; S 14,68; Hg 45,91.) L’utilisation de DzO & la place de H:! 0 conduit au compo& deutkrie: [Hg(SCH2CH2CONDCH3)2 ] .Par Evaporation lente du filtrat (H,O) 5 tempkature ordinaire, on obtient au bout de quelques jours des cristaux. La plupart sont de qualiti mGdiocre; ils sont le plus souvent constitubs d’empilements
Etude cristallographique
de minces feuillets plastiques.
pr&liminaire et enregistremen
t des in tensit&
Les clichk de Laue et de p&cession ont montr& que la maille est monoclinique. Les extinctions systimatiques, k = 2n + 1 sur l’axe OkO, sont caractkistiques des groupes P2, /m et P2, . Ce demier s’est trouve confirms par la tisolution de la structure. Les parametres de la maille ont elG d&ermines par moindres car& a partir des angles de reglage de 24 rbflexions sur diffractom&re: a = 4,806(3) A, 6 = 33,60(5) A, c = 4,354(2) A, 0 = 112,80(3)“. La masse volumique mesuree par flottation dans un melange de l,Z-dibromoethane et de 1,1,2,2-tbtrabromo&hae (pexp = 2,3 g crne3) est en accord avec la valeur calculee (pcalc= 2,24 g cmm3) en considerant deux molecules par maille. Le cristal &lectionnG pour la mesure des intensitis, de dimensions 0,05 mm X 0,07 mm X 0,27 mm, a kti r&g16autour de l’axe 001 sur un diffractomgtre automatique Enraf-Nonius CAD-3 utilisant la radiation Ka du molybdkie filttie au zirconium (h = 0,71069 A). L’enregistrement des intensites a eti reali& a tempkature ambiante selon le mode de balayage 8-20 a la vitesse de 0,16” s-l, le balayage variant pour tenir compte de la dispersion Ka, -821~ k fond continu a &tk mesurg en position fixe, pour chaque rGflexion, avant et aprk le balayage pendant un temps egal a la moitie du temps de balayage. 1178 reflexions ind&endantes correspondant a un angle de Bragg compris
121
entre 1,9 et 25” ont et& enregistrees a la temperature ordinaire. Deux Gflexions choisies comme &talons ont 6t.&mesurGes toutes les 50 tiflexions; leur intensiti n’a pas varie au cows de l’enregistrement. Les corrections de polarisation et de Lorentz ont et.&appliquhes. Pour chaque reflexion une deviation standard ~7a et& calculee selon la formule u
=
{I+
I1 + I*
+ [0,01(1-I,
-12)]2}1’2
oti I, II et I, reprksentent respectivement l’intensiti integree et les intensites du fond continu avant et aprk le balayage. Seules les 910 reflexions dont l’intensite intigree etait superieure & 30 ont &G prises en considkation. IStermination
de la structure
Une skie tridimensionnelle de Patterson a permis de localiser l’atome de mercure et les deux atomes de soufre. Une serie de Fourier calculee avec les phases deduites de leurs positions a revel& le reste des atomes, a l’exception des atomes d’hydrogene. L’affinement des coordon&es et des facteurs de temperature isotropes des 15 atomes “lourds” r&ilise en inversant la totalitG de la matrice des equations nor-males a conduit a un facteur R de 0,104. Les facteurs de diffusion des atomes ont et& pris dans International Tables for X-ray Crystallography [ 21. Ceux du mercure et du soufre ont &tGcorrig& des parties &elle et imaginaire de la diffusion anomale [ 33. Le groupe d’espace etant chiral, la configuration absolue de la molecule a et& alors recherchee en inversant la coordonnee y de tous les atomes et en comparant les affinements pour les enantiomeres. Les deux valeurs de R &Gent sensiblement les memes (R’ = 0,104; R- = 0,101) mais la seconde solution a &ti p&f&e en raison du meilleur accord entre les geometries des deux moities de la molecule. Ainsi, les deux distances Hg-S, differ-en& dans le premier cas (2,28 et 2,40 a), devenaient egales dans le second cas (2,35 a). A ce stade de I’affinement les donnees ont eti corrigees de l’absorption (p = 125 cm-l). L a methode habituelle [4] s’est av&e infructueuse, sans doute en raison de la r&partition this particuliere des atomes de mercure dans le cristal; ceux-ci sont en effet concentk dans des plans paralleles au plan 3cOz (Fig. l), l’espace entre deux plans successifs, large de 16,8 i$, &u-d occupk par les atomes beaucoup moins absorbants des molecules de ligand. L’examen des differences I Fo I - IFc I dans i’espace reciproque a effectivement rev& que celles-ci etaient systkmatiquement negatives dans la direction de b* oti I’absorption est maximum. Afin de tenir compte de ce phenomene, les facteurs de structure observes ont et& multiplies par un facteur empirique: exp[A, h’ + A2 k2 + A312 + 2A4hk + 2A5hl + ZA6kl] et les six parametres ont eti affines par moindres car&s: A I = 0,0108, A2 = -O,OOOl, A3 = 0,0095, A4 = 0,0005, A5 = 0,0084, A6 = 0,0006. Les facteurs d’agitation thermique anisotropes ont ensuite et.&introduits pour l’atome de mercure et les deux atomes de soufre et le schema de ponderation suivant
Fig. 1. Projection
de la structure
dans le plan XOZ.
w = (465,00- 4,813Fo + 0,01504F02)-' a et6 applique. Seules les 667 rkflexions dont le facteur de structure observe etait supkieur h 75 ont et& conservees dans les derniers cycles d’affinement. Il n’a pas Gti possible de localiser les atomes d’hydrogGne sur une s&e de Fourier difference. Les valeurs finales des facteurs R sont: R=
~iI~oI-IFCII ClFol
= 0,055;
R,
=
&J.J(IFoI xwFo2
IFW2
1
,
1’2 = o 067
Le Tableau 1 donne les coordonnees et les facteurs d’agitation thermique isotropes des atomes de l’unit6 asym&rique*. Le Tableau 2 rassemble les distances interatomiques, les angles de liaison et les angles de torsion. La numkrotation utilisee est pr&is&e dans la Fig. 2. Etude speci-roscopique
Les spectres Raman du produit en poudre ont et6 enregistres sur un spectrophotometre Coderg PHO en utilisant la raie 4880 A d’un laser h argon ioni&. Les spectres infrarouges de suspensions dans le nujol ou le fluorolube *Les facteurs de temperature anisotropes des atomes de mercure et de soufre et la liste des facteurs de structure observes et calcuk peuvent &re obtenus sur demande auprk de B.L.L.D. dans Supplementary Publication Number SUP 26181 (6 pages).
123
TABLEAU1 Coordonnks etfacteursd'agitationthermiquedesatomes.Les~cartstypes, entreparenth2ses,affeetentlesdernierschiffresdesvaleursindiqu~es
w
S(l) S(2) C(l) C(2) C(3) C(4) C(6) C(6) C(7) C(S) N(l) N(2) O(l) Of21
0,0531(3) 0,302(3) -0,204(3) 0,506(S) 0,300(9) 0,472(10) 0,471(11) 0,073(9) -0,118(10) 0,077(9) 0,098(13) 0,324(9) --(9,064(8) 0,752(8) 0,348(7)
0,250O 0,2896(4) 0,2088(3) 0,3290(10) 0,3603(11) 0,396'7(13) 0,4586(15) 0,1671(11) 0,1352(13) 0,1002(12) 0,0406(16) 0,4230(12) 0,0733(10) 0,4029(11) 0,0952(10)
0,0085(4) -0,250(3) 0,247(3) 0,057(9) 0,083(10) 0,288(12) 0,576(12) 0,452(11) 0,533(12) 0,713(11) 1,005(16) 0,394(11) 0,809(10) 0,335(10) 0,745(9)
1,52(15) 1,7(5) 1,5(4) 2,3(7) 2,7w 3,4(9) 4,5(11) 2,6(s) 3,4(9) 2,6(s) 5,2(11) 4,5w 3,1(7) 4,&W 4,2(7)
ont et& obtenus A l’aide d’un apparel; Perkin-Elmer mod&le 580. L’incertitude sur les frhquences est de 2 em-l. RESULTATSETDISCUSSION
Description
de la structure
L’atome de mercure est essentiellement dicoordik, les deux liaisons Hg-S(1) et Hg-S(2) &tar& &gales (Z&35(1) A) et pratiquement colirkires (S(l)--Hg-S(2) = ~77,6(4)O). La longueur des liaisons Hg-S est caractiris-
tique des complexes linhires de mercure(II) ISI_ Cependant I’environnement de l’atome de mercure comprend quatre autresatomes de soufre S( l~*y~r+l, ~(2)zY*Z--l, $(qx+I.Y.z & ql)x-l.Y.ziides distances comprises entre 3,25 et 3,160A et formant avec les deux premiers un o&a&Ire deform& Chaque octakire est 1% par des a&es 2 six octaklres voisins; l’ensemble constitue un rkeau bidimensionnel paralMe B x0x (Fig. 1). Les interactions secondaires Hg-S ne sont pas Bvidentes, car les distances (Fig. 1) sont de I’ordre de la somme des rayons de Van der Waak du mercure (1,50 A [ 71) et du soufre (1,85 A [8] ). EUes pourraient justifier leur existence par la d&iation faible mais significative de l’angle S(l)-Hg-S(2) de 180”, les atomes S(l)“*Y” et S(2)xayJ tendant & s’&a&er du troisi&ne plus proche voisin de l’atome de mercure, x.y.z+l SW * Ilfaut noter que la coordinence 2 + 4 est fr~quemment observ&e dans fes complexes “dicoordin&” linkires du mercure(II) [9] ; on la rencontre en particulier dans le cinabre. En tout cas, cet environnement exelut totalement une interaction de l’atome de mercure avec le groupe amide.
124 TABLEAU
2
Distances int6ratomiques (,4), angles de liaison et angles de torsion (“). Les &arts types, entre parentheses, affectent les demiers chiffres des valeurs indiquees. Les atomes primes appartiennent $ une molicule translatee de 1 unit6 suivant x 2,351(15)
Hg--S( 1) 8(1)--c(l) C(lW(2) c(2)--c(3) C(3k--wl) C(3H’Vl) N(lH(4) 0(1)----N(1)
E( 1 )_-Hg--S( 106,2(15) 112(2) 112(3) 120(4) 119(4) 120(4) 122(4) 174( 3)
Hg--S( 1 )-c( 1) S(l)--c(lN2) w w(2)+(3) c(2)--c(3)--0(1) c(2w(3w(l) 0(1)+X3)--N(l) C(3)--N(lH4) C(3)---W1H’J(l)’ E( 2 )_-Hg--S( 1 N( Hg--S(1H(lH(2) w)--c(l~t2w(3) w)-w2w(3w(1) w)--c(2)--c(3~(1) c(2)--c(3HJ(l)--c(4)
0(1I--f?3)_-N(lH(4)
1)
-179 75 170 166 -19 177
2
2,349(15)
Hg--S( 2) 8(2w(5) C(5W(6) C(6W(7) c(7)--0(2) c(7)+(2) N(2H(8) 0(2)--N(2)’
1,87(3) 1,48(6) 1,55(6) 1,30(6) 1,32(7) 1,46(6) 2,74(6) 2)
1,99(4) 1,54(7) 1,52(6) 1,27(6) 1,29(6) 1,42(6) 2,83(5)
177,6(4) 104,4( 16) 104(3) ill(4) 124(4) 114(4) 121(4) 120(4) 173(3)
Hg--S(2W(5) 3(2W(5)--c(6) C(5)-c(6)--c(7) C(6)--c(7)--0(2) C(6)--C(7)_-N(2) 0(2)--C(7)+(2) c(7w(2w(8) c(7w(2w(2)’ 8(1 )_-Hg---S( 2)-c( Hg--S(2)--C(5)--C(6) 8(2~(5)--c(6)--c(7) C(5)--c(6M(7)_-N(2) C(5W(6)--c(7)--o(2) C(6)--C(7wJ(2)--C(8)
0(2,v(7)_-N(2)--C(8)
5)
-90 167 178 -175 10 175
11
Fig. 2. Projection orthogonale dans le plan xOy, de&n&e au moyen du programme ORTEP [ 51; les ellipsoi’des de vibration thermique sont repr6sent.Q 2 50% de probabiIit6.
X25
Les mol&ules de ligand sont disposkes perpendiculairement au plan XOZ. Elles sont liees dans la direction de I’axe a par des liaisons hydrogene du type N-H-- 0 (Fig. 2). Bien que les atomes d’hyclrog&e n’aient pu Gtre localis&, l’existence de ces liaisons hydrogene est prouvke par le fait que les positions calcul&es des atomes d’hydrogene Ii& aux atomes N(1) et N(2) se trouvent pratiquement sur les droites joignant N(1) a O(1) et N(2) a O(2), les distances N(l)-O(l) et N(2)-0(2) (2,74(6) et 2,83(5) A respectivement) &ant d’autre part infkieures 5 la somme des rayons de Van der Waals de l’oxygtine (1,4 A [S] ) et de l’azote (1,5 A [8] ). Elle ressort aussi clairement de l’analyse des spectres de vibration (vide infra). Les couches ainsi constituees s’empilent le long de l’axe b, les contacts se faisant au niveau des groupes m&thy1 (C(4) - - - C(8) = 3,50 a). Cette disposition explique la croissance preferentielle des cristaux dans le plan ac. L’atome de mercure n’est pas centre de sym&rie du complexe. Bien que les longueurs de liaison et les angles de valence soient cornparables dans les deux moities de la molkule, celles-ci different par Ies angles de torsion autour des liaisons Hg-S et S-C (Tableau 2). Les deux groupements CH3NHCOCHz sont pIans dans la limite de I’erreur; I’angle diedre entre ces plans est de 60”. AnaEyse
des spectres
de vibration
Nous nous proposons dans cette analyse d’une part de comparer les spectres de la partie ligand du complexe 2 ceux du ligand pur pr&edemment etudies [l] , d’autre part d’identifier les vibrations impliquant l’atome de mercure, dans le domaine des f&quences infkieures & 400 cm-*. Spectres du ligand Les spectres du ligand report&s dans le Tableau 3 prkentent deux caractiristiques majeures par rapport 2 ceux du ligand pur: (1) une quasi-invariance des frequences de vibration du groupe amide, et (2) un accroissement du nombre de bandes, en particulier dans le domaine des vibrations de deformation angulaire des groupes CH2 et d’&longation du squelette (de 1470 i 900 cm-’ ). Le premier point, qui confirme la presence de chakes NH m* * OC analogues 2 celles existant dans le compose pur, est bien mis en evidence dans le cas des vibrations vNH, Amide I, V et VI tres sensibles 5 la nature des interactions moleculaires. Pour la premike, les bandes d’absorption caractkristiques se situent 5 3286,321O et 3079 cm+ contre 3305,3214 et 3095 pour le ligand solide (les spectres &ant enregistres h la meme temperature de 25°C); les bandes Amide I et V sont respectivement mesurees & 1640 et 720 cm-’ dans les deux cas, tandis que les bandes Amide VI sont centrees 5 590 cm-l (complexe) et 583 cm-’ (ligand). Le mZme parallelisme se retrouve apr& deutiriation du groupement ND. Le nombre plus eleve de bandes dans le complexe s’interprete par la difference de conformation des dew ligands de la mol&ule, entrakmt un
126 TABLEAU
3
Frhuences infrarouges et Raman de 3800 z%500 cm+ de [~(SCH~CH~CONH~H~)~] ~~g(SCH~~~~OND~H~)~ ] Hydroghi! IR f
3210 ep 3079 m
2985 ep 2958 f 2935 m rK2i
2900 f 2860 f
I 2812 f Amide I, I Amide II, I-I’
sCH,, ZH,
Amide III f wCHL wCH, w ou tcx, Amide Iii + wCH, w ou tCH,
1640 I 1618 1571 ( 1557 1470 1448 1426 1420 ~ 1407 1372 i 1362
TF ep F F f f F F
R
IR
3291 m
2495
ep
3281 m
2461 2418 2352 2316 2986
m F f ep f
3079 f 2990 2967 2959 2935 2927 2917 2900 2877 2860 2823 2801 1639
f ep f m m F ep f f f f m
1567 f 1451 m 1431 m 1415 m
f
m m
i
1282 ep 1267 m 1207 m i 1202 m
Y squelette + P CH,
PCH,
DeutdriG R
3286 TF’
uNH( ND) i
et
772 m
2956 ep 2934 m
2463 f 2420 f
2988 2968 2959 2938 2930
f f f m
2901 2876 2859 2825 2787 1630
ep f f f f
m 2917 F
2897 f 2858 f 2786 f 1632 TF 1606 ep
m
1477 F
1480 m
1425 F 1420 F 1400 F
1451 1431 1422 I.407
f m ep f
1370 f 1360 f
1283 1269 1207 1202 1166 1152 1132 1085 1022
f m m m m ep tf f f
982 f 973 ep 915 F 774 f
1335 f 1318 f 1285 f
1327 f 1284 f
985 F
1214 m 1219 ep 1168 f 1154 f 1135 f 1097 m 1031 f 1023 f 985 m
901 F 775 F
901 F 772 m
1215 1220 1165 1155 1142 1095 1020
m m F f f f m
127 TABLEAU
3 (continu8) Deut.Qri&
Hydrogini R
IR PCH,
755 m
Amide Va ucs Amide IV, IV’ Amide Via
720 662 590 590
IR
757 ep 751 m
TF m m m
663 590 590 560
m f f f
R
744 f
758 m 744 m
662 m 597 f
662 m 600 f 561 f
518 F
Amide V aCes 2 bandes prkentent
un caractke
rNH (voir ref. 1).
changement de la matrice G et eventuellement du champ de force. Un bond exemple est celui de la vibration de deformation du squelette vers 430 cm-l, tres sensible h la conformation [l], que l’on observe dedoublee (452 et 437 cm-l contre 437 cm-l pour le ligand pur).
Vibrations
de fZquence
infkieures
h 400 cm-”
Par comparaison avec le spectre du ligand pur, deux nouvelles bandes, l’une a 382 cm-r tres intense en absorption, l’autre 5 340 cm-l forte en diffusion (Fig. 3), sont attribuables aux vibrations d’elongation en opposition de phase, va, et en phase, v,, du groupement HgS, (Tableau 4). La valeur moyenne kIevhe de ces ftiquences est en accord &ec la courte distance HgS TABLEAU
4
Frgquences infrarouges de 500 5 200 cm-1 et Raman de 500 I 60 cm-* de [Hg(SCH,CH,CONHCH,), 1” IR A
uaHgS
4-W A A Amide
VII
6 CSHg
sSHgS aLes frequences du compoti
452 437 382 340 310 295
R m m TF F ep m
453 439 382 340 313 297 224 162 141 129 98 83 74
m m F TF f m F ep F ep ep ep F
deutbrie sur l’azote sent trQs voisines.
128
Fig. 3. Spectres
infrarouges
et Fkman
de [Hg(SCH,CH,CONHCH,),]
.
L’observation de bandes dues 5 v,HgS en diffusion et ?Iv,HgS en absorption (Fig. 3) peut s’expliquer par l’absence d’un centre de symktrie. Toutefois le faible &art B la linkriti n’est pas suffisant pour rendre compte du rapport des intensitis observe qui peut Gtre reli& & deux autres effets: d’une part, absence de sym&ie de site, comme celi a &G observG sur les spectres du compok [Hg(SCH3)z ] solide oh la molkule pos&de la sym&-ie Czh [lo] ; d’autre part, couplage kventuel des modes d’klongation vHgS avec des modes de d&formation du squelette. Le spectre Raman prkente 5 des fkquences infkkieures B v&IgS plusieurs bandes assez fortes. Nous proposons d’attribuer la plus intense ti 74 cm-l & la d&formation plane de l’angle SHgS, situ&e k 95 cm-l dans le cas de [Hg(SCH,),] [lo] et $85 cm-l dans celui de [Hg(SCN),] [ll] . La bande A 141 cm-l et l’epaulement & 162 cm-l, peuvent &e relies aux deux dGformations planes des angles CSHg, fixkes B 198 et 175 cm-l dans [Hg(SCHs),] PO] La frgquence 224 cm-l nous paraft trop blevee pour provenir d’un mouvement impliquant le mercure et doit correspondre 5 un mouvement du squelette du @and. Le spectre Raman de CH3NHCOCH2CH2SH n’a pas gti enregistre en dessous de 250 cm-l en raison de la raie Rayleigh intense. L’attribution de la bande 2 224 cm-1 ne peut done se faire que par comparaison avec les spectres du IV-m&hylac&mide et des deux autres amides-thiols [1] . (2,35
A).
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Elle apparart correspondre alors & la bande Amide VII. Les bandes a 313 et 297 cm-l sont reliees A celles du ligand pur a 302 et 278 cm-l. CONCLUSION
s’oppose par la simplici% de sa stoechiom&ie et de sa structure aux complexes de mercure(II) de structure connue avec les acides amink-thiols tels la L-cyst&e [ 121 et la D,L-p&icillamine [ 131. L’atome de mercure y est tr& fortement lie aux deux atomes de soufre qui forment un environnement pratiquement linkire (Hg-S = 2,35 A; S-Hg-S = 177,6”). Ses autres plus proches voisins sont quake atomes de soufie de molecules voisines a des distances comprises entre 3,25 et 3,60 A. Il n’existe aucune interaction entre le mercure et le groupement amide et le reste de la molkule du ligand est peu affect4 par la coordination de l’atome de soufre. Les molecules sont Ges entre elles par des liaisons hydrogene analogues 2 celles qui existent dans le ligand libre. Le complexe
Hg(SCH2
CH2 CONHCE&
)z
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