Études post-AMM et enjeux de santé publique : point sur les demandes de la Commission de transparence (CT) fin 2008 et comparaison par rapport au point fin 2006

Études post-AMM et enjeux de santé publique : point sur les demandes de la Commission de transparence (CT) fin 2008 et comparaison par rapport au point fin 2006

4 e Se´minaire scientifique de Pharmaco-e´pide´miologie / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 57S (2009) S80–S85 a Université Bordeaux-II, ...

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4 e Se´minaire scientifique de Pharmaco-e´pide´miologie / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 57S (2009) S80–S85 a

Université Bordeaux-II, Bordeaux, France CHU de Nancy, Nancy, France c CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b

Objectifs.– À la demande de la commission de la transparence (Haute Autorité de santé), une étude observationnelle a été conduite en France afin de décrire en pratique réelle de soins l’utilisation d’un nouvel antiépileptique (AE), le lévétiracétam (LEV) et d’évaluer son efficacité via le taux de maintien du LEV au cours de l’année suivant son initiation. Me´thode.– EULEV est une étude de cohorte nationale réalisée auprès d’un échantillon de neurologues hospitaliers et libéraux. Les patients adultes (> 16 ans) qui avaient débuté le LEV entre le 01-01-05 et le 31-08-05 et entre le 01-01-06 et le 31-08-06 étaient inclus et suivis un an. Le maintien du LEV à un an avec et sans ajout d’un autre AE a été évalué. Les taux de maintien ont été estimés par la méthode de Kaplan-Meier et les facteurs associés à l’arrêt du LEV ont été déterminés par le modèle de Cox. Re´sultats.– Sept cent quatre-vingt-quatorze patients ont été inclus dans la cohorte. Leur moyenne d’âge était de 43 ans et 52 % étaient des femmes. L’âge moyen lors de l’apparition des crises était de 24 ans. La majorité des patients (77 %) présentait une épilepsie partielle. Le nombre médian de crises au cours des six mois précédant le début du LEV était de 7. Lors de son initiation, le LEV était prescrit en monothérapie chez 18 % des patients, en bithérapie chez 48 %, en trithérapie chez 24 % et en quadrithérapie ou plus chez 10 %. Pour l’analyse de suivi, 753 patients (95%) ont été éligibles : 579 ont maintenu le LEVau cours de l’année suivant l’initiation, 122 ont arrêté le LEV, 5 sont décédés et 47 ont été perdus de vue. La probabilité de maintien du LEV à un an était de 84 % (IC 95% : 81–86 %) et la probabilité de maintien du LEV à un an sans ajout d’un autre AE de 73 % (69–76 %). L’arrêt du LEVou l’ajout d’un autre AE était plus fréquent si le nombre de crises au cours des six mois précédant le début du LEV était > 48 : RR = 2,0 (1,3–3,0), chez les femmes : RR = 1,4 (1,1–1,9), si le nombre d’AE prescrits avant l’initiation du LEV était > 4 : RR = 1,5 (1,1–2,1). Il était moins fréquent chez les sujets ayant eu un nombre de crises avec chutes au cours des six mois précédant l’initiation du LEV > 1 : RR = 0,7 (0,5–1,0). Les principaux motifs d’arrêt du LEV pour les 122 patients concernés étaient une efficacité insuffisante (48 %) ou une mauvaise tolérance (55 %). Conclusion.– Cette première étude observationnelle en pratique réelle de soins sur l’utilisation et l’efficacité du LEV en France montre un fort taux de maintien à un an de 84 %, cohérent avec les données de la littérature. doi: 10.1016/j.respe.2009.07.043

Mesure objective et fiable de l’observance en vie réelle : premières données franc¸aises sur les comportements de patients sous traitements chroniques et nouvelles perspectives dans l’évaluation du bon usage en pharmacoépidémiologie E. Leutenegger a, S. Bouche`ne b, B. Bousquet a,b ABR pharma, Paris, France b Université de pharmacie Paris Descartes, Paris, France a

Objectifs.– Disposer, en s’appuyant sur un système innovant et totalement inédit, de données objectives et quantitatives de l’observance en vie réelle de patients traités par trois traitements courant utilisés dans des pathologies fréquentes. Me´thode.– Un échantillon de 50 pharmacies d’officine réparties sur tout le territoire a été sollicité dans cette étude pour sélectionner de fac¸on consécutive tous les patients traités par un des trois traitements chroniques retenus soit une statine (rosuvastatine 5 ou 10 mg) un antiagrégant plaquettaire (AAP : clopidrogel 75 mg) et un antidiabétique oral (ADO : sitagliptine 100 mg) en leur proposant l’utilisation de blisters sur lesquels ils ont préalablement apposé l’étiquette électronique reliée à une puce RFid permettant l’horodatage des prises médicamenteuses. À la fin du traitement, le patient renvoie ses blisters vides ainsi qu’un autoquestionnaire à ABR pharma par enveloppe T ou les remet au pharmacien. Re´sultats.– À ce jour, 132 patients ont été recrutés et l’analyse préliminaire porte sur les 109 premiers patients avec retour des blisters (13 traités par ADO, 32 par statine et 64 par AAP). En ce qui concerne les patients sous ADO, si la

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dose totale prise est de 95,2 %, le taux de jours corrects (JC) est de 73 %, le taux de jours sans prise (JSP) est de 18 % et le taux de jours avec prise surnuméraire (JSN) est de 8 %. Pour les patients sous statine, la dose totale prise est de 87 % et les taux observés de JC, JSP et JSN sont respectivement de 62, 26 et 12 %. Enfin, les patients sous AAP ont pris 95 % de leur dose mais présentent en moyenne 70 % de JC, 20 % de JSP et 8 % de JSN. Pour ces trois traitements, on constate la présence en moyenne d’au moins un « drug holidays » (deux jours consécutifs au minimum) sur la période de 28 jours. On constate ainsi des discordances entre un ratio dose prise/dose prescrite plutôt satisfaisant et les taux de JSP, JSN et JC observés (respectivement autour de 20, 10 et 75 %). Conclusion.– Ces données préliminaires soulignent si besoin est le caractère très partiel de données d’observance globale qui masquent souvent le comportement inconstant des patients lors de la prise quotidienne de leur traitement. Les données prometteuses de cette première utilisation d’une méthode objective de mesure de l’observance en vie réelle doivent être confirmées. doi: 10.1016/j.respe.2009.07.044

Études post-AMM et enjeux de santé publique : point sur les demandes de la Commission de transparence (CT) fin 2008 et comparaison par rapport au point fin 2006 A. Rauss Arcosa, Limeil-Brévannes, France Objectifs.– Le post-AMM prend chaque jour un peu plus d’importance. Dans un contexte où tout ne peut être fait, il est intéressant d’étudier la relation entre demande d’étude et taille de la population cible pour vérifier l’enjeu primordial de santé publique. La comparaison par rapport à la situation fin 2006 permet de voir l’évolution des demandes. Me´thodes.– Le logiciel Arcobase gère une base de données de l’ensemble des avis de la CT mis sur Internet depuis 2001. Il intègre tous les items clés des avis : SMR, ASMR, ISP, population cible, demande d’étude post-AMM. . . Toutes les données sont vérifiables (uniquement des données publiques). L’ensemble des avis pour inscription, extension d’indication (EI), modification d’indications et sortie de réserve hospitalière (RH) sont étudiés. L’année de parution de l’avis, le domaine thérapeutique, la population cible et l’existence d’une demande d’étude post-AMM sont analysés. Re´sultats.– Deux cent trente-huit avis répondent, fin 2008, aux caractéristiques souhaitées. Trente-quatre demandes existent pour ces avis. On note une diminution des demandes passant de 19 % en 2007 à 9,4 % en 2008. Ce sont les I qui ont le plus de demandes avec 17 % et les sorties de RH le moins (0 %) ; 14,6 % des demandes sont pour des populations cibles < 1000 patients (14,9 % à la fin 2006) et 41,2 % pour des populations > 100 000 patients (30,7 % à la fin 2006). Le taux d’études en cas de populations cibles < 5000 patients est de 13,6 % (18,3 % à la fin 2006) alors qu’il est de 25,9 % (13 % à la fin 2006) si la population est > 100 000 patients. Conclusion.– Si l’on note encore des demandes d’études dans un contexte de petite population cible. On observe clairement une évolution vers des populations cibles plus importantes. Dans le même temps, on observe une diminution des demandes de la CT. doi: 10.1016/j.respe.2009.07.045

ETNA : étude de terrain sur les traitements innovants en cancérologie : un antiangiogénique l’Avastin1 : données sur l’utilisation du bévacizumab en vie réelle A. Fourrier-Re´glat a,b,c, A. Ravaud c, D. Jayles a,b, A. Balestra a,b, M. Rouyer a,b, N. Moore a,b,c a Inserm CIC 0005 pharmacoépidémiologie, Bordeaux, France b Université Victor-Segalen, Bordeaux, France c CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Objectifs.– Les stratégies thérapeutiques en cancérologie ont évolué avec l’arrivée des thérapies ciblées. Celles-ci ont modifié l’approche thérapeutique des cancers en introduisant en plus des thérapeutiques standards, des