JEUDI 10 JUIN APRÈS-MIDI
Étude cardiofréquencemétrique des recherches accélérées de fuites (RAF) dans le travail en égout P. BOREL, M.C. GIUDICELLI, D. KLARSY, J.M. LIEGEOIS ACMS, Suresnes Cedex.
Objectif : à la demande des élus du CHSCT de l’entreprise, la pénibilité de la recherche accélérée de fuites en égout a été étudiée par cardiofréquencemétrie. Méthode : 10 examens ont été effectués en condition réelle de travail chez 7 salariés âgés de 30 à 51 ans au moyen de cardiofréquencemètres Polart sur une durée de 4 heures. Un relevé très précis des différentes phases de travail effectuées a été réalisé par l’animateur de sécurité et prévention de l’entreprise qui a été présent en permanence lors de toutes les mesures. Les indices cardiaques calculés étaient : la fréquence cardiaque moyenne (FCMoy), le coût cardiaque absolu (CCA), le coût cardiaque relatif (CCR), le coût cardiaque relatif au 99e percentile (CCR 99) et la fréquence cardiaque maximale (FCMax). Résultat : sur les 10 enregistrements effectués en juin 2001, 9 ont pu être exploités. Les tracés montraient des niveaux de fréquence cardiaque moyenne élevés, supérieurs ou égaux à 100 battements par minute pour 7 examens sur 9. A ces niveaux élevés s’ajoutaient des variations importantes de fréquence cardiaque lors des montées et descentes dans les égouts et lors du repérage des fuites. Le CCR était supérieur à 20 % dans 6 examens sur 9, le CCR99 était supérieur à 60 % dans 3 examens. Pour 5 examens sur 9 la fréquence cardiaque maximale était supérieur à 80 % de la fréquence maximale théorique (220 - âge). Conclusion : cette étude confirme objectivement la pénibilité du travail en égout et souligne la variabilité des résultats observés d’un sujet à l’autre. I1 apparaît intéressant d’utiliser plusieurs indices quand il s’agit d’activités comportant des séquences de travail avec d’importantes variations de rythme cardiaque. Elle invite à réfléchir à la mise en place d’une surveillance médicale particulière pour tous les postes de travail avec astreinte cardiaque importante.
Évaluation de la pénibilité d’un poste de travail par l’enregistrement de la fréquence cardiaque en continu P. LE MAY, R. PERA Ciamt, Paris.
Objectif : évaluer la charge physique du poste de manutentionnaire par l’enregistrement de la fréquence cardiaque en continu et déterminer si la pénibilité de la tâche est physiologiquement acceptable pour l’opérateur, en réponse à la demande initiale d’un employeur envisageant d’augmenter l’activité de chargement de conteneurs en sacs de farine.
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Méthode : le déroulement chronologique du travail a été observé sur 8 heures. Il comprend une activité « conteneurs » consistant à disposer dans un conteneur sur véhicule appuyé sur un quai de chargement, des sacs de farine de 50 kg, amenés par un tapis roulant au niveau de l’épaule de l’opérateur, et une activité « élinguage » qui consiste à mettre en place des « palanquées » de sacs de farine. Le poste est étudié dans sa globalité. Une observation soigneuse des gestes et postures est aidée par la prise de clichés photographiques. Il est pris en compte l’ensemble des caractéristiques du poste : espace de travail (mesures des dimensions du conteneur), ambiances thermique, sonore... L’enregistrement de la fréquence cardiaque a été réalisé en continu pendant les 8 heures du poste chez un opérateur volontaire. Résultat : l’analyse détaillée des différentes activités a montré une pénibilité importante sur toute la journée, due d’abord à l’activité « conteneurs » (avec des pics de pénibilité atteignant par instant les limites acceptables), mais aussi à l’activité « élinguage » avec une relative stabilité de l’astreinte, mais à un niveau assez élevé. Conclusion : l’étude, initiée à la demande de l’employeur, a permis, par une méthode fiable et reproductible, de présenter aux responsables de l’entreprise les éléments objectifs d’une charge de travail globale importante et donc de ne pas majorer l’activité. Elle a mené à une réflexion débouchant sur une réévaluation du processus de travail (modification du rythme de l’activité, gestion des incidents...), bénéfique pour la santé des salariés tout en respectant les nécessités de production.
Astreintes cardiaques et subjectives lors du port de combinaisons étanches E. TURPIN-LEGENDRE, J.P. MEYER Institut national de recherche et de sécurité (INRS), Vandœuvre-les-Nancy.
L’objectif de l’étude est de comparer les astreintes cardiaques et subjectives de sujets portant une combinaison étanche à usage unique « Tyvek » (TYV) et une combinaison ventilée « Mururoa » (MUR). Au cours de la première expérimentation, 11 salariés masculins volontaires pour participer à cette étude ont réalisé en entreprise une tâche de désamiantage, brosser l’amiante des murs et du plafond. La deuxième expérimentation a été réalisée en laboratoire par 15 étudiants sportifs volontaires pour simuler 2 tâches physiquement dures. La première tâche comprenait des passages difficiles sur échafaudage et échelle et la deuxième le soulever de 20 kg par un effort de traction. Au cours de cette expérimentation, une tenue sportive de référence était aussi testée. Les mesures de fréquence cardiaque étaient enregistrées en continue au cours de la tâche. Les évaluations subjectives de confort, de solidité, d’encombrement du vêtement, de perception de chaleur ou de rafraîchissement, de sueur, de difficulté respiratoire ont été réalisées à la fin de la tâche. Lors de la première expérimentation, la charge physique de travail était modérée mais les valeurs de coût cardiaque caractérisent le travail comme « plutôt lourd » à « intense ». Une posture de travail statique avec