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mouvement, l’analgésie était meilleure pour le groupe 1 à h12 et à h24, mais étaient comparables à h48. Les patients du groupe 1 ont présenté plus de faiblesse musculaire à h24 et à h48 (p < 0,001). Discussion Le BIS continu procure une excellente analgésie postopératoire pour la chirurgie de l’épaule quelle que soit la position du bout du cathéter, avec cependant une supériorité pour les cathéters placés entre les racines C5-C6 en matière de rééducation postopératoire active.
Fig. 1 Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Anesthesiology 2005;102:1001–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.406 R365
Faisabilité de la prise en charge ambulatoire de la ligamentoplastie arthroscopique du ligament croisé antérieur de type DIDT : à propos de 130 patients
C. Vovard ∗ , S. Pommier , E. Hofliger , M. Blay , M. Raucoules , E. Gaertner , C. Trojani , M. Carles Pôle Anesthésie-Réanimation, Centre Hospitalier Universitaire, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction la prise en charge ambulatoire du DIDT reste peu diffusée pour des raisons liées à la surveillance postopératoire immédiate du site opératoire ou à la prise en charge de la douleur. Matériel et méthodes Étude observationnelle de la prise en charge ambulatoire des patients successifs ayant une indication de DIDT. Les données ont été recueillies par les anesthésistes et les infirmières de l’unité de chirurgie ambulatoire et saisies dans le logiciel OrthoplusTM (base de données institutionnelle). La prise en charge anesthésique inclue un bloc fémoral avec pose d’un cathéter analgésique fémoral avec entretien post op. par pompe élastomérique ou électronique avec bolus. Une analgésie systématique postop. par paracétamol, AINS, néfopam et en recours tramadol voire morphine orale est prescrite lors de la consultation anesthésique préop. Le retour à domicile se fait avec une attelle type zimmer, sans anticoagulation systématique. Le suivi à domicile est effectué par une IDE
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libérale pendant 48 h (réseau ambulatoire mis en place par le pôle d’anesthésie réanimation), jusqu’au retrait du cathéter fémoral. Résultats Cent trente patients ont été inclus, d’âge moyen 31 ± 11 ans, sex ratio 2,25, IMC 24 ± 4 kg/m2 , ASA 1 89 % – ASA2 11 %. La durée opératoire moyenne est de 61 ± 17 minutes, sous anesthésie générale/sédation dans 77 % des cas et rachianesthésie dans 23 % des cas. Tous les patients ont bénéficié d’un cathéter fémoral entretenu par une perfusion périnerveuse de ropivacaïne 2 mg/ml par le biais d’une pompe élastomérique (débit fixe 5 mL/h) pour 30 % des patients et d’une pompe électronique avec débit de base de 5 mL/h et bolus de 5 mL avec période d’interdiction de 30 minutes pour 70 % des patients, après un bolus initial de ropivacaïne 5 mg/mL de 20 mL. La durée de séjour à l’UCA après la chirurgie est de 6,4 ± 1,6 heures [min 3,5-max 9]. L’hospitalisation d’emblée (sortie non possible) a été nécessaire pour 12 patients soit 9 % en raison de la douleur n = 6, de vertiges/NVPO n = 5, et d’une gêne à la déambulation n = 1, avec sortie à j1 pour 12 patients et à j2 pour le dernier. Deux patients ayant quitté l’UCA a nécessité une réhospitalisation transitoire à j2 pour l’un pour chute à domicile, l’autre pour phlébite. La qualité de la prise en charge de la douleur a été évaluée par les valeurs d’échelles de douleur (ENS) à j1 et j2 (sur une échelle numérique de 0 = aucune douleur à 10 = douleur intolérable), respectivement 2,8 ± 1,8 et 2,1 ± 2,2, avec 2 % patients ayant une ENS > 6. La qualité du sommeil post op. a été évaluée par un score (ENS de 0 = insomnie complète à 10 = sommeil profond sans interruption) de 7 ± 2 à j1 et de 8 ± 3 à j2. La satifsfaction des patients (ENS de 0 = très mécontent à 10 = très satisfait) est de 9,5 ± 1,8 [0-10] et à la question souhaiteriez-vous la même prise en charge lors d’une prochaine intervention 94 % des patients répondent par l’affirmative. Discussion la prise en charge ambulatoire du DIDT ne présente pas un taux de complication supérieur à ce qui est décrit pour les actes marqueurs en chirurgie ambulatoire. Le contrôle de la douleur et le vécu des patients valident ce type de prise en charge. Nos résultats suggèrent que le DIDT ne justifie plus une hospitalisation conventionnelle systématique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.407 R366
Évaluation de la qualité de vie à 3 mois postopératoires d’une chirurgie carcinologique du sein avec curage axillaire : intérêt du bloc paravertébral sur une cohorte prospective C. Bouisse 1,∗ , A. Bonnet 1 , D. Maucort-Boulch 2 , M. Schoeffler 1 , F. Aubrun 1 1 Anesthésie - hôpital Croix-Rousse 2 Biostatistiques, HCL, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le curage axillaire (CA) induit un lymphœdème, des troubles fonctionnels et une réduction de la qualité de vie (QDV) [1]. Le bloc paravertébral (BPV) permet de diminuer la douleur aiguë et chronique postopératoire en chirurgie majeure du sein [2,3]. Notre hypothèse est que le BPV améliore la récupération fonctionnelle et la QDV à 3 mois postopératoires du CA. Matériel et méthodes Étude observationnelle prospective monocentrique, approuvée par le comité d’éthique. Toutes les patientes avaient une anesthésie générale pour la chirurgie de CA. Certaines recevaient un BPV en préopératoire, selon le type de chirurgie associée et le choix de la patiente. Une évaluation postopératoire était réalisée à 7, 21 jours et 3 mois. Au cours de chaque évaluation, le paramètre recueilli était un score de QDV axé sur les troubles fonctionnels du membre supérieur (QuickDash). En postopératoire précoce, la consommation de morphine, la douleur et les
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amplitudes articulaires étaient évaluées. Le critère principal était le QuickDash à 3 mois. Les données ont été décrites en effectifs et pourcentages pour les variables qualitatives, médiane et quartiles, pour les variables quantitatives. Les comparaisons ont été réalisées à l’aide de tests non paramétriques. Les analyses ont été réalisées avec le logiciel R (software 3.0.2). Résultats Entre avril 2012 et juillet 2013, 61 patientes ont été inclues. Vingt-deux ont bénéficié d’un BPV. Dans les 2 groupes, les patientes étaient comparables sur les données démographiques. Les BPV étaient réalisés avec un volume de 29,5 [20–30] mL d’une solution contenant : ropivacaine 7,5 mg/mL, clonidine 2,5 g/mL et adrénaline 2,5 g/mL. La durée de réalisation était de 10 [10–15] min. Aucune complication n’a été recensée. Les doses de remifentanil peropératoires et le nombre de patientes ayant recours aux antalgiques de secours (morphine et tramadol) étaient significativement inférieurs dans le groupe BPV sans différence sur les scores de douleur, les amplitudes articulaires ou les scores de lymphœdème jusqu’à j21. Aucune des patientes ayant eu un BPV n’a eu besoin de morphine postopératoire. La présence du BPV diminuait de manière significative le QuickDash à 3 mois (p = 0,043) traduisant une amélioration de la QDV. L’évolution de ce score était identique dans les 2 groupes. Cependant, le groupe sans BPV avait
un score QuickDash systématiquement supérieur au groupe avec BPV, signifiant une QDV moins bonne à tous les temps de l’étude. La présence d’un lymphœdème et de douleur résiduelle à 3 mois était associée à une diminution de la QDV (p = 0,002). Discussion Le BPV améliore la récupération fonctionnelle et la QDV à 3 mois postopératoires de CA. Les hypothèses peuvent être la diminution de la douleur aiguë et chronique dans le groupe BPV permettant une réhabilitation plus précoce par les kinésithérapeutes. Les limites de cette étude sont principalement son caractère observationnel et des données perdues concernant la radiothérapie et la technique de kinésithérapie qui pourraient influencer les résultats. Le score QuickDash n’explore que la QDV liée à l’atteinte fonctionnelle du membre supérieur. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Br J Cancer 1992;66:136–8. [2] Br J Anaesth 2010;105:842–52. [3] Cochrane Database Syst Rev Online 2012;10:CD007105. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.408