Évaluation des conséquences de l’utilisation des produits phytosanitaires en bananeraies sur la fertilité des ouvriers agricoles en Guadeloupe

Évaluation des conséquences de l’utilisation des produits phytosanitaires en bananeraies sur la fertilité des ouvriers agricoles en Guadeloupe

118 ÉVALUATION DES RISQUES pour rechercher les effets sur la reproduction. Elle a concerné 163 travailleurs recrutés dans deux entreprises de produc...

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ÉVALUATION DES RISQUES

pour rechercher les effets sur la reproduction. Elle a concerné 163 travailleurs recrutés dans deux entreprises de production de détergents et de cosmétiques. Résultats : l’analyse spécifique de l’activité nous a permis de mettre en évidence l’exposition aux éthers de glycol au niveau des deux entreprises, en particulier dans la fabrication des cosmétiques. Dans cette population d’âge moyen de 38 ans, le sexe masculin est prédominant, 8,59 % trouvent des difficultés à concevoir un enfant. Les anomalies les plus fréquentes sont l’oligo-asthéno-spermie et la tératospermie. La notion d’avortements spontanés chez les femmes exposées, a été retrouvée dans 25 %. Conclusion : une surveillance particulière doit être mise en œuvre dans l’exposition professionnelle aux éthers de glycol.

Conclusion : l’exposition aux pesticides employés majoritairement en culture bananière depuis le début des années 1990 (organophosphorés et carbamates) ne semble pas être associée à une modification de la fertilité des ouvriers agricoles. Le plus faible nombre de spermatozoïdes observés chez les ouvriers agricoles ayant été exposés pendant de nombreuses années pourrait s’expliquer par des expositions a certains organochlorés, tels que le chlordécone, employés en culture bananière jusqu’au début des années 1990.

Étude sur la santé au travail chez les poseurs de voies du métro à la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) D. CAMPAGNA (1), A. RANDON (2), J.L. ZYLBERBERG (2)

Évaluation des conséquences de l’utilisation des produits phytosanitaires en bananeraies sur la fertilité des ouvriers agricoles en Guadeloupe F. HUC-TERKI (1), P. KADHEL (2), G. FANGET (1), E. JANKY (2), L. MULTIGNER (3) (1) Centre interprofessionnel de médecine du travail de la Guadeloupe. (2) Service de gynécologie-obstétrique, CHU Pointe à Pitre, Guadeloupe. (3) INSERM U 435, Rennes.

Objectif : évaluer les conséquences des expositions professionnelles aux pesticides actuellement employés en culture bananière (organophosphorés et carbamates) sur la fertilité des ouvriers agricoles en Guadeloupe. Méthode : étude transversale de type exposé – non exposé réalisée auprès de 101 salariés suivis par les médecins du travail. Chaque participant volontaire a fait l’objet d’un examen et d’un interrogatoire médical, d’un prélèvement de sperme et d’un prélèvement de sang. La fertilité a été évaluée par l’analyse des caractéristiques du sperme et par la mesure des hormones de la reproduction dans le sang. Deux groupes ont été constitués : exposé (ouvriers agricoles épandant des produits phytosanitaires en culture bananière) et non-exposé (salariés n’étant pas et n’ayant jamais été en contact professionnel avec des pesticides). Résultat : le volume séminal, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes ainsi que les taux sériques des hormones de la reproduction (testostérone, Inhibine B, FSH, LH) ne diffèrent pas entre le groupe non-exposé et le groupe exposé. Cependant, la concentration et le nombre total de spermatozoïdes par éjaculât est inférieur de 20 % chez les exposés par rapport aux non exposés. Après ajustement à des facteurs de confusion, il apparaît que seuls les ouvriers agricoles ayant été exposés plus de 14 années (médiane de la durée d’exposition chez les exposés) présentent un risque augmenté (OR : 3,2 IC95 % : 0,4-22,9) d’avoir un nombre de spermatozoïdes par éjaculât inférieur à 40 millions (valeur de référence OMS).

(1) Pôle épidémiologie de la RATP, Paris. (2) Service de santé au travail de la RATP, Paris.

Objectif : analyse des relations entre les caractéristiques professionnelles des poseurs de voies du métro à la RATP et leur état de santé. Méthode : cent quatre-vingt quinze hommes ont participé à cette étude, soit 98 % des agents ayant au moins une année d’ancienneté. Le détail du parcours professionnel à la RATP a été recueilli sur une base de données du service du personnel et par questionnaires. Les données socio-économiques et médicales ont été recueillies par questionnaire et lors de la consultation annuelle de médecine du travail (exposition professionnelle, santé perçue, poids et taille, tabagisme, troubles ostéo-articulaires, symptomatologies respiratoires et ORL, audiogrammes). Résultats : l’âge moyen des sujets était 39 ans [distribution : 21-58] et l’ancienneté moyenne comme poseur de 12 ans [1-31]. Les métiers spécifiques des poseurs étaient : soudeurs (15 %), opérateurs (51 %), métiers de développement « stade intermédiaire avant la maîtrise » (21 %) et agent de maîtrise et cadre (13 %). Ils travaillaient généralement de nuit (66 %) et rapportaient être régulièrement exposés aux fumées de soudure (76 %), 75 % vivaient en couple, 42 % fumaient la cigarette et 43 % étaient en surpoids ou obèses. L’âge des sujets était lié à la dégradation de la santé perçue ainsi qu’à l’augmentation des troubles ostéo-articulaires et des pertes d’audition mais non aux symptomatologies respiratoires et ORL. En régression logistique après prise en compte de l’âge, du statut marital, du tabagisme, du surpoids et de l’attachement RATP, les poseurs occupant des métiers de développement rapportaient significativement plus de cervicalgies, dorsalgies et de douleurs des membres supérieurs que les autres poseurs ; ceux ayant le plus d’ancienneté rapportaient significativement plus de sciatiques sévères, de cervicalgies et de lombalgies ou de douleurs de l’avant bras ; les poseurs les plus fréquemment exposés aux fumées de soudure rapportaient significativement plus de douleurs aux membres supérieurs. Aucun lien significatif n’était retrouvé entre les horaires de travail et l’état de santé.