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1, L’EMOC était normale alors qu’elle a montré des anomalies des mouvements oculaires dans 7 cas dans le groupe 2. Discussion Notre étude confirme la fréquence des troubles cognitifs chez les patients avec EMJ qui affectent essentiellement la mémoire de travail, la flexibilité mentale, la planification et la vitesse de traitement de l’information. Nos résultats étaient concordants avec la littérature. Les anomalies des mouvements oculaires sont le reflet des perturbations cognitives et donnent une précision topographique des lésions cérébrales. Conclusion Notre étude confirme l’intérêt des mouvements oculaires au cours des EMJ avec des troubles cognitifs en aidant à préciser la topographie des lésions cérébrales. Mots clés Troubles cognitifs ; Mouvements oculaires ; Épilepsie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.017 B03
Épidémiologie des épilepsies vasculaires à la clinique de neurologie de Fann-Dakar
Japhari Nyassinde ∗ , Daniel Gams Massi , Kamadore Toure , Ibrahima Mariam Diallo , Ndiaye Moustapha , Amadou Gallo Diop , Mouhamadou Mansour Ndiaye Clinique de neurologie, centre hospitalier national universitaire de Fann, Dakar, Sénégal ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Nyassinde) Introduction Le risque d’épilepsie est élevé chez les patients avec un accident vasculaire cérébral (AVC) par rapport à la population générale. Peu de données sont disponibles sur l’épilepsie vasculaire en Afrique. Objectifs Les objectifs de notre étude étaient d’analyser les caractéristiques épidémiologies, cliniques et pronostics des épilepsies vasculaires (EV) à la clinique de neurologie de l’hôpital Fann de Dakar. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude rétrospective de type descriptive et analytique d’une durée de 2 ans allant du 1e janvier 2014 au 31 décembre 2015. Elle a porté sur 34 cas d’EV, ce diagnostic a été posé sur la base d’un antécédent d’AVC d’au moins 1 mois, la répétition des crises et l’absence d’une ® autre cause. Nos données ont été analysées avec SPSS 21, une régression logistique a été utilisée pour l’analyse multivariée. Résultats Nous avons colligé 34 cas d’EV sur 651 patients soit 5,2 %, l’âge moyen était 66 ans ± 14,65, un sex-ratio de 1,83, l’infarctus cérébral (IC) représentait 91,2 %, le nombre d’AVC antérieur était 1,26 ± 0,45, 26,5 % avaient plus de 2 AVC. Les crises étaient focales dans 55,9 %, 17,6 % avaient un état de mal. Un antécédent de 2 AVC et l’IC étaient les facteurs prédictifs (p < 0,0000001, p = 0,007). La mortalité était de 32,4 %. Discussion Notre étude met en exergue une faible fréquence de l’EV et une augmentation du risque d’épilepsie avec le nombre de récidive et en cas d’infarctus cérébral. Le traitement reste non codifié, dans les pays en développements il est basé essentiellement sur les antiépileptiques classiques. La mortalité est souvent liée à un état de mal d’épileptique. Conclusion Le risque d’épilepsie vasculaire augmente avec le nombre d’AVC, un diagnostic précoce permettrait d’assurer une meilleure prise en charge et de réduire ainsi la mortalité. Mots clés Épilepsie ; Accidents vasculaires cérébraux ; Dakar Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.018
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Comorbidités de l’épilepsie dans les pays à faible et moyen revenus : méta-analyse Muhigwa Aline Medecine interne, centre hospitalier Celpa, Bukavu, République populaire du Congo Adresse e-mail :
[email protected] Introduction L’épilepsie est un problème majeur de santé publique dans les pays à revenus faibles et moyens (PFMR). Les comorbidités de l’épilepsie viennent aggraver le fardeau lié à cette maladie. Objectifs L’objectif de cette étude était d’identifier les comorbidités de l’épilepsie dans les pays à revenus faibles et moyens, en estimant leurs proportions, leurs variabilités géographiques et, pour certaines d’entre elles, leurs prévalences globales. Patients et méthodes Nous avons effectué une revue systématique de la littérature sur 3 bases de données. L’éligibilité et la qualité des études ont été établies et les données extraites. Un méta-analyse des prévalences basée sur la variabilité de chaque comorbidité par sous-continent et globalement a été réalisée. L’hétérogénéité a été statistiquement significative pour la plupart des variables, nous avons estimé des prévalences globales par sous-continent par un modèle à effet aléatoire. Résultats Sur les 2300 articles identifiés, 109 issus de 39 pays ont été inclus. Quarante-huit conditions ont été identifiées comme étant comorbides à l’épilepsie dans les PFMR. Quatre groupes de comorbidités ont été identifiés : les maladies parasitaires et infectieuses (44 %), les comorbidités somatiques ou non transmissibles (37 %), psychosociales (11 %), ainsi que les comorbidités psychiatriques (8 %). La plus fréquemment étudiée était la neurocysticercose (22,8 % [IC95 % = 17,7-29,1 ; hétérogénéité significative, p = 0,000]). Discussion Force de cette étude : Première étude à avoir réalisé des estimations pondérées avec une approche globale des comorbidités de l’épilepsie dans les pays à faible et moyen revenu, incluant des études menées en population générale. Perspectives : étude avec évidence de terrain dans les pays en développement, élaboration d’un guideline adapté aux pays en développement pour l’évaluation et la prise ne charge. Conclusion L’épilepsie est un problème majeur de santé publique dans les PFMR. À part la maladie elle-même, certains facteurs spécifiques associés à l’épilepsie peuvent avoir un impact sur la qualité de vie des personnes avec une épilepsie. Mots clés Méta-analyse ; Comorbidités ; Épilepsie Déclaration de liens d’intérêts L’auteur n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. Remerciements Je remercie mes superviseurs Pr Pierre-Marie preux, Pr Benoit Marin de l’IENT, et le Dr Daniel Gérard de Sanofi qui m’avait accueilli 6 mois pour dans son département. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.019 B05
Évaluation des modalités d’utilisation du lacosamide par voie intraveineuse au CHRU de Lille
Estelle Schuhler 1 , Maxime Perez 1,∗ , Guillaume Baille 2 , Maxime Chochoi 3 , Luc Defebvre 2 , Philippe Derambure 3 , Bertrand Décaudin 1 1 Institut de pharmacie, CHRU de Lille, Lille, France 2 Service de neurologie et pathologie du mouvement, CHRU de Lille, Lille, France 3 Service de neurophysiologie clinique, CHRU de Lille, Lille, France ∗ Auteur correspondant.
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r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 3 S ( 2 0 1 7 ) S36–S80
Adresse e-mail :
[email protected] (M. Perez) Introduction Le lacosamide est indiqué dans la prise en charge des crises partielles avec ou sans généralisation secondaire, mais l’usage de la forme IV dans les situations d’urgence reste mal codifié. Objectifs Identifier les indications ainsi que les modalités d’administration (bolus et/ou titration, posologie, durée) du lacosamide IV prescrites au CHRU de Lille chez les patients adultes, tous services confondus. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude prospective, observationnelle, non interventionnelle et monocentrique, menée durant 6 mois. Tous les services du CHRU de Lille ont été inclus. Les caractéristiques des patients (âge, sexe, poids), les indications, les posologies (bolus et/ou titration), la durée de traitement ainsi que les modalités de relai entre les voies IV et per os ont été relevés. Résultats Trente-huit patients ont été inclus (sex-ratio 0,73). L’âge médian est de 68 ans [39 ; 93] et le poids médian de 72 kg [47 ; 105]. Parmi les patients, 55,3 % étaient des épileptiques connus. L’administration IV du lacosamide concernait 13 états de mal épileptique partiel (34,2 %), 16 crises répétées (42,1 %) et 9 cas de voie orale impossible (23,7 %). Seuls 13,2 % des patients ont rec¸u un bolus de 200 mg de lacosamide et 57,9 % ont bénéficié d’un relai per os. Discussion Un tiers des prescriptions de lacosamide IV concernaient des patients en état de mal épileptique partiel, pour lequel il n’existe pas de recommandation formalisée sur l’utilisation du lacosamide par voie IV. Notre étude a mis en exergue une hétérogénéité des pratiques entre les services de soins, notamment sur les doses utilisées en bolus et les modalités de relai per os. Conclusion Le lacosamide administré par voie IV pourrait avoir sa place dans la stratégie de prise en charge de l’état de mal épileptique partiel, mais une harmonisation des pratiques s’avère indispensable. Mots clés Épilepsie crises répétées ; Épilepsie état de mal ; Antiépileptique Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.020 B06
Caractéristiques épidémio-clinique et thérapeutique des enfants TDAH épileptiques à Antsakaviro
Lala Rajaonarison ∗ , Glorien Lehamafaka , Rahamefy Odilon , Nomena Finiavana Rasaholiarison , Santatra Ratsitohara Razafindrasata , Julien Razafimahefa , Alain Tehindrazanarivelo Neurologie, faculté de médecine Antananarivo, Tananarive, Madagascar ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Rajaonarison) Introduction Le trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH) est un état neurobiologique posant un grand problème de santé publique. Objectifs Notre objectif était d’établir le lien entre la survenue du TDAH et l’épilepsie à travers nos deux populations d’étude. Patients et méthodes C’est une étude rétrospective descriptive analytique, transversale type cas-témoin se déroulant sur une période de 4 mois du 01 février 2016 au 03 juin 2016. Dont le test de Copeland version enfant traduit en Malagasy a été utilisé pour poser le diagnostic du TDAH. Résultats Le fait d’être épileptique augmenterait trois fois la survenue du TDAH avec OR 3,27 IC [1,83–5,84] et p = 0,00002.
Nous avons noté une prédominance masculine et un sexe ratio de 1,71. L’épilepsie généralisée idiopathique prédominait dans 65,55 %. Au total, 52,2 % des enfants épileptiques ont une anomalie à l’EEG. Quatre-vingts pour cent des enfants épileptiques sont sous Valproate avec une forme hyperactiveimpulsive dans 52 % des cas. Aucun traitement du TDAH n’avait été rapporté. Discussion Le résultat de la prévalence diffère selon la méthode diagnostique et les critères de mesure utilisés. Plus précoce est la manifestation de l’épilepsie, plus le sujet est à risque de développer le TDAH. Le fait d’être épileptique n’empêche pas la mise sous traitement médicamenteux contre le TDAH avec une amélioration des symptomatologies. Conclusion Une méconnaissance tant diagnostique que thérapeutique du TDAH a été constatée. La mise en oeuvre d’un circuit de prise en charge du TDAH serait indispensable à Madagascar. Mots clés Madagascar ; Épilepsie ; Âge scolaire Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.021 B07
Épilepsie à pointes centro-temporales : une cohorte sénégalaise de 140 cas
Anna Modji Basse 1,∗ , Alassane Dravé 1 , Adjaratou Dieynabou Sow 1 , Marième Soda Diop 1 , Lala Bouna Seck 1 , Kamadore Toure 2 , Ndiaye Moustapha 1 1 Clinique neurologique, CHNU de Fann, Dakar, Sénégal 2 Ufr des sciences de la santé, Université de Thiès, Sénégal, Dakar, Sénégal ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : basse
[email protected] (A.M. Basse) Introduction L’épilepsie est un problème de santé publique au Sénégal, sa prévalence se situe entre 8 et 14 %. Objectifs Il s’agissait dans ce travail de déterminer le profil des enfants atteints d’épilepsie à pointes centro-temporales dans une cohorte sénégalaise. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective et prospective des patients suivis en consultation de neurologie pédiatrique pour une épilepsie à pointes centrotemporales entre janvier 2012 et mars 2015 dans le service de neurologie du centre hospitalier universitaire de Fann. Résultats Nous avons colligé 140 patients, 64,29 % étaient des garc¸ons. L’âge moyen était de 5,17. Seize enfants présentaient une hyperactivité avec troubles attentionnels. Les troubles mnésiques étaient présents chez 11 enfants et 7 enfants avaient un retard du langage. Pour 69,28 % des enfants l’examen neurologique était normal. Seuls 12,9 % avaient bénéficié d’une tomodensitométrie cérébrale qui était normale. Discussion L’épilepsie à pointes centro-temporales est la forme la plus commune d’épilepsie idiopathique de l’enfant et représente 28,14 % des épilepsies idiopathiques de l’enfant au Sénégal. Cette épilepsie est considérée comme bénigne mais une plus grande attention devrait être accordée à celles associés à des troubles cognitifs et des troubles comportementaux. Conclusion De par sa bénignité et l’association à des troubles neuropsychologiques des études plus approfondies et sur un long terme sont nécessaires pour élucider ces différents aspects. Mots clés Sénégal ; Pointes centro-temporales ; Épilepsie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.022