S102 91e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 102 (2016) S73–S190 ∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. Peltier)
Introduction La résection des tumeurs malignes ou bénignes agressives de l’extrémité proximale de l’humérus implique souvent le sacrifice de l’appareil abducteur de l’épaule. Cette résection chirurgicale conditionne la technique de reconstruction par arthrodèse gléno-humérale. Dans cette étude, nous rapportons nos résultats concernant l’évaluation fonctionnelle, clinique et radiologique à long terme de 13 patients ayant bénéficié d’une arthrodèse d’épaule par péroné vascularisé. Matériel et méthodes Douze patients ont été inclus dans l’étude. Tous les patients présentaient une tumeur de l’extrémité proximale de l’humérus opéré entre 1998 et 2011. La résection de la masse tumorale en monobloc a emporté le muscle deltoïde et la coiffe des rotateurs dans tous les cas. La reconstruction consistait en une arthrodèse utilisant un péroné vascularisé comme greffon osseux et une ostéosynthèse par plaque vissée sur mesure. Une analyse clinique, fonctionnelle et radiologique a été effectuée à long terme (recul moyen 9,5 ans). L’analyse de la fonction du membre supérieur et de la qualité de vie a été effectuée en calculant les scores MSTS, TESS et Quick Dash. Résultats Au niveau fonctionnel, le score MSTS moyen était de 15,75/30 [6–25], le score TESS moyen était de 73 % [65–80], le score Quick Dash moyen était de 75 %. L’examen clinique montrait un déficit majeur de rotation externe (RE1 en moyenne de 10◦ C, RE2 en moyenne de 0◦ C) ; l’abduction était en moyenne de 60◦ C. Au niveau radiologique à long terme, on retrouvait une bonne intégration de tous les greffons. L’hypertrophie du péroné était en moyenne de 31,2 % sur l’ensemble de la population étudiée. Le taux de fusion primaire dans cette série était de 82 %. Conclusion L’arthrodèse par péroné vascularisé permet de restaurer une fonction correcte du membre supérieur dans l’espace, compatible avec une activité sociale et professionnelle. La consolidation osseuse reste le problème majeur mais l’apport d’un greffon osseux vascularisé reste la technique de référence. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.067 84
Évaluation des tumeurs d’Ewing par IRM. Corrélation anatomo-radiologique MRI in the assessment of Ewing’s tumours. Correlations between anatomy and imaging Camille Thevenin-lemoine ∗ , Louise Destombes , Anne Brouchet , Julie Vial , Christiane Baunin , Franck Accadbled 330, avenue de Grande-Bretagne, TSA 70034, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Thevenin-lemoine) Introduction L’objectif de la chirurgie dans la tumeur d’Ewing est de réséquer la tumeur en passant en zone saine, tout en conservant le maximum de fonction. Par conséquent, la planification chirurgicale est importante. Plusieurs études ont montré les avantages de l’IRM pour déterminer l’extension régionale de la tumeur. Les directives actuelles recommandent une planification chirurgicale des limites osseuses basée sur l’IRM pré-chimiothérapie. L’utilisation de l’IRM post-chimiothérapie est, elle, controversée. L’objectif de cette étude était de déterminer quel examen fournit la planification la plus précise des limites osseuses des sarcomes d’ewing. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique de 22 tumeurs d’Ewing des os longs répartis en 7 fémurs, 5 tibias, 5 fibulas, 4 humérus et 1 cubitus. L’âge moyen était de 17 ans. L’analyse IRM a été réalisée sur trois séquences (T1, T1 gadolinium, T2 Fatsat ou STIR). La distance entre la limite de la tumeur
et les extrémités de l’os sur l’IRM a été comparée à l’examen histologique de la pièce de résection. Résultats Les marges tumorales étaient significativement différentes entre l’IRM pré- et post-chimiothérapie pour toutes les séquences étudiées (p < 0,005). La corrélation entre l’IRM préchimiothérapie et l’histologie était de 0,96 (T1), 0,91 (STIR), 0,94 (T1 gadolidium). La corrélation entre l’IRM post-chimiothérapie et l’histologie était de 0,99 pour les 3 séquences. Pour les deux IRM avant et après chimiothérapie, la meilleure précision a été obtenue avec la séquence T1. Il n’y avait pas d’avantage à l’injection de gadolinium. La différence moyenne entre l’IRM T1 et histologie était de 14 mm (IC95 % 7 mm) avant la chimiothérapie et 5 mm (IC95 % 3 mm) après la chimiothérapie. L’utilisation d’une marge de 15 mm ajoutée à la limite de la tumeur sur l’IRM T1 postchimiothérapie conduisait toujours à une marge histologique en zone saine. Dans 2 cas, il a été observé une progression tumorale sous chimiothérapie. Dans ces cas, une planification basée sur l’IRM pré-chimiothérapie aurait conduit à une résection en zone pathologique. Discussion et conclusion L’IRM post-chimiothérapie fournit une évaluation plus précise des limites osseuses des tumeurs d’Ewing. La planification chirurgicale peut donc être basée sur l’IRM après chimiothérapie. Les coupes chirurgicales peuvent être réalisées à seulement 15 mm des limites fixées sur l’IRM. Ceci a un intérêt majeur chez les enfants, en particulier pour les tumeurs métaphysaires pour lesquelles une planification précise peut contribuer à préserver l’articulation ou la plaque de croissance. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2016.08.068 85
Reconstruction biologique de l’extrémité proximale de l’humérus après résection large de tumeur maligne chez l’enfant. Clavicula Pro Humero versus arthrodèse Biological reconstruction of the proximal aspect of the humerus after a broad resection of a malignant tumour in a child. Clavicula Pro Humero vs joint fusion Dominique Barbier ∗ , Jean-Luc Jouve , Gérôme Sales-De-Gauzy , Gilles Dautel , Pierre Journeau Orthopédie pédiatrique, hôpital des enfants, CHU Nancy, 54505 Vandoeuvre-les-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Barbier) Introduction Les reconstructions de l’épaule chez l’enfant nécessitent des montages stables et pérennes. Les techniques d’arthrodèse et de retournement claviculaire (Clavicula Pro Humero CPH) sont deux reconstructions biologiques adaptées. Nous proposons de comparer les résultats fonctionnels et complications de ces deux techniques au sein d’une étude multicentrique. Matériel Sept CPH et 12 arthrodèses après résection de sarcome de l’extrémité proximale de l’humérus chez des enfants de 8 à 19 ans ont été inclus. Le matériel d’interposition utilisé était une autogreffe fibulaire vascularisée (CPH = 6, arthrodèse = 10) ou une technique de membrane induite (CPH = 1, arthrodèse = 2). L’immobilisation postopératoire était de 3 semaines dans le groupe oCPHO (coude au corps ou écharpe simple) et 3 mois dans le groupe oArthrodèseO (plâtre en abduction). Les amplitudes actives et les scores fonctionnels (MSTS et TESS) étaient recueillis aux derniers reculs (CPH = 2,6 ans, arthrodèse = 7,2 ans). Résultats Les amplitudes moyennes en abduction, rotations externe (RE), interne (RI) et antépulsion étaient de 64◦ C vs 42◦ C, 12◦ C vs 7◦ C, 86◦ C vs 73◦ C et 66◦ C vs 51◦ C. Les scores MSTS et TESS étaient de 22 vs 16 et 83 % vs 76 %. Il existait une différence significative de la RE et du MSTS en faveur du groupe oCPHO. Quatorze