Évaluation rapide du risque de dysphagie après intubation en soins intensifs

Évaluation rapide du risque de dysphagie après intubation en soins intensifs

234 Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 222–283 2 EA7283, CIC501, université d’Auverg...

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Résumés des présentations aux JFN de Marseille 2015 / Nutrition clinique et métabolisme 30 (2016) 222–283

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EA7283, CIC501, université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France Diététique, CHU de Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, France 4 Service de médecine digestive et hépatobiliaire, CHU Estaing, Clermont-Ferrand, France 5 Unité de nutrition humaine, université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France 6 Inra, UMR 1019, CRNH Auvergne, Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Brotelle) 3

Introduction et but de l’étude La dénutrition est fréquente et constitue un facteur pronostique de survie chez les patients avec allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (allo-CSH). Sa prise en charge constitue un enjeu majeur. Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la prévalence de la dénutrition à distance d’une allo-CSH chez des patients adultes, la composition corporelle, la force musculaire (FM) et les facteurs associés à une dénutrition à distance. Matériel et méthodes Un screening des patients allogreffés depuis plus de 6 mois dans un service d’hématologie adulte a été effectué. Une évaluation nutritionnelle (poids, IMC, albumine, transthyrétine, FM au membre supérieur par dynamométrie et impédancemétrie) a été réalisée avec un recueil rétrospectif des données hématologiques et nutritionnelles à l’entrée, pendant et à la sortie d’hospitalisation pour l’allo-CSH. Résultats et analyse statistique Quatre-vingt-quatre patients (hommes 52 % ; âge moyen 54,4 ± 12,5 ans) ont été inclus. Le délai moyen post-allo-CSH était de 56,4 ± 47,5 mois. La prévalence de la dénutrition à distance de l’allo-CSH, évaluée sur la perte de poids, l’IMC et les protéines nutritionnelles, était de 20 % (dont 4 % de dénutrition sévère). Comparés aux patients non dénutris (groupe ND), les patients dénutris à distance (groupe D) avaient significativement plus souvent, à l’entrée en hospitalisation, une dénutrition (50 % vs. 21 %, p = 0,04) et un NRI < 97,5 (47 % vs. 20 %, p = 0,004). La FM était significativement plus souvent diminuée dans le groupe D (24 % vs. 3 %, p = 0,005). L’index de masse musculaire (IMM) était diminué chez 30,5 % des patients et l’index de masse musculaire appendiculaire (IMMSA) chez 36,6 %, sans différence entre D et ND. Cette diminution était plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (IMM : 45 % vs. 16,6 %, p < 0,0001 ; IMMSA : 45 % vs. 28,6 %, p < 0,0001) sans différence entre D et ND. Une GVHD chronique tendait à être plus fréquente dans le groupe D (76 % vs. 52 %, p = 0,07). En analyse multivariée, aucun facteur n’était significativement associé à une dénutrition à distance, mais le statut dénutri à l’entrée en hospitalisation tendait à majorer ce risque (OR = 3,60 [0,95 ; 13,67], p = 0,06). Conclusion La dénutrition, conséquence fréquente de l’allo-CSH, peut se retrouver plusieurs mois, voire années, après l’allo-CSH, et ce d’autant plus fréquemment qu’elle existe déjà avant l’allo-CSH. Ces résultats soutiennent l’objectif d’une prise en charge nutritionnelle spécialisée précoce pour amener les patients en bon état nutritionnel à l’allo-CSH. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.028 P150

Évaluation rapide du risque de dysphagie après intubation en soins intensifs C. Delplanque 1,∗ , M. Devroey 1 , I. Koube 1 , S. Carlot 2 , J.-C. Preiser 1 Soins intensifs, Erasme University Hospital, Bruxelles, Belgique 2 ORL, Erasme University Hospital, Bruxelles, Belgique ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Delplanque)

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Introduction et but de l’étude L’intubation et la ventilation mécanique prolongée peuvent compromettre la déglutition du patient de réanimation. Les dysphagies qui en découlent augmentent le risque de fausses voies et de pneumopathies d’inhalation. La méthode de référence pour le dépistage des troubles de déglutition nécessite une fibroscopie réalisée par un médecin ORL. Le but de cette étude a été de rechercher une corrélation entre le score PAS [1] mesuré lors d’une fibroscopie et le score obtenu lors d’un bilan kinésithérapique rapide en 10 points, dont une valeur inférieure à 17/20 indique un risque de fausse voie [2].

Matériel et méthodes Patients hospitalisés en réanimation, âgés d’au moins 18 ans ayant nécessité intubation et ventilation mécanique pendant au moins 24 heures entre décembre 2014 et mai 2015 étaient éligibles, en l’absence de trouble de déglutition préalable, d’altération de la conscience, de cancer ou de chirurgie ORL récente. Les patients ont été soumis à une fibroscopie réalisée au maximum 36 heures après l’extubation, et à un bilan kinésithérapique, soit une évaluation fonctionnelle basée sur dix critères, réalisée maximum 48 heures après l’extubation. La concordance entre les résultats du bilan kiné et le score PAS calculé lors de la fibroscopie a été évaluée par la détermination des sensibilités, spécificités, valeurs prédictives positive et négative, complétés par un test de Khi2 et un test kappa. Résultats et analyse statistique Après obtention d’un consentement éclairé, 52 patients, dont 35 hommes, admis pour raison de type chirurgical (n = 29) ou médical (n = 23) ont été inclus. Le bilan kiné a pu être réalisé chez tous les patients, et a nécessité moins de 5 minutes. Un risque de trouble de déglutition était présent chez 33 % des patients d’après le score fibroscopique PAS, pour 62 % par le bilan kinésithérapique, et était majoré en proportion de la durée d’intubation. Par rapport à la fibroscopie, la sensibilité et la spécificité du bilan kinésithérapique ont été de 100 % et de 61 %, soit des valeurs prédictives positive et négative de 57 et 100 % (p < 0,01). Parmi les items du bilan kinésithérapique, l’état cognitif, la tenue de la tête et la force labiale sont les variables les plus prédictives. Conclusion La réalisation d’un bilan kinésithérapique fonctionnel rapide après l’extubation d’un patient ventilé permet de détecter un risque de troubles de déglutition. Une rééducation spécifique et l’utilisation de solutions de nutrition à texture adaptée devrait être préconisée dans ces situations. En cas de bilan kinésithérapique négatif, la réalisation de fibroscopie ne paraît pas nécessaire à l’évaluation du risque de trouble de la déglutition après intubation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Dysphagia 1996;11:93–8. [2] Réanimation 2004;13:417–30. http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2016.09.029 P151

Influence de la technique de pose de gastrostomie percutanée sur la survenue de greffes métastatiques péristomiales V. Savey 1,∗ , M. Vallée 1 , C. Poignavant 1 , K. Lacombe 1 , E. Vastel 1 , E. Babin 2 , M.-A. Piquet 1 , C. Joubert 1 1 UTNC, CHU de Caen, Caen, France 2 Service de chirurgie ORL, CHU de Caen, Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Savey) Introduction et but de l’étude La gastrostomie percutanée, étape indispensable dans la prise en charge nutritionnelle des patients souffrant de cancers oto-rhino-laryngologie (ORL), de l’œsophage ou du cardia peut se compliquer de greffe métastatique péristomiale. Celle-ci pourrait être consécutive à une technique de pose induisant un contact direct de la sonde avec la tumeur. Le but de cette étude était d’évaluer l’influence de la technique de pose de gastrostomie sur le risque de survenue de greffes et de déterminer d’éventuels facteurs prédictifs. Matériel et méthodes Une étude de cohorte rétrospective incluant toutes les poses de gastrostomies réalisées entre 2001 et 2013 pour un cancer ORL/œsophage/cardia. La population a été séparée en deux groupes : d’une part les procédures avec contact tumoral (gastrostomie Pull avec tumeur présente, et gastrostomie Pull avec protection incomplète par un diverticuloscope), et d’autres part, les procédures sans contact tumoral direct (les gastrostomies Pull sans tumeur ou avec tumeur protégée par un diverticuloscope et les gastrostomies Push introducer sous contrôle endoscopique ou radiologique). Les tests statistiques utilisés étaient : test du Khi-deux, test exact de Fischer ou test t de Student et analyse de la survie par la méthode de Kaplan-Meier. Résultats et analyse statistique Il a été inclus 430 poses de gastrostomies : 266 procédures avec contact tumoral et 164 sans contact tumoral. Neuf cas de greffes métastatiques ont été retrouvés, toutes à la suite d’une pose de gastro-