Fibrogenèse dans le modèle murin de sclérodermie induite par l’HOCl et effet thérapeutique des cellules souches mésenchymateuses

Fibrogenèse dans le modèle murin de sclérodermie induite par l’HOCl et effet thérapeutique des cellules souches mésenchymateuses

72e congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A36–A99 au d...

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72e congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A36–A99

au développement de multiples pathologies notamment autoimmunes. Nous avons étudié l’influence du MI dans un modèle murin de lupus, transgénique pour BAFF (BAFF-Tg). Matériels et méthodes Nous avons analysé par métagénomique la composition du MI à différents stades de la maladie, et avant et après traitement par antibiotique et régime riche en fibre. Les régions V3 et V4 du gène de l’ARN 16S de l’ADN bactérien extrait des selles des souris ont été amplifiées par PCR puis séquencées par le séquenc¸eur Illumina MiSeq. Le logiciel QIIME a été utilisé pour l’analyse bioinformatique. Résultats La composition du MI des souris BAFF-Tg était différente de celle des souris WT quel que soit l’âge. Certaines différences étaient présentes préalablement à l’apparition de la maladie chez les souris BAFF-Tg et persistaient dans le temps. Les bactéries des familles Verrucomicrobiaceae and Bacteroidaceae étaient en quantité réduite chez les BAFF-Tg tandisque l’abondance des bactérie Prevotellaceae était accrue en comparaison aux souris wild type (WT) (p < 0,05 pour chaque famille). Certaines familles bactériennes dont Porphyromonadaceae ont également pu être associées avec l’apparition de la maladie. Après traitement de 4 semaines par néomycine ou par un régime riche en fibre, les taux d’auto-anticorps anti-dsDNA étaient indétectables chez les BAFFTg. Conclusion Le déséquilibre du MI est lié au développement de la maladie dans ce modèle murin de lupus. La modulation du MI par des techniques simples, telles que l’utilisation d’antibiotiques et l’adaptation du régime alimentaire, pourrait être une nouvelle approche thérapeutique du LES. Déclaration de liens d’intérêts F. Mackay consultante pour GSK et Eli Lilly. A. Baldolli a rec¸u un financement de la SNFMI pour la réalisation de ce projet de Master 2. Les autres auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.312

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Le CMV sous tend l’expansion des TEMRA aux cours des VAA, sans influer sur la présentation ni sur l’évolution de la maladie A. Néel 1,∗ , M. Bucchia 2 , B. Tessoulin 3 , C. Bressollette 4 , N. Degauque 5 , C. Agard 1 , J. Graveleau 1 , P. Godmer 6 , C. Garandeau 7 , F. Perrin 1 , F. Fakhouri 7 , M. Hamidou 1 1 Médecine interne, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 2 Pédiatrie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 3 Hématologie clinique, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 4 Virologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 5 UMR 1064, Inserm, Nantes, France 6 Médecine interne, centre hospitalier Bretagne Atlantique, Vannes, France 7 Néphrologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Néel) Introduction Depuis les années 1990 les cellules T CD4 hautement différentiées (CD28- et/ou TEMRA) sont considérées comme des sources de cytokines pro-inflammatoires impliquées dans la physiopathologie des vascularites à ANCA, en particulier dans la GPA. Des données récentes montrent que ces cellules s’observent chez les patients CMV+ [1]. L’objectif de ce travail était d’étudier le lien éventuel entre le statu CMV et/ou l’expansion des TEMRA et la présentation clinico-biologique

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initiale des VAA, et d’autre part, d’évaluer l’influence du statu CMV sur le pronostic à long terme des patients (survie globale, taux de rechute, risque infectieux). Patients et méthodes Nous avons étudié de fac¸on rétrospective la présentation clinique et l’évolution de patients atteints de VAA de type GPA ou MPA (classification EMA) en fonction du statu CMV. L’échec thérapeutique était défini comme une intensification thérapeutique survenant après plus de 4 semaines de corticothérapie d’une non réponse, d’une aggravation, ou d’une rechute. Les infections sévères étaient définies par la nécessité d’une hospitalisation avec antibiothérapie intraveineuse. Le phénotype T CD4 et CD8 a été étudié par cytométrie chez 20 patients en poussée vierges de tout traitement, dont 18 au diagnostic. Les TEMRA étaient définies comme CCR7-CD45RA+. Résultats Soixante-huit patients ont été étudiés. L’âge médian était de 65 ans. Quarante-cinq pour cent des patients présentaient une GPA et 55 % étaient séropositifs pour le CMV. De fac¸on attendue les patients CMV+ étaient plus âgés (73 vs 61 ans, p = 0,005). Le phénotype clinico-biologique au diagnostic, le BVAS et la créatininémie maximale initiale étaient comparables dans les deux groupes. Chez les 20 patients en poussée sans traitement le taux de TEMRA était significativement plus élevé chez les patients CMV+ où il augmentait avec l’âge. Aucune corrélation n’était mise en évidence entre le taux de TEMRA et la gravité initiale de la maladie (BVAS, créatininémie). En analyse univariée les patients CMV+, plus âgés, avaient un risque de mortalité augmenté et un sur-risque infectieux dans le sous-groupe de patients traités par Endoxan puis traitement d’entretien conventionnel. Cependant, dans un modèle à risques compétitifs (Gray) et en analyse multivariée (Cox) le statu CMV n’avait pas d’impact pronostic indépendant sur la mortalité ou le taux de rechute. En analyse multivariée les deux principaux facteurs associés au risque infectieux était l’âge et l’évolution vers l’insuffisance rénale terminale. Conclusion Nos données confirment que l’infection latente par le CMV induit l’expansion de TEMRA chez certains patients atteints de VAA [1]. Cependant le statu CMV n’a pas d’impact net sur la présentation initiale ni sur le devenir des patients. Des études plus larges sont nécessaires afin de déterminer si le CMV a un effet chez les patients les plus âgés et/ou si le pronostic dépend des caractéristiques de la réponse anti-CMV et non de la simple séropositivité. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Référence [1] Morgan MD, et al. Arthritis Rheum 2011;63:2127–37. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.313 CO084

Fibrogenèse dans le modèle murin de sclérodermie induite par l’HOCl et effet thérapeutique des cellules souches mésenchymateuses A. Maria 1,∗ , C. Bony 2 , K. Toupet 2 , G. Fonteneau 2 , N. Pirot 3 , M.C. Vozenin 4 , B. Petit 4 , A. Le Quellec 1 , S. Rivière 1 , C. Jorgensen 2 , D. Noël 2 , P. Guilpain 1 1 Service de médecine interne et maladies multi-organiques, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, université de Montpellier, Montpellier, France 2 Inserm U1183, IRMB, institut de médecine régénératrice et biothérapie, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, Montpellier, France 3 Plateforme RHEM, Inserm 1194, UMS biocampus, IRCM, Montpellier, France 4 Laboratoire de recherche en radio-oncologie, département d’oncologie, CHUV, Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Maria)

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72e congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A36–A99

Introduction Les propriétés immunomodulatrices et antifibrotiques des cellules souches mésenchymateuses sont à l’étude dans diverses pathologies auto-immunes et fibrotiques, et en font une approche prometteuse dans la sclérodermie systémique. Nous avons précédemment montré un effet antifibrotique des cellules souches mésenchymateuses dans le modèle murin de sclérodermie induite par l’acide hypochloreux (HOCl) [1,2]. Ce modèle, basé sur le rôle du stress oxydant dans la sclérodermie, est un modèle d’induction de la pathologie, établi sur 6 semaines. Dans ce travail, nous caractérisons la fibrogenèse induite par l’injection répétée d’HOCl, ainsi que l’impact d’une injection intraveineuse de cellules souches mésenchymateuses dans ce processus. Matériels et méthodes La sclérodermie systémique est induite chez des souris Balb/c par injections intradermiques quotidiennes d’HOCl pendant 6 semaines. Les souris traitées rec¸oivent une injection intraveineuse à j0 ou j21 de 2,5 × 105 cellules souches mésenchymateuses syngéniques d’origine médullaire. L’épaisseur cutanée est mesurée une fois par semaine et le sacrifice est réalisé après 3 ou 6 semaines. Les tissus cutanés et pulmonaires sont prélevés pour analyse histologique (coloration trichrome de Masson et rouge sirius), immunohistologique (marquages pour a-SMA, TGFb1, CD3, PAX5, F4/80) et moléculaire (expression par RT-PCR en temps réel des collagènes I et III, du TGF␤1, des cytokines IL-1␤, TNF␣, IL-6 et IL-10). Résultats L’injection quotidienne d’HOCl entraîne un épaississement progressif de la peau, semaine après semaine, bien corrélé à la quantité de collagène présent dans le tissu (r = 0,75, p = 0,001). Cependant, l’analyse histologique et moléculaire des biopsies cutanées montre un processus discontinu, en 2 étapes. Tout d’abord, durant les 3 premières semaines de l’expérience, la peau est le siège d’une infiltration cellulaire transpariétale hautement proliférante, maximale à j21 (marquage Ki67+ environ 40 % vs 10 % à j42, p < 0,01). Cet infiltrat cellulaire polymorphe est composé de myofibroblastes sécrétant du TGFb1 (marquage a-SMA+ TGFb1+), mais également de lymphocytes T (CD3+) et de macrophages (F4/80+). Par la suite, entre j21 et j42, cet infiltrat laisse progressivement place à des dépôts de matrice extracellulaire composée de collagènes, colorés en bleu par le trichrome de Masson et en rouge Sirius. Parallèlement, on assiste à une régression progressive du tissu adipeux hypodermique. À l’échelle moléculaire, on observe à j21 un pic d’expression des gènes Col1A, Col3, IL1b et TNFa, en comparaison à j42. L’expression des gènes a-sma et Tgfb1 est pour sa part augmentée de manière stable dès j14, et durant toute l’induction de la fibrose. Chez les souris traitées par une injection intraveineuse de 2,5 × 105 cellules souches mésenchymateuses avant l’induction de la fibrose (j0), on note un moindre épaississement cutané comparativement au groupe HOCl non traité, avec une différence maximale à j21 (p < 0,001) corrélant avec des lésions histologiques moindres et une franche diminution de l’index de prolifération du derme (marquage Ki67+ 13 % vs 42 %, p < 0,05). On observe par ailleurs une très nette réduction de l’infiltrat inflammatoire dans les peaux de souris traitées (nombre de cellules CD3+ et F4/80+ diminué d’un facteur 5 au moins, p < 0,01). Ceci s’accompagne d’une réduction significative de l’expression tissulaire de l’ensemble des cytokines (IL-1␤, TNF␣, IL6 et IL10, p < 0,05). Discussion La fibrogenèse cutanée consécutive à l’injection quotidienne d’HOCl évolue en deux temps : une phase cellulaire, constituée d’un infiltrat polymorphe inflammatoire (lymphocytes T et macrophages) et myofibroblastique, hautement prolifératif, culminant à mi-expérience (j21) ; une seconde phase, où l’infiltrat cellulaire laisse progressivement place à des dépôts de collagènes, alors que régresse le tissu adipeux hypodermique. Le traitement systémique de ces souris par des cellules souches mésenchymateuses montre un effet bénéfique sur les composantes cellulaire et matricielle de la fibrose cutanée. Conclusion L’induction de la sclérodermie murine par injections répétées d’HOCl est temps-dépendante, et reproduit une phase inflammatoire proliférante, qui précède une phase de fibrose collagène paucicellulaire. Les cellules souches mésenchymateuses,

injectées à ces souris, ont un effet anti-inflammatoire et antifibrotique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Guilpain P, et al. Rev Med Interne 2013;34(Supplement 2(0)):A50–1. [2] Maria A, et al. Rev Med Interne 2013;34(Supplement 2(0)):A51–2. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.314 CO085

Screening du bénéfice thérapeutique de cellules souches mésenchymateuses dans la sclérodermie murine, selon la compatibilité antigénique et l’origine tissulaire, à partir de 9 prélèvements indépendants A. Maria 1,∗ , K. Toupet 2 , G. Fonteneau 2 , R. Goulabchand 1 , C. Bony 2 , A. Le Quellec 1 , S. Rivière 1 , C. Jorgensen 2 , D. Noël 2 , P. Guilpain 1 1 Service de médecine interne et maladies multi-organiques, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, université de Montpellier, Montpellier, France 2 Inserm U1183, IRMB, institut de médecine régénératrice et biothérapie, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Maria) Introduction En raison de leurs propriétés immunomodulatrices et trophiques (antifibrotiques, angiogéniques), l’utilisation des cellules souches mésenchymateuses (MSC) est envisagée comme une nouvelle approche thérapeutique de la sclérodermie systémique. Dans ce contexte, se pose la question de l’origine des cellules souches utilisées. En effet, plusieurs études ont récemment montré des altérations fonctionnelles des MSC de patients sclérodermiques, ce qui inciterait à privilégier une approche allogénique plutôt qu’autologue dans cette pathologie. D’autre part, peu de données sont disponibles concernant les propriétés thérapeutiques des MSC en fonction de leur origine tissulaire (moelle osseuse/BM-MSC ou tissu adipeux/ADSC). Des résultats préliminaires [1], que nous avons obtenu dans le modèle murin de sclérodermie induite par l’acide hypochloreux (HOCl), sont en faveur d’un effet bénéfique comparable d’une injection de BM-MSC syngéniques, allogéniques ou ADSC xénogéniques. L’effet était moindre lors d’une injection de BM-MSC xénogéniques. En vue d’applications thérapeutiques chez l’Homme, il nous a semblé essentiel de confirmer ou d’infirmer ces résultats préliminaires en multipliant le nombre de prélèvements cellulaires. Matériels et méthodes La sclérodermie systémique est induite chez des souris Balb/c par injections intradermiques quotidiennes d’HOCl pendant 6 semaines. Les souris traitées (n = 8 par condition) rec¸oivent une injection intraveineuse à j21 de 2,5 × 105 MSC, provenant de souris BALB/C (syngéniques), C57/BL6 ou DBA (allogéniques) ou humaines (xénogéniques, 6 prélèvements indépendants). L’épaisseur cutanée est mesurée une fois par semaine et le sacrifice réalisé après 6 semaines. Les tissus cutanés et pulmonaires sont prélevés pour analyse histologique et moléculaire : expression par RT-PCR en temps réel des gènes collagènes I et III, TGFˇ1, ˛-SMA, de métalloprotéase (MMP) 1 et de son inhibiteur (TIMP1), des cytokines IL-1␤, TNF␣, IL-6, des enzymes antioxidantes superoxyde dismutase 2 (Sod2) et hème oxygenase 1 (Hmox1). Résultats Au total, 6 prélèvements humains différents (3 BMMSC, 3 ADSC) sont utilisés dans cette étude. Les BM-MSC sont issues de patientes âgées de plus de 65 ans atteintes d’arthrose alors que