Fièvre chikungunya chez les patients sous biothérapie

Fièvre chikungunya chez les patients sous biothérapie

G Model ARTICLE IN PRESS Revue du rhumatisme xxx (2015) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Lettre à la rédaction ...

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G Model

ARTICLE IN PRESS Revue du rhumatisme xxx (2015) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

Lettre à la rédaction

Fièvre chikungunya chez les patients sous biothérapie夽

i n f o

a r t i c l e

Mots clés : Chikungunya Épidémie Arthrites Biothérapie

Le chikungunya est une maladie épidémique due à un alphavirus, transmise par des moustiques du genre Aedes. Elle se manifeste brutalement après une incubation de 4 à 7 jours [1], par une fièvre élevée, des maux de tête, des courbatures et des douleurs articulaires [2], principalement des extrémités des membres (poignets, chevilles. . .). On peut aussi observer une conjonctivite, une éruption cutanée, un prurit diffus. . . L’évolution peut être rapidement favorable, mais souvent les signes articulaires durent plusieurs semaines. L’existence de formes chroniques compliquant l’épidémie actuelle reste à démontrer [3]. Il n’existe aucun traitement spécifique, la meilleure prévention est le contrôle des moustiques et les protections individuelles. La Caraïbe connaît actuellement une épidémie de chikungunya avec plus de 150 000 cas en Martinique. Aucune donnée n’est disponible concernant le pronostic du chikungunya chez les patients recevant une biothérapie. Nous avons observé 22 patients atteints d’un chikungunya et recevant une biothérapie, entre janvier et mai 2014. Pour chacun, nous avons recueilli les caractéristiques de sa maladie, les signes du chikungunya, le traitement actuel (stéroïdes, immunosuppresseur, traitements biologiques. . .), les changements dans le traitement au cours de l’infection. Tous ont un diagnostic confirmé par PCR (20/22) ou sérologie (2/22). Il s’agit de 19 femmes et 3 hommes ; 3 Caucasiens, 19 Afro-caribbéens. Il y avait 5 SPA (3 associées à un Crohn), 1 rhumatisme psoriasique, 2 lupus, 1 syndrome des antisynthétases, 13 polyarthrites rhumatoïdes. Dix-sept avaient du méthotrexate (moyenne 21,6 mg), 3 du Plaquenil® , 2 de l’Imurel® , 1 du CellCept® , 2 du cyclophosphamide. Un total de 11/22 étaient sous stéroïdes (moyenne 8,6 mg/j). Seize recevaient un anti-TNF, 6 une autre biothérapie (abatacept ou tocilizumab). Tous ont eu de la fièvre (moyenne 1,7 jours), une éruption cutanée (15/22, moyenne 1,3 jours), une polyarthrite aiguë sévère (EVA

douleur moyenne : 8,4, moyenne articulations gonflées : 9,6 et douloureuses : 6,8) pour une durée moyenne de 11,5 jours. Aucun n’a présenté de défaillance d’organe, un épisode de thrombopénie transitoire a été noté. Aucun n’a été hospitalisé. Le traitement antalgique (seul 4/22), avec AINS (17/22) ou prednisone (1/22) et repos étaient suffisants. Tous ont maintenu leur traitement antérieur sans complication. Tous étaient capables de différencier les plaintes du chikungunya de celles de leur affection préexistante. Les scores cliniques (DAS, BASDAI, SLEDAI) avant et après chikungunya sont restés inchangés. Les patients sous traitements biologiques sont à risque accru d’infection mais aucune donnée n’a été publiée concernant le chikungunya. Cette étude n’a pas été menée pour découvrir tous les cas de chikungunya chez les patients sous traitement biologique. Le chikungunya ne semble pas avoir un effet délétère chez les patients sous traitements biologiques (ici majoritairement des anti-TNF) qui ne présentent pas de maladie virale plus sévère que les formes ordinaires. Les travaux en cours permettront peut-être d’expliquer ce phénomène. Le chikungunya ne semble pas aggraver les maladies préexistantes. Il ne semble pas nécessaire de modifier le traitement de base des rhumatismes dans l’annonce d’un chikungunya, les tableaux cliniques observés chez ces patients sont douloureux mais bénins. Les AINS et le repos sont généralement efficaces. Le chikungunya ne semble pas nocif chez les patients recevant des traitements biologiques et cette information devrait être donnée aux voyageurs.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références [1] Burt F, Chen W, Mahalingam S. Chikungunya virus and arthritic disease. Lancet Infect Dis 2014;14:789–90. [2] Ali Ou Alla S, Combe B. Arthritis after infection with chikungunya virus. Best Pract Res Clin Rheumatol 2011;25:337–46. [3] Mathew AJ, Goyal V, George E, et al. Rheumatic-musculoskeletal pain and disorders in a naïve group of individuals 15 months following a chikungunya viral epidemic in south India: a population based observational study. Int J Clin Pract 2011;65:1306–12.

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2015.08.004. 夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc¸aise de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus.

Lauren Brunier a Katleen Polomat b Christophe Deligny b Véronique Dehlinger a Patrick Numéric a Georges Jean-Baptiste a

http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2015.02.008 1169-8330/© 2015 Publie´ par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie.

REVRHU-4514; No. of Pages 2

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ARTICLE IN PRESS Lettre à la rédaction / Revue du rhumatisme xxx (2015) xxx–xxx

Serge Arfi b Michel de Bandt a,∗ a Unité de rhumatologie, CHU de Martinique, route de Chateauboeuf, 97200 Fort-de-France, Martinique b Unité de médecine interne, CHU de Martinique, route de Chateauboeuf, 97200 Fort-de-France, Martinique

∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. de Bandt)

´ Accepté le 24 fevrier 2015 Disponible sur Internet le xxx