ÉDITORIAL ÉDITORIAL
FIGO et JOGC Timothy Rowe, MB BS, FRCSC Rédacteur en chef
ienvenue au numéro du JOGC consacré à la FIGO. À l’occasion de chaque congrès mondial triennal de gynécologie et d’obstétrique, nous publions un numéro se centrant sur des sujets liés à la santé des femmes à l’échelle internationale et sur les relations qu’entretient le Canada avec ceux-ci. Cette année, pour la première fois, nous publierons notre numéro spécial dans le pays hôte du congrès : l’Afrique du Sud. Pour ce faire, la rédaction du JOGC a dû faire face à des défis particuliers; cependant, puisque vous lisez ces lignes en ce moment, force est de constater que ces défis ont été relevés. Et si vous n’étiez pas en train de lire ces lignes… à quel paradoxe inextricable aurions-nous affaire? Pour ce qui est de nos lecteurs canadiens, les articles de ce numéro ne modifieront pas nécessairement les modalités de leur pratique. Toutefois, ces articles inciteront, je l’espère, les lecteurs du Canada et d’autres pays développés à la réflexion. Par exemple, dans le présent numéro, l’article de Yasir Khan et coll. offre un point de vue peu réjouissant de la situation en matière de santé maternelle au sein d’un pays en développement1. Leur affirmation selon laquelle, au Pakistan, une femme meurt toutes les 20 minutes en raison de complications obstétricales est horrifiante. Le fait que les causes particulières de la mortalité maternelle sont presque toujours évitables est tout aussi préoccupant. Cependant, grâce à une analyse sérieuse du contexte, les auteurs fournissent les grands traits d’un système qui pourrait modifier considérablement le taux alarmant de mortalité maternelle constaté au Pakistan. Le maintien des efforts visant l’atteinte des objectifs du Millénaire est le fil conducteur qui lie ces articles. Le bilan rédigé par Lindsay Edouard et Stan Bernstein dans le présent numéro2 indique que, bien que la situation évolue, cette évolution n’est pas uniforme. Il est décevant, mais peut-être pas surprenant, de constater que les efforts visant l’atteinte de l’objectif de la santé maternelle ne sont pas aussi soutenus que ceux qui visent l’atteinte d’autres objectifs. La disponibilité immédiate d’accoucheuses qualifiées, idéalement issues de chacune des communautés desservies, constitue l’un des piliers des efforts visant l’amélioration de la santé maternelle et la baisse des taux de morbidité et de mortalité maternelles. La formation de ces accoucheuses représente un défi sur les plans logistique et financier. Dans son article, Sylvia Deganus décrit des moyens simples et
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J Obstet Gynaecol Can, vol. 31, n° 10, 2009, p. 914
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pratiques de produire des modèles pédagogiques pour l’apprentissage de compétences obstétricales et gynécologiques au sein de pays ne disposant que de faibles ressources3. Sa description des modèles qu’elle et ses collègues utilisent au Ghana nous rappelle avec brio que la passion de l’enseignement et de la formation et l’ingéniosité technique sont universelles. Le Canada joue un rôle important dans l’amélioration de la santé des femmes à l’échelle internationale et en ce qui concerne les efforts visant l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement; les membres de la SOGC peuvent être notamment fiers de l’apport de la Société à ce chapitre. Le « jumelage » d’associations professionnelles entre des pays disposant de fortes ressources et des pays ne disposant que de faibles ressources en vue de faciliter l’évolution du projet Saving Mothers and Newborns de la FIGO, décrit dans l’article du Dr André Lalonde et de Mme Heather McMullen4, constitue l’un des aspects de la participation de la SOGC qui m’ont particulièrement ému. Ce « jumelage » consiste en un partage généreux de l’expertise administrative et professionnelle; ce concept mérite tout notre soutien. Comme vous le verrez, chacun des articles du présent numéro spécial révèle des pistes de solution, peu importe la difficulté que semblent comporter les défis que l’on doit surmonter pour assurer la santé des femmes à l’échelle internationale. Dans son éditorial sollicité, le Dr Dorothy Shaw (présidente sortante de la FIGO) est parvenue à résumer ces défis et je lui en suis particulièrement reconnaissant. Au cours de ses trois années à la tête de la FIGO à titre de présidente, elle a défendu avec ferveur les intérêts des fournisseurs de soins de partout dans le monde et a fait mieux connaître la FIGO à ses collègues canadiens. J’espère que tous les lecteurs du JOGC prendront plaisir à lire les articles de ce numéro spécial FIGO et qu’ils en tireront une meilleure compréhension de la situation. RÉFÉRENCES 1. Khan YP, Bhutta SZ, Munim S, Bhutta ZA. « Maternal health and survival in Pakistan: issues and options », J Obstet Gynaecol Can, vol. 31, 2009, p. 920–9. 2. Edouard L, Bernstein S. « Progress towards the Millennium Development Goals: a long trek for reproductive health », J Obstet Gynaecol Can, vol. 31, 2009, p. 945–55. 3. Deganus S. « SYMPTEK homemade foam models for client education and emergency obstetric care skills training in low resource settings », J Obstet Gynaecol Can, vol. 31, 2009, p. 930–5. 4. Lalonde A, McMullen H. « A report on the FIGO Saving Mothers and Newborns Project », J Obstet Gynaecol Can, vol. 31, 2009, p. 970–3. 5. Shaw D. « Constat de mes trois années à titre de présidente de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique », J Obstet Gynaecol Can, vol. 31, 2009, p. 917–9.