FORCES : point de vue d’un boursier Le programme FORCES est une nouvelle initiative stratégique de la Fondation dont l’objectif principal est de doter les gestionnaires du système de santé du Canada des aptitudes qui leur permettront de mieux utiliser les résultats de recherche dans leur travail quotidien. Les décisions dans le système de santé seront donc davantage fondées sur les données probantes. Le programme FORCES s’adresse principalement aux professionnels des services de santé qui occupent un poste de cadre supérieur dans le secteur infirmier, médical ou administratif. Tel qu’entendu avec les partenaires, on s’engage à choisir un nombre égal de participants parmi ces trois branches professionnelles, selon une moyenne répartie sur une période de trois à cinq ans. À titre de membre de la première cohorte de ce programme, outre ce que j’avais lu dans la documentation promotionnelle, je n’avais qu’une vague idée de ce qui m’attendait lorsque j’ai appris que ma candidature avait été retenue. Le programme d’étude FORCES comporte six modules de formation intensive en résidence (deux séances de deux semaines à Banff, en Alberta, et deux séances d’une semaine à Val-David, au Québec) de même qu’un projet d’intervention qui doit être complété durant le déroulement du programme de deux ans. Les modules sont destinés à orienter les boursiers à travers les principes fondamentaux de la recherche et l’introduction de changements organisationnels et politiques en vue de générer une culture fondée sur la preuve. Le projet d’intervention personnel est le fil qui relie les modules ensemble et doit constamment être mis à l’épreuve et développé tout au long du déroulement des modules. La qualité supérieure du corps professoral et des conférenciers invités, les occasions d’échange et de réseautage avec des collègues d’un peu partout au pays, de même que la «collectivité virtuelle» et le réseau de soutien sous la forme du bureau virtuel FORCES sont autant d’éléments qui contribuent à enrichir le contexte d’apprentissage et à favoriser le partage d’expérience, de savoir et d’information générale. Les boursiers FORCES ont entre autres la responsabilité de promouvoir auprès des collègues le recours aux données probantes – ce que j’appellerais «l’évangélisme selon la Preuve…». Dans le cas de mon établissement d’attache, l’Hôpital de réadaptation Lindsay, le recours aux données probantes était déjà un concept relativement bien ancré au sein des équipes cliniques. Cependant, parmi les gestionnaires, même si les données administratives sont d’usage courant, l’utilisation de données issues de la recherche se faisait de manière beaucoup moins structurée. Au retour de mon premier stage, je me suis empressé de distribuer un sondage de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS) sur la perception de l’utilisation de données probantes dans la prise de décisions administratives. Cela a véritablement stimulé les échanges, en plus de sensibiliser et de préparer mes collègues en vue des prochaines étapes de notre transformation organisationnelle.
par Vincent Tam
l’utilisation de données probantes administratives et que j’avais un accès facile à de nombreuses ressources par le biais du bureau virtuel FORCES, je me suis fait un devoir de soulever la question des données probantes issues de la recherche chaque fois que la situation s’y prêtait. Tel que mentionné précédemment, le projet d’intervention personnel représente la continuité et l’application pratique des principes du programme entre les modules en résidence. Selon moi, le projet d’intervention doit être une démonstration de l’application de données probantes au processus décisionnel administratif. Or, mon projet d’intervention personnel porte sur l’utilisation de données probantes issues de la recherche en vue de la création d’un outil d’analyse des admissions destiné à concevoir des services répondant aux besoins des patients en réadaptation par suite d’un ACV afin d’acheminer les patients vers les ressources indiquées. Compte tenu des réalités de notre système de santé, ce projet avance laborieusement. En y repensant, voilà un facteur important dans la sélection des projets d’intervention. Mon projet touche justement un des développements stratégiques de notre établissement. Il aurait sans doute été plus ambitieux mais peut-être moins pertinent de travailler à un projet qui ne soit pas en harmonie avec les objectifs existants de l’organisation. L’organisation répondante et le programme de mentorat sont aussi des facteurs importants dans la participation au programme FORCES et l’exécution du projet d’intervention. Un des aspects les plus précieux de ma participation au programme de bourses FORCES est l’occasion de faire partie d’un réseau national d’administrateurs de la santé qui partagent des vues similaires. La coopération et le réseautage se concrétisent déjà et vont certainement continuer à s’épanouir. Cela va non seulement permettre de faire avancer les pratiques cliniques et administratives dans l’organisation de chacun des boursiers, mais je suis convaincu que cela va renforcer le réseau de santé à travers le Canada tout entier. J’encourage les membres du Collège à participer à ce programme digne d’éloges. Le programme FORCES est soutenu par un groupe d’organismes collaborateurs nationaux : la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS); le Collège canadien des directeurs de services de santé (CCDSS); l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC); l’Association médicale canadienne (AMC); et un consortium de douze partenaires du Québec représentés par l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS). Pour plus de détails sur la façon de poser sa candidature au programme, veuillez consulter la page Web suivante : http://www.chsrf.ca/forces Vincent Tam, BSc (PT), MBA, est directeur des services de réadaptation à l’Hôpital de réadaptation Lindsay, Montréal (Québec).
Dans les mois qui ont suivi, je me sentais plutôt comme le «courtier de connaissances» de l’hôpital, pour reprendre l’expression de la FCRSS. Comme la plupart de nos gestionnaires disaient ne pas bien connaître
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