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Environnement / Revue française d’allergologie 52 (2012) 267–272
L’objectif de l’étude est de décrire les facteurs professionnels associés à ces symptômes dans ces populations à l’Institut Pasteur (IP). Matériel et méthode.– Les salariés (n = 131, dont 49 % exposés à des animaux de laboratoire) ont répondu aux questionnaires médical et professionnel sur les tâches. Ils ont bénéficié de dosages d’IgE spécifiques (Phadiatop, des animaux de laboratoire, du latex et des ammoniums quaternaires [AQ]). La durée mensuelle pour chaque tâche a été déterminée. Résultat.– La positivité du Phadiatop s’accompagne d’une sensibilisation à un animal plus fréquente (36 % ; négatif 11 %) ou au latex (11 % versus 0 %) mais n’influence pas la sensibilisation vis-à-vis des AQ. Des symptômes rythmés par le travail sont signalés chez 55 % des salariés. Les symptômes les plus fréquents sont, pour les tâches de nettoyage, rhinite (1 à 6 % selon les tâches) et toux sèche (2 à 4 %) ; pour les tâches en animalerie, rhinite (12 à 23 %), gêne oropharyngée (3 à 11 %) et crises d’asthme (3 à 6 %) ; en cas de pesée des milieux de cultures en poudres, toux sèche (16 %), rhinite (14 %) et conjonctivite (12 %). La fréquence de la rhinite et la conjonctivite augmente avec la durée mensuelle de ces activités. Discussion.– Notre étude montre que les expositions professionnelles sont multiples et parfois identiques, notamment aux AQ ; le personnel de laboratoire de préparation est aussi exposé aux animaux de laboratoire (33 %) et les animaliers aux produits détergents, désinfectants (100 %). Les symptômes allergiques ou irritatifs sont plus fréquents lors des tâches en animalerie et de pesée des milieux de cultures en poudre, que lors des tâches de nettoyage. Conclusion.– Les tâches d’animalerie, de pesée des milieux de cultures en poudre et la durée mensuelle des activités semblent favoriser les symptômes allergiques ou irritatifs. L’étude permettra aux médecins du travail de l’IP d’améliorer les actions de prévention existantes. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.159
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Fre´quence de la pre´sence des nouveaux animaux de compagnie (NAC) chez des patients allergiques vus lors de visites a` domicile par des conseillers me´dicaux en environnement inte´rieur (CMEI) entre 2000 et 2011 M. Ott, K. George, P. Schneider, A. Dazy, J.C. Bessot, F. De Blay Poˆle de pathologie thoracique, hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, universite´ de Strasbourg, Strasbourg, France Introduction.– Évaluer la fréquence de présence des NAC chez des patients allergiques vus lors de visite à domicile par 2 CMEI entre 2000 et 2011. Matériel et méthode.– On note que 1544 comptes rendus de visite à domicile entre 2000 à 2011 ont été étudiés. La présence de NAC a été recensée selon les informations relevées par la CMEI lors de visite à domicile. Tous les animaux présents en dehors des chats et des chiens ont été classés comme NAC (Thèse de l’École vétérinaire de Toulouse, 2005). Résultat.– Un pourcentage de 17 (267) des patients possèdent des NAC dont les plus fréquents sont les poissons (35 %), les lapins (19 %), les hamsters, cobayes et les cochons d’inde (14 %), 6,9 % des patients (107) possèdent un chien, 5,7 % (88) un chat et 2,1 % (32) possèdent les deux. On estime que 5 à 11 % de la population générale possède des NAC et 42,7 % un chat ou un chien. (Sondage FACCO-TNS-SOFRES en 2006). Sur 629 comptes rendus (de 2008 à 2011), 203 domiciles avaient comme animal soit un chat 21,6 % (44), un chien 16,2 % (33), un NAC 35,4 % (72) ou un chat et/ou un chien et/ou un NAC 26 % (54). Sur les 72 patients possédant un NAC, aucun n’y était sensibilisé. 1/3 des patients avec un chat y étaient sensibilisés (15) et 12 % des gens possédant un chien (4). Sur 54 patients avec un chat et/ou un chien et/ou un NAC, 22,2 % (12) sont sensibilisés au chat, 5,5 % (3) au chien et 1,8 % (1) aux NAC. Conclusion.– Les NAC sont plus présents dans notre échantillon que dans la population générale, mais la sensibilisation aux NAC est exceptionnelle. En revanche, les chats et les chiens sont moins présents ce qui est certainement lié à la population étudiée : les allergiques choisissent plutôt un NAC comme animal de compagnie. De plus, les médecins ne feront pas appel à un CMEI pour un allergique au chat ou au chien ayant cet animal chez lui. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.160
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Moisissures et orages M. Thibaudona, A. Poirotb, J. Kleinpeterc, P. Robelletc, F. De Blayb a RNSA, Brussieu, France b Hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France c ASPA, Strasbourg, France Introduction.– Identifier les moisissures qui seraient préférentiellement dans l’air lors de certaines conditions météorologiques tels que les orages. Matériel et méthode.– Les techniciennes du laboratoire d’allergologie effectuent chaque semaine, à partir du mois de mai, le comptage des moisissures d’Alternaria, de Cladosporium et de Didymella au microscope sur lames. Notre étude concerne les comptages de 2008 à 2010. Les données d’humidité relative, de précipitations et de température sont transmises par l’ASPA. Lors d’un pic orageux, l’humidité relative augmente puis diminue dans les heures qui suivent. Les résultats des comptages sont mis en parallèle avec ces données, afin d’observer l’évolution des moisissures en fonction des périodes orageuses. Résultat.– De 2008 à 2010, on a observé au mois de juillet une augmentation des concentrations de Didymella supérieurs 2000 spores/m3 lors des orages alors que les concentrations étaient inférieures à 250 spores/m3 en dehors de ces périodes là. Les pics de Didymella survenaient dans les heures suivant l’orage lors de la décroissance de l’humidité relative. Durant la même période, Alternaria et Cladosporium diminuaient, voire étaient absentes, alors qu’elles étaient présentes lors des périodes sans orages. Conclusion.– Les résultats de Strasbourg concordent avec les données de la littérature. Cependant, il conviendrait de confirmer ce travail par une étude prospective de plus long terme. Secondairement, si ces données sont confirmées, il faudra apprécier les liens entre l’aggravation de l’asthme et les pics de Didymella. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.161
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Risque allergique dans une unite´ de de´lavage des jeans. ` propos de 8 cas A A. Benzarti Mezni, A. Ben Jemaaˆ Service de medecine du travail, CHU Rabta Tunisie, Tunis, Tunisie Introduction.– L’industrie de délavage des jeans fait appel à de nombreux détergents notamment les agents cationiques qui sont pour la plus part des ammoniums quaternaires. Ces détergents peuvent être responsables de manifestations allergiques aussi bien cutanées que respiratoires. Objectifs.– Étudier le profil clinique et étiologique des cas d’allergie professionnelle survenus dans unité de délavage des jeans. Matériel et méthode.– Étude rétrospective des cas d’allergie survenus dans une entreprise de délavage des jeans et colligés au service de médecine du travail du CHU Rabta. Observations.– Nous rapportons 4 cas d’hypersensibilité immédiate dont 1 cas de pneumopathie d’hypersensibilité, 1 cas d’asthme et 2 cas de rhinite apparus au cours du travail chez 4 ouvriers ayant un âge moyen de 41,25 ans et une ancienneté moyenne de 14,75 ans avec un terrain atopique sous-jacent. Nous faisons part par ailleurs de 4 cas d’eczéma de contact allergique chez 4 ouvriers d’âge moyen de 36,75 ans et une ancienneté moyenne de 11 ans et siégeant au niveau des membres supérieurs avec des tests épicutanés à la batterie standard négatifs. L’enquête professionnelle spécifique à chacune des 2 séries a permis de révéler l’exposition des 4 ouvriers souffrant de manifestations respiratoires aux enzymes protéolytiques et le contact cutané des 4 ouvriers porteur d’eczéma de contact allergique avec un produit à base d’ammonium quaternaire introduit depuis quelques mois. Par ailleurs ces manifestations allergiques étaient rythmées par rapport à l’exposition professionnelle aux allergènes incriminés. Discussion.– L’industrie de délavage des jeans est une industrie hautement sensibilisatrice. Elle se caractérise par la multiplicité des étapes et des stations de traitement des jeans, chaque étape fait appel à des produits différents ce qui explique le caractère spécifique du risque au niveau de chaque étape. Conclusion.– Les manifestations allergiques liées à la manipulation de détergents sont la conséquence de conditions de travail défectueuses. À cet effet, certaines