71e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Besanc¸on, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75
[4] Onen F. Psychol Neuropsychiatr Vieil 2010;3:163–9. [5] Holman AJ. J Rheumatol 2007;34:671–3. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.308 CO078
Fréquence des auto-anticorps dans les syndromes myélodysplasiques avec et sans manifestations auto-immunes cliniques J.B. Fraison 1,∗ , A. Mekinian 2 , T. Braun 3 , E. Grignano 4 , L. Ades 5 , S. Brechignac 3 , C. Gardin 6 , A. Bourgarit 7 , S. Chollet-Martin 8 , P. Roland Nicaise 8 , P. Fenaux 9 , O. Fain 4 1 Médecine interne, 2, Bondy 2 Médecine interne Olivier-Fain Hôpital Saint-Antoine, 58, rue Villeirs-de-Isle-Adam, Paris 3 Hématologie clinique, hôpital Avicenne, 125, rue de Stalingrad, Bobigny 4 Médecine interne, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, Paris 5 Hématologie (Saint-Louis), 1, avenue Claude-Vellefaux, Paris 6 Hématologie, 120, rue de Stalingrad, Bobigny 7 Médecine interne, Hôpital Jean-Verdier, Bondy 8 Laboratoire d’immunologie, Hôpital Bichat-Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, Paris 9 Hématologie clinique, hôpital Saint-Louis, 1, avenue Claude-Vellefaux, Paris ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.B. Fraison) Introduction Les syndromes myélodysplasiques (SMD) s’accompagnent de manifestations auto-immunes (MAI) cliniques dans 15 à 30 % des cas. Nous avons comparé la fréquence des anomalies immunologiques biologiques dans des SMD ayant ou non des MAI cliniques. Patients et méthodes Cent cinquante-quatre patients (âge moyen 75 ans, sex-ratio H/F 1,28) avec SMD ou LMMC sans MAI clinique (groupe SMD sans MAI) suivis au CHU Avicenne ont eu un bilan prospectif comportant : AAN, anti-ECT, anti-ADN, ANCA, anticorps antiphospholipides, anticellules pariétales, anti-muscles lisses, anti-LKM1 et CRP. Ce groupe a été comparé à 123 SMD ou LMMC avec MAI clinique issus d’un registre franc¸ais multicentrique (groupe SMD-MAI) (Mekinian et al., ASH 2014, résumé no 3254). Résultats Dans le groupe SMD sans MAI, le SMD était : AR (n = 16), ARSI (n = 15), CRDM (n = 38), AREB1 (n = 20), AREB 2 (n = 14), AREB-t (n = 2), SMD avec del 5q (n = 12), thrombopénie réfractaire (n = 4) et LMMC (n = 33) : LMMC-MD (n = 21) et LMMC-MP (n = 12). Selon l’IPSS, les SMD étaient de faible risque (n = 51), risque intermédiaire 1 (n = 54), risque intermédiaire 2 (n = 21) et haut risque (n = 7). Dans le groupe sans MAI, un auto-anticorps (AAc) était trouvé dans 81 cas (53 %) : AAN (> 1/160)(n = 30,20 %), titre à 221 ± 276, sans spécificité (96 %) ; anticorps antiphospholipides (n = 34, 22 %) dont 97 % d’ACL IgG ; ANCA (n = 14, 9 %), cytoplasmique (n = 7, 50 %) et périnucléaire (n = 7, 50 %) sans spécificité (n = 10, 71 %) ; facteurs rhumatoïdes (n = 19,12 %), anti-peptides citrullinés (n = 5, 3 %) et anticorps anti-tissus (n = 20,13 %) dont antimuscles lisses (n = 18, 90 %). Par rapport au groupe SMD avec MAI (n = 123), les patients sans MAI étaient plus âgés(75 vs 70 ans) (p = 0,0009), avec un score IPSS moins élevé (0,60 vs 0,93) (p = 0,01), une CRP moins élevée (6,24 vs 72,8 mg/L) (p = 8 10-15), un titre moyen des AAN moins élevé (> 1/160) (222 vs 556) (p = 0,01) sans différence sur la fréquence (20 % vs 23 %) (p = 0,50). Il n’y avait pas non plus de différences significatives sur la fréquence des autres AAc entre les deux groupes. Par rapport aux SMD (autres que les LMMC) sans MAI, les LMMC sans MAI avaient plus souvent des AAc (66 % vs 48 %) (p = 0,05), plus d’anticorps du SAPL (36 % vs 19 %)(p = 0,03) et plus d’ANCA (24 % vs 5 %) (p = 0,002). Il n’y avait pas de différences significatives sur la fréquence des autres AAc entre les deux groupes.
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Conclusion Dans les SMD, la moitié des patients présentent au moins un AAc le plus souvent sans spécificité. Par rapport à une population témoin de même âge, la fréquence du FR et des AAN est plus importante dans les SMD [1]. La fréquence des AAc est similaire dans les SMD qu’il y ait ou non une MAI clinique mais est supérieure dans les LMMC. La signification de ces auto-anticorps reste à déterminer, en particulier s’il s’agit d’un signe du dérèglement immunitaire au cours des SMD ou s’ils pourraient être associés à un risque de développer une manifestation auto-immune clinique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Référence [1] Nisihara R, et al. J Am Geriatr Soc 2013;61(11). http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.309 CO079
Recherche systématique d’anticorps anti-SSA 52 et 60 en l’absence d’anticorps antinucléaires : données épidémiologiques et intérêt diagnostique. Quand les rechercher et quelle valeur en pratique courante ? A. Saunier 1,∗ , C. Contin-Bordes 2 , M. Ralazamahaleo 2 , C. Richez 3 , P. Morlat 1 , P. Duffau 4 , V. De Ledinghen 5 , M.S. Doutre 6 , P. Blanco 2 , J.L. Pellegrin 7 , V. Jean-Franc¸ois 7 , L. Estibaliz 7 1 Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux, Bordeaux 2 Laboratoire d’immunologie, Hôpital Pellegrin, Bordeaux 3 Rhumatologie, Hôpital Pellegrin, Bordeaux 4 Médecine interne, CHU de Bordeaux, Bordeaux 5 Gastro-entérologie, Hôpital Haut-Lévèque, Pessac 6 Dermatologie, Hôpital Haut-Lévèque, Pessac 7 Médecine interne, Hôpital Haut-Lévèque, Pessac ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Saunier) Introduction En pratique courante, lors d’une suspicion de maladie auto-immune (MAI), la recherche d’anticorps anti-antigène nucléaire soluble (anti-ENA) n’est pas réalisée quand les anticorps antinucléaires (ANA) sont négatifs. Néanmoins, une positivité isolée des anticorps anti-ADN ou des anti-SSA 52/60 reste possible. De ce fait, au CHU de Bordeaux, la recherche d’anti-ENA est systématiquement réalisée lors d’une demande d’ANA. La fréquence de ces bilans discordants et les conséquences diagnostiques et thérapeutiques ont été évaluées dans ce travail. Patients et méthodes Nous avons étudié sur une année (janvier à décembre 2013), les données démographiques, cliniques et immunologiques des patients du CHU de Bordeaux présentant des anti-SSA 52/60 en LUMINEX à un taux significatif malgré des ANA négatifs (ou ≤ 1/50) en immunofluorescence indirecte (IFI). Résultats Nous avons retrouvé 250 bilans discordants sur l’année 2013 soit 1/5e de l’ensemble des recherches positives en anti-SSA 52/60. Ces dosages concernent 214 patients (âge moyen 54 ans) répartis, selon l’indication du bilan immunologique, en 3 groupes : – groupe 1 (n = 44) : patients aux antécédents de MAI (9 syndromes de Goujerot-Sjögren [SGS], 19 lupus). Soixante-seize pour cent des patients étaient traités par immunosuppresseurs et 68 % avaient eu antérieurement des ANA positifs. Ce bilan immunologique n’a pas entraîné de changement majeur diagnostique ou thérapeutique ; – groupe 2 (n = 15) : patientes aux antécédents de complication obstétricale (fausse couche, insuffisance vasculoplacentaire). Aucune patiente n’avait présenté un BAV congénital. La découverte de l’anti-SSA a conduit à une surveillance cardiaque fœtale dans 40 % des cas et à l’introduction d’une corticothérapie et/ou d’une antiagrégation plaquettaire dans 46 % des cas ; – groupe 3 (n = 155) : suspicion de MAI. Ces bilans discordants ont permis un diagnostic de MAI dans 10 % des cas (5 SGS, 4 lupus,