Posters des donne´es de´mographiques et professionnelles associe´ aux questionnaires de Karasek et de Work Ability Index (et comple´te´e par une analyse des motifs du controˆle d’aptitude. Re´sultats Durant la pe´riode d’e´tude, 10 hommes et 39 femmes avaient consulte´ pour un avis d’aptitude. Les motifs de consultation e´taient primitivement associe´s aux pathologies somatiques re´centes (81,6 %) et aux proble`mes relationnels au travail pour le reste. Les contraintes professionnelles rapporte´es par les consultants e´taient du type biome´canique (38,81 %), rattache´es a` des proble`mes relationnels et organisationnels (38,4 %), aux risques chimiques (16,3 %) et au travail de nuit (12,3 %). Une forte demande psychologique e´tait trouve´e chez 91,8 % des cas avec une faible latitude de´cisionnelle dans 71,4 % des cas. Les deux tiers de notre e´chantillon e´taient en situation de Jobstarin. Seulement 26 % e´taient conside´re´s comme actifs selon le mode`le de Karasek. La capacite´ au travail selon le Work Ability Index e´tait bonne dans 16,3 % et faible dans 63,3 %. Le retentissement sur la capacite´ au travail e´tait en association statistiquement significative avec les ante´ce´dents de cardiopathies (p = 0,046), la pre´sence de facteurs aggravant sur les lieux du travail (p = 0,006) et l’organisation des activite´s source de surcharge au travail (p = 0,029). Conclusion L´e´valuation de la charge mentale et de son retentissement sur la capacite´ au travail repre´sente un indicateur de la sante´ mentale au travail. L’e´mergence de ce phe´nome`ne dans notre milieu professionnel nous a incite´ a` associer la hie´rarchie pour maıˆtriser ce risque et favoriser une stabilite´ professionnelle en re´duisant l’absente´isme et en ame´liorant le rendement et la qualite´ de vie au travail. Mots cle´s Charge de travail ; Qualite´ de vie ; Aptitude ; Milieu de soins De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.486 T9-P328
Pour une approche hie´rarchise´e de la sante´ au travail et de la pre´vention des risques professionnels : l’exemple de la pre´vention des risques psychosociaux et des maladies psychiques en collectivite´ Fre´de´ric Garcia*, Myriam Froment, Suzanne Glorieux Conseil de´partemental Seine-Saint-Denis, service sante´ se´curite´ au travail, en coordination avec le FNP de la CNRACL, Bobigny, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Garcia) Une communication stable et pluriannuelle est ne´cessaire pour structurer des de´marches et des dispositifs de sante´ au travail. Pourtant, de nouveaux termes sont apparus, au premier rang desquels la qualite´ de vie au travail (QVT) et le bien-eˆtre au travail. Meˆme si certaines approches scientifiques de l’une et de l’autre existent, ce n’est ge´ne´ralement pas en lien avec leur acception dans le champ social. Il aurait e´te´ possible que le rapport Gollac stabilise enfin la connaissance collective autour des questions de risques psychosociaux (RPS). Il y a e´videmment contribue´, mais ces nouveaux termes n’ont peut eˆtre pas aide´ a` rappeler l’essentiel : la protection de la sante´ des salarie´s et des agents, et non leur bien-eˆtre ou leur qualite´ de vie au travail. Cette difficulte´ est e´vidente dans la Fonction publique territoriale : la simple exigence du Document unique d’e´valuation des risques professionnels y est souvent peu accepte´e et comprise. La culture en sante´ et se´curite´ au travail est tre`s peu partage´e. Rappeler les droits, les devoirs et les fonctions de chacun est souvent ne´cessaire. Le Conseil de´partemental de la Seine-Saint-Denis a entame´ depuis 2012 un projet de recherche – action concernant la pre´vention des RPS (https:// www.cdc.retraites.fr/portail/spip.php?page=article&id_article=7777#pos). Les roˆles de chacun et les processus de de´cision sont centraux pour ame´liorer les de´marches de pre´vention. Ceci ne´cessite cependant quelques rappels pre´alables, e´vidents pour les professionnels de la sante´ au travail et de la pre´vention, ambigus pour d’autres acteurs, et peu mode´lise´s conjointement :
– le soin, la sante´ et la pre´vention sont des concepts diffe´rents ; – seuls les me´decins et les psychologues peuvent e´mettre des diagnostics concernant respectivement la sante´ ge´ne´rale et la sante´ psychique ; – le soin sur le moyen et le long terme ne peut pas s’effectuer dans un service interne ; – la pre´vention des risques professionnels, psychosociaux ou autres, est une de´marche d’ame´lioration continue, bien au-dela` d’une de´marche projet e´ventuelle. Elle implique des compromis ; – chaque acteur, qu’il s’agisse de pre´vention primaire, secondaire ou tertiaire, a un roˆle propre ; – des niveaux diffe´rents sont d’autant plus ne´cessaires lorsqu’il s’agit de maladies psychiques et de maintien dans l’emploi pour proposer un cadre de travail se´cure et stable. Un comparatif approfondi souligne que les de´marches les plus structure´es concernent les directions pour lesquelles ces principes, apparemment simples, sont applique´s. La QVT ou le bien-eˆtre peuvent eˆtre aussi leurs pre´occupations, mais rele`vent davantage des ressources humaines. Mots cle´s sante´ au travail ; pre´vention des risques professionnels ; risques psychosociaux ; maladies psychiques ; collectivite´ De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.487 T9-P329
Gardes nocturnes et vigilance Baderdine Abdelkrim Kandouci1, Chahrazed Kandouci1,*, Kadda Rahmani2 1 Laboratoire de recherche en environnement et sante´, universite´ de Sidi Bel-Abbe`s, Sidi Bel-Abbe`s, Alge´rie 2 Service de me´decine du travail, EPSP Saida, Saida, Alge´rie *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Kandouci) Objectif L’objectif de cette e´tude est de de´terminer l’impact des gardes nocturnes sur le sommeil et la vigilance chez une population de me´decins soumis a` une organisation de travail incluant une activite´ de garde nocturne ou` le repos dit compensateur est applique´ diversement. Sujets et me´thode Nous avons proce´de´ a` une e´tude descriptive de type transversal aupre`s de 164 me´decins re´sidents (en cours de spe´cialisation) au CHU Sidi-Bel-Abbe`s sur une pe´riode de six mois de de´cembre 2011 a` MAI 2012. Le support de l’enqueˆte est un auto-questionnaire anonyme volontaire de trente items comportant cinq volets : – la premie`re et deuxie`me partie comportant les caracte´ristiques personnelles et professionnelles ; – la troisie`me et la quatrie`me partie de´crivent l’activite´ de garde ainsi que la qualite´ de sommeil hors garde ; – la cinquie`me partie e´value la vigilance par l’e´chelle d’Epworth. La saisie et l’analyse des donne´es ont e´te´ re´alise´es par le logiciel Spss17.0. Les tests utilise´s sont bilate´raux avec un seuil de significativite´ fixe´ a` 0,05. (Chi2) les re´sultats sont exprime´s sous forme de moyenne de´viation standard (pour les variables quantitatives) ou de pourcentage (pour les variables qualitatives). Re´sultats Une fatigue due a` une mauvaise re´cupe´ration a e´te´ ressentie chez 84,1 % des me´decins re´sidents questionne´s avec une dette de sommeil particulie`rement marque´e le lendemain de la garde a` 52,4 % d’entre eux. Des difficulte´s de concentration et une somnolence diurne ont concerne´ respectivement 57,3 % et 53,6 % de la population e´tudie´e alors que l’irritabilite´ et la nervosite´ touchent 40,2 % et 41,5 % des me´decins. La re´cupe´ration post-garde n’e´tait applique´e que chez 31,1 % des sujets de l’e´tude. Conclusion La permanence des soins base´e sur une organisation du travail incluant des gardes nocturnes devrait prendre en compte la ne´cessite´
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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2016;77:535-578 d’instaurer le repos compensateur en premier lieu puis comple´ter par une re´flexion plus e´largie sur une meilleure organisation des activite´s de soins. Mots cle´s Vigilance ; Garde nocturne ; Somnolence De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.488 T9-P330
De´terminants professionnels et conse´quences sur le risque accidentel d’un sommeil trop court (infe´rieur a` 6 heures). Enqueˆte chez 1004 jeunes adultes de 25 a` 45 ans Damien Leger1,*, Jean Baptiste Richard2, Arnaud Metlaine1, Virginie Bayon1, Franc¸ois Beck2 1 Hoˆtel Dieu, AP–HP, Paris, France 2 INPES, Saint-Denis, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Leger) Le temps de sommeil de trop courte dure´e (infe´rieur a` 6 heures) a e´te´ retrouve´ comme associe´ a` de nombreuses comorbidite´s somatiques et psychologiques : obe´site´, diabe`te de type 2, hypertension, de´pression. Parmi les de´terminants de cette re´duction du temps de sommeil, les facteurs professionnels semblent implique´s en premier lieu dont le travail poste´ et de nuit. Le but de notre e´tude a e´te´ de rechercher les de´terminants professionnels et les conse´quences sur le risque accidentel d’un temps de sommeil trop court. Me´thode Une enqueˆte transversale a e´te´ mene´e par te´le´phone aupre`s d’un e´chantillon repre´sentatif de 1004 jeunes adultes de 25 a` 45 ans. Le temps de sommeil total par 24 heures y compris la sieste, au cours des jours de travail et des jours de repos a e´te´ e´value´ par des agendas de sommeil valide´s. Le type de travail, les horaires de travail, les ante´ce´dents d’accidents du travail et de trajet ont e´te´ renseigne´s par un questionnaire spe´cialement de´die´. Re´sultats La pre´valence du sommeil de trop courte dure´e e´tait de 18 %. Parmi les courts dormeurs 45 % pre´sentaient une dette de sommeil (c’est-a`dire une diffe´rence de plus de 90 minutes entre temps de sommeil les jours de travail et temps de sommeil les jours de repos). Les courts dormeurs sont significativement plus masculins, ouvriers, en horaires poste´s et ou de nuit et travaillent plus de 10 heures par jour. Dormir moins de 6 heures est significativement associe´ a` un risque plus e´leve´ d’endormissement au volant, d’endormissement au travail, mais pas d’accident lie´ a` l’endormissement. Pre´senter une dette de sommeil expose par contre a` un risque plus e´leve´ d’accidents par endormissement au travail. Conclusion Le sommeil de trop courte dure´e est de pre´valence tre`s e´leve´ chez les jeunes adultes. Les horaires de travail et le travail de nuit sont des de´terminants significatifs de la re´duction du temps de sommeil et de la dette de sommeil. Les conse´quences sont l’endormissement au travail et le risque accidentel. Mots cle´s Travail de nuit ; Horaires ; Postes ; Sommeil ; Accidents De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.489
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Sommeil et travail a` horaires atypiques. Un me´decin du sommeil intervient en salle de commande d’une centrale thermique EDF en 2013 et 2014 Eric Mullens1,*, Scherazade Loucif2, Joe ¨lle Pottier2 Fondation Bon Sauveur d’Alby, Albi, France 2 CPT VItry-Sur-Seine, Paris, France
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[email protected] (E. Mullens) Objectif Dans le cadre de la pre´vention des risques sur la sante´ des salarie´s expose´s au travail en horaires atypiques, le service de sante´ au travail et la direction de la centrale thermique ont sollicite´ l’appui d’un me´decin somnologue afin d’ame´liorer la gestion du rythme veille-sommeil de 6 e´quipes du service exploitation travaillant en horaires atypiques. Me´thode Le me´decin du sommeil a pre´sente´ durant 1 journe´e la proble´matique du sommeil lors des horaires atypiques aux membres du CHSCT, aux managers et a` la direction. Une e´valuation globale de leur propre rythme veille-sommeil a notamment montre´ qu’ils sont 78 % en dette de sommeil et 8 % ont un score d’Epworth > 15. Cela a conduit a` proposer une information par le somnologue aux e´quipes de 8 personnes en salle de commande (de 7 a` 12 h) pendant le quart du matin (6 h–13 h 30). La pre´sentation a` la premie`re e´quipe se re´ve`le trop difficile, car il est impossible d’avoir l’attention de tout le monde en meˆme temps en raison des impe´ratifs du travail. Nous de´cidons que les 5 autres sessions seront re´alise´es sous forme d’un entretien individuel pre`s de la salle de commande ou meˆme sur le poste de travail de l’ope´rateur. Protocole de cet entretien : – E´chelle de se´ve´rite´ de l’insomnie, e´chelle de somnolence d’Epworth et typologie circadienne de Horne et Ostberg ; – e´valuation des « alertes sommeil en fonction des postes » ; – explication de l’agenda de sommeil ; – informations sur le sommeil et le rythme veille-sommeil et mise en place des strate´gies comportementales adapte´es a` chaque poste ; – remise du document de synthe`se « Vous travaillez a` horaires irre´guliers, voici des conseils pour vous aider » (SVS81 – voir http://eric.mullens.free.fr). Re´sultats L’entretien individuel dure environ 45 minutes. Les alertes dominantes concernent les plus jeunes de typologie circadienne du soir avec une dette de sommeil souvent se´ve`re lors du poste du matin, ils ont besoin d’une e´ducation a` la sieste. En ce qui concerne l’alimentation : absence fre´quente de petit-de´jeuner apre`s le poste de nuit. E´valuation sur 24 questionnaires remplis : 23 ont trouve´ ces entretiens individuels inte´ressants et conseilleraient cette sensibilisation a` d’autres colle`gues, 13 ont modifie´ leur rythme veille-sommeil et 12 leur l’alimentation. Conclusion L’intervention du me´decin du sommeil pendant le quart du matin a permis d’e´laborer un protocole d’e´valuation individuel base´ sur la recherche d’alertes sommeil. Mots cle´s Sommeil ; Horaires atypiques ; Entretien individuel De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2016.03.490 T9-P332
La me´decine du sommeil au service de la sante´ au travail. Comment pre´venir la somnolence et l’insomnie des travailleurs poste´s ? Bilan apre`s 26 ans d’expe´rience de formations Eric Mullens Fondation Bon Sauveur d’Alby, Albi, France Adresse e-mail :
[email protected] Objectif Les troubles du sommeil en rapport avec le travail a` horaires de´cale´s sont connus depuis longtemps en me´decine du sommeil. Les soignants, les managers et l’entourage doivent comprendre les rythmes auxquels sont soumis ces travailleurs. Les personnes expose´es doivent apprendre a` se connaıˆtre et eˆtre informe´s des solutions pour une meilleure adaptation. Depuis 2012, la HAS recommande d’informer de fac¸on individuelle et de fac¸on collective, via le CHSCT, les travailleurs du risque accidentel lie´ au travail poste´ et/ou de nuit. L’expe´rience que j’ai acquise depuis 26 anne´es peut donner quelques exemples de sensibilisation.