Vigilance et acide hyaluronique injectable

Vigilance et acide hyaluronique injectable

S368 la zone thyroïdienne. Les dosages utilisés ont été progressivement augmentés pour arriver à la dose de 100—125 unités pour une seringue de 1 mL (...

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S368 la zone thyroïdienne. Les dosages utilisés ont été progressivement augmentés pour arriver à la dose de 100—125 unités pour une seringue de 1 mL (environ 2/3 du muscle platysma). Il faut donc un flacon entier de BonTA-ABO pour traiter le cou et faire les 3 points Nefertiti. La dysphagie survient souvent pour des doses supérieures à 180 U. Conclusion Ce traitement n’est pas recommandé aux débutants et même un expert du haut du visage devra se considérer comme un débutant en ne traitant que les cordes platysmales sans dépasser ½ flacon de toxine botulique. Dans cette observation l’utilisation prudente d’un flacon entier est venue progressivement. Ce qui compte c’est plus le nombre important de points à une dilution minime que quelques points à plus forte dilution.

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JDIP 2015 aéro-digestives. Donc, comme le souligne J.C. Larrouy, qui a obtenu indéniablement un très bon résultat chez sa patiente, un tel traitement doit être réservé à des injecteurs vraiment très expérimentés. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.04.157 P-gDEC-36

Vigilance et acide hyaluronique injectable Jean Claude Larrouy Dermatologie, vigipil.eu, Nice, France Introduction L’acide hyaluronique (AH) utilisé pour le comblement est issu de la fermentation bactérienne et se présente sous forme de chaînes de glycosaminoglycanes dont la longueur peut avoir des incidences sur l’immunité cutanée. En 2008 nous avons eu deux observations à propos d’un acide hyaluronique (ISOGEL). Il s’agissait de problèmes de réticulation avec le BDDE au niveau de certains lots. Patients et méthodes (1) Le BBDE. Observation personnelle : femme de 56 ans (Fig. 1). Injection d’acide hyaluronique en février 2007 : 48 h après la séance une réaction inflammatoire apparaît aux endroits d’injection. Lèvres, pattes d’oie, sillon naso-géniens. Pendant 30 mois la patiente est venue tous les trimestres pour soit une séance de laser vasculaire associée à des injections in situ de corticoïde soit une séance de laser CO2 fractionnel. L’examen anatomopathologique montre un granulome inflammatoire gigantocellulaire résorptif développé au contact de débris volumineux quadrangulaires ou triangulaires acellulaires et optiquement vides. Éléments lymphocytaires visibles à proximité (Fig. 2). (2) Les chaînes de glycosaminoglycane : en 2006 Stern et al. dans l’European Journal of Cell Biology fait une revue de la littérature au sujet des effets biochimiques de l’acide hyaluronique en fonction de la longueur des chaînes de GAG. Alvarez et al. en 2009 dans le Journal of Biological Chemistry parle des effets thérapeutiques des AH mais aussi que l’HA de 300 000 Da perd l’essentiel de ses capacités anti-oxydantes in vivo. Résultats Le butanediol diglycidylether (BDDE) a une fonction très instable et très réactive qui va réagir sur les fonctions alcool du HA ; le BDDE réticulé n’est jamais libéré. Les résidus de réticulation ont un risque de cancérogénicité ; les chaînes d’AH : au contraire des chaînes longues, les HA plus petits que 500 000 Dalton (Da) ont des effets de stimulation du système immunitaire et proinflammatoires. L’HA de 200 000 à 250 000 Da permet l’induction de cytokines inflammatoires. Discussion Sur la biopsie on voit un corps inerte avec une réaction inflammatoire autour, l’acide hyaluronique semble disparu. Il

Figure 2 Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Commentaire du relecteur : les doses totales proposées sont fortes (dans l’Art de la toxine botulique en esthétique, L. Belhaouari et V. Gassia), conseillent au maximum pour les cordes platysmales 32 U pour l’OnabotulinumtoxinA (idem pour l’IncobotulinumtoxinA et 80 U en AbobotulinumtoxinA). Dans le cas présenté des injections ont été faites aussi en dehors des cordes platysmales, d’où peutêtre cette dose totale élevée. Il faut être très prudent dans ces zones car le muscle platysma, déjà très mince est souvent fenêtré et l’injection risque alors d’être faite dans l’espace sous musculaire, avec les risques que cela comporte en raison du voisinage des voies

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Figure 2 pourrait s’agir de BDDE résiduel dont la quantité a dépassé le seuil de 2 ppm norme FDA. La question se pose aussi pour les phénomènes inflammatoires avec œdèmes inexpliqués que les praticiens nous décrivent après injection d’acide hyaluronique : l’acide hyaluronique à chaînes courtes < à 500 000 Dalton est-il responsable ? En cas de problème un kit vigilance comprenant un patch test au BDDE, une IDR à l’acide hyaluronique réticulé, et non réticulé, avec chaînes courtes et chaînes longues, plus une liste de bilans auto-immuns à pratiquer devrait être distribué à tout médecin qui achète des seringues d’acide hyaluronique. Conclusion Les laboratoires devraient proposer un kit vigilance pour nous aider à gérer et surtout comprendre les effets secondaires des Injections à l’acide hyaluronique. Mots clés Acide hyaluronique ; BDDE ; Chaînes courtes Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.04.158 P-gDEC-37

Cutis verticis gyrata primitif. À propos d’un cas Khalid Jouid ∗ , Mohamed El Amraoui , Karima Senouci , Badredine Hassam Dermatologie, hôpital Ibn Sina, faculté de médecine, université Med 5 - Souissi, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction Le cutis verticis gyrata (CVG) est une affection rare et évolutive du scalp et/ou du visage caractérisée par une hypertrophie et une hyperlaxité cutanée formant des plis semblables à la surface du cortex cérébral. Nous rapportons un cas de CVG dans sa forme primitive non essentielle. Patiente et méthodes Une patiente de 40 ans, sans antécédent, consultait pour une pachydermie asymptomatique du cuir chevelu évoluant depuis l’adolescence, à l’origine d’un handicap social (Fig. 1). L’examen dermatologique montrait un cuir chevelu épaissi, creusé de plis rappelant la surface du cortex cérébral dont le plus profond est central à axe antéro-postérieur. Il n’y avait pas d’érythème, de squames ou de papulo-pustules. Le reste de

Figure 1 l’examen clinique retrouvait une cataracte bilatérale débutante et un syndrome dépressif. Résultats L’histologie cutanée a objectivé un épaississement fibreux des cloisons interlobulaires. Les examens complémentaires n’avaient pas révélé d’anomalie ou de pathologie associée ; et le diagnostic de cutis verticis gyrata dans sa forme primitive a été retenu. Suite à la demande de la patiente et après concertation multidisciplinaire, la patiente a été confiée au chirurgien plastique pour réaliser une chirurgie de lifting du cuir chevelu selon le schéma d’excision en « fleur de lis ». Discussion Le cutis verticis gyrata ou « brain-like scalp » est une affection rare et évolutive du scalp et/ou du visage caractérisée par une hypertrophie et une hyperlaxité cutanée formant des plis semblables à la surface du cortex cérébral. La forme primitive est rare, d’origine génétique indéterminée, débutant à l’adolescence. Cette forme est elle-même subdivisée en 2 formes : essentielle où l’atteinte cutanée est isolée, et non essentielle où l’atteinte cutanée est associée à des anomalies neurologiques et/ou ophtalmologique (retard mental ; syndrome dépressif, cataracte. . .). Le traitement est chirurgical, reposant sur un lifting du cuir chevelu selon un schéma d’excision en « fleur de lis » qui tient compte du caractère évolutif de la maladie permettant d’absorber l’excès cutané sur l’ensemble du scalp et dans les deux axes lors de la première et des futures interventions. Conclusion Le CVG est une maladie rare et évolutive nécessitant un bilan clinique et paraclinique pour éliminer les formes secondaires et primitives non essentielles. Le traitement est chirurgical, indiqué dès lors que le patient en fait la demande. Mots clés Cutis verticis gyrata ; Lifting ; Pachydermie Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.04.159