Greffe de sang, irradiation et risque de diabète Deux équipes américaines de pédiatrie ont étudié les perturbations du métabolisme glucidique (insulinorésistance, diabète de type 2) suite à l’irradiation corporelle totale des enfants devant subir une greffe de cellules souches hématopoïétiques. L’étude-pilote est destinée à déterminer la prévalence du problème et les mécanismes entraînant son apparition chez le jeune adulte traité ainsi dans l’enfance et chez lequel il n’y avait pas de diabète de type 2 connu. L’âge moyen au moment de l’irradiation est de 13 ans +/- 1 an et de 24 ans +/- 1,1 an au moment de cette étude. Cinq sujets sur les 10 étudiés ont une insulinorésistance biologiquement démontrée. Les 10 sujets avaient en outre une obésité abdominale. Le mécanisme pourrait être une déficience en hormone de croissance ou une modification de la composition corporelle suite à l’irradiation.
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Source : Bone Marrow Transpl 2009; 44:339-43.
Prévenir et traiter le chikungunya Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’INSERM et du Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB) ont traité et prévenu chez l’animal l’infection à virus chikungunya. Ils ont purifié des anticorps plasmatiques issus de 600 patients réunionnais guéris ayant une immunité spécifique. Ces travaux (1) ouvrent la voie au développement du premier traitement spécifique. La Réunion avait été très fortement touchée par l’épidémie de chikungunya de 2005-2006, qui avait atteint près d’un tiers de la population de l’île. Les anticorps anti-chikungunya restent présents dans le plasma plusieurs années après l’infection. Ces travaux ont été effectués à la demande du ministère de la Santé à l’industrie pharmaceutique, dont le LFB, de rechercher des solutions thérapeutiques et préventives de la maladie. Source : Institut Pasteur. (1) Prophylaxis and therapy for chikungunya virus infection. J Infect Dis 2009;15/8.
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Greffe de sang : un mobilisateur des CSHSP Le laboratoire Genzyme, a obtenu de la Commission européenne une autorisation de mise sur le marché d’une nouvelle spécialité pharmaceutique particulièrement innovante : Mozobil® (plérixafor), antagoniste du récepteur CXCR4, qui permet Mozobil® la mobilisation des cellules souches hématopoïétiques du sang périphériques (CSHSP) en vue d’une autogreffe (greffe de sang) chez des patients ayant un lymphome ou un myélome multiple. Dans les pays de l’Union européenne, Mozobil® est désormais indiqué en association au G-CSF (granulocyte-colony stimulating factor) pour la mobilisation des CSHSP afin d’améliorer le résultat de leur recueil en vue d’une autogreffe de sang chez ces patients dont les CSH se mobilisent mal. Le plérixafor permet la mobilisation (libération) des cellules de la moelle osseuse vers le sang périphérique ou le recueil est effectué. Ce procédé permet d’augmenter le nombre de greffes de sang réalisables chez ces patients difficiles, une greffe de CSH autologues étant susceptible d’améliorer leur pronostic vital. C’est une avancée dans le domaine de la greffe de cellules souches hématopoïétiques, de l’avis des cliniciens, certaines des pathologies malignes ciblées étant encore incurables. Mozobil® a fait l’objet de deux études de phase 3 en double aveugle contre placebo dans deux groupes de patients avec lymphome non hodgkiniens ou myélome multiple, l’un traité par G-CSF associé à un placebo, soit G-CSF associé au plérixafor. Les résultats ont montré que cette dernière association permet à un plus grand nombre de patients d’obtenir le volume minimal nécessaire de CSHSP avec un nombre réduit de séances d’aphérèse en vue de la greffe de sang, tout en améliorant la planification des séances d’aphérèse. L’autogreffe de sang permet la reconstitution des lignées sanguines (leucocytes, hématies, plaquettes) détruites par chimiothérapie intensive destinée à l‘éradication des cellules cancéreu-
// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - NOVEMBRE 2009 - N°416
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BRÈVES
Mobiliser des cellules-clés.
ses. L’autogreffe nécessite en pratique le prélèvement d’un greffon contenant un nombre minimum de cellules viables, ce qui peut demander des collectes de 3 à 4 heures pendant plusieurs jours. Cependant chez certains patients la mobilisation cellulaire basale n’est pas de bonne qualité, La greffe autologue et la chimiothérapie intensive sont alors impossibles. Chez ces faibles mobilisateurs, Mozobil® permet d’augmenter le volume de CSH et d’envisager concrètement l’autogreffe. Sur le plan médico-économique, le recours à Mozobil® présenterait un avantage pour les centres de greffe en permettant de réduire le nombre de séances de recueil des cellules souches. Les centres auraient ainsi la possibilité d’optimiser la planification de leur activité, le recours à un mobilisateur validé des CSH leur permettant de supprimer les séances supplémentaires auxquelles ils sont contraints en cas de prélèvement insuffisant de cellules souches. Mozobil ® a un statut de médicament orphelin en Europe et aux États-Unis. J.-M. M. Information : www.genzyme.com ou www.mozobil.com