Résumés des posters / Médecine des maladies infectieuses 39 (2009) S38–S47
H-14
Évaluation et suivi des charges virales oncogènes HPV 16 et 18 et des infections multiples à HPV anaux chez des patients infectés par le VIH-1
C. Tamalet, V. Obry-roguet, S. Benhaim, M. Henry, F. Figarella, I. Poizot-Martin Hôpital Timone, Fédération de Microbiologie Hospitalière, 264 Rue St Pierre 13385 Marseille cedex 5, France
Introduction et objectifs – Dépister des lésions anales chez des patients VIH+ à risque de développer un cancer du canal anal par cytologie, anuscopie, rechercher les différents types d’HPV, et mesurer la charge virale oncogène HPV 16 et 18. Matériels et méthodes – 119 patients (66 % d’hommes) recrutés au CISIH Sud (Mai 2007-Janvier 2009). Âge médian : 44 ans [IQR 39-49] ; 90 % sous HAART ; CD4 medians : 434 [IQR 273-565] ; CV plasmatique (CV) médiane : 687 copies/ml [IQR 136-31.397]. Sur prélèvement anal (écouvillon dacron) : HPV16/18 quantifiés par PCR en temps réel et tous types d’HPV détectés et typés par PCR, séquençage, clonage et analyse phylogénétique. Résultats – Sur les frottis anaux, sont observés : cytologies normales (33 %), koilocytoses (33 %), troubles maturatifs cellulaires (28 %), dysplasies de bas grade (6 %). 76,5 % (91/119) des patients sont porteurs d’HPV. 69 % sont infectés par de multiples types (≥ 2), 87 % par des HPV à haut-risque (HR), 64 % par des HPV à bas risque. La médiane des CV HPV 16 et 18 est élevée (6,4 et 5,5 log10 copies/106 cellules). Parmi les 79 patients (66 %) ayant une anuscopie normale, 73 % (58/79) sont porteurs d’HPV dont 84 % (49/58) sont des HPV-HR. Le suivi de 15 patients (suivi médian : 10 mois, IQR 6-12,7) dont 6/15 traités par Aldara (n = 4), Condyline (n = 1) ou par résection de la lésion (n = 1) montre des CV HPV 16/18 stables, une détection fluctuante des multiples types d’HPV, une anuscopie qui redevient normale dans 3 cas traités. Conclusion – Les CV HPV 16/18 oncogènes anales élevées ont pour le moment une signification incertaine et nécessitent, en association avec des examens anuscopiques et cytologiques une surveillance régulière des populations VIH+ à risque.
H-15
Pronostic des patients VIH positifs hospitalisés en réanimation
D. Morquin, P. Corne, V. Le Moing, K. Klouche, O. Jonquet, J. Reynes Service de Réanimation Médicale Assistance Respiratoire, Hôpital Gui de Chauliac, 34000 Montpellier, France
[email protected]
Introduction et objectifs – Le but de cette étude était d’analyser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, le statut immuno-virologique et le pronostic des patients VIH positifs admis en réanimation à l’ère des antiprotéases. Matériels et méthodes – Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients admis dans 2 services de réanimation médicale entre janvier 1997 et décembre 2008. Résultats – 98 patients ont été inclus, soit 103 admissions. L’âge moyen était de 43 ans, le rapport homme/femme de 2,2. Le principal motif d’admission était la défaillance respiratoire (38,5 %) devant la défaillance neurologique (26 %). 74 % des admissions était considérées comme directement liée au VIH. Pour 68 % des patients la séropositivité était ancienne (> 5 ans) et pour seulement 13 % découverte en réanimation. 44 % des patients avaient un traitement antirétroviral actif à l’admission (secondairement arrêté dans 52 %). 61,1 % des patients étaient ventilés mécaniquement, 52,4 % nécessitaient la mise sous amines vasopressives et 14,5 % bénéficiaient d’une épuration extrarénale. La durée moyenne de séjour en réanimation était de 14þjours. La mortalité en réanimation était de 35 %, et 53,3 % des patients sortaient de l’hôpital. 34 % des patients admis en réanimation étaient vus vivants à 1 an. Un score de gravité élevé à l’admission (IGS II, APACHE II), la nécessité d’une ventilation mécanique ou d’amines vasopressives étaient des facteurs de mauvais pronostic en réanimation (p < 0,0001). Par contre, la présence d’un traitement antirétroviral avant l’hospitalisation (p = 0,03), un traitement antirétroviral responsable d’un succès immuno-virologique ou des CD4 > 200/mm3 chez les patients non traités (p = 0,04) étaient associés à une meilleure survie hospitalière. Conclusion – La mortalité en réanimation semble indépendante du statut immunovirologique du patient à son admission mais pas la survie hospitalière.
H-16
Bilan rénal systématique chez des patients infectés par le VIH. Étude transversale descriptive
S. Benhaoua, M. Poupard, A. Debure, J.-J. Lefevre, B. Taverne, M.-A. Khuong-Josses Service de Pharmacie-toxicologie, Hôpital Delafontaine, 93200 Saint-Denis, France
Introduction et objectifs – L’insuffisance rénale est une des complications de l’infection par le VIH d’origine multifactorielle. Son dépistage précoce fait partie de la prise en charge d’un patient infecté. Matériels et méthodes – Cette étude analyse les données d’un bilan rénal réalisé au cours du bilan de synthèse annuel. Il comporte un bilan sanguin et urinaire avec créatinine sanguine et recherche de protéinurie et micro-albuminurie. Les données démographiques, facteurs de risques (obésité, diabète, HTA), bilan immunovirologique, traitements antirétroviraux (ARV), étaient recueillies. La fonction
S41
rénale était évaluée par le calcul de la clairance de la créatinine (Cl créat) selon la formule du MDRD. Résultats – Entre octobre 2007 et juillet 2008, 351 bilans ont été analysés. L’âge moyen était de 40 ans et prés de 75 % des patients étaient d’origine africaine. La majorité des patients (92 %) étaient sous traitement antirétroviral depuis en moyenne 6 ans. La plupart (80 %) des patients ne présentaient aucune anomalie de la fonction rénale. Cependant 20 % des patients présentaient une altération de la fonction rénale avec une Cl créat < 90 ml/min, 3 patients avaient une insuffisance rénale sévère (Cl créat < 40 ml/min). Par ailleurs, 30 % des patients présentaient une protéinurie supérieure à 0,2 g/l qui était corrélée à une Cl créat < 80 ml/min (p < 0,001). Aucun ARV testé en analyse univariée (ddI, TDF, IDV, ATZ) n’était lié à une diminution de la Cl créat, par contre une durée de traitement > 6 mois était associée avec une diminution de la Cl créat OR = 1,76 (p = 0,03). Conclusion – Une diminution de la Cl créat a été dépistée au cours d’un bilan systématique chez 20 % des patients infectés par le VIH. Dans cette étude transversale, la durée du traitement ARV, mais pas un antirétroviral particulier, était associée à une altération de la fonction rénale.
H-17
Néphropathies glomérulaires chez les patients infectés par le VIH : évolution de 1996 à 2007 (sur 101 biopsies rénales)
C. Flateau, F.-X. Lescure, E. Plaisier, P. Callard, J. Pacanowski, P. Ronco, G. Pialoux Service des Maladies infectieuses et Tropicales Hôpital Tenon 4, rue de la Chine 75020 Paris, France
Introduction et objectifs – Des séries limitées de biopsies rénales (PBR) ont montré, depuis l’introduction des trithérapies anti-rétrovirales (ART), une diminution de fréquence de l’HIVAN (HIV-associated nephropathy) - classiquement associée à une infection VIH non contrôlée et une origine africaine - et une augmentation des néphropathies glomérulaires d’autre origine. Le but de cette étude était de décrire l’évolution des néphropathies glomérulaires chez les patients infectés par le VIH pendant les 10 ans suivant l’introduction des ART. Matériels et méthodes – Étude rétrospective des données clinico-biologiques et histologiques des patients infectés par le VIH ayant bénéficié d’une PBR à l’hôpital Tenon, de 1996 à 2007, pour lesquels un diagnostic de néphropathie glomérulaire a été retenu. Résultats – 101 patients ont été inclus, dont 66 % traités par ART, avec un débit de filtration glomérulaire moyen de 43 ml/min. La proportion de patients en stade C du CDC était stable dans le temps. Sur les trois périodes analysées (1996-2000, 2001-2004 et 2005-2007), on note : (i) une diminution des HIVAN (30 %, 35 % puis 19 %), de la néphropathie diabétique et de la micro-angiopathie thrombotique ; (ii)þune forte augmentation des HSF non-HIVAN (15 %, 10 % puis 46 %). Les CD4 sont > 200/mm3 et la charge virale indétectable respectivement chez 70 % et 64 % des patients avec HSF non-HIVAN, contre 21 % et 20 % chez ceux avec HIVAN. Une limite possible de l’étude est la diminution au cours du temps des biopsies chez les patients à risque d’HIVAN, l’HIVAN revêtant un aspect échographique et biochimique typique. Conclusion – Cette étude confirme sur une série importante de PBR la diminution relative de fréquence des HIVAN et l’évolution vers plus d’HSF non-HIVAN, touchant plus souvent le sujet caucasien.
H-18
Minéralisation osseuse et composition corporelle : étude chez 125 femmes infectées par le VIH
C. Lacoin, C. Cazanave, N. Mehsen, T. Barnetche, N. Barthe, S. Lawson-Ayayi, M. Dupon Service de rhumatologie, Hopital R. Boulin, 112 rue de la marne, 33500 Libourne, France
Introduction et objectifs – L’objectif de notre étude était d’étudier les paramètres de composition corporelle corrélés à la densité minérale osseuse (DMO) chez des femmes infectées par le VIH. Matériels et méthodes – 125 patientes ont bénéficié d’une mesure de la DMO à hanche totale, au col fémoral, au rachis lombaire et d’une analyse de la composition corporelle par absorptiométrie biphotonique. Les paramètres suivants ont été définis : le pourcentage de masse grasse (MG), le pourcentage de mg des membres inférieurs, le pourcentage de mg du tronc, le rapport entre le pourcentage de mg du tronc et celui des membres inférieurs (fat mass ratio) et l’indice de masse musculaire (IMM), qui correspond à la masse maigre des quatre membres divisée par la taille au carré. Résultats – Notre population est majoritairement caucasoïde (87 %) et traitée (84 %). 25 % des patientes sont ménopausées. L’âge moyen est de 43 ± 10 ans et la durée d’évolution de 11,5 ± 5 ans. 8 % des patientes sont ostéoporotiques et 54 % sont ostéopéniques. L’IMC moyen est de 22 ± 4,5 kg/m2, le pourcentage de mg de 28 %. 20 % des patientes présentent une sarcopénie définie par un IMM < 5,45 kg/ m2 et 32 % des patientes présentent une lipodystrophie. Dans le modèle multivarié, les seuls facteurs corrélés à la DMO sur les 3 sites étudiés sont l’IMM et le nadir des lymphocytes CD4. Le pourcentage de mg n’est pas corrélé à la DMO, mais une répartition tronculaire du tissu adipeux est associée à une DMO plus basse au col