Hémostase thrombose

Hémostase thrombose

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) S187–S190 http://france.elsevier.com/direct/ANNFAR/ Hémostase thrombose R424 INTÉRÊT DU M...

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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) S187–S190 http://france.elsevier.com/direct/ANNFAR/

Hémostase thrombose R424 INTÉRÊT DU MONITOTAGE DE L'HÉMOSTASE PAR THROMBOÉLASTOGRAMME MODIFIÉ (ROTEM®) AU COURS DE LA TRANSPLANTATION HÉPATIQUE

R425 IDENTIFICATION DES FACTEURS ASSOCIES A LA THROMBOPENIE TRANSITOIRE APRES CHIRURGIE CARDIAQUE : ETUDE MULTIVARIEE SUR 110 SUJETS

MARQUIS CM1, SCHAAK ES1, HURUBEAN CH1, FONTENAY MF2, ELIE CE3, OZIER YO1

SLEILATY G1, MADI-JEBARA S1, BARDAWIL N1, YAZIGI A1, HADDAD F1, HAYEK G1, YAZBEK P1

1

1 Hôpital Hôtel Dieu de France, Beyrouth.

Département d'anesthésie-réanimation, hôpital Cochin, Paris ; 2 Laboratoire d'hématologie, hôpital Cochin, Paris ; 3 Département de biostatistiques, hôpital Cochin, Paris. Introduction : Au cours de 20 transplantations hépatiques, nous avons monitoré l’hémostase grâce à un thromboélastogramme modifié, le ROTEM® afin d’évaluer ce nouvel outil. Methodes : Les prélèvements sanguins ont été réalisés à l’incision, au déclampage, et à un autre temps en cas de saignement. Une analyse ROTEM (tests INTEM, EXTEM, APTEM, FIBTEM) a été effectuée au bloc opératoire et au laboratoire ainsi que des tests conventionnels de coagulation (TP, TCA, fibrinogène, numération plaquettaire). Résultats : La comparaison de 30 analyses ROTEM, effectuées au même moment au bloc et au laboratoire, a montré une très bonne concordance des données (CCIC > 0,8). Sur 72 prélèvements, des corrélations significatives ont été retrouvées entre le FIBTEM-A15 et le taux de fibrinogène, entre l’EXTEMCFT et le TP et entre l’INTEM-A15 et la numération plaquettaire (figures). Nous avons déterminé la sensibilité et la spécificité des différents paramètres ROTEM pour prédire une coagulopathie nécessitant un traitement selon les recommandations de l’Afssaps (tableau). Nous avons détecté 6 tracés d’hyperfibrinolyse au déclampage. 3 de ces patients présentaient un saignement anormal.

Introduction : La thrombopénie après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle est fréquente (Crit Care 2006 15 ;10(2) :R46). Le but de cette étude est de déterminer la prévalence de la thrombopénie transitoire survenant à J2 après chirurgie cardiaque et d’identifier les facteurs associés à la survenue de cette thrombopénie. Methodes : C’une étude transversale portant sur 110 patients (pts) consécutifs non sélectionnés opérés de chirurgie coronaire et/ou valvulaire et admis dans une unité de réanimation cardiaque.Toutes les caractéristiques préopératoires, peropératoires et postopératoires des pts, ont été saisies dans une base de données. La thrombopénie transitoire (TT) a été définie par une chute des plaquettes sanguines à moins de 100,000 /mm3 à J2 pour remonter dans les jours suivants. Tous les facteurs dont le p univarié est inférieur à 0,20 ont été retenus pour la régression logistique multivariée pas à pas descendante. Un p< 0,05 est significatif. Résultats : La prévalence de la thrombopénie transitoire post chirurgie cardiaque a été de 25 %. Les principaux facteurs significativement associés à la survenue de TT en analyse univariée sont : la prise préopératoire de statines (OR = 0,4 ;IC 95 % 0,15-1,01), le tabac (OR = 0,41 ; IC 95 % 0,16-1,02), l’hypertension artérielle (OR = 0,39 ; IC 95 % 0,16-0,99), l’alcoolisme (OR = 3,8 ; IC 95 % 0,99-12,8), la nicardipine utilisée à J0 en réanimation (OR = 2,3 ; IC 95 % 0,98-5,7), une température minimale à J0 < 36×C (OR = 2,3 ; IC 95 % 0,99-5,8), l’âge > 65 ans (OR = 2,5 ; IC 95 % 0,99-6,2). Le tableau montre les facteurs prédictifs significatifs de la TT en étude multivariée. Discussion : Le profil du sujet à risque de développer une TT après chirurgie cardiaque semble être celui d’un sujet âgé, alcoolique, ayant reçu le protocole Vancomycine-Amikacine en périopératoire ainsi que la nicardipine et la bumétanide en réanimation. Un effectif plus large est nécessaire pour élucider le rôle exact de ces facteurs dans la survenue de la TT après chirurgie cardiaque. Vanco -Amikin

CT EXTEM > 79 sec et TP < 40 %

Sensibilité

Spécificité

71,8 %

90,9 %

CFT EXTEM > 159 sec et TP < 40 %

87,1 %

78,8 %

A15 INTEM < 40 mm et PQT < 50 G/l

94 %

69,6 %

A15 FIBTEM < 7 mm et Fg < 1 g/l

100 %

71,7 %

Conclusion : Dans cette série de 20 transplantations hépatiques présentant de sévères troubles de la coagulation, le ROTEM® permet d’obtenir des résultats rapides et bien corrélés aux tests conventionnels de la coagulation. © 2006 Publié par Elsevier SAS. doi:10.1016/j.annfar.2006.07.056

p

OR

IC 95 %

0,02

12,9

1,50-112,26

Alcoolisme

0,01

11,6

1,78-75,81

Bumétanide J0

0,03

8,1

1,18-55,17

Nicardipine J0

0,01

5,1

1,39-18,60

Age > 65 ans

0,04

3,9

1,06-14,62

R426 EFFETS DES AGENTS ANTIPLAQUETTAIRES SUR LES PERTES SANGUINES TOTALES DANS LA CHIRURGIE PROTHÉTIQUE BENOIST M1, DANTON N1, FERRETTI C1, GERGELE L1, PETIT PY1, PIRIOU V1, GUEUGNIAUD PY1 1

CHU Lyon Sud, Pierre Benite.

Introduction : Les agents antiplaquettaires (AAP) ont montré leur intérêt dans la prévention de la récidive des manifestations cliniques d’athérothrombose. Cependant, ces traitements sont généralement interrompus en raison du risque hémorragique

S188

Hémostase thrombose / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) S187–S190

accru en périopératoire dans la chirurgie prothétique de la hanche (PTH) et du genou (PTG). Le but de notre travail était d’évaluer les effets de la poursuite des AAP en périopératoire sur les pertes sanguines totales dans ces chirurgies. Matériel et méthodes : Après accord du patient et du cardiologue traitant, 625 patients ont été inclus, de façon prospective, entre 2004 et 2005, avec deux opérateurs possibles. Les patients sous acide acétylsalicylique (AAS) conservaient la posologie habituelle jusqu’à la veille de l’intervention et la reprenait à J1. Les patients sous autres AAP bénéficiaient d’un relais par Kardegic‚ 75mg 10 jours avant l’intervention et reprenaient leur AAP à partir de J4. A J5, un calcul des pertes sanguines totales a été effectué par le logiciel Hemoges„ pour les 66 patients du groupe AAS et comparé avec les 559 patients, sans facteur de risque de saignement, du groupe témoin. Résultats : Conformément aux standards actuels (Can J Anesth 2005; 52: 160-5), les pertes sanguines totales exprimées en mL de globules rouges [Hématocrite (Ht) 100 %] et la fraction de patients présentant un risque d’exposition transfusionnelle à J-1 (Ht<0,39) sont résumés dans le tableau ci dessous : Sans AAS

Avec AAS

Patients (n)

559

66

p

Pertes moyennes (SD)

472(212)

549(199)

0,005*

Patients transfusés (%)

1%

9%

0,001°

Ht<0,39 à J-1 (%)

15%

27%

0,02°

Thrombose veineuse (%)

8%

21%

0,005°

Test de Mann et Whitney, ° : Test de Fisher

Le maintien des AAS en périopératoire accroît, de façon significative, les pertes sanguines dans la chirurgie prothétique. Il n’y a pas eu de reprise chirurgicale. Discussion : L’augmentation des pertes sanguines sous AAS (environ un demi culot globulaire) ne suffit pas à expliquer l’augmentation par un facteur 9 du taux de transfusion homologue. Les patients sous AAP ont de fréquentes contre indications aux stratégies d’épargne sanguine et, parallèlement, un hématocrite seuil de transfusion supérieur (0,30) à la population standard. Ceci induit une majoration du risque d’exposition transfusionnelle.

R427 EVALUATION DU FONDAPARINUX DANS LA PROPHYLAXIE DES THROMBOSES VEINEUSES PROFONDES EN CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE JOMOTTE S1, DANTON N1, GRANGER S2, BENOIST M1, PETIT PY1, PIRIOU V1, GUEUGNIAUD PY1 1 2

Département Anesthésie Réanimation CHU Lyon Sud, Pierre Bénite ; Département Anesthésie Réanimation Hopital Edouard Herriot, Lyon.

Introduction : Depuis 2004, le fondaparinux est disponible dans notre institution pour la prophylaxie des thromboses veineuses profondes (TVP) en chirurgie orthopédique de la hanche et du genou (Arch intern Med 2002;162:1833-40). En raison du surcoût potentiel, sa prescription a été encadrée et réservée aux patients ayant un risque majoré de TVP postopératoire. Le but de ce travail était d’évaluer l’efficacité et la sécurité du fondaparinux. Matériel et méthodes : Durant l’année 2004-05, 768 patients ayant bénéficié d’une chirurgie prothétique de la hanche ou du genou ont été inclus de façon prospective. Un groupe de 49 patients a reçu du fondaparinux en postopératoire car ils présentaient au moins 1 facteur de risque de TVP (ATCD de maladie thromboembolique, cancer, maladie inflammatoire évolutive, hémiplégie, thrombophilie biologique, alitement prolongé). Tous les autres patients ont reçu une HBPM. Les schémas posologiques utilisés étaient conformes au libellé de l’AMM et en accord avec les recommandations éditées en 2005. La réalisation d’un écho-doppler des membres inférieurs était systématique entre J5 et J7 postopératoire. Les pertes sanguines totales (ml de globules rouges à hématocrite 100 %), l’incidence de la transfusion homologue et des TVP ont été comparées entre les 2 groupes. Résultats : fondaparinux

HBPM

49

719

Pertes totales (ml)

446±221

471±238

NS*

Transfusion ( %)

4,1 %

4,6 %

NS†

TVP ( %)

8,2 %

9,2 %

NS†

Patients (n)

* Test de Mann Whitney

† Test de Fisher

p

Cette étude n’a pas retrouvé d’augmentation des complications d’ordre hémorragique chez les patients du groupe fondaparinux, ni de différence concernant l’incidence des TVP postopératoires entre les 2 groupes. Discussion : L’utilisation du fondaparinux pour la prévention thromboembolique en chirurgie orthopédique de la hanche et du genou ne paraît pas majorer le risque d’exposition transfusionnel. Le taux de TVP postopératoire n’est pas supérieur chez les patients ayant reçu du fondaparinux, alors qu’il s’agissait d’un groupe sélectionné et considéré comme à fort risque de TVP postopératoire. L’efficacité du fondaparinux semble donc au moins équivalente à celle des HBPM habituellement utilisées.

R428 VALIDITÉ DE L'ACT (ACTIVATED CLOTTING TIME) AU COURS DE LA CHIRURGIE VASCULAIRE RACIOPPI L1, QUINART A1, BIAIS M1, REVEL P1, NOUETTE-GAULAIN K1, SZTARK F1 1 DAR 1, CHU Pellegrin, Bordeaux.

Introduction : Après chirurgie vasculaire, le risque thrombotique est accru (Anesthesiology 2001;94:74-8). Cependant, compte-tenu du risque hémorragique, il n’existe pas de consensus pour l’anticoagulation en post-opératoire. L’ACT est mesuré au lit du patient avec un appareil portable. Les résultats sont obtenus en quelques minutes, ce qui permet un ajustement rapide de l’anticoagulation réduisant les risques de saignement ou de thrombose. Le but de cette étude était de valider l’ACT en chirurgie vasculaire en comparaison avec le temps de céphaline activée (TCA). Matériel et méthodes : Après recueil du consentement éclairé, les patients devant bénéficier d’une anticoagulation per-operatoire (50 UI/kg) au cours de chirurgie vasculaire réglée sont inclus. Les patients avec des anomalies de la coagulation sont exclus. La mesure de l’ACT est réalisée avec l’Hémochron® Junior Signature (Gamida), avec des cartouches « low range ». Le TCA est déterminé par le laboratoire sur le même échantillon de sang. Une mesure est réalisée avant héparinisation (t0) puis une autre en salle de réveil (t1). Le DACT (ACTt1-ACTt0) est évalué comme test diagnostique pour détecter une anticoagulation excessive, définie par un TCA > 2 fois le témoin. Une courbe ROC est construite pour déterminer le seuil optimal pour le DACT. Résultats : 103 patients (66 ± 11ans) ont été inclus de mai 2004 à février 2005. L’ACT moyen à t0 est de 137±30s et à t1 de 176±32 s. La courbe ROC permet de déterminer un seuil de DACT à 34.s. A ce seuil, la sensibilité est de 87 % [IC95 : 79 %-95 %], la spécificité de 85 % [IC95 : 75 %-96 %], la valeur prédictive positive de 90 % [IC95 : 82 %-98 %] et la valeur prédictive négative de 81 % [IC95 : 70 %-93 %].

Discussion : L’ACT en chirurgie vasculaire semble être un test valide pour détecter une anticoagulation excessive. Il permet une gestion plus rapide du risque hémorragique ou thrombotique dans la période post-opératoire. Son intérêt en pratique clinique doit maintenant être évalué.

R429 EVALUATION DE L'ACTIVITÉ PLAQUETTAIRE PAR LE THROMBOXANE B2 APRÈS ARRÊT DE L'ASPIRINE AVANT CHIRURGIE CAROTIDIENNE LESCOT T1, CLEMENT B1, SOUMMER A1, DE CASTRO V1, ELALAMY I2, BERTRAND M1, GODET G1, CORIAT P1 1 Département

d'Anesthésie-Réanimation, Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris ;

2 Laboratoire d'hémostase, Hôpital Hotel-Dieu, Paris.

Introduction : L’arrêt de l’aspirine peut exposer à la survenue d’événements ischémiques coronaires et cérébraux (1). Cet arrêt s’accompagne d’un

Hémostase thrombose / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) S187–S190 effet rebond biologique de l’activation plaquettaire (2). L’arrêt préopératoire de l’aspirine pourrait entraîner ce rebond. Le but de ce travail observationnel est d’étudier la cinétique de l’activation plaquettaire pro-agrégante appréciée par la concentration urinaire de 11-déhydro-thromboxane B2 (TX2), chez des patients opérés d’endarterectomie carotidienne. Matériel et méthodes : 30 patients ont été inclus prospectivement. Le dosage immunoenzymatique du TX2 urinaire (N < 80 ng/ml) a été réalisé en préopératoire, et aux 6ème et 24ème heures postopératoires (H6, H24) dans trois groupes de patients : un groupe poursuivant l’aspirine (ASPIRINE), un groupe sans aspirine (SANS) et un groupe dans lequel l’aspirine a été arrêté 6 ± 2 jours avant la chirurgie (ARRET). L’analyse statistique repose sur des analyses de variance (significatif si p<.05*, < 0.01***). Résultats : En préopératoire et à H24, la concentration urinaire de TX2 des groupes ARRET et ASPIRINE n’était pas significativement différente, mais inférieure à celle du groupe SANS. A H6, la concentration de TX2 augmentaient respectivement de 2746 % (ARRET), de 671 % (ASPIRINE) et 589 % (SANS).

S189

Résultats : Coeff corrélation

IC 95 %

p

0,914

[0,86-0,95]

<0,0001

A10 FibTEM mm

0,694

[0,52- 0,81]

<0,0001

A15 ApTEM mm

0,874

[0,79- 0,93]

<0,0001

A15 ExTEM mm

Méthode de Bland et Altman : biais

DS du biais

A15 ExTEM

-1,1

-12,7 à 10,6

A10 FibTEM

1,2

-20,3 à 22,7

A15 ApTEM

-2,5

-18 à 13

Discussion : 3 mesures sur 153 n’ont pas été réalisées pour raisons techniques. Les résultats obtenus par le laboratoire et par le clinicien sont concordants, avec un biais faible. La dispersion des valeurs de A10 FibTEM est acceptable, puisqu’elle est observée pour des valeurs supérieures à 15 mm, ne correspondant pas à des taux pathologiques. de fibrinogène. Après apprentissage par le clinicien, l’utilisation du ROTEM‚ pour le monitorage de l’hémostase au lit du patient est pertinente et peut être une aide à la décision avant l’obtention du bilan de coagulation chez le patient de réanimation.

R431 PLACE DE L'ANTITHROMBINE DANS LA PRISE EN CHARGE DE L'HÉMORRAGIE DU POST PARTUM ZOGHEIB E1, MAHJOUB Y1, GALY C1, LOBJOIE E1, TINTURIER F1, OSSART M1, BÉLOUCIF S1, DUPONT H1 1 DAR B, CHU Amiens, Amiens.

Discussion : Une faible régénération plaquettaire et/ou un arrêt court pourraient expliquer les valeurs basses de concentration de TX2 en préopératoire et à H24 dans le groupe ARRET. Même si la concentration du TX2 à H6 dans le groupe ARRET est inférieure à celle du groupe SANS, la forte augmentation du TX2 du groupe ARRET ne permet pas d’éliminer l’existence d’un effet rebond à l’arrêt de l’aspirine. References [1] [2]

Circulation, 2004 ;110 :2361-7. Adv Prostagl Thrombox Leukot Res. 1991 ;21 : 157-60.

R430 VALIDATION DES RÉSULTATS DU THROMBOÉLASTOMÈTRE ROTATIF DÉLOCALISÉ EN RÉANIMATION DÉFOURNEL C1, LEVRAT A1, RUGERI L2, FLOCCARD B1, CROZON J1, NEGRIER C2, PETIT P1, ALLAOUCHICHE B1 1 Département

anesthésie réanimation Hopital Edouard Herriot, lyon ;

2 Laboratoire d'hémostase Hopital Edouard Herriot, Lyon.

Introduction : Le thromboélastomètre rotatif ROTEM‚ permet au lit du patient une évaluation globale et rapide de l’hémostase sur sang total. Un premier travail d’évaluation du ROTEM‚ avait permis de corréler les valeurs obtenues au bilan d’hémostase classique chez le polytraumatisé (SFAR 2005) L’objectif de cette étude était d’analyser la validation concomitante du test effectué par le clinicien en comparant les résultats de ce même test réalisé par le laboratoire d’hémostase, chez des patients de réanimation. Matériel et méthodes : 51 prélèvements ont été analysés simultanément sur 2 appareils (réanimation et laboratoire), avec réalisation de 3 tests : ExTEM, FibTEM, ApTEM. Les valeurs étudiées étaient : A15 (amplitude maximum du caillot à 15 min en mm) de l’ExTEM (valeur la mieux corrélée au TP), A10 du FibTEM (corrélée au fibrinogène) et A15 de l’ApTEM (étude de la correction de l’hyperfibrinolyse). Des tests de corrélation et de Bland et Altman ont été utilisés.

Introduction : L’hémorragie du post-partum (HPP) complique 1 % des grossesses entraînant une augmentation de mortalité et de morbidité. L’antithrombine (AT) est un traitement substitutif indiqué dans les déficits congénitaux et acquis. Matériel et méthodes : Etude rétrospective (1994-04) descriptive, comparant des patientes présentant une HPP : traitement conventionnel (groupe C) et C plus Antithrombine (groupe AT). Les données démographiques, d’hémostase et de transfusion ont été relevées. Le nombre de produits sanguin transfusés (PST) est calculé par rapport au moment d’injection de l’AT (groupe AT) ou au geste hémostatique (embolisation ou chirurgie) dans le groupe C. Toutes les patientes ont nécessité une prise en charge en réanimation. Les variables quantitatives sont comparées par un test de Man-Whitney (médiane [écart interquartile]). Les variables qualitatives sont analysées par un test de Chi². P<0 ,05 a été considéré comme significatif. Résultats : 27 patientes (groupe AT=17, groupe C= 10) ont été incluses. Les 2 groupes étaient comparables pour l’âge (31ans [5] vs. 27 [5]), le score IGS II (12 [17] vs. 11 [5]), la parité ainsi que le taux d’hémoglobine le plus bas (6,2 g/dl [1,8] vs. 6,5 [1,6]). L’embolisation a été effectuée chez 9 patientes du groupe AT (53 %) et 5 du groupe C (50 %). 6 hystérectomies d’hémostase sont notées dont 5 dans le groupe AT. Les résultats du nombre de PST sont exposés dans le tableau. CG avant

CG après

PFC avant

PFC après

CUP avant

CUP après

Gpe AT

5 [6]

4 [4]

3 [5]

3 [3]

0 [2]

2 [3]

Gpe C

3 [5]

0 [2]

1 [2]

2 [4]

0 [0]

1 [1]

P

0,08

0,02

0,23

0,19

0,31

0,74

Les valeurs les plus basses du TP (23 % [28] vs 47 % [35], p=0,08), du TCA (76 sec [97] vs. 38 [22], p=0,2) et du fibrinogène (0,8g/l [0,6] vs. 1,4 [1,6], p=0,08) étaient comparables entre les groupes AT vs. C. Les plaquettes (68000/mm3 [43000] vs. 115000 [67000], p=0,04) étaient plus basses dans le groupe AT. La durée de normalisation du TP (p= 0,33), du TCA (p=0,17), du fibrinogène (p=0,21) et des plaquettes (p=0,85) étaient comparable entre les groupes AT vs. C.

S190

Hémostase thrombose / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 25 (2006) S187–S190

Discussion : L’AT ne semble pas apporter de bénéfice sur l’épargne de produits sanguins, ni sur la correction de l’hémostase biologique. Par contre, elle augmente le nombre de CG transfusés, probablement du fait de son activité anticoagulante. L’AT ne semble pas être une bonne indication dans l’HPP.

R432 THROMBOPÉNIE INDUITE PAR L'HÉPARINE CHEZ DES PATIENTS PORTEURS DE BRÛLURES GRAVES LE QUYNH D1, TISSOT S1, MAGNIN C1, BERTIN-MAGHIT M1, OLIVIER L1, PETIT P1 1

Centre de Traitement des Brûlés ; Hôpital Edouard Herriot, Lyon.

Introduction : L’héparine non fractionnée (HNF) est largement utilisée chez les brûlés graves en prophylaxie de la maladie thromboembolique. L’emploi des héparines de bas poids moléculaire par voie sous cutanée est en effet difficile (lésions cutanées étendues, oedèmes généralisés initiaux, pansements). Cependant, l’HNF expose au risque de thrombopénie à l’héparine (TIH) notamment de type II d’origine immune. Le but de cette étude rétrospective est de rapporter l’incidence de la TIH de type II dans un centre de traitements des brûlés. Matériel et méthodes : Les patients ayant reçu de l’HNF entre 2000 et 2005 ont été comptabilisés. Le diagnostic de TIH a été posé sur les critères suivants : diminution de la numération plaquettaire initiale > 40 %, tests d’agrégation pla-

quettaire et/ou immunoenzymatiques ELISA mettant en évidence des anticorps anti F4P positifs, réascension des plaquettes dès l’arrêt de l’héparine. Les accidents thromboemboliques ont été relevés. Résultats : Pendant la période d’étude, 171 patients ont reçu de l’HNF. Neuf diagnostics de TIH (5.3 %) ont été posés. Le pourcentage moyen de surface corporelle brûlée était de 46±19 %. Le délai moyen d’apparition de la thrombopénie après introduction de l’HNF était de 14,6 jours [10j – 29 j]. Dans 4 cas sur 9, les 2 tests biologiques étaient positifs ; 4 fois, seul le test ELISA était positif et dans 1 cas, seul le test d’agrégation était positif. La réascension des plaquettes a été effective dans tous les cas 48 heures après l’arrêt de l’HNF. Chez ces 9 patients, 2 accidents thrombotiques ont été retrouvés (thrombose veineuse fémorale, thrombose artérielle périphérique d’un membre inférieur nécessitant une amputation en jambe). Chez ces 9 patients, la prévention thromboembolique a été assurée ensuite par l’administration de dapanaroïde (Orgaran). Il n’y a pas eu de réactivité croisée observée. Discussion : L’incidence de TIH dans ce groupe de brûlés graves est élevée (5.3 %), supérieures aux valeurs les plus hautes rapportées dans la littérature en chirurgie cardiaque ou orthopédique [1]. Le risque de TIH pourrait être augmenté chez les brûlés graves par la présence d’un syndrome inflammatoire systémique majeur et l’activation plaquettaire au niveau des tissus brûlés. Référence [1]

Circulation 2005 ; 111 :2671-2683.