Hémovigilance receveurs, état des connaissances

Hémovigilance receveurs, état des connaissances

Lectures sollicitées / Transfusion Clinique et Biologique 23 (2016) 264–272 270 Session 13 – Pertinence des examens immuno-hématologiques (IH) Modér...

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Lectures sollicitées / Transfusion Clinique et Biologique 23 (2016) 264–272

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Session 13 – Pertinence des examens immuno-hématologiques (IH) Modérateurs : Laurence Augey et Dominique Legrand LS-19

Pertinence des examens immuno-hématologiques en préopératoire : expérience lyonnaise

Laurence Augey ∗ , Vincent Piriou Centre hospitalier Lyon Sud, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Augey)

Introduction Nous présentons la démarche adoptée au groupement hospitalier Sud HCL depuis 2009 pour diminuer la prescription des examens immunohématologiques (EIH) en préopératoire non justifiés par un risque de transfusion intermédiaire ou élevé. Matériel et méthodes Nous avons élaboré, entre 2010 et 2012, des recommandations de prescription des EIH en chirurgies viscérale, endocrinienne et gynécologique pour des interventions ayant un taux de transfusion ≤ 1,5 % identifié antérieurement. Leur évaluation est réalisée sur Business Object® . Des tableaux de bord semestriels sont envoyés par mail aux équipes qui peuvent ainsi suivre leurs pratiques. Résultats Nous avons suivi 15 217 patients de 2009 à 2015 sans variation des taux de transfusion (≤ 1,5 %), ni transfusion en urgence vitale. Le taux de pertinence est > 98 %. Le taux de patients ayant bénéficié d’au moins un EIH a baissé significativement de 57 % en 2009 à 17 % en 2015. Le taux de suivi des recommandations varie de 62 à 91 % selon les interventions. Le nombre d’EIH a diminué régulièrement chaque année, il est passé de 4181 en 2009 à 528 en 2015 et les groupages ABO RH:1 de 1510 à 376 pour un nombre de patients opérés de 2071 et 2086 respectivement. Le résultat économique est de 31 611 D sur la période de 5 ans. Discussion Les taux de transfusion sont comparables aux données de la littérature et valident le choix des interventions. Le nombre d’EIH a diminué avec un impact économique pour l’institution. Néanmoins, nos résultats peuvent être encore améliorés. Conclusion Cette démarche est efficace pour diminuer les EIH non justifiés en préopératoire. Les données obtenues par l’établissement permettent de convaincre les anesthésistes réanimateurs de modifier leurs pratiques sans risque pour le patient. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2016.08.141 LS-20

Pertinence des examens d’immuno-hématologie : expérience AP–HM Lassale 1,∗ ,

Dettori 2

Bernard Isabelle 1 AP–HM, Marseille, France 2 EFS Alpes-Méditerranée, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Lassale) L’établissement franc¸ais du sang Alpes-Méditerranée (EFS AM) s’est implanté dans chaque site de l’Assistance publique–Hôpitaux de Marseille (AP–HM) en 2006. Lors de la reprise de notre activité immuno-hématologique, l’EFS AM nous a demandé de continuer notre politique de prévention des usurpations d’identité. En vue de prévenir des accidents d’incompatibilité ABO, l’AP–HM prescrit un groupe d’identitovigilance ABO à chaque admission impliquant un épisode transfusionnel, pour les patients déjà groupés deux fois. Sont exclus de cette procédure, les patients d’hématologie et d’oncologie (adultes et enfants), dialyse. Cette politique institutionnelle peut paraître abusive, mais nous arrêtons chaque année une trentaine d’usurpations d’identité et une dizaine d’homonymies. Une étude conjointe AP–HM – EFS AM a retrouvé que l’usurpation d’identité était la principale cause des discordances de résultats ABO. La mise en place

de cette stratégie a permis la prévention de 19 transfusions incompatibles en 2015. En contrepartie de cette pratique, l’EFS AM s’engage à ne pas réaliser des examens d’immuno-hématologie redondants. Ainsi, l’AP–HM économise chaque année entre 360 000 et 400 000 euros. Cette relation de confiance entre nos 2 structures est primordiale pour la prise en charge de nos patients. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2016.08.142 LS-21

Gestion des examens immuno-hématologiques en obstétrique et situations rares Pascaline Bricca EFS Rhône-Alpes-Auvergne, Bron, France Adresse e-mail : [email protected] La surveillance immuno-hématologique des femmes enceintes doit permettre d’une part de dépister et surveiller les situations d’incompatibilité fœtomaternelles érythrocytaires pouvant entraîner une maladie hémolytique fœtale ou néonatale, d’autre part d’assurer la sécurité transfusionnelle de la mère et de l’enfant. Les documents de référence et recommandations précisent la place et le calendrier des examens dans cette surveillance : groupe sanguin, phénotype RHKEL1, recherche d’anticorps irréguliers, titrage et dosage pondéral, génotypage fœtal. Les anticorps les plus à risque d’incidence hémolytique restent actuellement les anti-RH1, anti-RH4 et anti-KEL1. D’autres anticorps (anti-FY1, anti-JK1, antiMNS3. . .) ont généralement peu d’incidence clinique mais doivent être pris en compte pour assurer la sécurité transfusionnelle de la mère et de l’enfant. Plusieurs dossiers récents dans notre région ont mis en lumière la difficulté de gérer l’urgence transfusionnelle lorsque ces patientes immunisées ne sont pas connues de l’EFS. Les immunisations de type anti-public restent rares mais en augmentation dans certaines régions en raison des flux migratoires. Certaines peuvent être à l’origine d’atteinte hémolytique sévère fœtale et posent des problèmes de mise à disposition d’unités de globules rouges compatibles, nécessitant une étroite collaboration entre les sites transfusionnels, le CNRGS et la BNSPR. En Rhône-Alpes les laboratoires d’immuno-hématologie de l’EFS suivent chaque année plusieurs de ces grossesses, notamment chez des porteuses d’anti-MNS5 et anti-JR1, les plus fréquents actuellement. Une stratégie particulière doit être envisagée dans chaque cas afin de garantir au mieux la sécurité de la transfusion. Conclusion La surveillance des situations d’incompatibilité fœto-maternelle doit dans tous les cas impliquer le partage d’information et la collaboration entre les différents intervenants, biologiste, obstétricien, pédiatre et responsable de distribution. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

L’auteur déclare ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2016.08.143

Session 14 – Hémovigilance receveurs Modérateurs : Martine Besse-Moreau et Sylvie Schlanger LS-22

Hémovigilance receveurs, état des connaissances

Allison Gautier ∗ , Karim Boudjedir , Imad Sandid , Raphaël Adda , Mehdi Benkebil , Isabelle Sainte-Marie ANSM, Saint-Denis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Gautier)

Lectures sollicitées / Transfusion Clinique et Biologique 23 (2016) 264–272 Dans un contexte de cession de produits sanguins labiles (PSL) estimé depuis 2010 entre 3,1 et 3,2 millions de produits annuels, l’hémovigilance receveurs concerne la surveillance des événements indésirables survenus chez les patients transfusés. Entre 2010 et 2015, 25 471 effets indésirables receveurs (EIR) d’enquête transfusionnelle terminée, déclarés dans l’application e-FIT, sont d’imputabilité forte (imputabilité probable ou certaine, 135,5 EIR/100 000 PSL) dont 34 décès (0,18/100 000 PSL). La plupart (92,3) sont non graves. Le diagnostic posé deux fois sur trois est une allo-immunisation isolée (72,3/100 000 PSL) ou une réaction fébrile non hémolytique (RFNH, 18,0/100 000 PSL) ; 64,4 % des EIR graves (grade de sévérité > 1) concernent une allergie ou un œdème pulmonaire de surcharge (TACO) (3,1 et 3,6/100 000 PSL respectivement pour les formes graves). Aucun oedème pulmonaire lésionnel (TRALI, 0,65/100 000 PSL) n’est déclaré d’imputabilité certaine (32,5 % des TRALI) suite à transfusion de plasma depuis 2010 ni de concentrés de plaquettes d’aphérèse depuis 2011. Les infections bactériennes (IBTT) et virales (77 % impliquant le VHE) représentent 0,33 EIR pour 100 000 PSL. Soixante-neuf incompatibilités immunologiques concernent le système ABO (0,37 EIR/100 000 PSL). La tendance déclarative décroissante des EIR graves entre 2010–2015 (de 11,9 à 9,9/100 000 PSL) ne se reflète pas parmi les 37 % en lien avec la qualité et la sécurité des PSL (allergie, TRALI, IBTT, infections virales), d’occurrence stable sur la période (3,9/100 000 PSL). La tendance à la baisse des EIR graves en lien avec un non-respect des bonnes pratiques transfusionnelles (incompatibilité immunologique ABO, TACO) observée jusqu’en 2012 s’est inversée en 2013 et se stabilise depuis à 4,5/100 000 PSL, représentant plus de 40 % des EIR graves depuis 2013. Réduire l’occurrence des EIR en particulier évitables, tout en optimisant l’exhaustivité déclarative, reste d’actualité. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2016.08.144 LS-23

Une expérience de recherche active des EIR : TACO Dominique Maurière 1,∗ , Christophe Goetz 1 , Sébastien Gette 1 , Philippe Renaudier 2 1 CHR Metz-Thionville, hôpital de Mercy, Metz, France 2 ARS Lorraine, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Maurière) Introduction L’œdème aigu pulmonaire (OAP) post-transfusionnel ou TACO, première cause de décès en transfusion en 2014, est probablement sous déclaré. Nous avons essayé d’améliorer la déclaration de cet évènement indésirable, grâce aux données du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) de notre établissement. Méthode Nous avons choisi d’utiliser le PMSI en plus des moyens habituels de recherche des TACO : déclaration spontanée, enquête sur les causes de destruction des produits sanguins labiles (PSL). . . Le principe est de croiser sur un même séjour le code d’insuffisance cardiaque : I50.- en position de diagnostic associé significatif et un acte de transfusion. Ceci permet d’éliminer d’emblée les OAP de surcharge, autres que transfusionnels (diagnostic principal) et les OAP lésionnels. Cette recherche a été complétée en 2015 par l’ajout des diagnostics : insuffisance respiratoire aiguë (j96,0) et syndrome de détresse respiratoire chez l’adulte (j80). Résultats En 2014 sur 19 958 PSL transfusés : 9 TACO ont été identifiés dont 2 via les données du PMSI. En 2015 sur 19 907 PSL transfusés : 13 TACO dont 2 via le DIM. L’ajout des diagnostics j96,0 et j80 n’a pas permis d’identifier de cas supplémentaire. Limites L’enquête via les données du PMSI ne peut se faire qu’en décalé (exhaustivité) et dépend de la qualité du codage par le médecin. Celui-ci ne cherche pas à cacher l’OAP puisqu’on le retrouve dans les dossiers et/ou les courriers de sortie, mais ne pense pas à le déclarer car ce n’est pas un problème dû à la qualité du produit. Conclusion La requête via les données du PMSI a permis d’améliorer la notification des TACO dans l’établissement. Depuis la fin 2014, une grande campagne a été faite auprès des prescripteurs en s’appuyant sur les nouvelles

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recommandations HAS, améliorant encore les déclarations. L’étape suivante sera d’évaluer si cette sensibilisation contribue à diminuer le taux d’incidence des TACO ainsi détectés. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2016.08.145 LS-24

Pistes pour améliorer la déclaration des effets indésirables receveur (EIR) dans un établissement de santé (ES) Philippe Cabre ARS NPDCP, Euralille, France Adresse e-mail : [email protected] Le professionnel de santé doit signaler, sans délai, tout EIR dont il a connaissance, auprès du correspondant d’hémovigilance de son établissement de santé (CHVES). Ce CHVES (identifié dans le système par sa carte de professionnel de santé) déclare ensuite cet EIR par le biais d’une application Internet sécurisée dédiée (e-FIT) au coordonnateur régional d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle (CRH), à l’ANSM et à l’établissement franc¸ais du sang (EFS). Le signalement, la déclaration et l’analyse des EIR améliorent la sécurité du patient, en permettant l’adaptation des protocoles transfusionnels et des prescriptions futures de produit sanguin labile (PSL). On constate une grande disparité des taux de déclaration des EIR selon les régions et entre ES, avec une sous-déclaration probable. Accroître la déclaration des EIR et les bénéfices attendus en terme de sécurité transfusionnelle pourrait reposer sur : – une information pré-transfusionnelle du receveur renforcée sur les bénéfices et les risques de la transfusion, impliquant le patient dans le signalement, lui accordant un rôle proactif dans sa thérapeutique ; – une formation systématique des soignants (infirmiers, sages-femmes, internes, médecins) à l’hémovigilance et à la sécurité transfusionnelle, en particulier sur les EIR ; – une recherche « active » par le biais des logiciels de soins, qui en croisant les données de surveillance avec l’acte transfusionnel ou une destruction de PSL, soulèverait l’hypothèse d’un EIR, à valider par un dialogue entre clinicien et CHVES ; – une meilleure reconnaissance de la fonction du CHVES, qui, généralement, n’assume pas exclusivement cette mission transversale, essentielle pour un ES ; – le développement des binômes d’hémovigilance avec la poursuite du déploiement d’assistants paramédicaux dédiés (infirmier pivot par exemple). Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

L’auteur déclare ne pas avoir de liens

http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2016.08.146 LS-25

Hémolyses drépanocytaires : où en sommes-nous ? Claire Rieux 1,∗ , Edith De Meyer 1 , Dora Bachir 1 , Karim Boudjedir 2 GHU Henri-Mondor, Créteil, France 2 ANSM, Saint-Denis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Rieux)

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L’hémolyse retardée post-transfusionnelle (HRT) survenant chez le patient drépanocytaire est une complication grave, létale dans un certain nombre de cas et qui a toujours des conséquences sur l’avenir transfusionnel du patient. Cet événement, longtemps sous-estimé, bénéficie actuellement d’une meilleure reconnaissance par les cliniciens et les hémovigilants. Depuis 2010, entre 10 et 20 cas par an sont déclarés en France comme au Royaume-Uni. Si la communication et la sensibilisation doivent se poursuivre pour tendre vers l’exhaustivité, l’amélioration de la qualité des données recueillies est une priorité. Le travail sur une fiche technique initié par le groupe « receveurs de PSL » de l’ANSM soulève de nombreuses questions. Doit-on identifier par une catégorie diagnostique spécifique la sous-population des patients drépanocytaires sachant que cette