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Histoire
À LIRE, VOIR, ÉCOUTER
Univers, univers Régis Jauffret Éditions Verticales, 2004, ISBN 2-84335-176-6 (20 €)
Un roman réalité, un style léger proche du dialogue de film, une réflexion sur le temps, le temps de l’homme, le temps de la vie, le temps qui passe et le temps qui s’éternise, voilà ce qui caractérise ce très bon texte. Pour résumer l’intention de l’auteur, on peut se laisser convaincre par la phrase choisie par l’éditeur en 4e de couverture : « Nous sommes des univers passagers dans l’univers qui s’éternise. » L’auteur ne vous est sûrement pas inconnu, Univers, univers est son dixième roman. Parmi ses anciens ouvrages on peut relire « Stricte Intimité » chez Julliard en 1996, « Fragments de la vie des gens » Éditions Verticales en 2000 qui sont parmi ses deux meilleurs avec ce dernier excellent livre.
Dans la limite des corps disponibles Grégoire Louis Éditions Verticales, 2003, ISBN 2-84335-157X (14,50 €)
Un court roman, mais un grand moment de littérature. L’auteur nous conte comment un enfant devenu trop précocement célèbre et riche (tiens, tiens, un fils de pub peut-être ?) a du mal à devenir autre chose que le successeur de ce qu’il était. Ce gamin a qui l’on a volé l’enfance en lui imposant une réussite d’adulte. Et si l’auteur voulait nous rappeler qu’avant le matériel il y avait le senti, le joui, le pensé, le partagé, le rêvé. À lire absolument.
La dormance Marielle Gallet Éditions Plon, 2004, ISBN 2-259-19938-0 (17 €)
« Personne n’est jamais aussi seul au monde qu’il le croyait ». Mais faut-il être à la fin de sa vie pour s’en rendre compte ? Est-ce la mort, la sagesse, le renoncement qui poussent à faire le bilan de notre être profond et vouloir approcher la notion du pourquoi ? Il est harassant de se souvenir. Peut-on atteindre l’amour
Médecine palliative
sans le vouloir. L’auteur nous entraîne, au fil des mots, dans une série de pages qui nous confronte nous aussi à nos souvenirs, à nos regrets. Cela avec toujours beaucoup de tendresse, sans aucune violence ni provocation. À lire et à relire.
Lettres d’amour Fernando Arrabal Éditions Actes Sud, 2004, ISBN 2-7427-4633-1 (12,50 €)
Magnifique cri d’amour d’une mère pour son fils avec le talent indiscutable d’Arrabal. Tout se passe au début de la guerre civile espagnole, au sein d’une tourmente et de la misère. La culpabilité se mêle à la tragédie. Cette pièce se joue depuis 2001 sans interruption. Non seulement à lire mais à aller voir jouer.
Inconvenances Martine Roffinella Éditions Phébus, 2004, ISBN 2-84950-960-2 (10 €)
six ou sept siècles dits obscurs (du 5 e au 7e), après la mort des plaisirs antiques, auraient dominé en Occident des amours barbares et bestiales que l’Église aurait fini par dompter, non sans quelques refoulements. En vérité, sur les conduites sexuelles, les structures de parenté et plus largement le rapport entre les femmes et les hommes au temps où se constituaient les cultures de l’Europe occidentale, la lumière restait à faire malgré les travaux pionniers de Denis de Rougemont ou de Jack Goodie. Ce livre est érudit, mais reste accessible grâce à une écriture didactique. La documentation est riche, on mesure le travail effectué pour nous livrer un élément clé de l’histoire de nos mœurs et coutumes occidentaux. Chacun pourra se rendre compte que le modernisme le plus forcené peut s’inscrire dans les affres de notre histoire. Le génie serait-il plus adaptatif que créatif ? Chacun bâtira son avis selon ses choix et selon son bon vouloir. Livre qu’il serait dommage de ne pas lire.
Septième livre d’un écrivain qui déchaîne la presse depuis son premier texte en 1998. Une succession de scènes de vie est décrite avec une rage peu fréquente. Tout y passe, le savoir vivre, les sans domiciles fixes, la mort, les enfants, la solitude… Si le lecteur a la curiosité de savoir ce que sont les « primates vieillotines, les volailles primesautières, les ectoplasmes », il lui faudra lire Martine Roffinella. Cependant, le lecteur ne devra pas s’attendre à une prose qui montre le côté rose de la vie. L’auteur nous mène plus du côté obscur de celle-ci.
Splendeurs et misères
Histoire
Divers
L
La nuit de l’Inca. Tome II
e chemin des amours barbares. Genèse médiévale de la sexualité européenne Jean Pierre Poly Éditions Perrin, Collection pour l’histoire, 2003, ISBN 2-262-02010-8 (26 €)
Entre l’Antiquité et le Moyen Âge classique, le sexe médiéval fait dans l’imaginaire contemporain triste mine : durant
270
du fait divers Laurent ChevalierLaurent ChevalierLaurent Chevalier Éditions Perrin, Collection pour l’histoire, 2004, ISBN 2-262-01938-X (18 €)
Selon l’auteur, le fait divers rend compte du normal, du banal mais, il révèle en même temps un univers sombre et fascinant comme l’envers de nos sociétés. Une étude historique sur le fait divers qui permet une approche inhabituelle de notre histoire.
Vehlmann & Duchazeau Éditions Dargaud, 2004, ISBN 2.205.05445.7 (9,45 €)
De la rencontre d’un berger et d’un empereur va renaître le soleil. Il aura fallu la mort de deux personnages pour que reluise un astre qui amènera paix et bonheur. Un scénario fort bien construit. Un
N° 5 – Octobre 2004
Univers, univers Régis Jauffret Éditions Verticales, 2004, ISBN 2-84335-176-6 (20 €)
Un roman réalité, un style léger proche du dialogue de film, une réflexion sur le temps, le temps de l’homme, le temps de la vie, le temps qui passe et le temps qui s’éternise, voilà ce qui caractérise ce très bon texte. Pour résumer l’intention de l’auteur, on peut se laisser convaincre par la phrase choisie par l’éditeur en 4e de couverture : « Nous sommes des univers passagers dans l’univers qui s’éternise. » L’auteur ne vous est sûrement pas inconnu, Univers, univers est son dixième roman. Parmi ses anciens ouvrages on peut relire « Stricte Intimité » chez Julliard en 1996, « Fragments de la vie des gens » Éditions Verticales en 2000 qui sont parmi ses deux meilleurs avec ce dernier excellent livre.
Dans la limite des corps disponibles Grégoire Louis Éditions Verticales, 2003, ISBN 2-84335-157X (14,50 €)
Un court roman, mais un grand moment de littérature. L’auteur nous conte comment un enfant devenu trop précocement célèbre et riche (tiens, tiens, un fils de pub peut-être ?) a du mal à devenir autre chose que le successeur de ce qu’il était. Ce gamin a qui l’on a volé l’enfance en lui imposant une réussite d’adulte. Et si l’auteur voulait nous rappeler qu’avant le matériel il y avait le senti, le joui, le pensé, le partagé, le rêvé. À lire absolument.
La dormance Marielle Gallet Éditions Plon, 2004, ISBN 2-259-19938-0 (17 €)
« Personne n’est jamais aussi seul au monde qu’il le croyait ». Mais faut-il être à la fin de sa vie pour s’en rendre compte ? Est-ce la mort, la sagesse, le renoncement qui poussent à faire le bilan de notre être profond et vouloir approcher la notion du pourquoi ? Il est harassant de se souvenir. Peut-on atteindre l’amour
Médecine palliative
sans le vouloir. L’auteur nous entraîne, au fil des mots, dans une série de pages qui nous confronte nous aussi à nos souvenirs, à nos regrets. Cela avec toujours beaucoup de tendresse, sans aucune violence ni provocation. À lire et à relire.
Lettres d’amour Fernando Arrabal Éditions Actes Sud, 2004, ISBN 2-7427-4633-1 (12,50 €)
Magnifique cri d’amour d’une mère pour son fils avec le talent indiscutable d’Arrabal. Tout se passe au début de la guerre civile espagnole, au sein d’une tourmente et de la misère. La culpabilité se mêle à la tragédie. Cette pièce se joue depuis 2001 sans interruption. Non seulement à lire mais à aller voir jouer.
Inconvenances Martine Roffinella Éditions Phébus, 2004, ISBN 2-84950-960-2 (10 €)
six ou sept siècles dits obscurs (du 5 e au 7e), après la mort des plaisirs antiques, auraient dominé en Occident des amours barbares et bestiales que l’Église aurait fini par dompter, non sans quelques refoulements. En vérité, sur les conduites sexuelles, les structures de parenté et plus largement le rapport entre les femmes et les hommes au temps où se constituaient les cultures de l’Europe occidentale, la lumière restait à faire malgré les travaux pionniers de Denis de Rougemont ou de Jack Goodie. Ce livre est érudit, mais reste accessible grâce à une écriture didactique. La documentation est riche, on mesure le travail effectué pour nous livrer un élément clé de l’histoire de nos mœurs et coutumes occidentaux. Chacun pourra se rendre compte que le modernisme le plus forcené peut s’inscrire dans les affres de notre histoire. Le génie serait-il plus adaptatif que créatif ? Chacun bâtira son avis selon ses choix et selon son bon vouloir. Livre qu’il serait dommage de ne pas lire.
Septième livre d’un écrivain qui déchaîne la presse depuis son premier texte en 1998. Une succession de scènes de vie est décrite avec une rage peu fréquente. Tout y passe, le savoir vivre, les sans domiciles fixes, la mort, les enfants, la solitude… Si le lecteur a la curiosité de savoir ce que sont les « primates vieillotines, les volailles primesautières, les ectoplasmes », il lui faudra lire Martine Roffinella. Cependant, le lecteur ne devra pas s’attendre à une prose qui montre le côté rose de la vie. L’auteur nous mène plus du côté obscur de celle-ci.
Splendeurs et misères
Histoire
Divers
L
La nuit de l’Inca. Tome II
e chemin des amours barbares. Genèse médiévale de la sexualité européenne Jean Pierre Poly Éditions Perrin, Collection pour l’histoire, 2003, ISBN 2-262-02010-8 (26 €)
Entre l’Antiquité et le Moyen Âge classique, le sexe médiéval fait dans l’imaginaire contemporain triste mine : durant
270
du fait divers Laurent ChevalierLaurent ChevalierLaurent Chevalier Éditions Perrin, Collection pour l’histoire, 2004, ISBN 2-262-01938-X (18 €)
Selon l’auteur, le fait divers rend compte du normal, du banal mais, il révèle en même temps un univers sombre et fascinant comme l’envers de nos sociétés. Une étude historique sur le fait divers qui permet une approche inhabituelle de notre histoire.
Vehlmann & Duchazeau Éditions Dargaud, 2004, ISBN 2.205.05445.7 (9,45 €)
De la rencontre d’un berger et d’un empereur va renaître le soleil. Il aura fallu la mort de deux personnages pour que reluise un astre qui amènera paix et bonheur. Un scénario fort bien construit. Un
N° 5 – Octobre 2004