VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212 cellulaire, mais elles peuvent également être modifiées tout au long de la vie pour permettre à l’organisme de s’adapter à son environnement. Les modèles animaux ou végétaux ont permis d’étudier l’impact de l’environnement sur ces changements épigénétiques. Chez l’homme, ces observations sont plus difficiles même si la plasticité épigénétique est clairement observée lors du vieillissement ou dans les études de jumeaux. Plusieurs études ont cependant montré que des changements épigénétiques induits durant la vie fœtale ou tout au long de la vie, peuvent avoir des conséquences à plus ou moins long terme et induire certaines pathologies. L’impact de plusieurs facteurs environnementaux, tels que la nutrition, l’exercice physique, le stress ou les polluants sur les marques épigénétiques, sera retracé au travers de plusieurs exemples dans différentes fenêtres de la vie fœtale à la vie adulte, suivi de leurs conséquences pathologiques ou non. Mots clés Épigénétique ; Environnement ; Modèles animaux/végétaux ; Homme Déclaration d’intérêts d’intérêts.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.007 A2-3
Histoire pondérale des femmes avant et pendant la grossesse et croissance pré- et postnatale de l’enfant B. Heude , M. Jacota , A. Forhan , M.-A. Charles Inserm Unité 1018, CESP, équipe 10 « Épidémiologie du diabète, de l’obésité et des maladies rénales : approche vie entière », Université Paris-Sud, Villejuif, France Introduction Une proportion grandissante de femmes débute leur grossesse en état de surcharge pondérale. Or l’obésité entraîne des complications de la grossesse susceptibles de retentir sur la croissance fœtale et la santé à long terme de l’enfant. Les variations pondérales des femmes avant et pendant la grossesse pourraient également jouer un rôle propre. Méthode À partir des données de la cohorte mères-enfants EDEN, nous avons étudié l’histoire pondérale des mères autour de la grossesse en lien avec le poids de naissance et la corpulence de l’enfant à 5 ans, à l’aide de modèles linéaires multiples et d’analyses de chemins. Résultats L’indice de masse corporelle (IMC) en début de grossesse et la prise de poids gestationnelle maternelle étaient indépendamment associés au poids de naissance, le rôle de l’IMC étant prédominant. Le risque de faible poids de naissance était augmenté chez les femmes normopondérales ayant perdu du poids avant leur grossesse. À plus long terme, plus les femmes avaient perdu du poids avant la grossesse, plus les enfants avaient pris du poids à 5 ans. Une relation en U était observée entre la prise de poids gestationnelle et la masse grasse de l’enfant à 5 ans, chez les mères normopondérales. Conclusion Ces résultats soulignent qu’indépendamment des relations entre l’IMC de la mère et de l’enfant, les variations de poids maternelles avant et pendant la grossesse sont associées à la croissance staturo-pondérale et au développement de l’adiposité de l’enfant. Cependant, si la prise de poids pendant la grossesse fait l’objet d’une attention clinique croissante, les variations pondérales avant la grossesse sont, quant à elles, ignorées. Mots clés Nutrition ; Programmation ; Cohorte mère-enfant ; Croissance Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.008 A2-4
Effets de l’exposition fœtale aux polluants de l’air sur la santé de l’enfant : synthèse et résultats récents J. Lepeule a , J. Tost b , P. Chavatte-Palmer c , B. Heude d,e , M.-A. Charles d,e , R. Slama a a Inserm, Université de Grenoble, Institut Albert-Bonniot (U823), Équipe d’épidémiologie environnementale appliquée à la reproduction et la santé respiratoire, Grenoble, France
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Laboratoire d’épigénétique et environnement, Centre national de génotypage, CEA, Institut de génomique, Évry, France c Inra, UMR1198 Biologie du développement et reproduction, Jouy-en-Josas, France d Inserm, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), UMRS 1018 Équipe d’épidémiologie du diabète, de l’obésité et des maladies rénales : approche « vie entière », Villejuif, France e Université Paris-Sud, UMRS, Villejuif, France Introduction Un nombre croissant d’études indique que l’exposition maternelle aux polluants atmosphériques est associée à une croissance fœtale plus faible mais les effets à plus long terme et les mécanismes biologiques sousjacents sont peu décrits. Méthodes La cohorte suivi de l’exposition aux polluants atmosphériques durant la grossesse et l’enfance et santé (SEPAGES) repose sur 700 femmes enceintes recrutées en 2014–2015 au premier trimestre de la grossesse dans l’agglomération grenobloise. Son originalité réside dans un suivi intensif de la grossesse puis de l’enfant qui permettra d’étudier les effets à long terme d’expositions précoces. Afin d’explorer les mécanismes biologiques qui régissent ces effets à long terme, une étude similaire à SEPAGES est conduite sur des lapines gestantes avec un suivi à long terme de la descendance. De plus, une étude sur la cohorte mère-enfant EDEN s’intéresse au rôle de la méthylation de l’ADN dans les associations entre pollution de l’air et croissance fœtale. Résultats Une revue des résultats récents obtenus chez l’animal et chez l’homme sera présentée. Chez le lapin, la croissance fœtale tend à être plus faible chez les mères exposées aux émissions d’un moteur diesel comparées aux non exposées. Chez l’homme, l’ADN de 600 placentas d’EDEN qui étaient stockés à −80 ◦ C a été extrait et la méthylation mesurée sur plus de 480 000 sites CpG (Puce Illumina 450K). Des premiers résultats sur les associations avec l’exposition à la pollution atmosphérique et le poids de naissance seront présentés. Discussion Ces résultats préliminaires suggèrent de poursuivre les efforts consistant à mener des travaux pluri-disciplinaires afin de répondre aux défis posés par la DOHaD. Mots clés Croissance fœtale ; Polluants atmosphériques Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.009 A2-5
L’impact des évènements de vie difficiles dans l’enfance sur le risque de dépression à l’âge adulte est-il socialement stratifié ? C. Rondet a,b , A. Romby a , M. Soler a , I. Parizot c , P. Chauvin a Inserm UMRS 1136, IPLESP, ERES, Paris, France b UPMC Université Paris 06, Faculté de médecine Pierre-et-Marie-Curie, DERMG, Paris, France c CNRS, Centre Maurice Halbwachs, ERIS, Paris, France
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Introduction L’existence d’un gradient social concernant la prévalence de la dépression est largement décrite. Le lien entre évènements de vie difficiles dans l’enfance et dépression est lui aussi connu mais aucune étude franc¸aise n’a étudié s’il était modulé par la situation sociale des individus. L’objectif est de déterminer si l’association entre évènements de vie difficiles dans l’enfance et dépression à l’âge adulte est similaire, ou non, dans différents milieux sociaux. Méthodes Analyse transversale des données 2010 de la cohorte SIRS, sur un échantillon représentatif de la population générale de l’agglomération parisienne. Des modèles de régressions logistiques stratifiés sur différents indicateurs sociaux ont été réalisés. Résultats De manière générale, l’impact des évènements de vie difficiles dans l’enfance sur le risque de dépression à l’âge adulte semble similaire quel que soit le marqueur social étudié (à l’âge adulte) : les forces d’association estimées sont du même ordre dans tous les milieux sociaux. Ainsi, les personnes ayant fait une tentative de suicide dans l’enfance ont un risque 4 fois plus important quel que soit le niveau de revenu considéré (OR = 3,48 IC95 % = [1,32–9,14] et OR = 4,41 IC95 % = [2,49–7,81], respectivement). Seuls l’absence parentale et les abus sexuels ont un impact différent à l’âge adulte : les personnes les plus