S204 VIIe Congrès international d’épidémiologie « Épidémiologie et santé publique » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S173–S213 l’exploitation des données du registre des cancers. L’objectif de cette étude a été de généraliser la méthode aux cas incidents de cancer sur la période 2008–2012. Méthode La population d’étude était définie comme la population de patients ayant fait l’objet d’un diagnostic de tumeur maligne infiltrante entre 2008 et 2012 et résidant en Poitou-Charentes au diagnostic. L’ensemble des RCP communiquées par les 3C et les Réseaux de cancérologie ont été consultées puis affiliées manuellement par les opérateurs du registre aux tumeurs recensées. Le critère de jugement principal était la trac¸abilité d’un passage en RCP dans l’intervalle de deux mois avant jusqu’à trois mois suivant le diagnostic. Résultats L’analyse a porté sur une population de 53 477 patients. Le taux global d’exhaustivité de passage en RCP tous cancers en Poitou-Charentes progressait de 58 % en 2008 à 71 % en 2012. Cette progression était retrouvée sur les cinq territoires de santé de la région. Des variations significatives existaient entre ces territoires de santé et des différences majeures étaient retrouvées selon les localisations cancéreuses discutées. Discussion Cette approche permet de décliner, à l’issue de chaque année consolidée par le registre, une évaluation territoriale de l’exhaustivité de passage en RCP des nouveaux patients atteints de cancer. La disponibilité des caractéristiques des patients et des caractéristiques tumorales dans les registres conduit à privilégier cette approche pour identifier les déterminants sur lesquels les Réseaux de cancérologie et les 3C pourraient orienter leurs actions correctives. Mots clés Exhaustivité ; RCP ; Cancer Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.090 E3-4
Illustration d’une démarche intégrative de données autour d’un registre des cancers pour l’évaluation du parcours de soins des patients
G. Defossez ∗ , A. Quillet , I. Ingrand , P. Ingrand Registre général des cancers de Poitou-Charentes, université de Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Defossez) Introduction D’énormes quantités de données sont produites chaque année par le système de soins mais peu d’outils sont capables aujourd’hui de les mobiliser pour dresser une typologie des parcours de soins des patients atteints de cancer. Le registre a développé une méthode permettant de produire une représentation temporelle des parcours de soins de ces patients en exploitant les données collectées en routine dans le cadre de ses missions de surveillance épidémiologique et de recherche. Méthode Une typologie d’évènements traceurs a été établie à partir des données d’anatomopathologie (ACP) et des données PMSI (diagnostics CIM-10 et actes CCAM) alimentant en continu le système d’information du registre. Une procédure algorithmique reproduit le parcours de soin individuel selon une chaîne de caractères exploitable informatiquement. Sa granularité est définie sur la base des recommandations de prise en charge en vigueur. Résultats Une première application a été faite sur le cancer du sein et déclinée en trois programmes d’évaluation : (1) exploitation des données d’ACP et PMSI pour la surveillance des délais d’accès aux traitements de 1082 patientes atteintes de cancer du sein non métastatique entre 2008 et 2010 (projet Trajan, financement Inca) ; (2) exploitation des données des structures de gestion du dépistage organisé (DO) pour l’évaluation de l’impact de la participation au DO sur le diagnostic, le traitement et la survie à 5 ans de 1891 femmes atteintes de cancer du sein en 2008–2009 (projet Trajan-Idoc, financement Inca) ; (3) exploitation des données de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) en oncologie pour l’évaluation des taux d’exhaustivité de passage en RCP de 7807 femmes atteintes de cancer du sein sur la période 2008–2012 (financement Inca-Réseau). Conclusion Cette approche fondée sur des données disponibles est exportable. Les objectifs opérationnels dépendent directement de l’exhaustivité de la base de données du registre et de l’interopérabilité de ses sources d’informations. Mots clés Parcours ; Cancer
Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.091 E3-5
Modéliser la construction des inégalités territoriales face aux cancers. Analyse de la cohorte EMS (Rhône-Alpes) Y. Fayet a,∗ , V. Chasles b , I. Ray-Coquard a Équipe EMS (Évaluation médicale sarcomes), centre Léon Bérard, France b Département de géographie et aménagement, université Jean Moulin Lyon III, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Y. Fayet) a
Introduction La progression des inégalités géographiques face aux cancers souligne notre difficulté à comprendre comment elles se construisent et à agir efficacement sur ce processus, reflétant la diverse qualité des territoires à protéger leurs habitants des risques de santé. Comprendre la construction de ces inégalités implique donc de reconstituer le processus médical aboutissant à ces inégalités, tout en montrant l’impact de la qualité des territoires sur l’issue de ce processus. Méthode La cohorte EMS regroupe l’ensemble des patients de Rhône-Alpes, diagnostiqués pour un sarcome (cancer rare) en 2005 et 2006 (n = 698) et permet de reconstituer les différentes étapes de leur prise en charge. Un risque relatif de décès est calculé en fonction de l’âge, du stade et du sous-type histologique du patient au moment du diagnostic. L’analyse multivariée de 15 variables géographiques, décrivant l’environnement, la population et la démographie médicale des IRIS (échelle infra-communale), distingue six types de territoires en Rhône-Alpes : les quartiers métropolitains, les quartiers populaires, les pôles urbains, les zones résidentielles, les espaces périurbains et les espaces ruraux). Résultats Les patients des quartiers métropolitains et des pôles urbains présentent les plus forts risques de décès avant le début de la prise en charge mais ont des taux de survie à cinq ans équivalents à la moyenne régionale. À l’inverse, les quartiers populaires et des espaces ruraux présentent les taux de survie les plus élevés alors que leurs patients semblaient initialement moins à risque. La perte de chances des habitants des espaces ruraux et des quartiers populaires signale que, dans le cas des sarcomes, les inégalités territoriales de mortalité se constituent durant la prise en charge thérapeutique. Conclusion Ces résultats montrent que les inégalités de santé ne peuvent pas être interprétées comme la reproduction systématique d’un gradient mais comme une construction évolutive et influencée, à chaque étape de la maladie, par les caractéristiques de l’individu et de son contexte de vie. Mots clés Inégalités de santé ; Cancer, sarcomes ; Qualité territoriale ; Géographie Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.06.092
Session E4 – Surveillance 2 E4-1
Usure physiologique globale et santé subjective à l’âge adulte : résultats de la cohorte britannique de naissances de 1958 C. Barboza Solis a,b,∗ , R. Fantin a , C. Delpierre a , M. Kelly-Irving a a UMR 1027 Inserm, université Toulouse III, Épidémiologie et analyses en santé publique : risques, maladies chroniques et handicaps, Toulouse, France b Universidad de Costa Rica, Costa Rica ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Barboza Solis) Introduction Notre organisme s’adapte en permanence aux demandes de l’environnement. La charge allostatique (CA) est un concept qui tente de capturer