S72
19es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 48 (2018) S70–S76
Résultats Soixante et onze patients ont été inclus, 34 dans le G1 et 37 dans le G2. Les 2 groupes étaient similaires en termes d’âge (G1 67 ± 15 ans ; G2 67 ± 21 ans, p = 0,4), de comorbidités (score de Charlson, G1 : 4, IQ25–75 3–6 ; G2 : 4, IQ25–75 1–6, p = 0,6), d’EI sur prothèse valvulaire (G1 12/34, 35 % ; G2 : 16/37, 43 %, p = 0,5), de taille de la végétation (G1 : 12 mm, IQ25–75 10–18 ; G2 : 12,8 mm, IQ25–75 8,5–15, p = 0,6) et d’indication chirurgicale (G1 23/34, 68 % ; G2 : 18/37, 49 %, p = 0,1). Le G1 a présenté plus d’abcès périvalvulaires (9/34, 26 %) et de complications cardiaques (24/34, 71 %) que le G2 (3/37 (8 %) et 16/37 (43 %), p < 0,05) alors que le G2 a présenté plus d’évènements emboliques (19/37, 51 %) que le G1 (8/34, 23 %, p < 0,05). La durée médiane de traitement par amoxicilline dans le G1 était de 42 jours (IQ25–75 35–43). Dans le G2, le relais par téicoplanine a été effectué après une médiane de 18 jours d’amoxicilline (IQ25–75 12–21), et poursuivi pour une médiane de 29 jours (IQ25–75 25–34). La durée de traitement par gentamicine était comparable entre les 2 groupes (G1 : 20 jours, IQ25–75 13–27 ; G2 16 jours, IQ25–75 14–28). Lorsqu’indiquée une chirurgie a été réalisée chez 17/23 patients dans le G1 (74 %) et 11/18 patients dans le G2 (61 %, p = 0,38). La mortalité attribuable à l’EI était supérieure dans le G1 (13/34, 38 %) par rapport au G2 (3/37, 8 %, p = 0,05). Chez les patients vivants au décours du traitement, le taux de rechute était comparable entre les 2 groupes (G1 : 2/26, 7,7 % ; G2 : 3/37 8,1 %) avec un suivi médian de 542 jours (IQ25–75 90–1235). Parmi les patients porteurs de prothèses valvulaires vivants au décours du traitement, 1/8 a rechuté dans le G1 (12,5 %) et 3/16 dans le G2 (19 %, p = 1), représentant dans le G2 l’ensemble des patients ayant rechuté. Conclusion Les patients ayant bénéficié d’un relais par teicoplanine étaient atteints d’une EI moins grave que ceux recevant le traitement de référence. Un relais par teicoplanine pourrait représenter une alternative dans le traitement des EI à Ef. Des études randomisées sont nécessaires pour préciser la place de la teicoplanine dans cette indication, notamment chez les patients ayant des critères de gravité et en cas d’EI sur prothèse. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.182 EI-06
Impact d’un avis infectiologique spécialisé sur la prise en charge des bactériémies vraies S. Rezig , S. Jaffuel , D. Tandé , G. Hery-arnaud , S. Ansart CHRU, Brest, France Introduction Les bactériémies sont des infections graves, dont le pronostic est directement lié à la pertinence de l’antibiothérapie. L’utilisation de nouvelles techniques microbiologiques associée à un avis infectiologique spécialisé pourrait améliorer la prise en charge thérapeutique de ces infections. Matériels et méthodes Nous avons mené une étude quasi expérimentale de type enquête avant-après, rétrospective, pour évaluer l’impact d’un conseil spécialisé en antibiothérapie sur la pertinence de l’antibiothérapie dans les bactériémies vraies. Deux phases de 3 mois ont été identifiées : une première impliquant la prise en charge usuelle de toute bactériémie vraie ; une seconde comprenant, en sus, un conseil spécialisé en antibiothérapie par un infectiologue senior, au moment de l’identification du pathogène. La pertinence de l’antibiothérapie était évaluée par le score de Gyssens. Résultats Ainsi, 471 bactériémies vraies ont été colligées : 241 en phase 1 et 230 en phase 2. En phase 1, les antibiothérapies empiriques et documentées étaient inadaptées respectivement dans 49 % (117/241) et 47 % (114/241) des cas. En phase 2, 33 % (75/230) des antibiothérapies empiriques et 38 % (87/230) des antibiothérapies documentées étaient inadaptées. L’avis infectiologique permettait donc une diminution significative des taux d’antibiothérapies inadaptées, empiriques et documentées, de 16 % et 9 % respectivement (p < 0,001 et p = 0,038).
En phase 1, une hospitalisation en onco-hématologie, une allergie à un antibiotique et le caractère nosocomial de la bactériémie était significativement associés à un sur-risque d’antibiothérapie inadaptée. En phase 2, aucun facteur de risque n’était identifié. Il n’existait pas de différence entre les deux phases concernant la durée de séjour et la mortalité à 28 jours Conclusion Un avis infectiologique permet une amélioration de la qualité de l’antibiothérapie empirique et documentée dans les bactériémies vraies. L’implémentation en routine d’un programme de gestion spécialisé des antiinfectieux est justifiée et nécessaire pour la prise en charge des bactériémies vraies. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.183 EI-07
Efficacité et tolérance du traitement par dalbavancine des bactériémies à Staphylococcus aureus compliqués de localisations secondaires A. Costache , S. Randriamamantena , B. Loutfi , C. Hoskovec , G. Illes CH Layné, Mont-de-Marsan, France Introduction Étude observationnelle sur l’efficacité et la tolérance de la dalbavancine en 2e ligne de traitement des bactériémies à Staphylococcus aureus méthicilline sensible ou résistant, compliqués de localisations secondaires, chez des patients en échec thérapeutique d’une 1re ligne d’antibiothérapie ou lors de mauvaise tolérance de ces premiers traitements. Matériels et méthodes Inclusion des patients avec bactériémie à SAMS/SAMR chez qui, après un traitement initial d’au moins 7 jours, on constate soit une inefficacité soit une mauvaise tolérance clinique. Administration de 2 doses de dalbavancine de 1500 mg/j à 1 semaine d’intervalle. Surveillance de la guérison clinique, biologique et radiologique. Résultats Résultats intermédiaires avec inclusion de 5 patients (3 hommes), moyenne d’âge 74 ans (64–84), un seul homme avec IMC > 25 kg/m2 , un homme hémodialysé et 2 patients avec insuffisance rénale modérée. Quatre bactériémies liées aux soins dont 3 à SARM, 2 patients porteurs de cathéter central (dialyse et chambre implantable). Les localisations secondaires : 3 ostéoarthrites, dont 2 avec matériel d’ostéosynthèse, 2 abcès du psoas et un abcès splénique, une spondylodiscite. Les critères de Duke pour l’endocardite infectieuse retrouvent 4 cas d’endocardite possible et 1 cas d’endocardite certaine, sans aucune anomalie à l’ETT/ETO. Moyenne de la durée du traitement antibiotique avant début de dalbavancine est de 10 jours (7–15). Changement de l’antibiothérapie pour la dalbavancine suite à une faible efficacité initiale dans 3 cas et intolérance aux traitements alternatifs dans 2 cas. Quatre guérisons avec CRP négative et imagerie normalisés, mais un décès suite à un syndrome de détresse respiratoire aiguë, au 3e jour de la 1re injection de 1500 mg de dalbavancine. Le décès est survenu chez une patiente cachectique bactériémique à SAMS et ostéoarthrite du genou gauche avec dépose de la prothèse totale de genou, lavage des 2 prothèses des épaules avec abcès périprothétiques, associés à une arthrite de hanche droite sans matériel. Le 2e patient avec arthrite septique sur prothèse totale de hanche à SARM, a bénéficié de 2 injections de dalbavancine à 1500 mg/j à 1 semaine d’intervalle, dépose/répose en un seul temps avec prélèvement peropératoire suspect et positif au SARM, nécessitant 2 autres injections de dalbavancine de 1500 mg/j à 1 semaine d’intervalle avec guérison obtenue à distance. Excellente tolérance clinico-biologique dans tous les cas. Conclusion Le traitement par dalbavancine (2 injections de 1500 mg à une semaine d’intervalle) dans les cas de bactériémies à SARM/SAMS, compliqués de localisations secondaires de type abcès ou ostéoarticulaires, est efficace et bien toléré dans notre étude observationnelle. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.184