Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 379–390 4 Services de Néphrologie et de Transplantation, Hôpitaux Universitaires de Genève, Genève, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Hadaya)
Introduction Une immunosuppression ciblée et le suivi des anticorps anti-donneur ont permis d’améliorer la prise en charge du rejet humoral aigu. Toutefois, la survie du greffon rénal dépend d’un diagnostic et d’une prise en charge précoces. Patients et méthodes Entre 1983 et 2013, 850 patients ont bénéficié d’une transplantation rénale aux Hôpitaux Universitaires de Genève. Dans cette cohorte suivie prospectivement, 31 patients (3,6 %) ont développé des anticorps anti-HLA de novo. Chez 27 d’entre eux, il s’agissait d’anticorps spécifiques du donneur : 4 de classe I uniquement, 17 de classe II uniquement et 6 de classes I et II. L’apparition d’anticorps anti-donneur menait toujours à une biopsie du greffon, quelle que soit la fonction rénale. Chez les 27 patients, 12 rejets ont été diagnostiqués au-delà d’un an posttransplantation (tardif), 8 à moins de 6 mois post-transplantation (précoce) et 2 ont présenté un rejet précoce puis tardif. La biopsie du greffon n’a pas montré de rejet chez 10 patients, a mis en évidence un rejet humoral chez 16 patients, un rejet tubulo-interstitiel chez 6 patients et un rejet mixte chez 1 patient. Tous les rejets ont été traités par thymoglobulines, plasmaphérèse, rituximab et bolus de corticoïdes. Au 31.12.2013, sur les 27 patients avec DSA, aucune perte du greffon sur rejet humoral précoce ou tardif n’a été observée. Discussion et conclusion Cette évolution favorable est en faveur d’une prise en charge thérapeutique systématique de tout épisode de rejet humoral infraclinique, dans la perspective d’éviter l’apparition d’une glomérulopathie chronique de transplantation, avec son risque inhérent de perte du greffon. La validation des anticorps anti-donneur dans un essai randomisé contrôlé comme biomarqueur quantitatif et l’apport de la microscopie moléculaire permettront probablement d’affiner le diagnostic et la prise en charge de ces atteintes. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.277 AT6
Incidence et rôle des anticorps anti-cardiolipides chez le transplanté rénal sur la fonction du greffon : une étude de cohorte M. Gauthier 1,∗ , F. Canoui-Poitrine 2 , B. Geoffray 2 , S. Hue 3 , T. Kofman 4 , C. Leibler 4 , V. Audard 4 , D. Devaux 5 , P. Lang 4 , P. Grimbert 4 , M. Matignon 4 1 Néphrologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France 2 Statistique, Hôpital Henri-Mondor, Paris, France 3 Laboratoire d’Immunologie Hémostase, Hôpital Henri-Mondor, Paris, France 4 Néphrologie-Transplantation, Hôpital Henri-Mondor, Paris, France 5 Laboratoire d’Anatomie Pathologique, Hôpital Henri-Mondor, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Gauthier) Introduction L’impact des anticorps anti-cardiolipides (ACL) sans syndrome des anti-phospholipides (SAPL) après transplantation rénale n’est pas défini. Patients et méthodes Nous rapportons une étude, rétrospective et observationnelle, monocentrique, incluant 446 patients transplantés rénaux entre 01/2008 et 10/2012 sans SAPL ni lupus systémique. Le dépistage d’ACL était disponible pour 256 (57 %) patients, 108 (42 %) étaient ACL+, et 148 (58 %) ACL–. Résultats Le nombre de décès (ACL+ n = 6 (6 %) vs ACL– n = 8 (5 %), p = 0,95) et de pertes de greffons (ACL+ n = 17 (16 %) vs ACL–n = 18 (12 %), p = 0,41) était comparable dans les deux groupes. La présence
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d’ACL n’était ni un facteur indépendant de perte du greffon rénal (RR 1,39, IC 95 % (0,7–2,7), p = 0,32,), ni de thrombose vasculaire après la transplantation (HR = 1,26, IC 95 % (0,73–2,19), p = 0,41). À la fin d’un suivi de 24,5 ± 16 mois, le DFG estimé était significativement plus bas dans le groupe ACL+ (48 ± 19 mL/min/1,73 m2 ACL+ vs 54 ± 21 mL/min/1,73 m2 ACL– ; p = 0,049). Mais un dépistage positif d’ACL n’était pas un facteur de risque indépendant de dysfonction du greffon à la fin du suivi (OR 69, IC 95 % (0,79–6083), p = 0,065). La médiane du taux d’ACL était à 19 UI GPL (min 10–max 95). Aucune différence dans le DFG estimé n’a été retrouvée dans les deux groupes de patients ACL+ séparés par cette médiane. Discussion et conclusion Dans cette étude monocentrique de 446 patients transplantés rénaux, la présence d’ACL isolée n’était ni un facteur de risque indépendant de perte du greffon ni de thrombose vasculaire après la transplantation rénale. Les patients ACL+ avaient un DFG estimé significativement altéré deux ans après la transplantation rénale. L’étude histologique des biopsies rénales de dépistage des patients ACL+, ACL–, et ACL non dépisté est en cours. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Canaud G et al. Am J Transplant. 2010;9:2051. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.278 AT7
Caractéristiques morphologiques des néphrites à BK virus au cours de la transplantation rénale M. Dao 1,∗ , H. Franc¸ois 2 , C. Mussini 1 , A.A. Mazet 3 , A.M. Roque Afonso 3 , A. Durrbach 2 , C. Guettier 1 , S. Beaudreuil 2 , E. Obada 2 , M. Touzot 2 , S. Ferlicot 1 1 Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France 2 Service de Néphrologie-Transplantation-Dialyse, CHU Kremlin-Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France 3 Service de Virologie, Hôpital Paul-Brousse, Villejuif, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Dao) Objectif L’objectif de notre travail est de préciser les caractéristiques morphologiques des néphrites à BK virus (BKVAN) survenant au cours de la transplantation rénale. Patients et méthodes Nous avons relu les 43 ponctions-biopsies de greffon rénal (PBR) des 35 patients transplantés rénaux chez lesquels une BKVAN a été diagnostiquée entre 2000 et 2014. Pour chacune des PBR, nous avons gradé les lésions élémentaires histologiques selon la classification de Banff 2013, étudié la localisation corticale et/ou médullaire des inclusions virales et recherché la présence de dénudations des membranes basales tubulaires. Nous avons classé la nécrose tubulaire aiguë (NTA) selon son intensité : 0 (< 10 % des sections tubulaires), grade 1 (10 à 25 %), grade 2 (26 à 50 %) et grade 3 (> 50 %). Résultats La médiane au diagnostic de BKVAN était de 19 mois (3–45 mois) après la transplantation rénale et aboutissait à la perte du greffon en moins d’un an dans 20 % des cas. Les principales anomalies morphologiques rencontrées étaient une fibrose interstitielle et une atrophie tubulaire étendues (grade 3 = 60 %, grade 2 = 19 %), un infiltrat inflammatoire marqué (ti 3 = 47 %, t1 2 = 21 %) et des dénudations focales des membranes basales tubulaires (60 %). La tubulite était le plus souvent minime (t1 = 51 %). Dix pour cent des PBR ne montraient pas de tubulite. Les lésions de glomérulite et de capillarite péritubulaire étaient exceptionnelles. Seules 5/43 des PBR présentaient un score g + ptc ≥ 2, dont 4 sans autres arguments pour un rejet humoral. Des lésions de NTA de grade 1 étaient observées sur 22 % des PBR, de grade 2 sur 46 % des PBR et de grade 3 sur 12 % des PBR. Vingt pour cent des PBR ne