IV e Congrès International d’Épidémiologie « Du Nord au Sud » / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 58S (2010) S51–S98 Discussion/Conclusion.– Les résultats concernant le rôle neuroprotecteur potentiel des acides gras omégas 3 (apports en noix et en poisson gras) et neurotoxique de l’exposition aux pesticides sont particulièrement prometteurs. Ceci ouvre de nouvelles perspectives pour le dépistage et la prise en charge du GPAO. Ces résultats devront être confirmés par des études complémentaires sur ces facteurs de risque potentiels. doi:10.1016/j.respe.2010.06.047
Session B3 – Épidémiologie cardiovasculaire B3-1
Le profil épidémiologique des accidents vasculaires cérébraux ischémiques pris en charge au CHU de Fès, Maroc, 2009 M. Rhissassi a , K. Amazian b , N. Chtaou a , A. Zaama a,b , O. Messouaka a,b , M.F. Belahsen a a Service de neurologie, CHU Hassan II, Fès, Maroc b Service de recherche et développement, CHU Hassan II, Fès, Maroc Mots clés : Accident vasculaire cérébral ischémique ; Maroc Introduction.– L’accident vasculaire cérébral (AVCI) constitue un véritable problème de santé publique. Il représente la troisième cause de mortalité et la première cause de handicap moteur. Le pronostic dépend de la précocité du diagnostic et de la rapidité d’une prise en charge adaptée. L’objectif de ce travail était de décrire le profil épidémiologique des AVCI dans la région de Fès. Méthode.– L’étude a porté sur 342 patients atteints d’AVC ischémiques colligés au service de neurologie du CHU de Fès au cours de l’année 2009. Les données épidémiologiques, cliniques, radiologiques et évolutives ont été recueillies à partir d’un « Dossier Neur-Vasculaire » spécialisé. La conduite thérapeutique répondait aux « procédures neurovasculaires » préétablies. Résultats.– L’âge moyen des patients était de 65,5 ± 13,9 ans et le sex-ratio H/F de 0,89. 40,2 % des patients ont été hospitalisés à l’unité neurovasculaire (DMS = 10,8 ± 8,7 j). Le délai moyen de consultation était de 61 heures et la moyenne du score NIH initial de 10,4 ± 6,4 [0–29]. Les étiologies ont été dominées par l’athérosclérose (52,1 %) et les cardiopathies emboligènes (27,6 %) ; 9,9 % des patients sont décédés. À l’issue de la phase aiguë, seuls 4,8 % des patients ont connu une régression complète, alors que 23 % et 4,8 % parmi eux ont gardé respectivement des séquelles modérée et graves. Le score NIH à la sortie était meilleur que celui de l’admission dans 34,2 % des cas et stationnaire dans 60,6 % des cas. Discussion/Conclusion.– Ces résultats montrent la nécessité d’assurer le suivi des patients à intervalle régulier après leur sortie. Pour répondre à ce besoin, une « consultation neurovasculaire spécialisée » a été instaurée. La mise en place d’une véritable « Stroke Unit », la création d’un « Registre informatisé des AVC » à l’échelle nationale et l’organisation d’un réseau vasculaire sont primordiales pour la promotion de la prise en charge de l’AVCI. doi:10.1016/j.respe.2010.06.048 B3-2
Infarctus du myocarde, décret interdiction de fumer, programme de médicalisation des systèmes d’information F. Séguret a , M. Tremblay a , I. Carrière b , D. Thomas c Unité des bases nationales d’activité hospitalière, département d’information médicale, CHU Lapeyronnie, Montpellier, France b Inserm U888, université Montpellier 1, Montpellier, France c Groupe de travail épidémiologie-prévention de la Société fran¸ caise de cardiologie, institut de cardiologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris, France Introduction.– L’objectif de l’étude est d’évaluer le taux d’hospitalisation pour infarctus du myocarde en France avant et après la mise en place du décret interdisant de fumer dans les lieux publics (février 2007, janvier 2008).
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Méthode.– À partir des bases nationales PMSI des séjours hospitaliers franc¸ais (BDHF-FHF, source ATIH), sont sélectionnés entre 2003 et 2009, les séjours adultes en hospitalisation complète incluant un code CIM-10 I21 ou I200, en diagnostic principal (ou associé, avec GHM d’infarctus). À partir du nombre mensuel d’hospitalisations, les taux d’hospitalisation pour infarctus standardisés sur l’âge sont calculés selon quatre périodes (< 02/2007, 02/2007–12/2007, 01/2008–06/2008, 07/2008–06/2009). Sur la série temporelle désaisonnalisée (moyennes mobiles), les risques relatifs associés aux périodes postérieures à 2007 sont comparés à ceux précédant le décret, par régression de Poisson, en tenant compte de la tendance historique. Résultats.– Au total, 67 % des 825 848 séjours identifiés concernent des hommes. Entre 2003 et 2008, les taux d’hospitalisation diminuent de 431,1 à 365,3/100 000 (hommes), et de 175,7 à 151,7/100 000 (femmes). Il existe une tendance linéaire à la diminution des hospitalisations (p < 0,001). Globalement, on ne note pas de diminution significative entre janvier et juin 2008 (RR = 1,04 [1,0 ; 1,08]) ou entre juillet 2008 et juin 2009 (RR = 1,02 [0,98 ; 1,06]), comparé à la période avant février 2007 ; chez les femmes de plus de 65 ans, la diminution à cette période est faible (RR = 0,94 [0,90 ; 0,98]). Discussion/Conclusion.– Contrairement à nombre d’études européennes, cette première analyse ne montre pas de diminution nette des hospitalisations pour infarctus après l’application du décret. Les limites de ce travail relèvent notamment de l’outil PMSI (qualité et exhaustivité) et des variations de prise en charge de l’infarctus. Cependant, la tendance historique, souvent non prise en compte, pourrait également expliquer les différences. Ces résultats seront réévalués en termes de patients, sur la base 2009 complète. doi:10.1016/j.respe.2010.06.050 B3-3
Assistance médicale à la procréation et cardiopathies congénitales : une étude en population K. Tararbit a , L. Houyel b , D. Bonnet c , C. de Vigan a , N. Lelong a , F. Goffineta a,b,c , B. Khoshnood a a Registre des malformations congénitales de Paris, Inserm unité 953, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris, France b Service de chirurgie des cardiopathies congénitales, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis Robinson, France c Centre de référence M3C-Necker, université Paris Descartes, Paris, France Mots clés : Cardiopathies congénitales ; Assistance médicale à la procréation ; Facteur de risque Introduction.– Les enfants conc¸us après assistance médicale à la procréation (AMP) ont un risque plus élevé d’issues périnatales défavorables. Le risque de malformations congénitales associé à l’AMP est plus controversé. C’est en particulier le cas des cardiopathies congénitales (CC), pour lesquelles les résultats publiés sont discordants. L’objectif de cette étude était d’évaluer le risque de CC en relation avec l’AMP pour : (i) l’ensemble des CC, (ii) les CC sans anomalies chromosomiques, et (iii) des sous-groupes de CC définis sur le plan anatomo-embryologique par des cardiopédiatres. Méthode.– Les données proviennent du Registre des malformations congénitales de Paris pour la période 1987–2006 et concernent 5599 cas de CC et 3985 témoins malformés, pour lesquels aucune association avec l’AMP n’a été décrite. L’AMP incluait : les inducteurs de l’ovulation seuls, la fécondation in vitro et l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes. Les variables d’ajustement étaient : l’année de naissance, l’âge de la mère (modélisé par la méthode des polynômes fractionnels), sa profession et son origine géographique. Résultats.– L’exposition à l’AMP était plus fréquente chez les cas que chez les témoins (4,7 % vs 3,6 % p = 0,008) et était associée à une augmentation de 40 % du risque de CC sans anomalie chromosomique (OR-ajusté = 1,4 ; IC 95 % 1,1–1,7). L’AMP était associée à une augmentation significative du risque de malformations des gros vaisseaux et des voies d’éjection (OR-ajusté = 1,7 ; IC 95 % 1,2–2,4), des oreillettes et du septum auriculaire (OR-ajusté = 1,8 ; IC 95 % 1,1–2,8) et des cardiopathies conotroncales et ventricule droit à double issue (OR-ajusté = 1,7 ; IC 95 % 1,1–2,7). En général, on observait des associations spécifiques entre les différents sous-groupes de CC et les méthodes d’AMP.