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19es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 48 (2018) S19–S21
Conclusion Sur une large population d’adulte admis en réanimation pour un APG d’importation, 21 % présentent au moins une coinfection, dont 1/3 d’origine communautaire, notamment des pneumopathies et des bactériémies. En analyse multivariée, le sexe masculin, la présence d’une détresse respiratoire ou d’une acidose sont associées à la survenue d’un coinfection communautaire. Ces données peuvent contribuer orienter le clinicien à identifier les patients les plus à risque et à optimiser leur traitement. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.061 COL07-3
Un traitement précoce par ciprofloxacine dose unique diminue la durée de la diarrhée chez les militaires franc¸ais déployés en opération extérieure en Afrique intertropicale E. Le Dault 1 , S. Sicard 2 , A. Mayet 2 , J. Desplans 2 , F. Simon 1 , C. Marimoutou 2 , T. Coton 1 1 Hôpital d’instruction des armées Alphonse-Laveran, Marseille, France 2 Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées, Marseille, France Introduction La diarrhée du militaire en opération extérieure est la première cause de consultation en mission et est responsable d’épidémies fréquentes. Elle est source d’inaptitude au combat, sous des contraintes météorologiques et géographiques (climat extrême, sécheresse, exposition au péril fécal), opérationnelles (promiscuité, combat, port de charges lourdes, stress, manque de sommeil) et logistiques (approvisionnement en eau, gestion des excrétas et hygiène des mains) extrêmes. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’efficacité de la ciprofloxacine monodose dans la prise en charge précoce de la diarrhée du militaire en opération extérieure. Matériels et méthodes Un essai thérapeutique de phase IV multicentrique, randomisé, contrôlé se déroulait de mai 2015 à juin 2016 sur les théâtres d’opérations extérieures de Bangui, N’Djamena et Gao. Les militaires franc¸ais présentant au moins une selle liquide depuis moins de 24 heures étaient randomisés dans deux bras « symptomatique » associant un traitement par racécadotril et solutés de réhydratation orale ; bras « antibiotique » associant le traitement symptomatique à une prise unique de ciprofloxacine 1 gramme. La guérison était évaluée à 72 heures. Résultats L’analyse per protocole incluait 242 patients 124 dans le bras antibiotique, 118 dans le bras symptomatique. La proportion de guérison à 72 heures était de 94,35 % dans le bras antibiotique contre 74,58 % dans le bras symptomatique (OR = 5,7 ; IC 95 %[2,4–13,6], p < 10−3 ). La durée de la diarrhée était respectivement de 28h57 min contre 42h56 min (p = 0,0001). Le nombre de selles liquides était de 2,98 contre 4,16 (p = 0,035). L’antibiothérapie était d’autant plus efficace que délivrée précocement (≤ 6 h après la première selle liquide). Aucun effet indésirable n’était rapporté. Conclusion Ce premier essai thérapeutique du SSA en opération extérieure prouve l’efficacité de l’antibiothérapie minute précoce par ciprofloxacine au cours de la diarrhée non invasive du militaire, quelle qu’en soit l’étiologie (pas de documentation microbiologique). Nous recommandons l’usage du traitement par ciprofloxacine 1 g dès la première selle liquide du militaire déployé en opération extérieure, en contexte opérationnel. Cette attitude pourrait être déléguée aux infirmiers et auxiliaires sanitaires au plus proche de la zone de contact afin de limiter le retentissement individuel et opérationnel de cette pathologie fréquente et incapacitante. Le risque d’émergence de bactéries multirésistantes, la conduite à tenir en cas d’épisodes itératifs et d’exposition préalable aux fluoroquinolone nécessitent d’être évalués par des études ultérieures. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.062
COL07-4
État de santé des personnes migrantes vues au pôle santé d’un centre de premier accueil en France C. De la Porte 1 , M. Cortier 1 , E. Papot 1 , A. Goudjo 2 , L. Guenneau 2 , F. Riou 2 , M. Cervantes-Gonzalez 1 , M. Prioux 2 , Y. Yazdanpanah 1 , A. Galy 1 1 Hôpital Bichat, Paris, France 2 Samu social, Paris, France Introduction L’état de santé des personnes migrantes primo-arrivantes et leurs besoins ont été peu étudiés. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude prospective et observationnelle, menée au Pôle santé d’un centre de premier accueil (CPA) pour hommes isolés demandeurs d’asile. Ce centre assiste les hébergés dans leurs démarches administratives et assure leur réorientation vers des lieux d’accueil de plus longue durée. Étaient inclus tous les patients consentants consultant un médecin ou un infirmier du Pôle santé. Un bilan comprenant un interrogatoire et un examen clinique était réalisé, puis complété en cas de nouvelle consultation. Résultats Du 8/01 au 01/02/2018, 782 personnes ont été hébergées au CPA, 313 ont consulté au Pôle santé (40 %) et 279 ont été incluses (90 %). L’âge médian était de 26 ans (EI = 23–29). Il s’agissait d’hommes essentiellement venus d’Afghanistan (42 %, 107/257) et d’Afrique sub-Saharienne (37 %, 96/257, dont le Soudan [14 %, 35/257] et la Guinée [10 %, 26/257]). La durée médiane de migration était de 23 mois [6–35] et 61 % des patients (122/200) déclaraient avoir été victimes de violences au cours de leur parcours. Une durée prolongée du parcours (≥ 1 an) était associée à une fréquence accrue de la déclaration de sévices (80/119 [67 %] vs 35/70 [50 %], p = 0,05). Les patients ne présentaient aucun antécédent médical dans 77 % des cas (198/258). Parmi les antécédents déclarés, les pathologies infectieuses (34 %, 25/73) et traumatiques (20 %, 15/73) étaient dominantes. Sur 205 patients interrogés, 59 % (121/205) affirmaient avoir déjà été vaccinés sans connaître, pour la plupart, la qualité des vaccins effectués. Chez 277 patients, 436 diagnostics ont été réalisés, correspondant principalement à des maladies infectieuses (32 %, 141/436) dont 43 syndromes grippaux, 22 cas de gale, 4 hépatites chroniques B, 3 infections par le VIH, 2 syphilis latentes et 2 tuberculoses-maladies. Les autres diagnostics concernaient des pathologies digestives (16 %, 68/436), des lésions traumatiques (11 %, 49/436) et des troubles psychiatriques (10 %, 42/436). Le recours à une structure extérieure (comme les permanences d’accès aux soins de santé) a été nécessaire pour 24 % des patients (67/278) et 18 % (50/278) ont été adressés à un psychiatre du Pôle. Conclusion Les personnes primo-arrivantes ont peu d’antécédents médicaux mais nécessitent un accès facilité à la prévention et au dépistage, car il s’agit d’une population sous-vaccinée et touchée par des maladies infectieuses transmissibles. Elles semblent par ailleurs très vulnérables sur le plan psychiatrique, ceci pouvant être lié aux difficultés du parcours de vie et à la migration. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.063 COL07-5
Infection à Coxiella burnetii de 1991 à 2016, 2560 cas C. Melenotte 1 , C. Protopopescu 2 , S. Edouard 2 , M. Million 2 , F. Djossou 3 , P. Parola 2 , J. Mège 2 , D. Raoult 2 1 IHU méditerranée infection, Assistance publique des hôpitaux de Marseille, Marseille, France 2 IHU méditerranée infection, Marseille, France 3 Centre hospitalier Andrée-Rosemon, Cayenne, Guyane Fran¸ caise Introduction La fièvre Q est une maladie causée par Coxiella burnetii et reste une maladie sévère et mortelle lorsque les complications ne sont pas précocement détectées et prise en charge. Le diagnostic d’infection à C. burnetii nécessite à la fois la mise en évidence de la présence de la bactérie mais également l’identification d’un foyer lésionnel.
19es Journées Nationales d’Infectiologie / Médecine et maladies infectieuses 48 (2018) S19–S21 Matériels et méthodes Au centre national de référence de la fièvre Q, chez tous les patients ayant une sérologie C. burnetii positive, les informations cliniques sont recueillies par téléphone via un questionnaire standardisé incluant les données épidémiologiques, les antécédents, les signes cliniques, ainsi que les données radiologiques. Un suivi est ensuite proposé tous les 3 mois jusqu’à guérison clinique. En se basant sur une période de 1991 à 2016, et à la lumière des nouveaux critères diagnostiques qui incluent les outils radiologiques de notre XXIe siècle, le PET scanner et l’échographie cardiaque trans-thoracique, nous avons réalisé une analyse rétrospective pour décrire les nouvelles entités cliniques et les nouvelles complications jusqu’alors peu ou pas connues. Résultats Parmi les 277 666 sérums testés, 2560 patients présentaient une sérologie fièvre Q positive, 1753 avaient une fièvre Q aiguë, 715, une infection persistante focalisée et 89 n’avaient pas de foyer infectieux identifié et n’étaient donc pas considérés comme ayant une infection évolutive. Parmi les nouvelles entités cliniques, la lymphadénite à C. burnetii représentait 4 % de la cohorte et était significativement associée à un risque de lymphome (hazards ratio [HR] = 59,7, 95 % CI [19,0–187,0], p < 0,001), de même que le syndrome d’activation macrophagique (HR = 22,4, 95 % CI [3,8–133,1], p = 0,001). L’endocardite aiguë à C. burnetii concernait 2 % des patients et
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était significativement associée à une augmentation des anticorps anticardiolipines. Dix-sept patients de la cohorte présentaient un lymphome, 11 patients une cholecystite alithiasique, 7 une pneumopathie interstitielle et 4 patients avaient une infection acromio-claviculaire. Le taux de mortalité était de 1,7 [1,3–2,2] pour 100 personnes-année. Les infections persistantes focalisées étaient associées à une augmentation du taux de mortalité (HR = 12,8, 95 % CI [3,8–42,5], p < 0,001), et particulièrement les infections vasculaire (Log rank test, p = 0,014). Conclusion La lymphadénite à C. burnetii, facteur de risque d’évolution vers le lymphome, justifie l’utilisation systématique du PET-scanner dans le suivi de la maladie afin de détecter ses localisations profondes et de prévenir les complications sévères et mortelles. L’échographie cardiaque trans-thoracique est un outil indispensable à la phase aiguë de la maladie qui permet d’identifier les atteintes valvulaires précoces et la présence des anticorps anticardiolipines en est un facteur prédictif. Enfin, lorsqu’aucun foyer infectieux n’a pu être mis en évidence aucun traitement ne peut être recommandé. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
https://doi.org/10.1016/j.medmal.2018.04.064