Infections nosocomiales : chez les soignants aussi Les infections nosocomiales concernent les patients mais aussi le personnel de santé. Un soignant peut être la cible ou la source de transmission d’agents infectieux, bactéries ou virus. Entre 2001 et 2007, plus de 5 300 signalements ont été effectués, dont 142 d’entre eux concernent les professionnels de santé. Leur nombre a régulièrement augmenté chaque année. Différentes pathologies sont représentées : coqueluche, tuberculose, infections à streptocoque du groupe A, gastro-entérites, grippe, hépatite B et même gale. Ainsi, les infections à Bordetella pertussis ou coqueluche nosocomiale ont suscité 48 épisodes entre 2001 et 2007. L’obstétrique et la néonatalogie représentent la moitié des cas concernés. Les infections à Mycobacterium tuberculosis de type nosocomial ont produit 62 cas, la moitié concernant le personnel soignant, avec une contagiosité dans 82 % des cas. Enfin 132 cas d’infections nosocomiales à Streptococcus pyogenes ont été signalés,
en particulier dans les services d’obstétrique. Des prélèvements de gorge ou de plaie cutanée positifs ont été trouvés en service de chirurgie, et 3 607 cas de gastro-entérites virales d’origine nosocomiale
séjour, de rééducation ou d’accueil de personnes âgées. On constate que le taux de couverture vaccinale des soignants est seulement de 42 %, et 11 séroconversions au virus de l’hépatite B ont été signalées avec une origine nosocomiale certaine. Différents types de service sont concernés par ce risque soignant : médecine, soins de longue durée, services de rééOn constate que ducation, les services de dialyse, urgenle taux de couverture ces. Différents modes de transmission sont suspectés : partage de matériel en vaccinale de la grippe hémodialyse, soins dentaires, milieu transdes soignants est fusionnel. Quant aux 1 065 cas de gale nosocomiale, seulement de 42 % ils concernent des services de médecine, de rééducation ou d’accueil de personnes âgées. Le personnel soignant est concerné dans 31 % des cas. Il est noté ont été enregistrés mais dans 60 % des une augmentation du nombre de signacas le micro-organisme n’est pas identifié lements régulier au cours de la période ou non recherché. d’enquête. Au total, 601 cas de grippe nosocomiale ont été signalés, survenant en centre hos- Poujol J, Thiolet JM. BEH 5/05/09;18-19:179pitalier et concernant des services de long 82.
Place de la tuberculose dans les infections inaugurales du sida Le risque de développer une tuberculose est augmenté chez les sujets infectés par le VIH et ce risque existe précocement dans l’évolution de l’infection, en fait dès la séroconversion. Les traitements anti- rétroviraux ont cependant permis de réduire l’incidence de la tuberculose chez les patients séropositifs traités, réduisant le risque d’environ 80 %. La tuberculose extra-pulmonaire est considérée comme une pathologie opportuniste inaugurale de sida depuis 1987 et la tuberculose pulmonaire depuis 1993. Au cours des années 2006 et 2007, un sida a été découvert chez 1 680 adultes avec une tuberculose inaugurale dans 20 % des cas. Cela représente la deuxième cause d’entrée après la pneumocystose (23 %), avant la candidose œsophagienne (14,5 %), la toxoplasmose cérébrale (12 %) et le sarcome de Kaposi (8,5 %). Actuellement, 45 % des cas de tuberculose diagnostiqués sont strictement pulmonaires,
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41 % extra-pulmonaires et 14 % associent Un quart des patients contaminés par raples deux localisations. La tuberculose inau- port hétérosexuel a développé une tubergurale de sida est plus fréquente chez les culose inaugurale du sida, contre 16 % des usagers de drogues intraveineuse et 11 % des homosexuels. La moyenne des taux de CD-4 est plus élevée chez les personnes atteintes de tuberculose par rapport à celles ayant une autre pathologie. L’analyse des Signes cliniques facteurs de risque montre que les personnes évocateurs : recherche contaminées par rapport hétérosexuel et les usagers de drogues présentent quasiment du génome viral par RTtrois fois plus de risque de tuberculose inauPCR et détection des gurale que les homosexuels. IgM et des IgG antiviraux La tuberculose reste donc la deuxième cause d’entrée dans le sida malgré une diminution constante de son incidence depuis plufemmes que chez les hommes, avec un sieurs années. Dans nombre de pays en âge moyen de 40,1 ans. La fréquence de développement, cette pathologie reste la cette pathologie diminue avec l’âge et varie principale cause de décès chez les patients selon le pays de naissance : par exemple VIH positifs. 35 % des sujets nés en Afrique sub-saharienne et 10 % des patients nés en France BEH 24/03/09;12-13 :110-3. seulement.
// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2010 - N°418