Influence de la nature du liquide de rinçage d’aiguille de cytoponction sur le dosage de la thyroglobuline

Influence de la nature du liquide de rinçage d’aiguille de cytoponction sur le dosage de la thyroglobuline

SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 372–412 376 b Service de médecine Interne A, unité de néphrologie, hôpital Charles-Nicolle, T...

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SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 372–412

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b Service de médecine Interne A, unité de néphrologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Oueslati)

Introduction La paralysie périodique hypokaliémique thyrotoxique (PPHT) est une maladie rare qui s’observe préférentiellement chez l’homme jeune d’origine asiatique. Son mécanisme physiopathologique est complexe et incertain. Nous rapportons deux observations de patients tunisiens ayant présenté une PPHT associée à une maladie de Basedow. Observations La première observation est celle d’un patient âgé de 52 ans, ayant été hospitalisé pour une tétraplégie paroxystique. À l’examen, il avait un goitre homogène et vasculaire. À la biologie, il avait une hypokaliémie sévère à 1,5 mmol/L. Le bilan hormonal était en faveur d’une hyperthyroïdie franche. Les anticorps anti-récepteurs de la TSH étaient positifs. La deuxième observation est celle d’un patient âgé de 32 ans ayant été hospitalisé pour une thyrotoxicose avec un goitre et une exophtalmie. L’interrogatoire a retrouvé la notion de tétraplégie paroxystique. L’examen neurologique en dehors de la crise était sans anomalies. À la biologie, il avait une hypokaliémie sévère à 1,6 mmol/L et une hyperthyroïdie franche. Les anticorps anti-récepteurs de la TSH étaient positifs. Le diagnostic de PPHT associée à la maladie de Basedow a été retenu dans les deux cas. Les deux patients ont été mis sous supplémentation en potassium par voie intraveineuse, ␤-bloquants et antithyroïdiens de synthèse puis traités par une dose d’iode radioactif. Dans les deux cas, la kaliémie s’était spontanément normalisée après obtention de l’euthyroïdie et aucune récidive de la paralysie n’a été observée. Conclusion Le diagnostic de PPHT est confirmé par l’association d’une hypokaliémie à une thyrotoxicose sans autre trouble métabolique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.403 P164

Les polyendocrinopathies auto-immunes : à propos de 44 cas

I. Oueslati (Dr) ∗ , E. Elfeleh (Dr) , K. Khiari (Pr) , N. Bchir (Dr) , N. Ben Abdallah (Pr) Service de médecine interne A, unité d’endocrinologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Oueslati) Introduction Les polyendocrinopathies auto-immunes (PEAI) sont des maladies rares, définies par la coexistence chez un même individu d’au moins deux affections endocriniennes d’origine auto-immune. Le but de ce travail était de déterminer les caractéristiques des PEAI chez un groupe de patients tunisiens. Patients et méthodes Étude rétrospective ayant intéressé 44 cas de PEAI. Nous avons relevé les paramètres cliniques et paracliniques ainsi que la chronologie d’apparition des affections auto-immunes. Résultats L’âge moyen des patients était de 40 ± 12 ans et le sex-ratio (F/H) de 1,9. Dix patients avaient des antécédents familiaux d’atteintes auto-immunes. Une PEAI type II a été retrouvée chez 23 patients (52,3 %) dont 10 patients avaient un syndrome de Schmidt. Dans la majorité des cas, la maladie d’Addison a succédé l’atteinte thyroïdienne. Cinq patients avaient des maladies autoimmunes non endocriniennes : vitiligo (1 cas), maladie cœliaque (MC) (1 cas) et anémie de Biermer (AB) (3 cas). Une PEAI type III a été retrouvée chez 20 patients (45,45 %) : thyroïdite de Hashimoto et diabète type 1 (DT1) dans 13 cas, maladie de Basedow (MB) et DT1 dans 6 cas, et MB et insuffisance ovarienne dans 1 cas. Onze patients avaient des maladies auto-immunes non endocriniennes : MC (n = 9) et AB (n = 2). Une PEAI type IV a été retrouvée chez une patiente ayant un DT1, une insuffisance ovarienne, une MC et un vitiligo diagnostiqués dans cet ordre. Conclusion Chez tout patient présentant une atteinte auto-immune, un suivi régulier est indiqué afin de détecter l’éclosion d’éventuelles PEAI.

Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.404 P165

Évaluation de la non observance du traitement substitutif par lévothyroxine : place du test d’absorption orale de la thyroxine M. Popescu (Dr) a , I. Cirederf a , C. Brouzeng-Lacoustille a , A. N’Toutoum a , A. Le Boursicot a , M. Massicard a , H. Verhaeghe a , F.L. Velayoudom-Cephise (Dr) b,∗ a CHU Pointe-à-Pitre/Abymes, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe b CHU Pointe-à-Pitre/Abymes, équipe de recherche ECM/LAMIA EA4540, université des Antilles, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F.L. VelayoudomCephise) Introduction L’hypothyroïdie, maladie fréquente, est traitée avec succès grâce à la thyroxine depuis 1927. L’administration quotidienne de thyroxine restaure l’euthyroïdie dans la plupart des cas. L’absence de réponse au traitement peut être liée à la non observance (NO). Observation Patient âgé de 40 ans suivi pour hypothyroïdie périphérique, non contrôlée malgré de fortes doses de lévothyroxine (300 ␮g/j), initialement administré par une infirmière en hospitalisation. Biologie : TSH élevée à 84 ␮U/mL (N : 0,35–4,94 ␮U/mL), T4 libre basse à 0,30 ng/dL (N : 0,7 à 1,48 ng/mL). Cliniquement, le patient présente un ralentissement psychomoteur, une asthénie, une constipation et un minime épanchement péricardique. L’éventualité d’une interaction médicamenteuse ou d’une malabsorption a été éliminée après un interrogatoire minutieux, un bilan biologique orienté et une endoscopie. Au vu de la suspicion d’une NO, nous avons réalisé un test d’absorption orale de la thyroxine : 800 ␮g de LT4 ont été administrés à jeun à 8 heures du matin, sous surveillance médicale et après réalisation d’un électrocardiogramme. Cent vingt minutes après ingestion : TSH à 76 ␮U/mL, T4 libre à 0,92 ng/dL, confirmant l’absorption effective de LT4. Ensuite, 800 ␮g de LT4 hebdomadaire ont été administrés en consultation par une IDE. Après 3 mois : TSH à 3,49 ␮U/mL, T4 libre à 1,08 ng/dL et disparition des signes cliniques. Conclusion Le test d’absorption orale de la thyroxine permettrait de confirmer l’absence de malabsorption et l’éventualité d’une NO du traitement. Dans ce contexte, une prise hebdomadaire de lévothyroxine est un traitement efficace et bien toléré. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.405 P166

Influence de la nature du liquide de rinc¸age d’aiguille de cytoponction sur le dosage de la thyroglobuline F. Boux De Casson (Dr) a,∗ , V. Moal (Dr) a , A.S. Gauchez (Dr) b , M.P. Moineau (Dr) c , C. Sault (Dr) d , M.H. Schlageter (Dr) e , C. Massart (Dr) f a CHU, Angers, France b CHU, Grenoble, France c CHU, Best, France d Laboratoire Biomnis, Lyon, France e Hôpital Saint-Louis AP–HP, Paris, France f CHU, Rennes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Boux De Casson) Introduction/Objectif Identifier les sources pré-analytiques d’incertitude de mesure de la thyroglobuline (Tg) dans les liquides de rinc¸age d’aiguille de cytoponction de ganglions.

SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 372–412 Matériel et méthodes Échantillons (n = 27) : liquide de rinc¸age d’aiguille de cytoponction dilué dans du sérum physiologique ou du tampon PBS-albumine et conservé à température ambiante, +5 ◦ C ou −20 ◦ C ; dosages de Tg : méthode THERMO FISHER BRAHMS hTg sensitive KRYPTOR ; calcul du pourcentage de récupération : R24 h % = 100 × [concentration Tg mesurée à 24 h/concentration Tg initiale (C0 )]. Résultats Sérum physiologique : – 2 ≤ C0 < 200 ␮g/L : R24 h % entre 9 et 30 à température ambiante, R24 h % entre 19 et 51 à +5 ◦ C, R24 h % = 26 à −20 ◦ C ; – 200 < C0 ≤ 5656 ␮g/L : R24 h % entre 69 et 98 à température ambiante, entre 51 et 96 à +5 ◦ C, entre 75 et 90 à −20 ◦ C. PBS-albumine : – 2 ≤ C0 ≤ 26 ␮g/L : R24 h % entre 96 et 106 (toutes températures confondues). Discussion Dans le PBS-albumine, les concentrations de Tg demeurent inchangées après 24 heures, quelle que soit la température de conservation. Les écarts observés relèvent de l’imprécision analytique. En revanche, en matrice non protéique (sérum physiologique), les valeurs de Tg évoluent de fac¸on très différente selon la concentration initiale des échantillons. Ces résultats sont dus à une adsorption non spécifique de la Tg sur les parois des tubes. Nous recommandons, comme liquide de rinc¸age d’aiguille de cytoponction, l’utilisation d’un tampon de dosage adapté, contenant de l’albumine ou tout autre agent bloquant l’adsorption, fourni par le laboratoire, de préférence au sérum physiologique. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.406 P167

Les dysthyroïdies à l’hôpital du Mali

F. Kanté (Dr) ∗ , M. Bah (Dr) , D.S. Sow (Dr) , K.B.D. Coulibaly (Dr) , B. Berté (Dr) , P.N. Djeugoué (Dr) , A. Djibo (Dr) , H.D. N’Diaye (Dr) , B. Dramé (Dr) , A.A. Drago (Dr) , A. Koné (Dr) , A.M. Guindo (Dr) , I. Nientao (Dr) , A.T. Sidibé (Pr) Hôpital du Mali, Bamako, Mali ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Kanté) Objectifs Étudier les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques et thérapeutiques des dysthyroïdies dans le service de médecine et d’endocrinologie de l’hôpital du Mali. Méthodologie Il s’agissait d’une étude descriptive, rétrospective et prospective de 3 ans et 3 mois ayant inclus 587 patients présentant des signes cliniques et biologiques de dysthyroïdie. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux des patients. Résultats La prévalence hospitalière des dysthyroïdies a été de 10,6 %. L’âge moyen de nos patients était de 40,3 ± 16 ans avec un sex-ratio de 0,14. Les signes cliniques de l’hyperthyroïdie fréquemment retrouvés étaient la palpitation (54,7 %), la tachycardie (46,3 %) et l’amaigrissement (44,3 %) et ceux de l’hypothyroïdie étaient la bouffissure du visage (22,2 %), la bradycardie (15,9 %), et la prise pondérale (12,7 %). À la biologie : la TSH us était basse dans tous les cas d’hyperthyroïdie et élevée dans tous les cas d’hypothyroïdie confirmant l’origine périphérique des atteintes. Le niveau des hormones thyroïdiennes était fonction de la sévérité des cas. Le traitement a été instauré en fonction de l’étiologie : – hyperthyroïdie : antithyroïdiens de synthèse (94 %) souvent associé à la lévothyroxine (1,3 %), anti-inflammatoires (2,3 %), chirurgie (1,8 %) et iode radioactif (0,4 %) ; – hypothyroïdie : lévothyroxine (95,2 %), réduction des doses d’antithyroïdiens de synthèse (4,8 %). Conclusion Les dysthyroïdies sont fréquente dans notre pratique avec une prédominance féminine. Les causes périphériques sont les plus fréquentes et la TSH us seule suffi au diagnostic. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.407

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P168

Évaluation de la prise en charge des femmes enceintes avec antécédent de maladie de Basedow au CHU de Besanc¸on M.A. Beaudoin a,∗ , N. Kattan a , P. Gilet a , S. Billet a , A. Bounaga (Dr) a , L. Meillet (Dr) a , B. Mignot (Dr) b , F. Schillo (Dr) a , S. Borot (Dr) a a Service d’endocrinologie, CHU de Besan¸ con, Besan¸con, France b Service de médecine pédiatrique, CHU de Besan¸ con, Besan¸con, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M.A. Beaudoin) La maladie de Basedow est une thyroïdopathie observée chez la femme jeune, pouvant induire des complications materno-fœtales lors de la grossesse. Objectif Évaluer la prise en charge des femmes enceintes avec antécédent de maladie de Basedow, par rapport aux recommandations de l’American Thyroid Association, en vue d’améliorer leur prise en charge pour diminuer la morbimortalité materno-fœtale. Méthode Étude rétrospective observationnelle sur les femmes ayant accouché au CHU de Besanc¸on entre janvier 2013 et décembre 2015 (8006 accouchements). Résultats Vingt-huit patientes sont incluses : 20 avec un antécédent de Basedow, dont 4 ont récidivé lors de la grossesse, et 8 avec un Basedow actif (5 diagnostiqués pendant la grossesse et 3 en cours de traitement). Traitement maternel conforme aux recommandations. TSH dans l’objectif. Statut immunologique des TSAb connu chez 55,5 % des patientes. Parmi les patientes positives (73,3 %) : 63,6 % ont un titre d’anticorps inférieur à 5 UI/L, sans complications materno-fœtales et 36,4 % supérieur à 5 UI/L, dont une mort fœtale in utero. Pas de surveillance échographique spécialisée pour 93 % des patientes avec TSAb positifs. Bilan thyroïdien réalisé à la naissance chez 80 % des nouveau-nés des femmes avec TSAb positifs. Discussion Dans notre série, 0,35 % de femmes enceintes ont un antécédent ou une maladie de Basedow active. La prise en charge thérapeutique est satisfaisante. Néanmoins, il est nécessaire d’améliorer (en ciblant les patientes avec des TSAb supérieurs à 5 UI/L), la surveillance biologique des TSAb et échographique chez les mères ainsi que les bilans thyroïdiens à la naissance. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.408 P169

Étude épidémiologique et clinique des goitres multinodulaires toxiques dans le service de médecine et d’endocrinologie de l’hôpital du Mali de Bamako

B. Berté (Dr) ∗ , B. Traoré (Dr) , M. Bah (Dr) , M.B. Diallo (Dr) , D. Traoré (Dr) , A. Djibo (Dr) , A.T. Touré (Dr) , B. Dramé (Dr) , A. Togo (Dr) , A. Koné (Dr) , D.S. Sow (Dr) , I. Maïga (Dr) , I. Nientao (Dr) , A.T. Sidibé (Pr) Service d’endocrinologie, hôpital du Mali, Bamako, Mali ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Berté) Objectif Décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des goitres multinodulaires toxiques au sein du service de médecine et d’endocrinologie de l’hôpital du Mali. Méthodologie Étude rétrospective et descriptive menée à partir des dossiers des patients, recensés de septembre 2011 à septembre 2015. Résultats Cent dix-neuf patients ont présenté un GMNT (19,83 % sur 600 patients en dysthyroïdie). Il y avait 106 femmes (89,1 %) et 13 hommes (10,9 %) sex-ratio = 0,12. L’âge moyen était de 44 ± 14 (25–80) ans. La durée moyenne d’évolution du goitre était de 2–3 ans (26,9 %). Les signes cliniques les plus retrouvés étaient l’amaigrissement (65,5 %), la nervosité (52,1 %) et l’insomnie (52,1 %), et 64 patients avaient une hyperthyroïdie infraclinique (53,8 %). Les signes de compression étaient présents chez 18 patients (14,4 %). Les adénopathies cervicales étaient présentes chez 5 patients (4,2 %). L’hyperthyroïdie était confirmée par une TSH basse chez tous les patients. L’échographie réalisée a permis de retrouver des nodules calcifiés (22,85 %)