Injection intra-anale de collagène pour le traitement de l’incontinence anale

Injection intra-anale de collagène pour le traitement de l’incontinence anale

J Chir 2007,144, N°1 • © 2007. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Injection intra-anale de collagène pour le traitement de l’incontinence ana...

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J Chir 2007,144, N°1 • © 2007. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Injection intra-anale de collagène pour le traitement de l’incontinence anale S.G. Stojkovic, M. Lim, D. Burke, P.J. Finan, P.M. Sagar

Intra-anal collagen injection for the treatment of faecal incontinence. Br J Surg 2006;93:1514-1518. L’injection de collagène a déjà été rapportée pour le traitement de l’incontinence urinaire mais elle n’a été que très peu évaluée pour le traitement de l’incontinence anale. Les auteurs ont évalué cette technique chez 73 patients. Avant traitement tous les patients avaient une manométrie, une échoendoscopie et une électromyographie permettant de classer l’étiologie de l’incontinence en quatre catégories : 1) incontinence idiopathique sans plaie sphinctérienne ou atteinte nerveuse (n = 49) ; 2) incontinence neurologique avec atteinte nerveuse (n = 13) ; 3) incontinence traumatique avec plaie du sphincter interne ou externe (n = 8) et ; 4) incontinence mixte avec plaie du sphincter et atteinte nerveuse (n = 3). Le collagène injecté était d’origine bovine et purifié avec du glutaraldéhyde pour retarder sa dégradation. Il était réalisé dans un premier temps une injection sous-cutanée pour tester les réactions allergiques, puis un mois après une injection dans la sous-muqueuse du canal anal de façon circonférentielle au niveau de la ligne pectinée sous anesthésie générale. Une manométrie était réalisée à 8 semaines chez 37 patients et l’influence du traitement sur l’incontinence était évaluée en moyenne à 12 mois (extrêmes : 916 mois) à l’aide du score d’incontinence de la Cleveland Clinic. Le score médian d’incontinence s’améliorait de façon significative entre avant et 12 mois après traitement (10 versus 6, p < 0,001). À l’interrogatoire, à 12 mois, 22 patients (30 %) se disaient franchement améliorés, 31 (42 %) disaient avoir eu une amélioration transitoire et 20 (28 %) avaient une inconti-

Revue de presse nence stable ou augmentée. Quatre patients (5 %) étaient à nouveau continents. Chez les 37 patients ayant eu une analyse par manométrie, aucune amélioration de l’ensemble des paramètres testés n’était observée entre avant et 8 semaines après le traitement. En fonction de l’étiologie, l’injection de collagène n’améliorait significativement le score d’incontinence que chez les 49 patients ayant une incontinence idiopathique. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de bonne efficacité du traitement étaient un âge de plus de 60 ans (p = 0,04) et une incontinence idiopathique (p = 0,04). Les auteurs concluent que l’injection intra-anale de collagène peut être proposée chez les patients de plus 60 ans ayant une incontinence idiopathique

Commentaires 1) Il s’agit de la plus importante série évaluant ce traitement alors que jusqu’à présent, l’injection intra-anale de différents produits n’avait été évaluée que sur des petites cohortes [1]. 2) La technique originale est assez simple à réaliser et peu contraignante pour les patients. Elle a pour avantage de ne pas compromettre l’utilisation d’autres traitements en cas d’inefficacité. Elle pourrait donc être proposée de première intention en cas d’incontinence idiopathique. 3) Cependant, les résultats sont modestes puisqu’à un an seulement un tiers des patients sont améliorés avec 5 % d’entre eux n’ayant plus d’incontinence. L’effet semble donc très transitoire et peut être faut-il, comme le proposent les auteurs, répéter les injections. 4) Il aurait été intéressant d’évaluer le retentissement de l’amélioration clinique sur la qualité de vie. Mots-clés : Anus. Traitement. Incontinence. Injection intra-anale. Collagène.

1. Br J Surg 2005;92:521-525.

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Docetaxel – Cisplatine – 5 Fluorouracile versus Cisplatine – 5 Fluorouracile en première ligne des cancers métastatiques ou récidivants de l’estomac E. Van Cutsem, V.M. Moiseyenko, S. Tjulandin, A. Majlis, M. Constenla, C. Boni, A. Rodrigues, M. Fodor, Y. Chao, E. Voznyi, M.L. Risse, J.A. Ajani, V325 Study Group

Phase III study of docetaxel and cisplatin plus fluorouracil compared with cisplatin and fluorouracil as first-line therapy for advanced gastric cancer: a report of the V325 Study Group. J Clin Oncol 2006;24:4991-4997. Les cancers avancés de l’estomac ont un mauvais pronostic avec une médiane de survie sans traitement de 3 à 5 mois. Le but de ce travail était d’évaluer, par rapport au schéma de référence Cisplatine-5 Fluorouracile (CF), l’ajout du Docetaxel (Taxotère®, schéma DCF) sur les critères suivants : temps jusqu’à progression, survie globale, taux de réponse, toxicité et qualité de vie chez des patients porteurs d’un adénocarcinome métastatique ou récidivant de l’estomac ou de la jonction œsogastrique. Les patients étaient randomisés dans le bras DCF (n = 221, docetaxel 75 mg/m2 (1 heure), cisplatine 75 mg/m2 (1 à 3 heures), 5-fluorouracile 750 mg/m2/j sur 5 jours, schéma toutes les 3 semaines) ou le bras CF (n = 224, cisplatine 100 mg/m2, 5- fluorouracile 1 000 mg/m2/j sur 5 jours, schéma toutes les 4 semaines). Les groupes étaient comparables sur les variables démographiques et carcinologiques préthérapeutiques. Le temps jusqu’à progression était significativement plus long dans le bras DCF comparé au bras CF (5,6 mois versus 3,7 mois, p < 0,001, diminution du risque de 32 %) avec une survie globale plus longue

dans le bras DCF (9,2 mois vs 8,6 mois, p = 0,02, diminution du risque de 23 %) et un taux de réponse plus élevé (37 % versus 25 %, p = 0,01). Les toxicités de grade 3-4 étaient plus fréquentes dans le groupe DCF (69 % versus 59 %), essentiellement à type de neutropénie, stomatite, diarrhée et de léthargie. Les temps jusqu’à détérioration de 5 % de la qualité de vie ou jusqu’à détérioration de l’indice de Karnosfsky étaient significativement plus longs dans le bras DCF. Les auteurs concluent que l’ajout du docétaxel au schéma CF améliore significativement le temps jusqu’à progression de la maladie, la survie et le taux de réponse objective dans les cancers métastatiques ou récidivants de l’estomac, mais au prix d’une plus grande toxicité.

Commentaires 1) Cette étude randomisée bien conduite chez des patients porteurs d’un cancer gastrique ou oesogastrique métastatique montre un bénéfice majeur à l’ajout du docétaxel (Taxotère®) au schéma CF, en particulier sur la survie globale et la qualité de vie, paramètres essentiels d’étude pour ces cancers de très mauvais pronostic. 2) C’est la première grande étude qui ouvre des perspectives thérapeutiques sur ces 20 dernières années dans le cancer de l’estomac et propose un schéma de référence. Elle a permis au Taxotère® d’obtenir l’AMM en France. 3) Le caractère très multicentrique de l’étude (72 centres dans 16 pays) permet de rendre ses conclusions universelles. 4) Du fait du taux important de neutropénies, en particulier de neutropénies compliquées, il est recommandé d’utiliser le schéma DCF avec une prophylaxie primaire par G-CSF et une surveillance stricte. Mots-clés : Estomac. Traitement. Cancer. Chimiothérapie.