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Communications
Interet de la mesure de la charge virale plasmatique pour la decision de modification therapeutique : etude de 773 patients infectes par Ie VIH R. Thiebaut', P. Morlaf, G. Ch~ne', O. Neau2, P. Mercie2, F. Bonnet2, O. Malvy2, F. Oabis', J. Beylot2 et Ie Groupe d'epidemiologie clinique du sida en Aquitaine (GECSA)
Chez les patients traites pour une infection VIH, Ie niveau de charge virale plasmatique (CV) au-dessus duquel un changement therapeutique est imperatif reste l'objet de debat ; les arguments virologiques (risque d'emergence de mutants resistants) plaident pour un changement precoce (des la detectabilite de la CV) alors que Ie risque de diminuer trop vite Ie capital d'antiviraux dispo nibles est en faveur d'une attitude plus conservatrice. Nous avons etudie au sein de notre cohorte Ie role pronostique du niveau de CV, observe durant I'annee suivant I'initiation d'une prescription antiretrovirale (1996-juin 1997), sur la surve nue d'evenements classant sida au-dela de ces 12 premiers mois. La CV a ete mesuree par la methode bDNA Chiron 2-0 (seuil de detection a 500 copies/mL). Nous avons distingue trois types de reponse virologique (entre 4 et 12 mois apres Ie debut du traitement) : bonne reponse (BR) = CV indetectable, reponse in termediaire (IR) = CV > 500 copies/mL au moins deux fois, et mauvaise reponse (MR) = CV > 5 000 copies/mL au moins deux fois. Vne analyse multivariee prenant en compte les autres
variables pronostiques, cliniques, biologiques et therapeutiques a ete effectuee. Sept cent soixante treize sujets ont ainsi ete suivis pendant une duree mediane de 27 mois. Le traitement initial etait une bi (53 %) ou une tritherapie (47 %). Les reponses virologiques se repartissent en BR : 45 %, IR : 26 %, et MR : 29 %. 48 evene ments sida ont ete releves. Dans I'analyse multivariee, et compa rativement a la BR, la MR apparait etre un facteur pronostique defavorable (RR: 2,2; p < 0,0 I) mais pas I'IR (RR: 1,4; p = 0,39). Compte tenu du risque evolutif a court terme, il apparait ainsi imperatif d'effectuer une modification therapeutique si la CV est a deux reprises> 5 000 copies/mL ; une attitude attentiste, mo dulable toutefois selon I'histoire clinique, immunovirologique et therapeutique du patient, semble en revanche envisageable chez les patients ayant une CV detectable mais < 5 000 copies/mL. 'Inserm U330, 146, rue Leo-Saignat, 2 CISIH, 33, place Amelie Raba Leon, 33076 Bordeaux, France
Traitement par Ie cidofovir de la maladie de Castleman liee au virus HHV8 chez six patients VIH positif S. Vignes', E. Oksenhendler', F. Agbalika2, J.P. Clauvel'
Le virus HHV8 est responsable de la maladie de Castleman (MDC) notamment chez les patients infectes par Ie VIH. Le cido fovir (CDV), molecule antivirale utilisee pour Ie traitement des infections a cytomegalovirus, est, in vitro, efficace sur Ie virus HHV8. Nous avons evalue cliniquement et biologiquement I' activite antivirale du CDV chez 6 patients ayant une MDC asso ciee au virus HHV8. II s' agissait de six hommes, ages de 34 a 51 ans, VIH positif, qui avaient une maladie de Castleman multicentrique, histologique ment prouvee, depuis 22 ± 17 mois (2-54 mois). Le CDV etait administre par voie intraveineuse a la dose de 5 mg/kg a j I, J8, j 15, j30, j45 et j60. Le traitement de la MCD comprenait egale ment de la vinblastine (n =5) ou du vepeside (n = I) tous les 15 jours en cas de symptomes. Avant la premiere perfusion de CDV, Ie nombre moyen de CD4 + etait de 316 ± 269/mm 1 (34-70 I), la charge virale VIH etait indetectable chez cinq patients recevant une tritherapie (n 4) ou une bitherapie (n I). La CRP etait en moyenne 11 110 ± 32 mglL (57-152) et la charge virale HHV8
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Rev Med Interne 1999: 20 Suppl 6
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dans les cellules mononucleees peripheriques a 4,55 ± 0,59 log copies/Ilg d' ADN (4,06-5,66). La CRP et la charge virale HHV8 diminuaient apres Ie premier cycle, associant CDV et chimiothe rapie, a 16 ± 16 mg/L et 3,10 ± 1,4 log copies/Ilg d'ADN (14,98), respectivement, mais remontaient lors de chaque reprise evolutive des symptomes. Chez cinq patients, Ie CDV n'a pas permis d'obtenir une remission stable des symptomes cliniques et biologique de la MDC et a donc ete interrompu apres trois cy cles (n = I), quatre cycles (n = I) ou cinq cycles (n =3), la pour suite d'une chimiotherapie etant restee necessaire. Chez un patient, ayant rer;u six perfusions, elle a pu etre interrompue, la remission complete s'est confirmee avec un recul de 20 mois avec une charge virale HHV8 se stabilisant autour de 3 log co pies/Ilg d' ADN et une CRP restant inferieure a 4 mg/L. Dans tous les cas, la tolerance du CDV, notamment renale, a ete bonne. 'Service d'immuno-Mmatologie,21aboratoire de virologie, hOpital Saint LOUIS, 1, SV. Claude-Vellefaux, 75475 Pans cedex, France