Transfusion Clinique et Biologique 10 (2003) 72–73 www.elsevier.com/locate/tracli
Communication brève
Mesure de la charge virale VIH sur LCx (Abbott) : intérêt dans le suivi thérapeutique de 3 patients infectés par le VIH de type O > Measuring the HIV viral load with LCx (Abbott): interest for the therapeutic follow-up of 3 patients infected by type O HIV C. Payan a,*, C. Brault a, M. Peigne a, J. Loison b, J.-M. Chennebault b a
Laboratoire de bactériologie-virologie, centre hospitalier universitaire, 4, rue Larrey, 49033 Angers cedex 01, France b Service de maladies infectieuses, CHU, 4, rue Larrey, 49033 Angers cedex 01, France
Nous avons évalué en janvier 2002 le test de quantification de l’ARN du VIH LCx de la société Abbott sur 62 échantillons prélevés chez 40 patients (25 Hommes, 15 Femmes, 26 sous antirétroviraux, taux de CD4 moyen = 405 ± 250/mm3). Parmi ces patients, différents sous-types du VIH avaient été identifiés : 10 type A, 9 type B, 1 type C et 3 type O et 4 non-typable (sérotypage réalisé à Tours, Virologie, Dr F. Barin). L’objectif de cette étude était de valider le test LCx pour les différents sous-types du VIH de type 1 dont le sous-type O qui posent problèmes avec les tests actuellement disponibles. Ces échantillons ont été préalablement analysés avec les 3 tests disponibles sur le marché et selon les recommandations des fabricants (Nuclisens HIV, Organon-Biomérieux ; HIV Monitor, Roche ; Quantiplex HIV, Bayer, avec comme seuil respectif 40, 200 et 50 copies ARN VIH/mL). Le test LCx est fondé sur la PCR compétitive avec un étalon interne contenant une séquence étrangère reconnue par une sonde spécifique lors de l’hybridation ; la détection des produits coamplifiés est réalisée sur le LCx (principe en Fig. 1). Sur les 62 échantillons, sélectionnés comme étant à problème sur le test Nuclisens, 63 % étaient indétectables avec ce test dont près de la moitié devient détectable sur LCx (Tableau 1). Les charges virales détectables sont globalement plus élevées avec le test LCx (+ 0,3 log), celles réalisées sur Monitor et Quantiplex sont équivalentes, celles sur Nuclisens sont plus basses (– 0,3 log). Les échantillons de types B et C > Communication présentée lors du XVe colloque de virologie, Versailles 2002. * Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Payan).
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. DOI: 1 0 . 1 0 1 6 / S 1 2 4 6 - 7 8 2 0 ( 0 3 ) 0 0 0 2 5 - 9
Fig. 1. Principe du test LCx (Illustration, Abbott France).
et les non-typables sont globalement reconnus par tous les tests (valeurs plus basses en Nuclisens). Les tests Monitor et Quantiplex permettent de récupérer 4 patients de types A (1 type O en plus en Quantiplex) et le test LCx, 2 patients de Tableau 1 Tests pour la quantification de l’ARN du VIH-1 comparés au laboratoire de Virologie, Angers (n = 62 échantillons, de 1997-2002) CV indétectable CV détectable en log/ml Type A (n = 15) Type B (n = 10) Type C (n = 3) Type O (n = 16) Non typable (n = 4)
Nuclisens 63 % 3,27 ± 1,27
Monitor 47 % 3,66 ± 0,88
Quantiplex 47 % 3,79 ± 1,02
1,76 ± 1,02 1,60 ± 1,09 1,74 ± 0,06 Indétectable 2,51 ± 1,75
3,11 ± 1,38 2,61 ± 1,07 2,21 ± 0,58 Indétectable 2,65 ± 2,18
2,60 ± 1,38 3,44 ± 1,45 2,13 ± 1,94 2,32 ± 1,91 2,40 ± 1,26 2,39 ± 1,27 Indétectable* 2,85 ± 1,30 2,90 ± 2,23 2,84 ± 2,13
* Un plasma de type O à 3,30 log avec le test Bayer
LCx 35 % 4,16 ± 0,89
C. Payan et al. / Transfusion Clinique et Biologique 10 (2003) 72–73
Fig. 2. Cinétique sur LCx du patient RY sous antirétroviraux.
type O et 1 type A en plus. Nous nous sommes intéressés à l’évolution de la charge virale mesurée par le test LCX chez les 3 patients de type O sous traitement antirétroviral. La cinétique des charges virales des types O sous traitement (Figs. 2, 3, 4) montre que : (1) le test LCx permet le suivi de ces patients (tous les dosages sauf un étant indétectables avec les tests actuellement sur le marché), (2) l’évolu-
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Fig. 4. Cinétique sur LCx du patient NC sous antirétroviraux.
tion de la charge virale chez les patients corrèle avec celle des CD4, (3) 2 patients (DJ et NC) sur trois montrent une résistance d’emblée à une Trithérapie contenant un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (NNRTI), Efavirenz (EFV). Cette résistance est surtout observable chez le patient NC qui montre une bonne réponse sous antiprotéases (Ritonavir + Indinavir) puis un échappement immédiat sous EFV avec une baisse secondaire du taux des CD4. D’après la littérature, il s’agirait de la première description d’une résistance naturelle in vivo de souches de type O à Efavirenz. En effet, seule une résistance naturelle in vitro à d’autres NNRTI (névirapine et delavirdine) a été rapportée, avec notamment la mutation Y181C (Descamps D. et al., J Virol 71 (1997) 8893-8898). L’analyse génotypique des souches est en cours. Le test LCx HIV de la société Abbott Diagnostic paraît bien adapté pour la mesure des charges virales de tous les variants du VIH-1 et notamment ceux du groupe O.
Remerciements
Fig. 3. Cinétique sur LCx du patient DJ sous antirétroviraux.
Nous remercions Mme P. Ogel et M. Esnault de la société Abbott France pour leur contribution à cette étude.