Intérêt de la trichoscopie dans le diagnostic et le suivi des teignes du cuir chevelu : une série de 12 patients

Intérêt de la trichoscopie dans le diagnostic et le suivi des teignes du cuir chevelu : une série de 12 patients

Posters Étaient notés un important syndrome inflammatoire avec des anomalies immunologiques (anticorps antinucléaires (AAN), P-ANCA et C-ANCA positifs)...

58KB Sizes 83 Downloads 356 Views

Posters Étaient notés un important syndrome inflammatoire avec des anomalies immunologiques (anticorps antinucléaires (AAN), P-ANCA et C-ANCA positifs). Un bilan exhaustif avait été réalisés : biopsie ganglionnaire (« réaction lymphocytaire ») et biopsie ostéomédullaire, EMG (polyneuropathie sensitivo-motrice), biopsei cutanée (vasculite leucocytoclasique). La sérologie VIH était négative. Devant une suspicion de « vascularite à ANCA » un traitement par prednisone et azathioprine était débuté en mai 2012, sans efficacité jusqu’à janvier 2013. Le patient consultait en France pour un deuxième avis avant un traitement par rituximab. À l’examen clinique était notée une éruption réalisant des lésions érythémateuses, en plaques fixes très figurées, non infiltrées, avec une bordure comme dessinée au crayon. En reprenant l’interrogatoire, la première manifestation avait été cutanée temporale gauche possiblement secondaire à une piqûre d’insecte à Libreville. Dans ce contexte, associé à des troubles neuropsychiques apparus dans un deuxième temps, l’aspect de l’éruption évoquait des trypanides. Le diagnostic de trypanosomiase africaine était évoqué lors de la consultation de dermatologie. L’examen du liquide céphalorachidien confirmait une méningoencéphalite avec à l’IRM des hypersignaux T2 des noyaux gris centraux et un tracé de sommeil à l’EEG. La PCR sur le LCR et le sang confirmait le diagnostic de Trypanosoma brucei gambiense. Les lésions cutanées régressaient rapidement après traitement par nifurtimox et eflornithine. Discussion.— La trypanosomiase africaine est endémique dans l’Afrique subsaharienne avec Trypanosoma brucei rhodesiense (Afrique de l’est) et T.b. gambiense (Afrique de l’ouest). Ils sont transmis par la mouche Tsé-Tsé. Des cas intra-urbains ont récemment été rapportés à Libreville. Après une phase hématolymphatique survient une phase encéphalitique qui peut être mortelle si non traitée. Conclusion.— L’aspect clinique des trypanides est très caractéristique et peut permettre un diagnostic rapide dans un contexte évocateur. Déclaration d’intérêt.— Aucun. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.498 P330

Intérêt de la trichoscopie dans le diagnostic et le suivi des teignes du cuir chevelu : une série de 12 patients Y. Bourezane ∗ , H. Bourezane Cabinet de dermatologie, Besanc¸on, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Cheveu en virgule ; Cheveu en tire-bouchon ; Teigne ; Trichoscopie Introduction.— Nous rapportons 12 cas de teignes du cuir chevelu et présentons les deux signes trichoscopiques caractéristiques : le cheveu en virgule (comma hair) et le cheveu en tire-bouchon (corkscrew hair) que nous comparons aux résultats mycologiques et aux données de la littérature. Observations.— Entre avril 2008 et avril 2012, nous avons observés 12 cas de suspicion clinique de teignes du cuir chevelu. Un examen trichoscopique avec un dermatoscope à main couplé à un appareil photo numérique a été réalisé. L’examen mycologique a été fait chez tous les patients. Résultats.— Douze enfants âgés entre 2 et 7 ans d’origine africaine ont été inclus dans cette étude. Il s’agissait cliniquement d’une alopécie non cicatricielle, extensive et bien limitée chez 5 patients, de multiples petites plaques arrondies ou ovalaires mal limitées chez 6 patients, et d’une fine desquamation dans 1 cas. Les zones occipitales et pariétales du cuir chevelu étaient les plus souvent touchées. L’examen trichoscopique objectivait la présence de cheveux en virgule ou en tire-bouchon, ou les 2, chez tous les patients, associés parfois à des cheveux cassés ou dystrophiques, voire des points noirs

S583 (black dots). Nous n’avons trouvé aucun signe classique de pelade et l’examen chez 12 enfants témoins était strictement normal. La culture mycologique objectivait 7 cas d’infection à Trichophyton soudanense, 4 à Trichophyton tonsurans et 1 cas à Microsporon audouinii. Discussion.— En 2008, Slowinska et al. décrivaient pour la première fois le signe du cheveu en virgule chez 2 enfants. En 2011, Hughes et al. rapportaient le signe du cheveu en tire-bouchon chez 6 enfants noirs, surtout en cas d’infection par T. soudanense. Les auteurs suggèrent que le cheveu en tire-bouchon serait une variante du cheveu en virgule chez les sujets noirs, ou une spécificité des teignes à T. Soudanense. Nos observations confirment la spécificité de ces 2 aspects du cheveu en cas de teigne du cuir chevelu, retrouvés souvent simultanément chez le même patient. Par ailleurs, nous avons observé chez 2 patients un changement de l’image trichoscopique après traitement par griséfulvine (diminution du nombre, voire disparition des cheveux en virgule ou en tire-bouchons), confirmant ainsi l’intérêt de la trichoscopie dans le suivi des teignes du cuir chevelu. Conclusion.— La trichoscopie est une méthode simple, rapide et peu coûteuse pour le diagnostic et suivi des teignes du cuir chevelu. Nous émettons l’hypothèse d’un spectre évolutif de la forme de la tige pilaire en cas de teigne pourraient correspondre à différents stades évolutifs de la teigne, d’abord cheveux en virgules puis cheveux en tire-bouchons et enfin cheveux dystrophiques aboutissant aux classiques points noirs. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.499 P331

Cryptococcose cutanée primitive atypique夽 A.-S. Dutkiewicz ∗ , C. Dutriaux , K. Ezzedine , B. Milpied , J. Seneschal , A. Taïeb Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Cryptococcose cutanée primitive ; Cryptococcus neoformans ; Immunocompétence Introduction.— Le cryptocoque est une levure encapsulée représentée par deux espèces : Cryptococcus neoformans et C. gattii. La forme la plus représentée est hématogène, avec atteinte neurologique, pulmonaire ou osseuse chez l’immunodéprimé. Nous décrivons un cas de cryptococcose cutanée primitive (CCP) atypique dans sa présentation, car survenue chez une patiente immunocompétente, de localisation unilatérale sur un membre atteint de lymphœdème chronique, suggérant une immunodépression locale. Observation.— Une femme de 68 ans aux antécédents de mélanome de cheville (traitement chirurgical) et de cancer du sein droit traité, 6 ans auparavant, par mammectomie et curage axillaire compliqué d’un lymphœdème homolatéral, présentait depuis un an des lésions érythématopapuleuses du membre supérieur droit, prurigineuses, avec une disposition sporotrichoïde. Plusieurs antibiothérapies systémiques étaient restées inefficaces. Histologiquement, on observait un granulome épithélioïde gigantocellulaire sans nécrose, orientant vers une cause infectieuse. La culture bactériologique était négative mais la culture mycologique sur biopsie révélait des colonies de Cryptococcus neoformans. Après un bilan d’extension négatif, un traitement par fluconazole 400 mg/j pendant 8 semaines permettait une disparition rapide des lésions. Le diagnostic de CCP localisée chez une patiente immunocompétente était retenu devant l’ensemble des données cliniques, et la disparition des lésions sous-traitement. Discussion.— La CCP est une forme de bon pronostic, transmise par inoculation cutanée directe. L’interrogatoire doit être exhaustif, notamment sur le mode de vie (rural, loisirs, pigeons) et