Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A398–A403
Tableau 1 Facteur
Facteur de régression partielle
p
Âge Poids Dose sufentanil intraopératoire (g/kg) Dose de morphine titrée SSPI (mg/kg)
–0,004 0,009 0,2
< 0,0001 0,006 0,003
1,7
< 0,0001
Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus J Opioid Manag, 2014;10:39-45 Paediatr Anaesth 2014;24:233-238 http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.688 R618
Intérêt du bloc nerveux maxillaire dans la chirurgie de la fente palatine chez l’enfant : étude rétrospective au CHU de Reims
J. Thinnes ∗ , J.-M. Malinovsky , H. Ludot , P. Gomis CHU de Reims, Reims, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les principales complications après réparation de fentes palatines (FP) chez l’enfant sont liées à la consommation de morphiniques. Cette étude a pour principal objectif d’évaluer l’efficacité du bloc nerveux maxillaire bilatéral (BNM) par voie suprazygomatique dans l’épargne morphinique après FP. Matériel et méthodes Étude monocentrique, rétrospective, réalisée au CHU de Reims entre septembre 2009 et septembre 2012 incluant 49 enfants opérés d’une fente palatine par le même opérateur sous anesthésie générale (AG). Les enfants étaient répartis
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en deux groupes : AG avec réalisation, après l’intubation trachéale, d’un BNM dans le groupe (ABNM) (0,2 à 0,3 mL/kg de la lévobupivacaïne 0,25 %) ou sans BNM (SBNM). Une infiltration (par lidocaine 1 % adrénalinée 0,2 à 0,3 mL/kg) de la muqueuse palatine était systématiquement réalisée par le chirurgien avant la chirurgie. Nous avons comparé la consommation de morphiniques per- et postopératoire et la survenue d’éventuels effets secondaires entre les deux groupes. Les analyses statistiques ont été réalisées avec un t test. Résultats Quarante-neuf enfants (51 interventions) ont participé à l’étude : 27 dans le groupe ABNM et 24 dans le groupe SBNM. Les 2 groupes étaient comparables pour l’âge et le poids. En peropératoire, seul 40,74 % des enfants du groupe ABNM ont rec¸u des morphiniques contre 100 % dans le groupe SBNM. En postopératoire, la consommation moyenne de nalbuphine dans le groupe ABNM était de 4,83 ± 3,41 mg, versus 9,02 ± 6,44 mg dans le groupe SBNM (p < 0,01). Aucune détresse respiratoire n’a été retrouvée et seulement 1 enfant du groupe SBNM a présenté des vomissements en postopératoire. Le délai de reprise de l’alimentation (6,47 ± 5,44 h versus 6,53 ± 5,03 h, p = 0,85) et la durée d’hospitalisation (37,04 ± 25,12 h versus 40,22 ± 17,24 h, p = 0,163) n’étaient pas différents statistiquement dans les groupes ABNM et SBNM. Discussion Cette étude rétrospective montre que, comme dans celle de Chiono et al., la réalisation d’un BNM lors de FP chez l’enfant permet une épargne morphinique. Par contre, la reprise de l’alimentation était plus rapide dans notre série que celle rapporté par Chiono et al., probablement du fait de l’infiltration à la lidocaïne adrénalinée alors que dans l’étude de Chiono l’infiltration n’était réalisée qu’avec de l’adrénaline. Au total, le bloc nerveux maxillaire suprazygomatique bilatéral semble être une bonne technique d’analgésie périopératoire dans la chirurgie réparatrice de la fente palatine chez l’enfant. Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Pour en savoir plus Anesthesiology 2014 http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.689