Le bloc du nerf maxillaire par voie supra-zygomatique est-il efficace dans tous les types de chirurgie de la fente labio-palatine (FLP) chez l’enfant ?

Le bloc du nerf maxillaire par voie supra-zygomatique est-il efficace dans tous les types de chirurgie de la fente labio-palatine (FLP) chez l’enfant ?

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A398–A403 techniques [2]. L’objectif de cette étude descriptive est d’étudier la faisabi...

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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A398–A403

techniques [2]. L’objectif de cette étude descriptive est d’étudier la faisabilité d’une de ces techniques dans une population pédiatrique. Matériel et méthodes Après consentement parental, tous les enfants âgés de 6 mois à 15 ans devant bénéficier d’un BPV sous anesthésie générale ont été inclus. Chez un enfant en décubitus latéral, côté à ponctionner en haut, l’espace paravertébral était repéré latéralement et perpendiculairement au rachis (coupe transversale, sonde d’échographie 12 MHz). La ponction était réalisée « in plane », par une aiguille de Tuohy avec mise en place d’un cathéter. Un total de 0,7 mL/kg de ropivacaïne 0,2 % était injecté en bolus d’induction. Les données concernant le repérage échographique de l’espace paravertébral, la ponction et les complications de la technique ont été colligées. Résultats Dix-huit patients, d’âge médian 30 mois [4 mois–12 ans], de poids médian 13,1 kg [6,5–46] ont été prospectivement inclus sur une année. Les structures anatomiques identifiées grâce au repérage échographique étaient : le processus transverse (100 % des cas), le ligament costo-transversaire (94,4 %), la plèvre pariétale (100 %), le parenchyme pulmonaire (77,8 %). L’aiguille était visualisée sur l’ensemble de son trajet chez 38,8 % des patients, partiellement chez 55,6 % et non vue dans un cas. L’extrémité de l’aiguille a été visualisée dans 100 % des cas, directement pour 10 patients ou indirectement (hydrodissection, déplacement des structures adjacentes) chez 8. Le déplacement antérieur de la plèvre était noté dans 88,9 % des cas. La profondeur moyenne de la ponction était de 34,7 mm [± 8,6]. Chez un enfant la montée du cathéter s’est avérée impossible. Un cathéter a eu un test d’aspiration positif et fut retiré. Deux patients ont présenté un bloc sympathique. Après opacification, la position paravertébrale du cathéter était objectivée chez 15 patients. En peropératoire, 11 patients/17 (64,7 %) n’ont pas nécessité de réinjection de sufentanil, et 3/17 (17,6 %) une seule réinjection à l’incision. Durant les 48 h postopératoires, la posologie médiane de nalbuphine rec¸ue était de 0,1 mg/kg [0–1,37]. Huit patients n’ont pas nécessité de nalbuphine en postopératoire, dont 7 opérés de chirurgie rénale. Discussion Le repérage de l’espace paravertébral sous échographie en coupe transversale est facile chez l’enfant, et permet de sécuriser la ponction du BPV en évitant principalement la ponction pleurale. Le positionnement précis de l’extrémité de l’aiguille facilite la montée du cathéter, difficulté classique du BPV. L’efficacité analgésique, sur un effectif limité et hétérogène, paraît assez satisfaisante. Une étude randomisée serait nécessaire pour conforter ces résultats, et réévaluer le rapport bénéfice-risque et les indications préférentielles de cette technique en pédiatrie.

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d’étendre les indications du BNM à d’autres chirurgies pratiquées couramment pour la réparation des FLP. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité du BNM par voie supra-zygomatique dans différentes indications chirurgicales de cure de FLP. Matériel et méthodes Il s’agit de l’étude rétrospective d’un registre ALR constitué par le recueil prospectif des ALR pratiquées dans le service. Le BNM était réalisé, chez un enfant sous anesthésie générale, soit par ropivacaïne 0,2 % soit par chirocaïne 0,25 %, avec une aiguille de 24 G 40 mm et un volume total de 0,4 mL/kg (injection bilatérale) sous contrôle échographique. Les patients recevaient systématiquement du paracétamol et du solumédrol pendant 48 heures postopératoires. Les scores de douleur (EVENDOL, EDIN, FLACC convertie) à l’arrivée en SSPI, le besoin et la dose de morphine en titration et en continu étaient comparés entre les groupes ALR + et contrôle, ainsi qu’entre les patients opérés de chirurgie primaire de FLP ou d’autres chirurgies. Les résultats sont présentés comme la médiane [extrême]. Une valeur de p < 0,05 était significative. Résultats Quatre-vingt-douze patients ont été inclus de juin 2013 à janvier 2014 : 47 patients dans le groupe chirurgie primaire des fentes vélaires (âge : 6 mois [4–12]) et 45 patients dans le groupe autres chirurgies (traitement primaire des fentes labiales isolées, réparation secondaire du palais, traitement de l’insuffisance vélaire, traitement des séquelles : âge médian 83 [4–203] mois). Vingthuit patients du groupe primaire et 20 du groupe autres chirurgies ont bénéficié d’une ALR (16 BNM supra zygomatiques et 4 infraorbitaires). Il n’y a eu aucune complication lors de la réalisation des blocs. Les scores de douleur étaient comparables entre les groupes ALR et contrôle, respectivement 9 [0–15] et 6 [0–10] au maximum en SSPI. Vingt-cinq patients du groupe primaire et 5 du groupe autres chirurgies ont nécessité une titration morphinique en SSPI (Fig. 1). Par la suite, 22 patients du groupe primaire et 5 patients du groupe autres chirurgies ont été admis en USC pour administration intraveineuse continue de morphine (10–15 ␮g/kg/h) pendant 21 [13–40] heures. Trois patients ont présenté une dépression respiratoire nécessitant un arrêt ou une diminution de posologie de morphine. Discussion Dans notre série, la situation où les patients tirent le plus de bénéfice du BNM est la cure primaire de fente vélaire. Le BNM par voie supra zygomatique a néanmoins un effet d’épargne morphinique modeste (∼15 %) et plus faible que celui rapporté dans la littérature [1,2], suggérant qu’il pourrait exister une courbe d’apprentissage.

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Anesthesiology 2001;95:771–80. [2] Techniques in Regional Anesthesia and Pain Management 2009;13:142–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.685 R615

Le bloc du nerf maxillaire par voie supra-zygomatique est-il efficace dans tous les types de chirurgie de la fente labio-palatine (FLP) chez l’enfant ?

A. Church ∗ , A. Shaffii , R. Apriotesei , P. Carli , G. Orliaguet , O. Gall Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction L’innervation de la lèvre supérieure, du maxillaire et du voile antérieur du palais est sous la dépendance du nerf maxillaire V2. Le bloc du nerf maxillaire (BNM) par voie infra-orbitaire a été proposé pour les cures de FLP limitées à une chéiloplastie. Plus récemment, le BNM au niveau de la fosse ptérygo-maxillaire (voie supra zygomatique) a été décrit [1,2], permettant d’envisager

Fig. 1 Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.

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Références [1] Mesnil M, et al. Pediatr Anesth 2010;20:343–9. [2] Sola C, et al. Paediatr Anaesth 2012;22:841–6.

Référence [1] Pediatr Anesth 2014;24(3):303–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.687

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.686 R617 R616

Étude pharmacogénétique de la réponse a la titration morphinique postopératoire au sein d’une population pédiatrique A. Perier 1,∗ , N. Salvi 1 , H. Taright 1 , G. Lui 2 , N. Bouazza 2 , J.-M. Treluyer 2 , G. Orliaguet 1 1 Département d’anesthésie-réanimation, Hôpital Necker Enfants Malades 2 Unité de recherche clinique et centre d’investigation clinique, Paris V, Cochin Necker, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Des facteurs génétiques pourraient jouer un rôle pour expliquer la variabilité interindividuelle des besoins en morphine postopératoire. Nous avons recherché une association entre les polymorphismes génétiques (single-nucleotid polymorphisms : SNP) parmi les plus étudiés actuellement chez l’adulte et la consommation de morphine postopératoire en salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) chez l’enfant. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude prospective monocentrique, approuvée par le CPP, menée de juillet 2011 à juillet 2013, incluant des enfants âgés de 0 à 18 ans recevant une titration morphinique postopératoire en SSPI, conformément au protocole validé dans l’étude Morphit [1]. Les données recueillies pendant le séjour en SSPI étaient l’âge, le sexe, le poids, la dose totale de morphine rapportée au poids, le nombre de bolus, le type de chirurgie, les scores de douleur (EVA ou FLACC) et le score de Ramsay. Après recueil du consentement éclairé signé des parents et si possible de l’enfant, un prélèvement buccal d’ADN était réalisé. Les résultats sont exprimés en médiane [écarts interquantiles]. Sept SNP ont été recherchés : rs1799971, rs1045642, rs4680, rs11568563, rs10841795, rs72552763, rs5275. Si les SNPs répondaient aux critères de contrôle (équilibre de Hardy-Weinberg, fréquence allélique : MAF > 0,05, % de génotype disponible > 95 %), ils étaient testés pour une étude d’association dans un modèle de régression linéaire. Résultats Cent trente-sept patients (53 % de filles) ont été inclus (âge médian : 7 ans [1,1–13,3]). La dose totale de morphine rec¸ue était de 0,11 mg/kg [0,08–0,15] et le nombre de bolus de 4 [2–5]. Aucun des SNPs étudiés n’était significativement lié à la dose totale de morphine par kg ou au nombre de bolus, en analyse uni- ou multivariée. Seul le type de chirurgie semblait influencer la dose de morphine et le nombre de bolus : la chirurgie ORL/maxillo-faciale était liée à une dose totale de morphine et à un nombre de bolus plus importants, contrairement à la neurochirurgie associée à une administration de morphine moindre. Aucun des SNPs n’était significativement associé à l’évolution du score de douleur ou de Ramsay dans le temps, en uni- ou multivarié. Discussion Aucun des SNPs étudiés n’était indépendamment associé à la consommation de morphine postopératoire ni à la réponse au traitement (score de douleur ou Ramsay) en analyse multivariée. En revanche, ce travail confirme que le type de chirurgie est déterminant. Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.

Facteurs prédictifs de la consommation de morphine postopératoire en pédiatrie

F. Antus ∗ , V. Silins , Y. Nivoche , S. Dahmani Anesthésie, Hôpital Robert-Debré, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La morphine administrée par mode contrôlé par le patient ou l’infirmière demeure l’antalgique de choix au cours des chirurgies douloureuses. Toutefois, les facteurs prédictifs de sa consommation demeurent peu explorés. Pourtant de tels facteurs permettraient une optimisation de sa délivrance et d’en connaître les facteurs maîtrisables. Matériel et méthodes Après accord du comité d’éthique de notre établissement, nous avons repris de manière prospective, les données démographiques, le type et la durée d’intervention, les antalgiques administrés en pré intra et postopératoire pendant les 72 premières heures après chirurgies viscérales, urologiques, orthopédiques lourdes (ostéotomies, arthrodèses rachidienne) et carcinologique. Nous avons également étudié l’administration de kétamine ou de lidocaïne en période intraopératoire et la réalisation d’une analgésie par voie locorégionale en injection unique ou en continu en postopératoire. Les critères d’inclusion dans cette étude était tous les patients ayant rec¸u de la morphine en postopératoire par auto ou hétéro administration (PCA ou NCA) selon un protocole standardisé, seule modalité d’administration de cette molécule par voie intraveineuse dans notre institution. Les données étaient exprimées en moyenne ± écart-type ou en pourcentage. L’analyse statistique a fait appel à une analyse univariée par une analyse de variance. L’analyse multivariée, réalisée avec un seuil de significativité de 0,05 s’est faite par un modèle de régression linéaire en entrant les variables ayant une significativité < 0,2 à l’analyse univariée. Résultats Cent cinquante-trois patients ont été inclus dans cette étude. L’âge était de 10 ± 5 ans et le poids 38 ± 20 kg. Les patients ont rec¸u dans 100 % des cas du paracétamol en postopératoire ainsi que diverses autres molécules antalgiques non morphiniques (néfopam : 36 %, AINS : 48 %, tramadol 4 %). Les consommations cumulées de morphine étaient de 0,13 ± 0,21 mg/kg, 0,31 ± 0,3, 0,5 ± 0,5 et 0,7 ± 0,5 mg/kg, en SSPI, J1, J2 et J3 respectivement. L’analyse multivariée a permis de retrouver les facteurs suivant comme statistiquement associés à la consommation de morphine à j3 : âge, le poids, la dose de sufentanil intraopératoire et la dose de morphine titrée en SSPI (Tableau 1). Le modèle expliquait 62 % de la variabilité de la consommation de morphine à j3. Discussion Notre étude a permis de déterminer un modèle simple permettant de prédire la consommation de morphine en postopératoire de la chirurgie pédiatrique. Étonnamment, ce modèle s’affranchi totalement des antalgiques non morphiniques prescrits. Ceci est probablement en rapport avec la variabilité des besoins et l’hétérogénéité des prescriptions postopératoires d’antalgiques non morphiniques. Ce modèle pourrait prédire les patients pour lesquels une épargne morphinique significative serait obtenue par : une prescription large et systématique d’antalgiques non morphiniques et la réalisation d’une analgésie par voie locorégionale. Une cohorte de validation est en cours de réalisation pour étudier la validité de ce modèle.