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était de 2 mm. Les troubles consistent en des douleurs à début insidieux situées à la face dorsale du poignet, une limitation de la mobilité, une diminution de la force de préhension de la main par comparaison avec le côté sain. Tous les patients revus ont fait l’objet d’une appréciation clinique pour la douleur, la mobilité et la force de préhension selon le score de la Mayo clinic. La douleur présente dans tous les cas avant l’intervention a totalement disparu chez 9 patients et seulement diminuée chez 3 patients n’entravant pas les activités de la vie quotidienne. Pour la mobilité nous notons une amélioration avec un angle moyen de mobilité de la flexion-extension du poignet de 121◦ . La force de préhension a été améliorée en moyenne de 25 %. Sur le plan radiologique il n’a pas été noté de diminution de la hauteur du carpe au dernier recul. Il n’y a pas d’aggravation du collapsus du lunatum ni de modification des os du carpe adjacents. Globalement le résultat obtenu était excellent dans 4 cas, bons dans 6 cas et seulement moyens dans 2 cas. Tous les patients ont pu reprendre leur activité professionnelle antérieure et nous ne déplorons aucune complication. Le choix du meilleur traitement dans la MK aux stades IIIa et IIIb de Lichtman est souvent difficile, sachant qu’il n’existe, comme dans beaucoup d’autres pathologies, aucune corrélation entre les lésions observées et le retentissement clinique. L’objectif du traitement est d’obtenir la disparition des douleurs, d’améliorer la fonction, de stopper ou de retarder la progression vers une dégradation du carpe et permettre aux patients souvent jeunes de reprendre une activité professionnelle. Le traitement dans les formes avancées reste très discuté. Pour les stades IIIa et IIIb de Lichtman en l’absence de traitement, la nécrose conduit à un collapsus, une migration du capitatum et à une arthrose du poignet proche de celle observée dans les SLAC. Comme l’a bien souligné Razemon, l’action du raccourcissement du radius agrandi la logette lunarienne, diminue ou supprime les pressions, le lunatum se retrouvera donc plus à l’aise dans sa logette. Cette technique de rééquilibration des deux os de l’avant-bras entraîne en plus de la modification des contraintes, une amélioration de la vascularisation locale ce qui stoppera par conséquent l’évolution naturelle vers la dégénérescence arthrosique qui est inéluctable. Quant au stade IV, on fait appel à des techniques palliatives comme la dénervation du poignet, la résection de la première rangée du carpe ou l’arthrodèse du poignet. La MK reste une pathologie mystérieuse en dehors des cas post-traumatiques. La littérature très importante sur ce sujet montre qu’il est très difficile d’évaluer l’efficacité des différentes méthodes de traitement. Pour les stades III, l’ajustement des longueurs entre le radius et l’ulna semble la technique à visée biomécanique la plus probante et celle donnant les résultats les plus constants. Mots clés Kienböck ; Ostéotomie ; Pressions Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.10.137 P22
Intérêt d’une prise en charge précoce des fractures pathologique de P2 sur chondrome par curetage comblement protégé par fixateur externe dynamique – À propos d’un cas avec plus de 3 ans de recul
Xavier Gueffier ∗ , Georges Delalu , Philippe Pernot Service de chirurgie de la Main et du membre supérieur, clinique Saint-Vincent-de-Paul, Bourgoin-Jallieu, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (X. Gueffier) Les fractures pathologiques des phalanges sur chondrome sont des fractures particulièrement instables. Le traitement consistant en un curetage comblement est réalisée après consolidation de la fracture. Nous rapportons l’expérience d’un cas prise en charge précocement avec curetage comblement protégé par un fixateur externe dynamique après fracture de la base de la deuxième phalange. L’objectif de cette étude est de rapporter le résultat de cette prise en charge permettant une rééducation précoce. Méthodes Nous avons pris une fracture pathologique de la base de la deuxième phalange de l’index sur chondrome. Le bilan pré-opératoire a comporté un bilan d’imagerie avec radiographie et scanner pré-opératoire. Le curetage comblement d’os spongieux a été réalisé avec mise en place dans le
même temps opératoire du fixateur externe dynamique. Le suivi post-opératoire s’est effectué cliniquement, radiographiquement et fonctionnellement. Résultats Après le résultat du scanner pré-opératoire, la voie d’abord antérieure a été préféré pour la réalisation de la fenêtre corticale pour réaliser le curetage avec comblement d’os spongieux prélevé sur la crête iliaque. Le fixateur externe dynamique a été mis en place dans le même temps opératoire et a été conservé 33 jours. La rééducation a été débuté en post-opératoire immédiat. Les mobilités ont récupéré. La fracture a été considérée comme consolidée à 3 mois. Il n’y a pas eu de complication majeure comme non-consolidation, cal vicieux, infection ou récidive tumorale. Conclusions Cette étude montre l’intérêt du traitement chirurgical avec curetage comblement protégé par un fixateur externe dynamique dans les cas de fracture sur chondrome osseux de la base de la deuxième phalange. L’utilisation de fixateur externe dynamique permet une rééducation précoce en stabilisant la fracture et en autorisant une rééducation précoce prévenant les adhérences tendineuses responsable de raideur. Mots clés Fracture de phalange ; Chondrome ; Fixateur Externe Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.10.138 P23
L’intervention de Graner dans la maladie de Kienböck : à propos d’une série de 4 cas avec 25 ans de recul Satoshi Ichihara 1,2 , I. Gondrand 1 , S. Facca 1 , J. Nonnenmacher 1 , P. Liverneaux 1,∗ 1 Hand Surgery Department, Strasbourg University Hospitals, Illkirch, France 2 Hand Surgery, Juntendo University, Tokyo, Japon ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Liverneaux) Introduction Les stades avancés de la maladie de Kienböck sont traités par différentes techniques, dont la technique de Graner, presque oublié actuellement. Hypothèses Nous présentons les résultats à long terme d’une série de 4 interventions de Graner. Méthodes Nous avons revus 4 patients avec un recul de 25 ans, 2 femmes et 2 hommes âgés en moyenne de 37 ans au moment de l’intervention. Deux étaient travailleurs manuels. Dans 3 cas, l’intervention de Graner a été réalisée en première intention et dans 1 cas, après échec d’accourcissement du radius au stade IIIa. Résultats Trois patients ont consolidé, la 4e a été reprise par arthrodèse radiocarpienne. Le score de DASH était en moyenne de 36,6, la douleur était de 3,25/10, l’arc de mobilité était d’environ la moitié de celui du côté controlatéral, la force de la poigne était de 80,9 % du côté controlatéral. Dans les 3 cas consolidés, on notait un remodelage des surfaces articulaires radiocarpiennes. Discussion L’intervention de Graner est logique, parce qu’elle a pour but de créer une néo-arche condylienne carpienne, soit en fusionnant le lunatum avec le capitatum (Graner I), soit en remplac¸ant le lunatum par la tête du capitatum (Graner II et III). Cette intervention ancienne ne doit plus faire partie de l’arsenal thérapeutique de la maladie de Kienböck, car elle possède des inconvénients rédhibitoires : risques de nécrose et de pseudarthrose de la tête du capitatum, arthrose à long terme, prélèvement d’un greffon autologue spongieux. Mots clés Graner ; Kienböck ; Arthrose Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.10.139 P24
Intérêt du fixateur externe dynamique dans la prise en charge des fractures de la deuxième phalange sur chondrome
Xavier Gueffier ∗ , Philippe Pernot , Georges Delalu Chirurgie de la main et du membre supérieur, clinique Saint-Vincent-de-Paul, Bourgoin-Jallieu, France
Congrès annuel de la Société fran¸caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 33 (2014) 415–469 ∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (X. Gueffier) Les fractures des phalanges sur chondrome sont traitées habituellement par curetage osseux après consolidation de la fracture. Cependant, le délai de consolidation est souvent prolongé. Nous avons pris en charge ce type de fracture avec greffe osseuse et stabilisation par fixateur externe dynamique pour des fractures articulaires de la base de la deuxième phalange. L’objectif de cette étude est de rapporter le résultat de cette prise en charge autorisant une rééducation précoce par l’utilisation de fixateur externe dynamique. Méthodes Entre janvier 2011 et février 2013, nous avons pris en charge 2 patients présentant une fracture pathologique de la base de la deuxième phalange des doigts longs sur chondrome. Le bilan pré-opératoire a comporté systématiquement des radiographies et un scanner pré-opératoire pour préciser la voie d’abord chirurgicale. Les interventions se sont déroulées par voie d’abord antérieure digitale avec greffe osseuse spongieuse prélevé au dépend de la crête iliaque en utilisant un fixateur externe dynamique permettant une rééducation précoce. Le suivi post-opératoire s’est effectué cliniquement, radiographiquement et fonctionnellement. Résultats Le suivi est de 13 mois et 39 mois. Le fixateur externe a été conservé 54 jours et 35 jours. Les fractures pathologiques ont consolidées cliniquement et radiographiquement. La rééducation a débutée en post opératoire immédiat. Les mobilités ont été restituées. Il n’y a pas eu de complication majeure comme non-consolidation, cal vicieux, infection ou récidive tumorale. Conclusions Cette étude montre la possibilité d’utilisation d’un fixateur externe dynamique de doigt dans la prise en charge des chondromes de la deuxième phalange au stade de fracture, associée à une greffe osseuse. Cette prise en charge permet une rééducation précoce, évitant une immobilisation prolongée, responsable de raideur. Mots clés Fracture ; Chondrome Phalange ; Fixateur externe Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.10.140 P25
Prise en charge des fractures de l’extrémité distale du radius en chirurgie ambulatoire : y a-t-il réellement plus de complications ? Stéphanie Delclaux 1,∗ , Guillaume Krin 1,2 , Michel Rongières 1 , Costel Apredoaei 1 , Paul Bonnevialle 1 , Pierre Mansat 1 1 Institut Locomoteur, hôpital Pierre-Paul-Riquet, Toulouse, France 2 Orthopédie/Traumatologie, clinique Ducuing, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Delclaux) Introduction Au cours des cinq dernières années, la chirurgie ambulatoire s’est énormément développée jusqu’à aller s’imposer dans de nombreuses disciplines chirurgicales. Aujourd’hui, les ligamentoplasties de genou, les butées d’épaule se réalisent en ambulatoire. Nous commenc¸ons à prendre en charge les fractures de l’extrémité distale du radius (EDR) en chirurgie ambulatoire et nous en rapportons ici nos résultats. Matériel et méthode Au cours des 12 derniers mois, 20 patients ont présenté une fracture EDR prise en charge en chirurgie ambulatoire. Nos critères d’inclusion étaient des patients souhaitant la prise en charge en ambulatoire, sans antécédents/comorbidités notables (anticoagulant). Il y avait 18 femmes et 2 hommes d’âge moyen 39,5 ans. Le côté dominant était atteint 5 fois. Pour la moitié des patients il s’agissait d’une fracture EDR articulaire à bascule postérieure. Il s’agissait pour tous les patients d’un traumatisme à basse cinétique. Le délai moyen entre la fracture et la prise en charge chirurgicale était de 2,7 jours (1–8 jours). Tous les patients ont bénéficié d’une anesthésie loco-régionale. Elle était de longue durée pour 18 patients (durée de 10 h) et courte pour 2 patientes (durée de 3 h). Les fractures ont été toutes ostéosynthésées par plaque antérieure vissée sans geste associée sur l’ulna. La peau était suturée par des points séparés simples sans drainage. L’immobilisation était fonction de la fracture et de l’impression per-opératoire du chirurgien. Elle s’est faite par simple attelle pour 15 patients, par attelle plâtrée brachio-antébrachio-palmaire pour les 5 autres patients. Les patients sont tous sortis avec une ordonnance d’antalgie palier
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2 associant paracétamol/tramadol/AINS à prendre de manière systématique les premières 48 h. Une consultation dans la semaine de la chirurgie (j1 à j7) était organisée pour s’assurer de l’absence de complications et mise en place d’une orthèse thermo-moulée si nécessaire. Par la suite le suivi s’est fait de manière classique avec des consultations à j15, j45, j90 et enfin une dernière consultation au 9e mois post-opératoire. La kinésithérapie a débuté à 1 mois. Résultats Nous n’avons eu à déplorer aucune complication. Aucun patient n’a nécessité de reprise chirurgicale ou une hospitalisation. Une patiente a développé un syndrome algodystrophique dans les suites. Tous les patients se sont dis satisfaits de cette prise en charge initiale avec selon leurs dires « un meilleur vécu de l’accident ». Au delà des 15 premiers jours, les résultats fonctionnels étaient similaires à une prise en charge classique d’hospitalisation. Discussion et conclusion Peu de série dans la littérature discute de la prise en charge initiale des fractures EDR. Il s’agit pourtant là d’une réelle demande des patients. Dans notre série nous n’avons inclus que des patients souhaitant cette prise en charge avec par la suite un meilleur vécu de l’accident initial décrit par l’ensemble des patients. Cette prise en charge n’induit pas plus de complications immédiates. Une explication claire et adaptée aux patients, en pré-opératoire, semble indispensable. Mots clés Ambulatoire ; Fracture ; Poignet Déclaration d’intérêts conflits d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de
http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2014.10.141 P26
Fractures luxations carpo-métacarpiennes traitées par réduction ouverte et plaque d’arthrorise : une série de cas Amanda Gonzalez 1,∗ , Marie Loret 1 , Alexander De Smet 1 , Jessie Lamouille 1 , Anne Lübbeke 2 , Philippe Vostrel 1 , Jean-yves Beaulieu 1 1 Service chirurgie orthopédique, unité chirurgie de la main, hôpitaux universitaires de Genève, Genève, Suisse 2 Service chirurgie orthopédique, hôpitaux universitaires de Genève, Genève, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Gonzalez) Introduction Les fractures luxations carpo-métacarpiennes (CMC) sont des lésions rares de la main. Différents traitements sont décrits pour la prise en charge des fractures luxations CMC. La mise en place d’une plaque d’arthrorise CMC est une option thérapeutique. Toutefois, les résultats cliniques et radiologiques des fractures luxations CMC traitées par plaque d’arthrorise sont peu décrits dans la littérature. Objectif Le but de cette étude est d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques des fractures luxations CMC traitées par réduction ouverte et par plaque d’arthrorise. Méthode Nous avons revu rétrospectivement les fractures luxations touchant les articulations CMC des doigts 2 à 5 traitées par réduction ouverte et stabilisation par plaque d’arthorise 2,0 entre avril 2011 et février 2014. Les résultats cliniques et radiologiques ont été évalués avec un minimum de 6 semaines de suivi. Résultats Dix patients (huit hommes, deux femmes) avec fracture luxation CMC ont été inclus ; âge moyen 31,7 ans (allant de 21 à 61). Toutes les fractures luxations CMC ont été traitées par réduction ouverte et par plaque d’arthrorise. De plus les gestes opératoires suivants ont été faits : stabilisation inter-métacarpienne par broche de Kirschner (n = 6), libération du tunnel carpien (n = 2), fasciotomie thénarienne (n = 1), résection de la base du cinquième métacarpe (n = 1), ostéosynthèse métacarpienne (n = 2) et lambeau scapulaire (n = 1). Le temps moyen de suivi était de 26,9 semaines (± 23 ; allant de 7 à 77 semaines). Dans cinq cas le mécanisme lésionnel était à basse énergie et dans les cinq autres cas à haute énergie, dont deux cas avec une fracture ouverte. Parmi les dix cas, sept ont eu une ablation du matériel, trois uniquement les broches de Kirschner en moyenne à 9,2 semaines et quatre une ablation complète du matériel d’ostéosynthèse en moyenne à 21,3 semaines. Au dernier contrôle sept patients avaient une mobilité complète des doigts et une absence de douleurs ; deux patients présentaient un syndrome douloureux régional complexe. Les données cliniques de suivi étaient manquantes pour un patient.