Communications orales Le taux de 25OHD3 dépendait de l’âge, du sexe, de l’IMC, du mois de prélèvement et du non du délai prélèvement-dosage. Au total, 86 % des prélèvements montraient au moins une insuffisance en 25OHD3 (< 70 nM/L) et 29 % une carence (< 30 nM/L). Les patients avec un mélanome AJCC 3-4 avaient un taux plus bas de 7,1 nM/L que les patients AJCC 1-2 (p = 0,0001). Au cours du suivi (768 patients), la concentration ajustée en 25OHD3 diminuait de 3,6 nM/L par an (p = 0,03), à la même vitesse selon les stades AJCC. La grande majorité des patients déclaraient se photoprotéger. Discussion.— Cette étude prospective confirme et amplifie, avec la technique de dosage de référence, la fréquence de la carence en vitD, avec un taux de carence > aux 14 % de la population normale franc ¸aise (SUVIMAX) ou d’insuffisance > aux 64 % des mélanomes en GB. Elle montre pour la première fois que ce déficit s’aggrave au cours du suivi. MelanCohort a des effectifs suffisants pour analyser l’impact de cette carence sur la survie des patients. Conclusion.— La carence en vitD est fréquente au cours du mélanome, plus importante en cas de progression, et s’aggrave au cours du suivi de tous les stades, pouvant justifier une supplémentation et/ou modification des conseils photoprotection. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.140 C107
L’indoléamine 2,3-dioxygénase, un nouveau marqueur pronostique dans les ganglions sentinelles des patients atteints de mélanome R. Speeckaert a,∗ , N. van Geel a , P. Autier b , J. Lambert a , M. Haspeslagh a , M. Van Gele a , K. Vermaelen a , K. Thielemans c , B. Neyns c , N. Roche a , N. Verbeke a , P. Deron a , M. Speeckaert a , L. Brochez a a Universiteit Gent, Gent, Belgique b International Agency for Research on Cancer, Lyon, France c Universiteit Brussel, Brussel, Belgique ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Cellules T régulatrices ; Ganglion sentinelle ; Indoléamine 2,3-dioxygénase Introduction.— L’indoléamine 2,3-dioxygénase (IDO), une enzyme aux propriétés immunosuppressives est considérée comme un facteur qui altère la réponse immunitaire antitumorale dans le mélanome. Dans cette étude, nous avons étudié l’expression d’IDO dans les ganglions sentinelles des patients atteints de mélanome afin de déterminer sa pertinence pronostique. Matériel et méthodes.— Cent seize patients atteints de mélanome ont été enrôlés dans cette étude avec un suivi médian après le diagnostic de 71 mois. L’expression d’IDO et de Foxp3 dans les ganglions lymphatiques sentinelles a été déterminée par immunohistochimie et corrélée avec la survie sans progression et la survie globale. Chez 42 patients, les cellules T régulatrices (Tregs) ont été étudiées par cytométrie en flux. Résultats.— Une analyse de régression de Cox a montré un effet négatif significatif de l’expression d’IDO sur la survie sans progression (p = 0,015) et la survie globale (p = 0,010). Une expression forte d’IDO était corrélée avec une fréquence significativement plus élevée de cellules Foxp3 positives dans les ganglions lymphatiques envahis (p = 0,016). La présence d’expression d’IDO dans les ganglions sentinelles n’était pas associée à une fréquence accrue de Tregs circulants, mais était significativement corrélée avec une intensité moyenne de fluorescence (MFI) élevée de CTLA-4 dans les Tregs (p = 0,019). Après stimulation anti-CD3/CD28, les cellules mononucléées du sang périphérique ont montré une production d’IFN-␥ moins élevée chez des patients avec une forte expression d’IDO (p = 0,025). Conclusion.— Cette étude souligne un rôle prédictif indépendant d’IDO sur la survie, en particulier chez les patients atteints de méla-
A105 nome avec des ganglions sentinelles négatifs. L’étude d’expression d’IDO dans les ganglions sentinelles des patients atteints de mélanome peut être un marqueur utile pour identifier les patients au pronostic défavorable au cours du 1er ou 2e stade de la maladie. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.141 C108
Intérêt du SAMScore dans le dépistage du mélanome G. Quereux a,∗ , Y. Lequeux b , M. Cary b , O. Jumbou b , C. Rat c , J.-M. Nguyen c , B. Dréno a a Dermatologie, CHU de Nantes, Nantes, France b Réseau mélanome Ouest, Nantes, France c CHU de Nantes, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Dépistage ciblé ; Mélanome ; Score Introduction.— Le dépistage de masse du mélanome ayant montré sa faible efficacité associée à un coût élevé, le dépistage ciblé est encouragé (recommandations de l’HAS). Un des principaux challenges dans ce dépistage ciblé est la sélection des sujets à risque. Nous avons précédemment développé un algorithme permettant de sélectionner ces patients à haut risque : le self-assesmentmelanoma-risk-score (SAMScore). Ce score a été utilisé pour une première étude de dépistage ciblé du mélanome. L’objectif de ce travail était d’étudier le comportement de chacune des règles du SAMScore et de confirmer l’intérêt de leur complémentarité. Matériel et méthodes.— Pendant une période de 1 mois, 7953 sujets consultant en médecine générale, ont rempli un auto-questionnaire évaluant leur risque de mélanome. Cet auto-questionnaire, validé dans une étude antérieure était composé de 7 questions interrogeant le patient sur ses facteurs de risque. Selon le score : le sujet était considéré à risque s’il avait au moins 3 facteurs de risque ou pour les sujets de moins de 60 ans, plus de 20 nævi sur les 2 bras et pour les sujets de 60 ans et plus, la présence d’éphélides. Si le patient était considéré à risque, le médecin généraliste réalisait alors un examen de sa peau à la recherche d’un cancer cutané et confiait le patient à un dermatologue. Résultats.— Parmi les 7953 sujets ayant rempli le questionnaire, 2404 ont été considérés à risque. Ils ont tous été examinés par leur médecin généraliste et ont consulté un dermatologue dans 1039 cas. Celui-ci a constaté une lésion suspecte dans 372 cas pour laquelle il a fait une biopsie dans 95 cas. Dix mélanomes ont été dépistés ainsi que 21 carcinomes. Les 10 sujets ayant un mélanome étaient 6 femmes et 4 hommes, (âge médian : 64 ans). Parmi ces 10 sujets, 1 avait 1 seul facteur de risque, 3 en avaient 2, 4 en avaient 3 et 2 en avaient 4. L’utilisation d’une règle de décision mettant une limite linéaire aurait permis de détecter 6 mélanomes sur les 10. Si on avait utilisé la seule règle « moins de 60 ans et plus de 20 nævi », on aurait détecté 1 seul mélanome parmi les 3 ayant moins de 60 ans. Si on avait utilisé la seule règle « 60 ans et plus et éphélides », on aurait détecté 5 mélanomes parmi les 7 ayant plus de 60 ans. La stratégie d’association des règles que nous avons développé pour sélectionner les sujets à risque a permis de repérer 7 sujets ayant un mélanome sur les 10. Les 3 autres sujets n’étaient pas à risque selon les SAMScore. Discussion.— Cette étude confirme l’intérêt du SAMScore pour sélectionner les sujets à risque élevé de mélanome. Sa construction non linéaire, tenant compte des interactions entre les facteurs de risque et l’âge, permet d’obtenir des résultats supérieurs à une combinaison linéaire. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.09.142