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Ann Pathol 2004 ; 24 : 1S136-1S164
COMMUNICATIONS AFFICHÉES Inhibition de la transcytose du VIH in vitro par des immunoglobulines de type A sécrétoires spécifiques de l’épitope ELDKWA obtenues après vaccination muqueuse chez la souris CUBURU N (1), BERTO F (1), BREST P (1), BOMSEL M (2), CZERKINSKY C (1), HOFMAN P (1, 2) (1) INSERM 0215, (2) Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, Faculté de Médecine et CHU de Nice, 06107 Nice Cedex, (3) Institut Cochin de Génétique Moléculaire, Paris. Les muqueuses vaginales et rectales sont les principales voies de transmission du VIH. Bien que les mécanismes permettant aux particules virales de traverser l’épithélium ne soient pas totalement élucidés, il a été montré que le VIH passe l’épithélium par transcytose. Des IgA-S spécifiques de la protéine gp41 du VIH sont retrouvées dans les sécrétions de patients infectés par le VIH et dans les sécrétions de patients hautement exposés à ce virus mais séronégatifs. Il s’agit surtout de sécrétions vaginales. Ces IgA-S spécifiques peuvent alors inhiber la transcytose du VIH à travers une barrière de cellules épithéliales cultivées in vitro. Plus particulièrement des IgA-S spécifiques d’un épitope conservé de la gp-41, ELDKWA, impliqué dans la fixation du VIH sur les cellules épithéliales, sont responsables de cette inhibition de la transcytose. Dans notre travail nous avons immunisé des souris Balb/c par plus voies muqueuses (orale, sublinguale, rectale, vaginale) avec une fusion génétique de la sous unité B de la toxine cholérique (CTB) et d’un peptide de gp41 comportant l’épitope ELDKWA. En effet, il est décrit que l’administration muqueuse chez la souris (et chez l’homme) de la CTB, induit une forte réponse immunitaire muqueuse caractérisée par la présence d’IgA-S spécifiques de l’antigène couplé. Résultats : la réponse immunitaire dirigée contre la gp41 a été mesurée par une technique Elispot et nous avons observé surtout une très forte présence d’IgA-S dans les sécrétions vaginales des souris ainsi immunisées. L’inhibition de la transcytose du VIH in vitro par les anticorps prélevés chez des souris immunisées a été évaluée dans un deuxième temps, en particulier l’activité neutralisante des IgA-S, en utilisant un modèle in vitro de transcytose. Cette approche expérimentale laisse entrevoir de nouvelles stratégies vaccinales contre le VIH.
La chlorhexidine induit in vivo et in vitro une nécrose des cellules épithéliales BETIS F (1), CUBURU N (2), GASTAUD P (1), HOFMAN P (3) (1) Service d’Ophtalmologie, (2) INSERM 0215, (3) Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, CHU de Nice, 06107 Nice Cedex. La chlorhexidine est une molécule utilisée en ophtalmologie comme antiseptique (liquide de décontamination des lentilles de contact) ou dans le traitement des kératites amibiennes. Des lésions secondaires de la cornée sont rapportées dont le mécanisme est inconnue. Le but de ce travail est de déterminer les mécanismes de la toxicité cornéenne et cellulaire (nécrose et/ou apoptose) de la chlorhexidine. Matériel et Méthodes : différentes concentrations de chlorhexidine (0,001 à 5 %) sont instillées en cornéoconjonctival chez des souris Balb/c et une analyse clinique et histologique est effectuée à différents temps. Les mêmes concentrations sont utilisées in vitro sur des cellules épithéliales en culture et des marqueurs de l’apoptose (activation de la caspase 3 et expression de l’annexine V étudiées en cytométrie de flux) ou de la nécrose (taux de LDH) sont analysés. Résultats : la chlorhexidine induit chez la souris une blépharoconjonctivite à une heure et à des concentrations de 1 %. Il existe une kératopathie oedémateuse clinique et histologique à 24 h pour des concentrations de 5 %. On note in vitro des signes de nécrose précoce dès 10 min, à des concentrations de 0.05 %. Pour des concentrations de 0,005 %, la nécrose cellulaire est maximale à 6 h. Enfin, il
existe des signes de nécrose cellulaire à 24 h pour une concentration minimale de 0,0001 %. Conclusion : la chlorhexidine présente une toxicité cornéenne chez la souris par nécrose cellulaire à des concentrations faibles utilisées en pratique ophtalmologique courante chez l’homme. Elle constituerait un agent très toxique en cas de contamination accidentelle de l’œil par des solutions à usage transcutanée.
Les surnageants de culture d’Helicobacter pylori augmentent la capacité de phagocytose des polynucléaires neutrophiles humains BREST P (1), HOFMAN V (1, 2), RICCI V (3), LASSALLE S (2), HOFMAN P (1, 2) (1) INSERM 0215, (2) Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, Faculté de Médecine et CHU de Nice, 06107 Nice Cedex (3) Département de Médecine Expérimentale, Université de Pavia, Italie. L’activité des gastrites à Helicobacter pylori est corrélée à l’intensité de l’infiltrat inflammatoire à polynucléaires neutrophiles (PNN) au sein de la muqueuse gastrique. Les polynucléaires peuvent alors être en contact avec des bactéries intactes, notamment au niveau de la lumière digestive, ou bien ils peuvent être en contact avec différents facteurs de virulence relargués activement ou bien produits après autolyse bactérienne. Ces différentes interactions peuvent se produire au niveau de la lumière digestive mais aussi dans l’espace subépithélial et dans la lamina propria. Dans cette étude nous avons recherché si différents surnageants de culture d’H. pylori de phénotype varié pouvaient influençer le pouvoir de phagocytose des PNN humains. Méthodes : des PNN isolés par une technique de sédimentation sur gélatine sont incubés pendant 2 h avec des surnageants provenant de souches cag+/VacA+, cag–/VacA–, cag+/VacA–, cag-/vacA+, et uréase–. Les PNN sont mis ensuite au contact de billes de latex fluorescentes de 2 microns pendant 45 minutes. La quantité de billes phagocytée est analysée en microscopie confocale et par cytométrie de flux. Résultats : les surnageants de culture d’H. pylori augmentent d’un facteur 3 les capacités de phagocytose des PNN, comparativement aux PNN non traités. Aucune différence n’est noté en fonction du phénotype bactérien. Cette potentialisation du pouvoir de phagocytose est corrélée avec une augmentation d’expression de C11b/ CD18 induite à la surface des PNN. Ainsi, les PNN pourraient avoir une capacité de phagocytose excessive dès leur arrivée dans la lamina propria et ce au contact de facteurs de virulence sécrétés par les bactéries. Ceci aurait pour conséquence d’augmenter leur cytotoxicité en favorisant un relarguage massif de radicaux libres et de protéases.
Infection nasolabiale à Conidiobolus coronatus : étude immunohistochimique et ultrastructurale sur pièce d’exérèse chirurgicale chez un patient traité par anti-mycotique LASSALLE S (1), CASTILLO L (2), BUTORI C (1), HOFMAN V (1), MARTY P (3), HOFMAN P (1) (1) Laboratoire de Pathologie Clinique et Expérimentale, (2) Service d’Oto-Rhino-Laryngologie, et (3) Laboratoire de Mycologie-Parasitologie, CHU de Nice, 06002 Nice Cedex. Les zygomycoses sous cutanées surviennent essentiellement en Afrique et en Asie, et se divise en deux groupes : les zygomycoses atteignant n’importe quelle région du corps (dues à Basidiobolus haptosporus), et les zygomycoses confinées à la muqueuse nasale et aux tissus adjaccents (dues à Conidiobolus coronatus). Les infections à Conidiobolus sont des infections chroniques entraînant une obstruction nasale et l’apparition progressive d’une tuméfaction du nez, des joues, et de la lèvre supérieure. Le diagnostic histologique initial est basé sur la présence de large filament mycéliens, rarement septés, de calibre irrégulier, autour desquels existe souvent une réaction de
© Masson, Paris, 2004